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July Robert (Traducteur)
EAN : 9782849509630
200 pages
Syllepse (02/12/2021)
3.33/5   3 notes
Résumé :
Alors qu'en France, une série de dispositions racistes et islamophobes ont été adoptées au nom de l'émancipation des femmes et de la lutte contre le «séparatisme», la traduction de ce livre pionnier vient à point nommé.
Sara R. Farris explore l'émergence de discours et de revendications concernant les droits des femmes émanant d'un ensemble improbable de partis politiques nationalistes de droite, de néolibéraux·ales et de théoricien·nes et responsables politi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
"Au nom des femmes", ne propose pas une lecture légère, voire même facile (tant pour son contenu, que pour la forme choisie de l'auteur).

Ici, est proposé un long et méticuleux argumentaire traitant du détournement des inquiétudes féministes, au profit d'une instrumentalisation de ses préoccupations, pour les bénéfices de politiques racistes.

Il est difficile de mettre une note sur un ouvrage tel que celui-ci. J'ai penché pour un 3,5/5 pour son contenu et les choix de l'auteure. Je ne vais pas au-delà parce que je pense qu'il ne sera pas accessible à tous lecteur. Ni en dessous, car le sujet est bien traité et abordé intelligemment.

L'auteure ne cherche pas à rallier à sa cause. Elle expose des faits. C'est édifiant, tant pour une profane, qu'une convertie (à la cause féministe).

Un livre qui illustre le triste constat, sans appel ; de l'exploitation des préoccupations féministes dans le but de nourrir de "fausses croyances", ou plutôt d'occulter certaines vérités (même s'il n'en est pas moins vrai, et l'auteure le reconnaît, que l'oppression et la violence telle que décrite existe également)... Mais aussi et surtout dans le but de rejeter les populations (des hommes pour être plus exacte) venant du sud.

L'auteure ne manque pas de suggérer que cette instrumentalisation, en plus d'être malhonnête, dessert la cause en elle-même et détourne le regard des inégalités et des violences existantes également en Occident.

Ici, comme vous l'aurez compris, sont abordés les thèmes de la stigmatisation, du féminisme, des politiques de droite, du racisme, etc...

On note aussi, que l'auteure évoque le regard occidental posé sur ces femmes issues de contrées du Sud. Un regard condescendant, impliquant un devoir autoproclamé, qui imposerait la culture occidentale en sauveuse de femmes ; victimes, soumises, qui n'attendent qu'une chose... qu'on leur ouvre les yeux...

Une lecture édifiante, un constat révoltant, pour un sujet de société actuel.



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L'auteur constate que les partis nationalistes européens contemporains et les néo libéraux mettent de plus en plus en avant leur programme anti islam en faveur de des droits des femmes. Des féministes ont également dénoncé de leur côté les pratiques religieuses islamique.
Partant de cette observation, elle tente de comprendre les raisons de cette improbable convergence entre les nationalistes, les féministes et les néo libéraux et sa dimension politico économique. Elle introduit alors la notion de" fémonationalisme" pour décrire l'exploitation des thèmes féministes par les nationalistes et néo libéraux dans les campagnes anti immigration et la stigmatisation des hommes musulmans par certaines féministes au nom de l'égalité des genres.
Cela lui permet de donner quelques clés de lecture de la situation.
Elle considère que la croyance dans la suprématie des valeurs occidentales est à l'origine de la préoccupation contre la patriarcat islamique. Elle analyse ainsi l'émergence du fémonationalisme dans le contexte historique de la décolonisation. Jusque dans les années 1990, le statut de victime des femmes issues de communautés migrantes du Sud et des pays post socialistes était fondé sur des stéréotypes. Ce n'est qu'au milieu des années 2000, que la question du droit des femmes, et en particulier des femmes musulmanes, est instrumentalisée. Pour illustrer ce constat, l'auteur analyse le avec le positionnement des partis nationalistes des Pays-Bas, de France et d'Italie. Dans un second temps, elle se concentre sur les parcours d'intégration civique dans ce pays entre 2006 et 2013 où les droits des femmes occupent une place importante. Les femmes migrantes sont considérées, en tant que mères et épouses, comme des ponts entre la société occidentale et la communauté migrante, comme des émissaires des valeurs culturelles européennes.
L'auteur montre ensuite que la mise en place de ces politiques d'intégration a souvent encouragé les femmes migrantes non occidentales à s'orienter vers le secteur domestique et le soin à autrui. Cette situation est paradoxale puisque le mouvement féministe s'est historiquement battu contre la division genrée du travail.
L'auteur montre enfin que ces emplois répondent à une logique économique dans un contexte de retrait des Etats dans le financement des soins avec le vieillissement de la population.
Cet ouvrage démontre que des intérêts économiques ont contribué à façonner le fémonationalisme comme une puissante idéologie. L'instrumentalisation des femmes non-occidentales a ainsi permis de justifier des propos racistes et xénophobes. L'auteur fonde son argumentation sur plusieurs théories, des exemples concrets ainsi que sur l'analyse des programmes politiques des partis d'extrême droite en France, en Italie et aux Pays-Bas.
Si elle ne nie pas l'existence de rapports de domination parmi les populations immigrées, elle regrette que l'attention des violences envers les femmes européennes occidentales et les inégalités entre genres soient ainsi détournées.

Lien : https://www.carnetsdeweekend..
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Une étude qui s'inscrit parfaitement dans l'actualité avec la multiplication des mesures mise en place en Europe et plus particulièrement en France au nom des droits des femmes de la laïcité et du séparatisme.

L'autrice nous développe ici son analyse sur les politiques en France, en Italie et aux Pays-Bas et plus précisément les dispositions détournées au nom des femmes utilisées de manière exagéré avec pour coeur une lutte anti-immigration et anti-islam.

Elle nous parle de la convergence entre les partis nationalistes, les néolibéralisme et les féministes pour combattre un ennemi commun, pour cela elle parle de femonationalisme.

Un livre un peu compliqué à prendre en main avec beaucoup de références. le sujet est hyper intéressant mais il faut s'accrocher pour aller au bout des analyses faites par l'autrice mais ça en vaut la peine. Si vous recherchez une étude ou si vous souhaitez simplement mieux comprendre le contexte et les intentions des politiques sur le sujet il est très bien expliqué.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Au nom des femmes propose d'analyser l'intersection entre les partis nationalistes de droite, certaines féministes/fémocrates célèbres et diverses politiques néolibérales qui semblent se rejoindre au croisement des campagnes anti-islam et anti-immigration aux Pays-Bas, en France et en Italie comme un exemple de convergence. Ce terme représente la rencontre entre différent•es acteur•trices et mouvements dans un espace donné sans qu'iels ne perdent leur relative autonomie et sans que la rencontre elle-même ne produise (forcément) une identité ou une homogénéité. (15-16)
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