C'est là un recueil de nouvelles dont la principale, la plus étoffée, a pour titre celui de l'ouvrage : "
Le quadrille des mers de Chine".
Elle y est est accompagnée d'un peu plus d'une dizaine d'histoires, pour la plupart très courtes, quelques histoires tant d'eau douce que d'eau salée.
Léopold Sarthe, fraîchement issu de polytechnique, nourrissant une envie têtue de "vivre sa vie sur des bateaux, entre mer et ciel, s'apprête à rejoindre la flotte.
Il est muté sur le Faidherbe, un croiseur de 4000 tonnes et 8000 chevaux, naviguant dans les mers de Chine.
Il doit embarquer par paquebot à Marseille et rejoindre Saïgon.
Il aura comme compagnon de cabine deux officiers destinés, comme lui, au Faidherbe : l'aspirant de 1ère classe Anne-Hilarion de Martinvast et l'enseigne de vaisseau Yvon Kerdoncuff.
Tout à la fin du XIXème siècle, ils vont, sur les mers par delà Singapour, durant six mois, danser un quadrille tragique avec la mort...
Les 13 autres textes sont déclinées sous quatre grands chapitres :
- "quelques marins, encore"
- "passagères et passagers"
- "plages"
- "un peu d'eau douce"
et un dernier qui se place, de lui-même "hors toute catégorie".
Claude Farrère, en plus d'être un écrivain formidable, représente aujourd'hui assurément l'archétype de l'officier de marine à l'ancienne.
Se plonger dans un de ses livres, dans une de ses pièces de théâtre, c'est faire un bond en arrière dans le temps vers l'époque des croiseurs, des torpilleurs, des paquebots mais aussi des bonnes manières et de la courtoisie, de toutes les courtoisies et surtout de celle qui s'appelait encore la galanterie...
"Est-ce du roulis ou du tangage ? demande une jeune femme
Moitié-moitié - répond-il - un doux mélange comme votre parfum".
La littérature de
Claude Farrère, à la fois fine et puissante, s'appuie sans doute sur ses
souvenirs que ses talents de conteur habillent et enjolivent...
Mais l'issu tragique de ces courts récits dément parfois le ton badin sur lequel ils sont contés.
L'humour, parfois un peu narquois, n'y est pourtant pas absent.
Ces histoires, tant d'eau douce que d'eau salée, ne sont pas faites que pour les gens de mer, elles semblent parfois avoir été écrites pour quelque femme du monde que l'auteur aurait voulu séduire...