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EAN : 9782130628330
128 pages
Presses Universitaires de France (27/08/2014)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :
Les élèves l'apprennent souvent douloureusement : l'orthographe du français est l'une des plus complexe au monde. L'apprentissage des règles ne suffit absolument pas à assurer la maîtrise de la langue écrite tant les particularités sont nombreuses. Peut-être faut-il commencer par comprendre l'origine de ces difficultés.
Quantité d'études ont, depuis quelques décennies, en France comme dans le monde anglo-saxon, permis de mieux cerner le fonctionnement de la l... >Voir plus
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Nous vivons aujourd’hui dans une société où la maitrise de l’orthographe, rectifiée ou non, est devenue bien plus nécessaire qu’elle ne le fut naguère. Les performances des employés et des cadres nécessitent un niveau de maitrise minimal, ne serait-ce que pour la qualité des présentations sous forme de diapositives. La rédaction des rapports et circulaires exige un contrôle vigilant des accords. Même la recherche sur Internet impose des contraintes orthographiques si l’on souhaite éviter les erreurs. Pourtant, dans le même temps, les performances évaluées à différents niveaux de la scolarité ont chuté et continuent à le faire. Et l’incrimination des SMS ne saurait rendre compte de cette baisse. Les médias se font de plus en plus souvent l’écho des problèmes dus à la faiblesse du niveau orthographique. L’école devient du même coup un bouc émissaire commode, accusée quotidiennement de ne plus former des citoyens capables d’orthographier, voire de rédiger correctement.

Les débats autour de ces questions révèlent toutefois un certain nombre d’idées reçues et de clichés sur les causes d’un tel déficit. L’école serait aujourd’hui incapable d’enseigner à lire et à écrire à tous les petits Français. Mais a-t-elle jamais été en mesure d’atteindre un tel objectif ? En fait, l’explosion de la demande sociale en matière d’écrit a créé une situation nouvelle face à laquelle les comportements des décennies passées ne sont plus acceptables. Les élèves des générations antérieures pouvaient espérer trouver du travail quel que fût leur niveau en orthographe. Le savoir-faire valait alors mieux que le savoir écrire. Ce qui n’est plus vrai dans une société où domine l’homo scribens.
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L’usage scolaire a longtemps considéré que les enfants devaient attendre d’avoir 6 ans, voire 7, pour apprendre à lire et à écrire. Or cette position a été remise en question dès la fin des années 1960 et tout au long des années 1970, par des études, anglo-saxonnes pour la plupart, qui se sont intéressées à la façon dont les très jeunes enfants « entraient » dans l’écrit. Ces études portent sur ce qu’il est convenu de nommer les orthographes « inventées ». Inspirée de l’anglais invented spelling, cette expression désigne les productions de jeunes enfants aux prises avec l’orthographe et les aspects graphiques auxquels ils sont d’abord sensibles. La notion d’invention exprime en l’occurrence le fait que ces premières productions, si elles ne respectent pas la norme sociale, ne sont pas pour autant dépourvues d’un point de vue orthographique. Les productions auxquelles donnent lieu les orthographes inventées sont en outre une source importante d’information sur la façon dont les jeunes enfants perçoivent le fonctionnement de l’écrit.
Jusque vers 3 ans, quelles que soient les cultures, les enfants ne distinguent pas l’écriture du dessin et leurs productions évoluent de manière similaire. Il en va autrement au-delà de 5 ans : même lorsque les productions se ressemblent, la réalisation et les commentaires diffèrent.
Au contact de l’écrit, les enfants repèrent rapidement l’existence de régularités portant sur les dimensions visuo-spatiales et les usages. Vers 4 ans, ils savent que l’écrit est linéaire et comporte des lettres séparées par des espaces.
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Les recherches entreprises au cours des dernières décennies ont profondément modifié le regard porté sur une orthographe dont le statut social – et scolaire– est en pleine mutation. Si les « maîtres d’école » du XIXe siècle n’eurent d’abord pas les compétences pour enseigner l’orthographe, ils lui accordèrent très vite une grande importance. Dès 1850 en effet, elle contribue à leur conférer un rôle public majeur et un véritable pouvoir. Jusqu’à l’excès. Comme l’écrit André Chervel, en une vingtaine d’années, « l’orthographe française s’empare de l’école primaire, et la soumet peu à peu à sa tyrannie ».
Le statut privilégié de l’orthographe dans le système scolaire va dès lors avoir des répercussions sur l’ensemble de la société, en jouant notamment un rôle d’instrument de sélection. Le certificat d’études primaires comme l’entrée en 6e seront longtemps conditionnés par la dictée. Ainsi, de 1933 à 1957, les élèves des écoles communales qui souhaitaient entrer au collège ou au lycée devaient passer un examen sélectif. Et si un décret le supprima officiellement en 1956, il subsistera quelques années encore pour finalement disparaitre au début des années 1960. L’orthographe a donc été pendant des décennies un redoutable outil de sélection.
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L’orthographe est la représentation graphique et conventionnelle d’une langue donnée. Elle utilise pour cela des procédés originaux dont les principes relèvent d’une forme quasi universelle d’écriture. Ce faisant, elle doit obéir à des contraintes diverses qui peuvent être dictées par la structure linguistique mais aussi par des contextes sociaux qui en font une norme et parfois, un objet culturel.
Dans son acception la plus large, l’écriture est une représentation symbolique des choses du monde. De ce point de vue, toute trace laissée volontairement sur un support peut apriori être considérée comme une écriture. Son usage implique toutefois que le ou les auteurs et les lecteurs disposent d’une maitrise commune du même code. Et c’est précisément parce que cette part de connivence est absente qu’il est si difficile de donner un sens aux mythogrammes, ces dessins laissés sur les parois des grottes de Lascaux.
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