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3,73

sur 612 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Et bien, je tiens à préciser tout de suite que je ne suis pas une lectrice de polar, ni de thriller mais là je me suis fait avoir dès les premières lignes. L'auteur nous plonge tout de suite dans l'enfer et on part pour 732 pages où rien ne nous est épargné mais avec une démarche narrative maîtrisée, construite, fluide, mais fouillée dans les comportements et caractères des protagonistes. Dès le premier chapitre on part dans ce road-movie de tensions et sanglant. Mais bien au-delà de la violence il nous emmène dans l'Amérique profonde, dans une famille sans histoire, en apparence, mais qui va révéler beaucoup de secrets, de non-dits, pour se protéger peut-être, par amnésie sélective parfois.

L'environnement, le climat, l'ambiance grâce à des descriptions courtes mais très imagées, les lieux prennent forme, les personnages ont un visage, un mental, des pensées. La machine se met en route très vite, les rouages sont bien huilés, on ne se perd jamais. Habilement l'auteur ne nous distille les informations qu'au fur et à mesure : des indices mais le pourquoi du comment ne vient que par petites touches : des retours en arrière parfois, des réflexions intimes (en italique), l'imaginaire, les rêves et l'approche du paranormal parfois accentuent l'ambiance noire. Mais il aurait été facile de tout résumer au bien et au mal et dans ce récit cela va plus loin.

Vous, moi, ne peut-il nous arriver un jour de basculer ?

« Vous seriez surprise de ce qu'on est capable d'accomplir quand on est au pied du mur ». (p490)

Pour moi le personnage dominant, le fil conducteur du livre et la réflexion que veut nous amener à nous poser l'auteur, est la mère, Norma, femme charismatique, totalement vouée à sa progéniture, ayant été au-delà de l'amour maternel pour elle, qui n'a pas eu la vie qu'elle rêvait, toute sa vie est un combat, une lutte et à la veille d'un concours de mini-miss auquel sa fille Cindy va participer, qui verrait un aboutissement, un couronnement aux efforts qu'elle a fournis, tout s'écroule. Elle ne laissera rien se mettre sur sa route mais elle reste lucide, elle analyse vite, s'adapte aux circonstances.

« La haine émanait d'elle comme une mauvaise odeur qu'elle essayait, en vain de cacher » (p298)

Jusqu'où irions-nous pour protéger nos proches, nos enfants….. Mais pas seulement. Ne peut-il arriver qu'à un moment nos vies basculent car trop de douleur, trop de souffrance, besoin d'une revanche, d'une vengeance mais aussi de basculer pour simplement aider, secourir.

Graham, le frère de Tommy représente la normalité, celui qui ne fait que subir les dommages collatéraux, comme sa jeune soeur Cindy, il tente d'aider au mieux, partager entre son amour familial et la justice.

Tommy lui est le symbole de la violence à l'état brut, il se transforme en animal sanguinaire, mais n'a-t-il pas des souvenirs douloureux enfouis en lui et cette violence n'est-elle pas qu'un moyen de l'exprimer. A-t-il un jour été entendu, compris ? Sa façon d'exister désormais c'est de laisser ses instincts s'exprimer.

« Tommy se rua sur lui et lui planta la lame en plein milieu de la poitrine. Et il recommença, de plus en plus fort, ne s'arrêtant que quand il butait sur des os, pour reprendre autre part – son ventre, ses hanches, sa gorge – les hurlements d'Elmer laissant bientôt place aux bruits de sa peau qui se déchirait, de ses organes qui crevaient un à un sous l'effet d'une si rayonnante rage. » (p353)

L'auteur ne s'est pas laissé aller à la facilité : rien n'est tout blanc, rien n'est tout noir. L'ogre, le mal rôde, il est là à demander sa part. Il y a des retournements de situation, j'avais par moment imaginé la suite logique des faits et lui m'a emmené sur une autre voie..

Je n'aime pas la violence et j'ai dû parfois me cramponner car les scènes se déroulaient, là, sous mes yeux, avec force détails. Mais je pensais que tout cela allait aboutir à un final grandiose d'hémoglobine….. oui ? Non ?. C'est beaucoup plus subtil que cela. Il a su glisser des doutes, des interrogations, des sentiments : je vous l'ai dit : rien n'est blanc, rien n'est noir. Dans le plus sombre il y a, parfois une petite lueur.

Je dois avouer que le titre HELENA m'a laissée un peu dubitative au final : j'ai relu trois fois les éléments qui auraient pu me faire comprendre mais je suis restée sur ma faim.

J'ai trouvé quelques longueurs parfois, en contraste avec des pages haletantes....Des pauses pour nous laisser le temps de reprendre pied.

Un roman que je recommanderais aux lecteurs de thrillers mais aussi à ceux qui aiment les histoires où la psychologie des personnages est l'élément moteur, qui recherchent un livre où se perdre et se laisser aussi mener par le bout du nez….

A la différence de son précédent roman, les Loups à leur porte, que je ne me souvenais pas avoir lu car très brouillon, difficile à suivre, violent également, et dont il a inclus certains éléments (malin) dans ce récit à la manière de Stephen King, son maître et dont on sent l'influence, celui-ci est plus construit et plus élaboré.
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Kansas, un été étouffant. Hayley se prépare à un tournoi de golf qui peut décider de son avenir. Tommy est plus que jamais obsédé par la jolie Tessa. Norma se consacre entièrement au concours de beauté auquel doit participer sa fille. La rencontre entre ces trois personnages doit beaucoup au hasard et sans doute autant à la malchance : à croire qu'il est préférable de se faire renverser par une voiture, parfois. Tandis qu'une tornade se précipite sur le Kansas, un ogre rôde dans l'obscurité, prêt à se repaître des innocences qui osent s'aventurer la nuit dans les rangs de maïs. « Les gamins, on les dévorait dans les champs à la nuit tombée. Les gamins, on les faisait hurler derrière les portes closes. » (p. 158) Et enfin, il y a Helena : arrêtez de la chercher, elle est partout à force d'être absente.

Ce second roman de Jérémy Fel ressemble à s'y méprendre, dans certains chapitres, à du Stephen King et à du Joyce Carol Oates. « Tommy savait que la créature vivait quelque part au-dehors, attendant patiemment le moment où elle pourrait définitivement lui voler son âme. Et qu'elle ne repartirait qu'en l'ayant piétinée, digérée. » (p. 90) Comme ces deux monuments de la littérature américaine, l'auteur français maîtrise l'art de la narration poisseuse et pesante, ce qui sert avec brio son propos. On est dans du gore jouissif, et beaucoup de fluides corporels sont répandus. « Pour se débarrasser du monstre, il fallait le frapper en plein coeur. » (p. 474) Par certains aspects, ce roman m'a rappelé Alex de Pierre Lemaitre, ou quand les victimes sont coupables et vice-versa...

Grâce à Helena, personnage en creux qui cristallise toutes les douleurs de ce long roman, Jérémy Fel rend un puissant hommage aux mères poules, aux mères louves, aux mères dragons. « Tu sais, une mère se trompe rarement sur le potentiel de ses enfants. » (p. 60) Ce que je retiens surtout de cet excellent texte, c'est la puissance de l'imagination, et sa frontière ténue avec le réel. du fantasme le plus suave au cauchemar le plus douloureux, le cerveau humain cherche toujours à s'échapper d'un quotidien terne ou d'un épisode insupportable. Et l'auteur a parfaitement rendu ce nécessaire besoin de fuir, d'oublier, de dissimuler. Je vous conseille également son premier roman, Les loups à leur porte, tout aussi excellent !
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Je viens de terminer ce thriller en poche et j'avoue que c'est un choc.
C'est très bien écrit, les personnages sont complexes et l'ambiance oppressante. Comme les critiques sont déjà très nombreuses, je ne résumerai pas l'intrigue. Sachez juste que c'est violent physiquement et psychologiquement. Une lecture éprouvante.
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Un livre magistral! Mais très sombre!
En effet, on y retrouve tout ce qu'il peut exister d'horreur humaine dans un livre: viol, séquestration, inceste, pédophilie, meurtre... Tout y passe !
Après une mise en place de 150 pages où il ne se passe pas grand chose, tout s'accélère et chaque personnage descend plus profondément dans la noirceur.

Un style assez cinématographique avec de nombreuses références audiovisuelles, littéraires et musicales viennent parsemer ce roman avec un style assez proche de Stephen King, y compris dans la structuration.

Toutefois, j'ai relevé certains manques dans ce roman et certaines portes ouvertes ne sont pas refermés et laissent le lecteur sans réponse. le fait aussi qu'aucune enquête de police n'aboutisse à des rapprochements évidents qui auraient dû forcément avoir des implications dans l'histoire décrédibilise un peu l'ensemble même si quelques phrases tentent de résoudre ce problème. Mais sans me convaincre, dommage.
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Mea culpa.
Mea culpa car je me suis trompée sur ce livre, assénant bien trop vite des critiques acerbes en-dedans de moi, mettant ce livre dans une case.
Quelles idioties que ces idées préconçues !
Heureusement, mon ami Bernie m'a encouragé, m'a apprivoisé afin que je lise enfin ce livre que je pensais maudit.
Il n'en fut rien.
Je l'ai lu et j'ai bien fait car ce livre est à tomber.
Littéralement.
Un gros gros coup de coeur.
Alors oui, il y a quelques scènes violentes, mais pas tant que ça en définitive.
Et puis elles sont présentes de façon utiles si je puis dire.
Pauvre Tommy. Pauvre pauvre Tommy.
C'est d'une histoire bien triste dont il s'agit.
Et cette histoire, il est évident pour moi que Oates ou Stephen King aurait pu la revendiquer dans leurs livres.
Mais sans doute avec moins de talent.
L'écriture est magistrale, les personnages ont une vraie réalité, et le destin se joue d'eux.
Je ne vais pas revenir sur le résumé, d'autres l'ont fait déjà, mais sachez que si vous entrez dans ce livre, vous ne pourrez en sortir que bien difficilement.
C'est l'enfer des enfances massacrées par des hommes abjects, des pédophiles monstrueux, une mère qui n'a rien dit en voyant l'innommable en ouvrant la porte de la chambre de son petit garçon Tommy, oui Tommy le psychopathe, le psychotique fou à lier, celui qui a des visions, des hallucinations, Tommy qu'il aurait fallu à tout prix faire suivre des le début des sévices sexuels.
Cette mère, Norma, magnifique portrait ciselé, on ne peut, et ce grâce à l'écriture sublime de Mr Fel, que l'aimer.
La scène finale entre cette mère si étrange et son fils est bouleversante.
Tommy sera la base de tout, de ce "tout" si bien décrit que nous offre cet auteur si doué.
Oui, ce livre est violent, mais d'une violence universelle, basique, palpable et enfin d'une beauté sans nom.
Vous qui me lisez, prenez ma main et entrez dans des quelques 700 pages que vous lirez, halluciné, dépendant, tournant de plus en plus vite les pages comme un drogué qui en veut encore et encore.
C'est finalement un bien beau livre que je viens de finir à regret.
Oui, un livre magnifique.
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Un thriller sombre et social qui m'a subjuguée.
Tout n'est jamais aussi sombre ou clair que l'on n'imagine.
Les blessures et les manques de l'enfance rejaillissent lorsqu'on s'y attends parfois le moins (et chez qui on s'y attends également le moins).
Un roman complexe au niveau de la psychologie de ses personnages, intelligent et abouti que j'ai vraiment lu avec attention et frissons.
Une très belle découverte de la rentrée 2018.
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L' art de monter et de décrire une situation inextricable.
Un style basique, surprenant efficace, se concentrant sur l'action au début du roman.
L'auteur va a l'essentiel, des scènes canons et sexy, sans intention érotique, des scènes de jeunes désoeuvrés, drogués, des scènes décrivant un monde à la dérive.
Aucun personnage n'est épargné ni n'en sort indemne.
C'est terrible, irrésistible, j'ai envie de préserver Norma, Graham et les autres de tout ce malheur qui s'abat sur eux.
Le plan de la narration passe d'un point de vue d'un personnage à un autre personnage à chaque chapitre.
Une méthode pratique pour qu'avec un rythme soutenu vous avanciez profondément dans ce roman. Comme happé par le mal qui s'en dégage.
Avec du sang et effrayant, de la violence qui s'explique par la suite.
Elle est dosée comme il le faut.
Jérémy Fel est doué, il m'embarque et m'émeut.
Au côté et à côté de ses personnages je me sens à la fois, normal, tout petit, sans histoire.
Ses personnages, ils me font horreur, ils me font peur.
A part Graham, je ne pense pas vouloir croiser un de ces personnages un jour.
Je ne peux m'empêcher de les jauger autant que je les juge sur le plan social et moral.
Souvent je les prends en pitié et je me radouci face à toute l'adversité qui s'abat sur eux, perpétuellement.
Un des enjeux, réside là.
L'auteur s'applique à décrire une situation au départ presque normale, puis surviennent des évènements cauchemardesques et ce n'est qu'ensuite que les choses s'expliquent.
Puisqu'après Jérémy Fel raconte le détail du passé et des motivations profondes de tous les personnages.
Pour la dernière partie du roman l'auteur alterne les scènes calmes et explicatives avec des scènes qui poursuivent le cauchemar.
C'est bien imbriqué ainsi, c'est redoutable, futé.
Je pense continuer à découvrir cet auteur.
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Un livre difficile à classer : ce n'est pas un polar, ce n'est pas de la SF, ce n'est pas un livre d'épouvante.
C'est un thriller dans lequel les personnages sont pris dans un engrenage dont on se demande bien comment ils vont pouvoir en sortir.
Dès les premières pages, il y a une angoisse latente, on sait qu'il va se passer quelque chose. On n'est pas déçu : à un moment tout disjoncte et on reste accroché jusqu'à la fin.
Ce n'est pas manichéens, les méchants peuvent avoir des circonstances atténuantes et les gentils peuvent perdre les pédales.
L'histoire est construite en petits chapitres qui donnent la vision de chaque personnage.
A chaque fin de chapitre, on se demande "mais qui est Héléna".
Un livre de 700 pages qui se lit d'une traite sans temps mort.

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Une couverture intense pour un livre intense.
Et une question, qui est Helena ?
Une famille fragile : Norma élève seule ses 3 enfants : Graham, Tommy et Cindy.
Hayley, jeune fille qui tente de devenir une professionnelle du golf en hommage à sa mère disparue.
Un drame va lier ces protagonistes dans un Kansas lourd et moite. le 1er maillon de l'engrenage est amorcé, puis on s'enfonce choix après choix dans un piège infernal où chacun essaiera de retrouver un peu de souffle.
Le portrait d'une souffrance.
Vengeance, Culpabilité, Maternité, Fatalité...
Un thriller psychologique intense dont on dévore les 700 pages, malgré un petit essoufflement de ma part lors du dernier quart.
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Un roman noir, très très noir. Impossible d'arrêter la lecture avant de connaître le dénouement et pourtant il y a plus de sept cents pages ! Les personnages, victimes et bourreaux, sont entraînés dans une spirale infernale, véritable descente aux enfers. Jusqu'où ira la jeune Hayley, victime d'un viol et d'une séquestration, pour se venger de ses bourreaux ? Elle préparait un tournoi de golf, sorte d'hommage rendu à sa mère trop tôt disparue.
Nous sommes au Kansas, dans le Midwest des États-Unis, l'été est encore plus chaud que d'habitude. Suite à une panne de voiture, Hayley se retrouve chez Norma, mère d'une fillette et de deux grands fils, Tommy et Graham, très différents l'un de l'autre. C'est dans la maison de Norma que la vie de Hayley va basculer. Les choses ne sont pas simples du tout car Tommy,l'agresseur, a lui-même été la victime de son père, ce qui peut expliquer la violence dont il fait preuve. D'ailleurs qui a tué d'un coup de fusil le père de Tommy ? Nous découvrons la face cachée de chaque personnage au fil des chapitres et cela nous amène à nous poser de nombreuses questions, notamment jusqu'où une mère est-elle prête à aller pour ses enfants.
Un roman qui fait froid dans le dos.
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