AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,01

sur 1951 notes
Un excellent Férey auquel je ne donne pas complètement la 5ème étoile car je la réserve à mon préféré entre tous, Mapuche. Zulu est un polar hyper noir tourbillonnant de personnages qui côtoient la violence et la mort à chaque page -- certains n'échappant pas à celle-ci, malheureusement. C'est aussi une découverte passionnante de l'Afrique du Sud d'aujourd'hui, en dérive totale avec drogue, voyous meurtriers, où la pitié n'est pas de mise. Beaucoup de références au temps de l'apartheid lors duquel le père du principal héros a été sauvagement massacré apportent une sensation encore plus forte de violence et d'injustice à l'oeuvre. Il reste aussi une intrigue policière toujours très bien structurée par Férey qui s'imbrique superbement dans cette ambiance pesante.
Commenter  J’apprécie          120
Après avoir dévoré avec passion Mapuche et Condor, il fallait obligatoirement revenir en arrière dans l'oeuvre de Caryl Férey pour découvrir Zulu, un roman de la même veine que les deux qui ont suivi.

Avec Zulu, l'auteur nous emmène cette fois en Afrique du Sud, quelques années après la fin de l'apartheid, juste avant cette fameuse Coupe du monde de football de 2010. Comme il sait si bien le faire, l'auteur, au fil d'une histoire palpitante, mène son lecteur au coeur de la vie du pays, dressant un tableau politique et sociétal sans concession.
À deux reprises, en italiques, le lecteur découvre un horrible récit d'une scène qui a marqué définitivement Ali Neuman, le Zoulou, alors qu'il n'était qu'un enfant. Depuis, les années ont passé et il est devenu chef de la police criminelle de Cape Town. Bel homme, athlétique, il attire les convoitises féminines mais son passé l'a marqué à jamais.
Nous le suivons dans le township de Khayelitsha où vit Josephina, sa mère. Khayelitsa avait été prévu pour 50 000 habitants mais, avec l'arrivée de nombreux réfugiés, la population avait grimpé à un, voire deux ou trois millions de personnes.
Quand Dan Fletcher, son adjoint, l'appelle pour lui signaler qu'une femme blanche a été découverte assassinée dans le jardin botanique de Kirstenbosch adossé au flanc de Table Mountain, l'action s'emballe pour ne plus s'arrêter.
Un autre homme travaille avec Ali, Brian Epkeen. Il se débat avec des problèmes familiaux et se console en accumulant les conquêtes éphémères. Tous les trois, allant souvent au-delà de ce que leurs supérieurs demandent, ils nous mènent dans beaucoup de quartiers et même aux alentours de Cape Town, « la ville phare du pays, petit New York à la plage, où résidait le Parlement. »
Très vite, on s'aperçoit que les plaies de l'apartheid sont loin d'être cicatrisées et que beaucoup de problèmes subsistent. Nous faisons connaissance avec Nils Botha, un ancien deuxième ligne Springbok, l'équipe nationale. Malgré les drames qui s'accumulent, l'auteur manie habilement l'humour. Lorsque l'ancien rugbyman gifle sa fille, il note : « Les doigts de son père avaient fait une oeuvre paléolithique sur sa joue. »
Au fil des pages, nous rencontrons beaucoup de personnes différentes et souvent très peu recommandables, assistons à un trafic de drogues pouvant aller jusqu'aux plus dures mais Caryl Férey n'oublie pas le titre de son livre et décrit aussi plusieurs traditions des Zoulous, émaillant son texte d'expressions de leur langue.
Trafic, drogue, prostitution, séquences d'horreur avec des tsotsis, ces voyous tueurs de flics, rien ne nous est épargné comme le rappel des massacres perpétrés dans les bantoustans, sortes de réserves pour les noirs, par les miliciens à la solde du pouvoir ségrégationniste.
Finalement, l'auteur constate que « l'apartheid aujourd'hui n'était plus politique mais sociétal » et que « la corruption touchait tous les échelons de la société. »

Malgré cela, Caryl Férey réussit à faire sourire et même rire avant de nous emmener de plus en plus loin dans le cauchemar et de terminer dans le désert du Namib, l'un des endroits les plus chauds du monde.


Lien : http://notre-jardin-des-livr..
Commenter  J’apprécie          120
Les enquêtes policières sont toujours prétexte pour Caryl Férey pour livrer un roman résolument social et politique. Et quand c'est un baroudeur qui tient le crayon, c'est l'occasion de sortir de nos frontières, mais surtout des sentiers battus et proprets des visites guidées standardisées.

Avec Zulu, direction l'Afrique du Sud. Les souvenirs encore vifs de l'apartheid en toile de fond. Une jeune fille issue d'une famille blanche privilégiée est retrouvée morte dans un jardin public. Salement amochée, le corps rempli de la drogue qui circule dans les quartiers pauvres de Cape Town, les éléments ne collent pas. le chef de la police criminelle Ali Neuman met son équipe sur l'affaire.

Encore une fois, Caryl Férey ne fait pas dans la dentelle. C'est la poussière brûlante de l'Afrique du Sud qui vous prend à la gorge, entre les townships, ces quartiers défavorisés qui transpirent la misère et portent toujours les stigmates de l'apartheid, et les villas en bord de mer occupées par de gros bonnets blancs, businessman qui se complaisent dans un luxe vomitif.

Du roman bien noir qui donne à voir la réalité du terrain, l'envers du décor, et les rapports humains – haine - vengeance – pouvoir – reconstruction – dans ce qu'ils ont de plus abrupt et rocailleux.
Si la dimension sociale et politique prime, les enquêtes ne sont pour autant pas bâclées, et sont au contraire franchement bien menées et ficelées. Les personnages sont fouillés et crédibles. le tout est très documenté et livré avec une écriture nerveuse et aiguisée au couteau.

En bref, du très bon polar !

**Le livre VS le film**
Zulu est désormais adapté en film. Les adaptations cinématographiques peuvent parfois s'apparenter à de la haute voltige. Ici, autant dire que le pari est largement tenu, et le père Férey doit être franchement ravi du résultat. On retrouve les ingrédients phares du bouquins, mis en scène de façon époustouflante. Un film très réaliste et vif avec un jeu d'acteur (dont Forest Whitaker et Orlando Bloom, excusez du peu…) impressionnant !

Caryl Férey a le don pour vous coller une belle claque, comme une main qui sortirait du bouquin pour vous prendre par le col. le Livre vs le Film = même combat. Lisez le livre, visionnez le film, et parlez-en. Ça vaut franchement le détour.

Au risque de me répéter, du très bon polar, du très bon roman et film noir !
Lien : http://casentlebook.fr/zulu-..
Commenter  J’apprécie          120
Ce n'est pas de l'encre mais du vitriol qu'utilise Caryl Ferey pour écrire. La violence n'est toutefois jamais gratuite mais au service de l'histoire. Les héros, qui n'en sont d'ailleurs pas, sont plein de cicatrices, aussi pétris de contradictions que d'addictions. Hâte de voir le film bien que déçu d'avance.
Commenter  J’apprécie          120
Un bon polar, qui se déroule en Afrique de Sud.

Un thriller sombre, violent, brutal, où l'on va suivre trois policiers et amis dans une enquête autour de meurtres particulièrement sanglants et violents.

L'histoire est racontée avec en toile de fond tout le contexte politique et social de l'apartheid, de la corruption, de la misère...
Le lecteur est plongé dans l'enquête autour des crimes, mais découvre également une culture, un paysage social tragique hérité d'une histoire douloureuse et complexe.

On retrouve les codes classiques de l'enquête policière, mais la dimension politique et sociale fouillée amène un réel plus au roman.

J'ai trouvé le livre réussi dans l'ensemble.
Commenter  J’apprécie          110
Après Paz que j'avais beaucoup apprécié, j'étais impatiente de relire un roman de Caryl Ferey, pourtant peu adepte du genre thriller.

Et j'ai été de nouveau convaincue, tant par la complexité de l'intrigue que la richesse de son apport historique. Caryl Ferey a en effet une capacité impressionnante à contextualiser ses histoires dans un pays donné, permettant ainsi d'en apporter un aperçu social, historique et politique.

Ce roman a attisé ma curiosité vis-à-vis de l'Afrique du sud, et m'a permis de mieux appréhender sa riche et tragique histoire. J'ai apprécié les notes de l'auteur pour expliquer certaines notions et certains événements, j'en aurai même souhaité davantage car j'ai souvent dû me renseigner par moi-même afin de bien comprendre les subtilités de l'histoire.

Finalement, un livre très noir qui nous force à regarder l'humain sous son angle le plus malveillant et corruptible, laissant une impression un peu désespérée…
Commenter  J’apprécie          110
Caryl Férey nous embarque dans ce roman noir en Afrique du sud.
Sa lecture ne peut pas nous laisser indifférent. Pour résumé « Zulu »est un livre politique, un roman social, avec à l'intérieur une enquête.
Belle découverte pour ma part, livre qui va me marquer pour longtemps
Commenter  J’apprécie          110
Livre commencé dans l'avion en partance pour là-bas, mais fini bien après le retour…. Non pas par manque d'intérêt, bien au contraire, mais faute de temps pour lire…. Là-bas, j'avais mieux à faire !!!

C'est avec un immense plaisir que j'ai pu, en tout cas dans les premiers jours ,marcher dans les pas des personnages, et par la même occasion vérifier que l'auteur avait fait un énorme travail de documentation, et d'immersion dans ce pays.

Au-delà d'une véritable enquête de police au coeur d'une société libérée, certes, mais encore hantée par des décennies d'Apartheid, Caryl Ferey nous offre sur un plateau des personnages torturés avec un passé, des zones d'ombre, et un présent qui ne les laisse pas sereins.

La violence est présente à chaque page. C'est peu dire que Caryl Ferey ne ménage pas son lecteur…

Ne vous laissez pas impressionner par la noirceur de ce roman, et tenter l'aventure !! Dépaysement garanti !

Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
Commenter  J’apprécie          111
Un roman policier particulièrement réussi car, outre les qualités d'un bon polar (suspense, rebondissements, ambiance, etc.) "Zulu" bénéficie de qualités stylistiques bienvenue et d'un duo d'enquêteurs charismatique en diable ! le tableau est sombre et désespérée mais agréable à regarder... Bravo !
Commenter  J’apprécie          110
J'en étais encore aux Série Noire en format poche, avec le fameux liseré jaune, je découvre un grand format, et un très bon roman. Ce polar se passe en Afrique du Sud et l'auteur, français, nous plonge dans les townships, ces ghettos hérités de l'appartheid.

Ali Neuman est le chef de la police de Cape Town. Sa mère habite encore dans un township et il voudrait bien savoir pourquoi un gamin l'a agressée. Il se retrouve aussi avec le cadavre d'un jeune blanche sur les bras qui va occasionner une enquête pleine de ramifications. La jeune fille est moins oie blanche que ses parents ne le voudraient, elle a utilisée un drogue inconnue mais hyper puissante et l'enquête va vite s'orienter vers les trafiquants des townships.

Le début est assez classique, on découvre l'histoire, les débuts de l'enquête et la personnalité des membres de l'équipe, multiraciale, comme il se doit : un baroudeur afrikaner qui s'est battu contre l'apartheid, un jeunot, blanc assez sensible qui a peur des combats, une noire experte en informatique... et Neuman n'est pas le plus simple : zoulou, fils et frère d'activistes torturés devant lui quand il était jeune, il en garde les traces dans sa tête et son corps. Vers le milieu du livre, l'histoire s'emballe, les policiers sont pris à partie lors d'un contrôle, se trouvent en difficulté et la violence arrive d'un coup, un coup de machette qui coupe une main, puis l'autre, puis le reste...

Le roman devient un vrai suspens où les bandits qui font la loi dans le township sont manipulés par des nostalgiques du passé, fascistes de la plus belle eau.

Outre le suspens, l'intérêt de ce livre est de nous plonger en Afrique du Sud, avec un vision différente, plus violente, de celles de Deon Meyer ou André Brink. Il sait nous rappeler le passé pour donner des clés et comprendre les rivalités entre Zoulous et Xhosas, les combats passés et leur impact actuel.
Commenter  J’apprécie          110




Lecteurs (4243) Voir plus




{* *}