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4,18

sur 1265 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Voici un bien joli roman tout aussi beau que profond promettant en toile de fond un grand message de tolérance.
Esther est une bibliothécaire pour qui, le savoir et les livres sont aussi importants qu'un morceau de pain. C'est ainsi qu'elle brave le froid et la misère pour quelques heures de lecture auprès d'une tribu de gitans.
Au-delà des nombreux visages entre ces deux mondes, il y a surtout le visage du coeur qui réconcilie les deux mondes, il y a dans Esther le visage de l'amour, des lettres, de l'ouverture d'esprit, et quand elle commence à lire, c'est un seul et même monde qui enveloppe la rue froide.
Il y a un goût de liberté dans cette histoire, malgré les difficultés, les vols, l'illettrisme, il y a beaucoup de solidarité, et il y a des mots qui bout à bout amènent des phrases, puis des histoires, puis des rêves, puis de l'espoir.
Beaucoup de grâce dans la plume d'Alice Ferney pour qui l'impossibie n'existe pas.
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A la tête de cette famille gitane, Angéline, la grand-mère veille sur sa tribu composée de ses 4 fils, 3 belles-filles et nombreux petits-enfants. Ils vivent illégalement sur un terrain où ils ont installé leurs caravanes. Esther, une bibliothécaire, vient faire la lecture aux enfants tous les mercredis et contre toute attente, ils apprécient grandement ce moment, eux qui n'ont jamais pu aller à l'école. Esther se prend d'affection pour eux et arrive à faire scolariser une enfant de la famille. La vie est rythmée par la pauvreté, la saleté, la violence, les larcins pour subvenir aux besoins, la maladie mais aussi la chaleur et la solidarité qui règne entre tous les membres. Qu'adviendra t'il à la famille si un ou plusieurs membres la quittent ?
J'avais vu ce livre dans le rayon librairie d'un grand magasin et la quatrième de couverture m'avait donné envie de le découvrir. Je l'ai emprunté à la médiathèque de ma ville mais édité par Actes Sud dans un format haut et étroit, je trouve personnellement ce format pas très flatteur. Néanmoins ce texte est remarquable par sa qualité, l'auteur a su rendre la dure vie des Gitans avec respect et authenticité. Elle a reproduit le langage de cette famille au plus près, avec simplicité. le texte n'exclut pas parfois la violence et les détails crus. J'ai particulièrement apprécié le personnage d'Angéline qui est touchant par ce qu'on devine chez elle, et celui d'Esther, synonyme de bonté et d'humanité car elle n'hésite jamais à rendre visite à cette famille de Gitans, aussi différents d'elle soient-ils. Ce livre est un beau message de tolérance, il nous invite à ouvrir notre coeur aux plus pauvres et aux rejetés de la société.
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Difficile de résister à cette sublime couverture, ce titre et cette photo et la fascination qu'exerce sur moi la culture Tsigane.
Les livres sont faits pour circuler mais celui-ci, il fallait que je le possède.
Je l'ai commandé chez recyclivre et à cause d'une erreur de ma part que je ne m'explique pas, il est resté presque un mois dans une boîte à lettres non attribuée, avant que je puisse le récupérer.

Grâce et dénuement.
La réalité est plus sordide, plus cruelle, impitoyable, hideuse, sale, puante, malheureuse...

mais

... la grâce n'a pas dit son dernier mot.

La photo est du photographe Mathieu Pernot . Autre belle découverte que je vous conseille.

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Quelque part près d'une grande ville, en France. Un ancien potager laissé à l'abandon qui appartient à une vieille institutrice. Errant dans leur exil, une famille de gitans s'y installe, au grand désarroi des riverains. Comme une ritournelle lancinante: le mépris, quand ce n'est pas la haine. Dans tous les cas, la misère, le système D, et le feu qu'on tente de nourrir de tous les détritus.

Il y a Angéline, "la vieille", ses cinq fils et leurs femmes respectives, et une ribambelle d'enfants qui piapiaillent, trottinent et sautillent... et ne sont pas scolarisés.

Une femme commence à venir voir régulièrement Angéline. Il s'agit d'une bibliothécaire d'une quarantaine d'années, Esther. Elle propose à la vieille de venir lire des histoires aux enfants tous les mercredis. Ce sera la première rencontre, celle de deux mondes que tout oppose. Et il y en aura bien d'autres, qui vont transformer petit à petit la vie des gitans.

Ceux-ci, d'abord méfiants, vont se laisser conquérir par Esther, qui fera scolariser l'un des enfants. Ce n'est pas toujours facile, et les gitans ont un sacré caractère, à la fois fait d'orgueil, de fatalisme et de résignation. Mais petit à petit, Esther va les apprivoiser, leur montrer le chemin.

Jusqu'à ce que les Gitans soient, une nouvelle fois, expulsés, cette fois par la mairie qui a racheté l'ancien potager. Cette expulsion remettra-t-elle tout en cause? le lecteur aura le fin mot de l'Histoire en lisant l'épilogue.

L'histoire est celle d'une rencontre, d'un contact. de petites joies en grands malheurs, de plaisirs simples en drames... L'écriture est très vivante, même si quelques passages auraient parfois gagné à être raccourcis, et on ressent bien l'ambiance, à un tel point que l'on est parfois irrité par la résignation des gitans.

Je vous le conseille, donc :)
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Un beau roman.
Un beau dévouement d'Esther pour tenter de faire sortir le campement de gens du voyage et ses enfants de leur misère matérielle et culturelle.
Une patriarche, Angelina, attachante, attachante par sa sagesse et son recul sur la vie... une fois sa confiance patiemment obtenue!
Et dans le rôle principal (ou presque!): la lecture, comme moyen de sortir du quotidien.
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Un roman qui m'a paru un peu « à charge » pour les tziganes, décrits comme violents, sales, voleurs.
Mais le roman contient des dénonciations intéressantes : le système humiliant des carnets de circulation (aboli en 2017 seulement), les stéréotypes, le Porajmos (les nazis ont exterminé entre 250 000 et 500 000 tziganes sur une population estimée à 1 017 400 en 1939).
Mais rien n'est détaillé, ni la culture spécifique, ni les rituels, ni le communautarisme au sein même de la communauté, ni le racisme.
J'ai longtemps travaillé avec des gitans. Ils se sentaient en marge de la société et toujours jugés comme « les voleurs de poule ». Ils souffraient des stéréotypes mais reconnaissaient ne pas chercher à les déconstruire. Pour les populations plus éloignées, les soins et la scolarité étaient organisés avec des camions itinérants (ce qui se fait encore aujourd'hui).
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Esther Duvaux, la quarantaine, ancienne infirmière devenue bibliothécaire, propose à Angeline, cheffe d'une famille de gitans de venir lire des livres aux enfants, une fois par semaine. Angeline est la mère des cinq hommes du groupe. Tous sauf un sont mariés. Les enfants non scolarisés, livrès à eux même, jouent du matin au soir, selon les saisons, dans le froid ou le chaud, la poussière ou la boue du campement.
Rejetés par les municipalités qui ne mettent pas à leur disposition des aires d'accueil convenables, ils ont installé leur caravanes déglinguées sur le terrain d'une institutrice à la retraite; un terrain dorénavant couvert de tessons de bouteilles et de ferrailles jetées au feu afin de les nettoyer.... Les enfants aux cheveux sales et emmêlés, sont lavés, comme le linge une fois par quinzaine dans les bassines où trempe le linge.
Les femmes assurent le quotidien, lavage du linge, repas, garde des enfants, pendant que les hommes vont récupérer les ferrailles. Des hommes violents avec elles parfois, les dressant à coups de beignes et leur plantant une fois par an un enfant dans le ventre....Entre deux clopes ils bricolent leurs camions hors d'âge. Dure mission de bénévolat pour cette bibliothécaire au grand coeur, qui finalement sera acceptée et attendue par tous. Elle s'investira beaucoup plus afin de permettre aux enfant d'être scolarisés et deviendra leur assistante sociale attitrée.
Tous les poncifs sont réunis, la bénévole au grand coeur, le gitan sale et fainéant ne voyant pas l'intérêt de la scolarisation des enfants
Outre la lecture de contes d'Andersen ou de Perrault ou de fables de la Fontaine, Esther essaie d'inculquer aux enfants des valeurs de respect de soi et des autres, et de leur faire choisir la communication plutôt que la violence. Elle gagnera la confiance des adultes et tentera de leur faire combattre leur fatalisme. Elle est aussi la grâce pour l'un d'entre eux...la grâce face au dénuement du groupe.
Elle essaie de transmettre, lecture après lecture, un patrimoine culturel qui était inconnu du groupe, mais aussi tente de faire réfléchir les gamins notamment à partir de la morale des contes. La lecture source d'ouverture d'esprit. "Ce qu'on garde pour soi meurt, ce qu'on donne prend racine et se développe."
J'ai été touché par ce livre qui m'a permis de retrouver un certain nombre de situations vécues en qualité de lecteur bénévole de Lire et Faire lire, la difficulté de les captiver selon les lectures, par ces gamins de familles gitans que j'ai accompagnés, par ces gamins de familles d'origine étrangère qui n'ont aucun livre à la maison, et qui illuminent votre journée quand ils vous disent un jour : "tu sais, j'ai maintenant un abonnement à la médiathèque".
Et j'ai aussi été assez gêné par l'accumulation de stéréotypes...seules manquent les guitares.
Des stéréotypes qui ont souvent perdu toute leur actualité.
Un livre assurant la promotion de la lecture, pourquoi s'en priver ?


Lien : https://mesbelleslectures.co..
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Une famille de gitans sur un terrain vague, une libraire qui doucement s'approche et propose sa présence et ses lectures d'albums et de contes aux enfants. Jour après jour, les deux mondes apprennent à se connaître. Jour après jour nous faisons connaissance d'Angéline, la grand-mère, entourée de ses fils et leur famille. Jour après jour, les enfants attendent cette lecture du mercredi. On s'attache aux personnages, on apprend leur souffrance et leur joie.

Un texte d'une belle écriture.
Un texte qu'on aura plaisir à lire.
Lien : http://lejournaldechrys.blog..
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Un roman que j'ai lu un peu trop vite, mais qui malgré ma difficulté sur le moment à l'apprécier à sa juste valeur, a su se faire un chemin. J'aurais aimé plus de simplicité dans le style, pour renforcer le dénuement justement. Je n'ai pas été sensible aux fioritures, aux phrases un peu trop alambiquées à mon goût mais qu'importe, quelle force dans le contenu. Les personnages prennent vie, qu'il est facile d'imaginer ces caravanes dans un terrain vague.

La chaleur des âmes, les coeurs à l'étroit. Les conséquences des petites communauté ; l'endogamie, la soumission des femmes, le désoeuvrement des hommes. Et quelle belle personne, cette bibliothécaire. Elle est juste. Elle ne part pas en mission, elle ne fait pas dans la réparation, elle vient donner le goût de lire. Elle ouvre les portes de l'imagination, détruit les barrières, avec bienveillance. Une belle histoire et de nombreuses pages cornées.
Lien : http://www.audouchoc.com/art..
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Un roman qui m'a paru ennuyeux. La bibliothécaire, Esther, va tous les mercredi faire la lecture aux enfants d'une famille gitane installée illégalement sur un terrain, dans des conditions sanitaires affreuses. C'est répétitif pendant les trois quarts du roman ; on a une impression de huis-clos.
On ne saura jamais rien des motivations d'Esther, ni de sa vie personnelle. Quant au statut des femmes gitanes, exclusivement lié aux enfants et à la survie du groupe, s'il est évoqué sans jugement, avec douceur et gentillesse, il fait froid dans le dos. La marginalité des Gitans, leur mode de vie, leur rejet par les Français sédentaires, et aussi les vols, la violence, tout est évoqué, mais dans quel but ? Une grosse dose de bons sentiments. du style indirect libre et du flux de conscience. C'est un peu lourd.
Le dernier quart du roman m'a cependant beaucoup touchée.
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