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EAN : 9791096861217
64 pages
éditions La Boucherie littéraire, 2019 (29/11/2019)
3.38/5   4 notes
Résumé :
Ce recueil tendre et sensible, accessible à tous les lecteurs de 7 à 107 ans, a la saveur de l'enfance retrouvée. Monotypes de Colette Reydet.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Troisième recueil que je lis d'Estelle Fenzy. Elle convoque ici des souvenirs d'enfance, centrés autour de son grand-père, mineur dans le Nord, sa région d'origine.

" Dans tes yeux
les terrils
ce n'étaient pas
ces déchets
montés du fond
ces débris en collines
plus tristes que le ciel

C'étaient
des seins d'ébène
de la poudre de volcan
soufflée d'un sabler brisé"

Par contre, le titre prête à confusion, malicieusement. Car il n'est pas question d'évoquer un mineur, non, il désigne le lieu d'aisance au fond du jardin! Je l'ai connu aussi, et comme elle, il me faisait peur:

" Et
la gueule
la gueule noire
profonde
le trou béant imaginé
cerné de crocs sanglants

Nous y posions
nos petits derrières
priant toutes les lunes
de France et de Navarre
pour ne pas y tomber"

Les textes sont à la fois drôles et émouvants, écrits en vers courts, vifs, comme des instantanés. On sent toute la tendresse pour ce grand-père atteint, comme beaucoup de mineurs, de silicose. Une évocation de l'enfance qui me parle, la ducasse, la bistouille, le binage au jardin, le chalet près de l'étang...
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
C'etait un bel été
de vacances en famille

Nous étions six
cousins cousines
six écureuils fébriles
à construire la cabane
sous les noisetiers

Les branches s'enlaçaient
chargées de fruits casqués

Nous étions
un peu sorciers
un peu sourciers
un peu chercheurs d'or
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Alors tu surgissais…


Alors tu surgissais
les bras levés en arc
dans de grands rugissements
L’assaut était terrible
mêlait rires et cris
Nous avions l’avantage
du nombre
Mais tu restais debout
solide comme un chêne
un enfant suspendu à chacun
de tes poings
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ÉLISA


Man’za
avait toujours été vieille

C’est ce que je croyais

Pourtant
face à son lit
cette photo jaunie
un jeune homme
aux yeux clairs
en tenue militaire

Man’za
avait été belle
Elle avait reçu les baisers
les avait donnés aussi
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Aujourd’hui …



Aujourd’hui
qu’ils reviennent
sortent de leur tiroir
pirouette souris verte

Je les écoute doucement
traversés des chansons
que les enfants chantent

lorsqu’ils sont heureux.
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MAN’ZA


Man’za avait
toujours été vieille
sa main droite appuyée
sur ses reins courbés

Parfois nous grimpions
sur ses maigres genoux
Son tablier de tergal
crissait sous les ongles

Nous passions
des heures entières
à feuilleter
des catalogues

Nous aimions
le papier glacé
son odeur vernis frais
admirions
les dents parfaites
des mannequins

Man’za n’en avait plus
depuis longtemps
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Video de Estelle Fenzy (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Estelle Fenzy
Partage de poèmes de " Les chevaux de Tarkovski", Pia Tafdrup, éditions Unes, par Estelle Fenzy.
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