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sur 1282 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
J'ai acheté ce livre parce qu'on y parlait d'une bibliothécaire (et pas à cause de...), et j'y ai découvert la vie des gens du voyage (drôle de coïncidence...). Un très beau livre, sans complaisance mais plein d'humanité, triste mais en même temps optimiste, et cette bibliothécaire (dont je croyais qu'on allait faire le portrait), elle aime ses livres et les gens, elle est généreuse, on a envie de la connaître, de lui demander ses motivations, de mieux la connaître... Un roman choisi par hasard mais une belle découverte, qui m'a confortée dans mes convictions.
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Parfois, on passe devant leur campement, et inconsciemment, on serre un peu plus notre sac contre notre flanc, on accélère la cadence de la marche, on resserre notre étreinte sur la main de nos enfants... En voiture, on remonte les vitres ou on actionne le bouton de fermeture automatique des portes. On se sent un peu mal à l'aise, on a un peu peur, parfois même on est dégoûté, ou bien scandalisé. Et dans le même temps, il est difficile de ne pas ressentir ce léger sentiment de culpabilité, ce petit pincement au fond du coeur, cette interrogation : mais comment font-ils pour vivre ainsi ?

Eux, ce sont les gitans. Ces baraquements que l'on voit en périphérie de nos villes, dans des endroits souvent sordides, délabrés. Parqués sur des terrains vagues, ou sur des terrains aménagés par la commune dans le meilleur des cas, mais parqués tout de même dans leurs caravanes. Parfois, ce sont des véhicules rutilants, de véritables camions roulants dans lequel on imagine tout le confort possible, mais le plus souvent, ce sont de vieilles carcasses rouillées et sales, entourées de détritus, de déchets au milieu desquels sèche le linge, jouent les enfants...

C'est dans ce type de campement qu'Esther s'invite. Elle réussit, à force de ténacité et surtout de discrétion, à gagner la confiance du clan, et surtout celle de la vieille Angeline, la mère, celle qui impose sa loi à ses fils et ses belles-filles. Esther arrive avec des livres et ne demande rien d'autre que d'avoir le droit d'en faire la lecture aux enfants.

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Aux abords d'une ville, une famille de Gitans occupe un terrain vague « ils étaient des Gitans français qui n'avaient pas quitté le sol de ce pays depuis quatre cent ans. Mais ils ne possédaient pas les papiers qui d'ordinaire disent que l'on existe : un carnet de voyage signalait leur vie nomade ». Une famille où la matriarche Angéline est respectée par ces cinq fils et ses quatre belles filles. Ils vivent dans des caravanes sans eau potable. Les enfants ne vont pas à l'école et ne savent ni lire ni écrire. Ester, une bibliothécaire, va venir à leur rencontre. Il faudra des mois pour qu'elle, la gadjé, ait la permission de lire des histoires aux enfants. Chaque mercredi, elle viendra avec ses livres. Peu à peu, elle va apprendre à mieux les connaître, à les comprendre mais sans jamais les juger.

Il existe des lectures qui vous transportent, qui vous éclairent et qui vous touchent par l'écriture. Incontestablement, « Grâce et dénuement » en fait partie…

C'est d'abord une très belle rencontre où les livres permettent de créer des ponts entre deux mondes opposés. On découvre la vie des gitans. Eux qui suscitent la peur, la méfiance partout où ils s'installent. Ils ont leur fierté, ils vivent avec ce qu'ils ont mais sans jamais demander la pitié. A côté de cela, ils ont en eux une richesse incroyable : leurs origines, leur famille soudée et l'amour. Tout y est dit avec les mots justes sans larmoiement mais avec beaucoup de respect.
Quand Esther vient leur lire des histoires, on ressent toute la joie et l'émerveillement des enfants. Des moments de bonheur qui deviennent indispensables et privilégiés pour eux et pour elle. L'écriture d'Alice Ferney est très belle, de cette grâce qui émeut. Dès les premières lignes, le style m'a plongé dans un état où seule la lecture de ce livre comptait. Enfermée dans ma bulle, j'ai fait une merveille rencontre moi aussi…

Un gros coup de coeur, une belle leçon de vie...un livre à lire pour toutes ces raisons. Et, je pense qu'il est impossible d'être insensible à l'écriture d'Alice Ferney.

Lien : http://fibromaman.blogspot.c..
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Ce livre a été pour moi un vrai coup de coeur ! C'est un très beau livre sur la rencontre d'Esther avec une famille de Gitans. Esther vient tous les mercredis lire un conte à de petits enfants gitans. Ces moments de lecture sont un bonheur rare pour les enfants.

On y découvre un monde différent avec ses joies et ses peines, ses rires et ses pleurs...Une belle leçon de vie qui nous fait porter un autre regard sur les "gitans". L'auteur nous amène à découvrir la véritable vie des gens du voyage. Elle nous fait entrer dans l'intimité de leur misère absolue, de leur vie hors du temps, de leur rejet par tous et, par réaction, de leur rejet des autres. Une belle leçon d'humanité...

Il existe réellement des Esther qui font un travail identique dans des milieux défavorisés à travers les Bibliothèques de rue du mouvement ATD Quart Monde et d'autres associations.


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Esther, une libraire, repère une famille de gitans installée sur un potager abandonné. La mère, la vieille Angeline, ses 5 fils, les 4 belles-filles et les enfants vivent sur ce mauvais terrain de boue et d'ennui. Patiemment, elle s'incruste et vient chaque mercredi matin faire la lecture aux enfants. Bientôt, elle est acceptée dans cette famille atypique et les encourage à inscrire la plus âgée des enfants à l'école malgré leur crainte des Gadjé, les "blancs sédentaires".

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Superbe livre que m'a prêté une amie. Je ne connaissais pas Alice Ferney, je la découvre, plume sensible et attachante, comme un murmure, un souffle. Dans ce récit, nous découvrons avec Esther le monde des gitans, leur misérable existence dans des caravanes aux 4 vents, des hardes en guise d'habillement, un bain dans l'eau de vaisselle tous les 15 jours.

"Tu as donné beaucoup de temps, dit Angeline. Elle se redressa contre l'oreiller, et comme Esther avançait son bras pour l'aider, la vieille dit : Laisse ! Je suis pas si faible (mais Esther vit bien qu'elle l'était). La vieille repris ce fil de mots qu'elle ne lâchait plus. le temps, dit-elle, c'est le plus précieux, et à côté le reste c'est presque rien. Elle dit : La seule chose qui manque, qui est comptée et cruelle, c'est le temps. (p.267)"

Malgré ce dénuement, ils ne se plaignent pas, leurs seuls soucis : trouver de quoi se chauffer et de quoi manger. La mort même, est une besogneuse qu'aucune prière ne fait reculer. On ne lutte pas avec le destin. Dieu veille, même s'il a depuis longtemps les yeux crevés.

"Ce qu'on garde pour soi meurt, ce qu'on donne prend racine et se développe. (p.271)"

Nous suivons Esther qui s'invite, avec opiniâtreté, dans leur cercle, les encourage à accepter une vie meilleure pour les enfants qu'elle initie à la connaissance en leur lisant des histoires, les invitant par là-même à être, non plus des victimes, mais des acteurs de leur destin.

"...je vais vous raconter une histoire triste qui se finit bien, dit-elle. Elle est arrivée à une petite fille qui était sourde-muette et aveugle. Cette petite fille s'appelait Hélène Keller, dit Esther en vérifiant que les enfants étaient bien installés. Ils ne bougeaient plus. Elle raconta le silence absolu et la nuit noire qui avaient enveloppé Hélène. (p.203)"

A la fin, le livre offre une table des citations de toutes les histoires dont il est fait mention dans le roman ; à mon grand dam, il y manque (injustement) la référence suivante L'histoire d'Helen Keller de Lorena Alice Hickok, une très belle lecture lue dans ma jeunesse, et qui m'avait fortement impressionné. Il m'accompagne encore (en photo : la véritable Helen Keller et son institutrice, 1888).


L'éducation est le chemin vers la liberté. C'est le fil conducteur de ce roman, ce moment de grâce. Bouleversant.



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