"La dernière porte" ne fait pas suite, comme on serait en droit de le croire, à "La porte dérobée" et à "La seconde porte" qui étaient deux recueils de souvenirs.
"La dernière porte" est un roman.
Et dans un petit renvoi de la 143ème page, Claude Farrère est catégorique :
"Ce roman n'a strictement rien d'une autobiographie.
Les aventures du personnage Hubert La Fresne ne rappellent de près ni de loin celles de l'auteur".
Tout de même ...
Tout de même ... la silhouette imaginaire du personnage en question, au détour du récit, semble s'encadrer parfois, comme une ombre, derrière celle de l'écrivain qui tire les ficelles de son destin.
Un livre peut-il vieillir ?
Peut-il vieillir, bien ou mal, comme une femme, un homme qui auraient traversé les années sans même y prendre garde ?
Ce livre a vieilli.
Transposé hors du temps où il a été écrit, là où il a dû être passionnant, il n'est plus qu'un honnête ouvrage, attachant et bien écrit.
Ce livre raconte la vie d'Hubert La Fresne, un homme, ordinaire parce qu'ayant manqué dans sa vie tout ce qu'il y a entrepris, mais exceptionnel parce que, marin, avocat, politicien, diplomate et grand amoureux des femmes, toujours il se refusa à mentir.
Le récit est long, peut-être trop.
Claude Farrère a entremêlé la vie de son personnage avec les événements politiques qui l'ont marqué et avec sa propre vision du monde.
Ce qui rend, par manque de repères, la lecture un peu ardue.
De plus on finit par se lasser de ces histoires de coeur, toutes un peu extravagantes, qui émaillent le destin du personnage.
La plume de Farrère semble s'être un peu émoussée.
Pourtant le livre est intéressant.
Il est émaillé de réflexions philosophiques, historiques, religieuses et métaphysiques.
Son auteur, même s'il semble vouloir le cacher, y a mis beaucoup de lui-même.
Certains diront "radotage" de vieil écrivain ...
Par tendresse pour ce dernier, je dirai "quelques lignes sans véritable conséquence" dans l'oeuvre de celui-ci ...
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Violemment indépendant, il refusa de s'affilier à aucun parti, n'ayant pris envers ses électeurs qu'un engagement : dire toujours la vérité, envers et contre tous, et n'avoir qu'un souci : le bonheur du peuple et la grandeur du pays.
Deux choses qui, trop souvent, vont mal ensemble.
La nouveauté de la formule avait séduit la foule.
Mais la politique s'accomode difficilement des caractères entiers ...
Les baisers du matin sont plus difficiles que ceux du soir ; mais plus étranges et plus lents.
Quel poète immortel s'en est avisé ? ...
En ces temps qui précédèrent la réelle fin du XIXème siècle, lequel dura tout de bon de 1815 à 1914 ...
La vie réelle ressemble au théâtre, au pire théâtre des Vaudevilles à tiroirs ; bien plus exactement que le vrai théâtre, le meilleur, n'arrive à ressembler à la vie ...
Et jamais certes il n'y eut aucune femme moins adultère qu'elle n'était.
Car en sa présence elle oubliait en toute sincérité qu'elle eût jamais eu un mari ...
Claude Farrère :
La maison des hommes vivantsOlivier BARROT, installé dans une chambre, présente une réédition de "
La maison des hommes vivants" en poche Librio ; une histoire
fantastique écrite par
Claude FARRERE, auteur populaire, élu à l'Académie française.