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sur 1265 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
♫La caravane du sédentaire est la malédiction du voyageur
Ne jure-t-on pas sur les morts, lorsque le vivant exhume sa noirceur ?
Avec le passé qui prédit l'avenir
Si l'enfant savait, voudrait-il encore grandir ?
Mais on a tous les âges, quand on est un enfant des gens du voyage♫
-Abd al Malik-2019- son Livre-CD "le jeune noir à l'épée "-

https://www.youtube.com/watch?v=F0DfE9laJ5U

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C'est passé dans la Grande Librairie
Quand on a les enfants,
On se demande comment on aime le mari
L'avenir qui leur est échu c'est le présent des parents
Un livre ouvert sur les bouffeurs d'hérissons
Les gens du voyage , les voleurs de poules
Tourner la page, contre-façons, retenez la leçon
Qui vole un oeuf à la coq, finira au billard à coup de queue de pool !
Si tu les crois pas tu vas te prendre une torgnole
L'amour vache, effet boeuf, pour revenir au cas décolle
"C'est de la douleur d'aimer, ça c'est bien sûr, mais c'est tout pire de ne pas aimer"
Et c'est comme ça qu'on s'aime
L'amour est enfant de Bohème
Comme ça consomme
On peut compter sur personne
Pour le plaisir des yeux
Un plissé extatique et douloureux
Comme le sourire des saintes
En clair-obscur ou en demi-teinte
Un sourire plus poignant que n'importe quel sanglot
Les enfants se berçaient dans le flux des mots
La grâce des innocents
sans morale et dans le dénuement .....
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Voici un livre magnifique. Alice Ferney ne dément pas la triste situation des gens du voyage: la crasse, l'analphabétisme, le vol, mais dépeint cette univers avec pudeur, amour et lucidité.
Esther, infirmière mariée et mère de deux enfants, vient demander l'autorisation de venir lire une heure par semaine une histoire aux enfants d'une famille Rom installée sur le terrain d'une institutrice à la retraite. Angéline, la grand-mère, la chef de la tribu, accepte non sans un certain a priori la présence de cette gadgé, qui saura se faire adopter par sa gentillesse et sa générosité. Elle apprendra à connaître les cinq fils d'Angéline, mais surtout leurs enfants, non scolarisés, libres, toujours dehors qu'importe la saison, et à travers eux, les quatre belles-filles effectuant la grosse partie des taches domestiques alors que leurs hommes, oisifs, discutent voitures et ferrailles clopes à la main.
Alice Ferney dépeint ce camp de Roms français depuis plusieurs générations avec beaucoup de réalisme: les morceaux de ferraille et de verre jonchant la terre, les vêtements et les cheveux sales, parce qu'il n'y a ni eau potable ni électricité, et le plus terrible, cette frontière quasi infranchissable entre le monde des Roms et celui des Gadgé, c'est-a-dire les Blancs, les civilisés, parce que la crasse, parce que l'analphabétisme, parce que les enfants sont si difficiles à scolariser, et quand on les accepte dans les écoles, ceux-ci doivent apprendre à se coucher de bonne heure dans une caravane occupée par cinq personnes, à venir tous les jours et à faire les devoirs alors que les adultes n'y entendent rien.
Un monde si éloigné alors qu'ils vivent au pas de nos villes...
Alice Ferney caresse les visages et les âmes de ces Roms, en particulier de ces femmes qui portent leur famille; on s'attache à eux, on voudrait, nous aussi, les écouter et les réconforter, s'asseoir à côté de ce feu éternel qu'Angéline alimente nuit et jour de ses théories sur l'amour et sur les hommes.
Plus d'une fois j'ai eu les larmes aux yeux et je vous recommande vraiment ce beau livre qui nous fait pénétrer dans le foyer de cette famille Rom. Angeline, Milena, Misia et Anita existent-elles vraiment? Pour moi, il n'y a pas de doute.
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Le premier livre que j'ai lu d'Alice Ferney, et un énorme coup de coeur !
Douze ans après sa parution, il est toujours autant d'actualité.
Avec ce portrait d'une famille gitane sédentarisée en banlieue parisienne elle nous fait pénétrer dans le monde inconnu des gens du voyage, de leur dénuement et de leur misère sociale. Visitée par une bibliothécaire persévérante dont le désir, tel un sacerdoce, est d'apporter la littérature à cette communauté, on découvre, par petites touches et sans angélisme un univers de « grâce et de dénuement », dominé par l'amour, la fierté et la pauvreté, un univers violent où le sort des femmes n'est pas très enviable, un univers où l'illétrisme est un fléau et une souffrance tue.
En accédant aux livres que leur lit Esther, les gitans découvrent un monde jusqu'alors inaccessible qui leur ouvre de nouvelles perspectives… ténues mais réelles.
Un roman extrêmement touchant ciselé par la plume magnifique d'Alice Ferney qui rappelle que la soif de connaissance est ancrée au plus profond de chaque être et que l'apprentissage de la lecture en est le sésame magique.
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« C'est de la douleur d'aimer, ça c'est bien sûr, mais c'est tout pire de ne pas aimer. »

Grâce et dénuement est un roman fort. Une entrée dans une famille de Gitans qui se fait dans la douceur de la lecture, par petites touches, jamais de question mais tant de réponses. La puissance des femmes qui portent la vie à bout de bras dans le silence. Quand la vie est devant soi, que les enfants courent sous les nuages et se chamaillent de futilités, entrent alors les mots contenus dans une voiture jaune. Une Esther au volant qui ne dit pas plus d'elle que cette famille, et qui lit aux enfants des histoires et partage parfois une tasse de café avec Angéline et ses belles-filles. La plume d'Alice Ferney nous plonge alors dans les non-dits et nous livre les secrets d'une vie dure, pleine d'amour et de force pour lutter contre les éléments hostiles. Qu'ils viennent du temps qui passe avec ses regrets ou du temps froid qui fait ressentir de manière cruelle le dénuement mais aussi du temps présent, celui du vote qui cloue le Gitan hors des murs de la ville. Avec Alice Ferney, tout est dit et fait avec grâce car ici, dans ce terrain d'une institutrice à la retraite, il y a des vielles caravanes et de la poésie ainsi que la connaissance du sens profond des choses et de l'importance qu'il faut leur donner à bon escient. Que vienne l'enfant et la femme sera. Jusqu'au moment du passage de témoin. Viens ma fille ! Un livre généreux.

« Ce qu'on garde pour soi meurt, ce qu'on donne prend racine et se développe. »
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C'est l'histoire d'une famille de gitans qui vient se parquer sur un terrain, un ancien jardin potager abandonné. En effet, ils venaient d'être expulsés d'un hôtel qu'ils avaient squattés.

Angéline l'ancienne, s'y installe avec ses 4 fils et ses 3 brus ainsi que ses petits enfants et leurs caravannes.

C'est dans ce contexte de misère et de grande pauvreté, qu'Esther une ancienne infirmière et bibliothécaire, entreprend d'approcher les enfants tous les mercredis en leur lisant des histoires.

Elle pose une couverture sur le trottoir à côté de sa voiture, ainsi après que tout ce petit monde soit bien installé, elle entame la lecture. Son engagement et sa fidélité sont sans compter, elle vient par tous les temps raconter, montrer les images aux enfants de plus en plus intrigués et intéressés.

Par mauvais temps, elle entasse les enfants dans son auto et les invite à écouter ses histoires. Rien ne l'arrête, ne la désarme, elle persévère qu'il pleuve, qu'il vente, qu'il neige.

Sa fidélité n'est plus à démontrer et la plume d'Alice Fernay est captivante, émouvante, réaliste, là où personne n'oserait s'aventurer, Esther relève le défi de leur donner goût à la lecture et l'ouverture sur un autre monde.

C'est là que l'auteur convoque le lecteur : ENTRE grâce et dénuement, c'est tout simplement magnifique, porteur d'espoir, de vie, de générosité.
Esther sans jamais être intrusive, s'accroche à ces enfants et ces familles et la lecture en est le lien social, indéfinissable qui se tisse entre eux.

Alors cela va provoquer des prises de conscience, des bouleversements dans leurs vies de femmes et d'hommes qui ne vivent qu'entre eux, rejetés par la société, sous l'emprise de la violence, de la solitude, du manque d'hygiène, de nourriture.

Esther va être un vecteur de changement et elle va se battre pour que les enfants aillent à l'école. Ce n'est pas une mince entreprise qui s'inscrit dans le temps, la persévérance, la négociation avec la directrice. Il y aura des marches-arrières, des doutes mais Esther se bat et ne désarme pas. Son engagement est total.

C'est un livre sur l'illetrisme, la tolérance, la patience, la volonté d'aider constructivement même si au départ le pari est loin d'être gagné.

J'en ai déjà dit beaucoup… mais je vous invite à venir rencontrer ces personnages plus vrais que nature.

C'est un livre qui aborde beaucoup de sujets en filigrane, la condition de la femme, l'accès au droit à l'éducation, la violence conjugale, le dénuement, l'absence de repères…il y aurait tellement à dire, mais entreprenez cette lecture ponctuée de bonté, d'amour et de don de soi.
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Grâce aux livres, une femme tente d'approcher une famille de gitans qui vivent dans une grande précarité, à l'écart de la société. Un univers magique s'ouvre alors pour les enfants qui traînent à longueur de journée dans le froid et la crasse, le ventre vide. Un autre monde que les coups, la solitude, la noirceur, la peur.
Petit à petit les adultes se livrent. On entrevoit leurs conditions de vie, le filet de leurs pensées, la grandeur qui habite leurs yeux. Ils n'ont que quelques mots, souvent plutôt des gestes, des regards, mais ceux-là sont grandioses. On voudrait les écouter, les réchauffer, les regarder, sans penser à leurs différences.
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- Pourquoi tu fais çà ? dit Angeline.
- Je crois que la vie a besoin des livres, dit Esther, je crois que la vie ne suffit pas.
- J'allons réfléchir, répondit Angeline.

Parce qu'elle pense que les livres sont nécessaires comme le gite et le couvert, une jeune bibliothécaire, Esther Duvaux, met en oeuvre ce que d'autres auraient jugés utopique. Elle n'est pas venue chez les gitans par pitié. Elle est venue avec un projet : lire des histoires aux enfants qui ne disposent pas de livres chez eux. Aussi, chaque mercredi, elle s'arrête près des caravanes et serrés les uns contre les autres dans sa voiture, elle lit des histoires à ces grandes paires d'yeux noirs étonnés.
Rejetés par la population, ils ont échoués là, dans le jardin d'une ancienne institutrice concilante. Ces enfants à demi nus évoluent dans la boue, le froid, endurcis par les brimades, le ventre souvent vide. de leur comportement quelque peu sauvage, Esther compte sur le pouvoir des livres pour les apprivoiser.

Dans ce roman, on découvre Angélina, la grand mère, ses cinq fils et ses quatre belles-filles vivants au rythme des accouchements et des fausses couches, de l'infidélité D Antonio et de la folie de Lucien qu'Angélina refuse d'admettre. Les hommes vivent de vols et autres trafics, car rares sont les gitans qui acceptent d'être tenus pour pauvres et ceux là le sont pourtant. Mais pour Esther, seuls les moments de lectures comptent. le temps semble suspendu lorsqu'elle commence par " Il était une fois..." Et les gamins crasseux, insatiables, se nourrissent de sa présence chaque mercredi. Elle embaume leur vie de bohème, privés de tout confort, qui ne se plaignent jamais quand d'autres auraient pleuré mille fois. Et quand leurs rires font bringuebaler la voiture, on ne sait plus qui d'Esther ou de cette famille a le plus besoin l'un de l' autre.

Ce roman de Alice Ferney est un véritable coup de coeur. Ce récit terriblement émouvant m' a rappelé " L'office des vivants " de Claudie Gallay. Cette histoire est la grâce dans le dénuement le plus total de ces gitans. Une écriture limpide, de toute beauté quand la grand mère, Angeline, fait venir à tour de rôle à son chevet, Esther et chacune de ses belles-filles pour un ultime adieu comme un petit côté " La Mama " de Charles Aznavour.

Une écriture profondément humaine, qui donne envie de s' arrêter pour saluer les prochains gitans que l'on croisera sur sa route...
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Thème de l'histoire =
* Esther, libraire, a l'envie d'initier à la lecture des enfants gitans privés de scolarité *.

Quelle chaleur, quelle douceur, quel oubli de soi et de son quotidien, quelle empathie ; tout cela l'auteure Alice Ferney, arrive à le faire passer au travers du regard, de la voix, des gestes d'Esther, la gadjé, lors de ses visites aux enfants , le mercredi, des livres plein sa voiture.

Lectures qu'elle dispensent à ces enfants aux regards de braise en qui elle découvre un petit public attentif et plein d'à propos.

Ces enfants qui ont envie d'apprendre et de s'émerveiller, vont se blottir autour d'elle et l'écouter religieusement, en buvant ses paroles comme on boit à la source intarissable d'un bonheur nouveau et éphémère.

Regards sans concession mais indulgents sur les envies et les désirs brimés de ces familles qui ne possèdent rien, dans des silences étouffants, plein de pudeur et parfois douloureux.
Ces femmes et ces hommes avec leur envie de vivre, leur envie d'Etre.

Ce livre porte et insuffle un élan immense de tendresse, d'amour et de tolérance.

Superbe écriture !
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Esther, bibliothécaire, se met en tête de raconter des histoires et faire connaître les livres aux enfants de gitans installés dans sa ville.
Elle entre en relation avec ce milieu, d'abord sur la pointe des pieds et ensuite une relation humaine se noue entre Esther et les enfants, entre Esther et Angéline, la grand-mère, entre Esther et les adultes du campement, hommes et femmes. Plusieurs fois, je me suis posé la question de savoir si vivre dans un tel dénuement était possible. Si c'est le cas, c'est déchirant.
Alice Ferney nous livre ce roman dans un style magnifique, avec des mots plus que touchants.
C'est un roman magnifique.
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Ils n'ont aucun papier, ils occupent un terrain sans autorisation, les parents sont illettrés, leur dernier enfant n'a pas été déclaré à la mairie. Ils sont des gitans de France, des cinq fils aucun n'aurait songé à quitter leur mère Angéline, cela aurait été un déshonneur. Ils vivent donc avec leur femme et leurs enfants sur un terrain privé appartenant à une vieille institutrice. le ravitaillement sans argent, l'eau que l'on puise à la pompe, les sources occasionnelles de revenu, voilà leur quotidien. Et puis, un jour apparaît Esther, elle compte sur les livres pour les apprivoiser.

« C'était la responsable d'une bibliothèque. Elle pensait que les livres sont nécessaires comme le gîte et le couvert. »
Et peu à peu les femmes se confient, les enfants s'attachent et les hommes observent dont Angelo le seul célibataire qui se retrouve amoureux avant même de comprendre ce qui lui arrive. Cette femme là, marié, mère de trois garçons, n'est pas pour lui, il faut s'empêcher de tomber dans des amours impossibles.
Grand merci à notre amie Colette de nous avoir offert ce petit bijou. Publié en 1997, je n'avais jamais eu l'occasion de lire. J'ai tout de suite été emporté par la qualité littéraire de ce roman. Alice Ferney nous introduit au coeur d'un camp de gitans sédentarisés en banlieue parisienne. Elle évoque avec beaucoup de pudeur l'exclusion, l'illettrisme, l'intolérance, les rapports hommes-femmes, l'importance de l'éducation, la place de l'école et des livres.
« Le mariage tzigane c'est sur l'honneur, une femme tzigane elle supporte le mari comme il est, elle a de la chance quand il ne la bat pas et que sa belle-mère est gentille. »
Chaque groupe de personnages a son importance, les femmes bien sûr, dont Angéline la matriarche, mères avant tout, « Si les promesses sont sacrées, celles faites aux enfants le sont plus que les autres. » Les hommes et leur fierté « Rares sont les gitans qui acceptent d'être tenus pour pauvre, et nombreux pourtant ceux qui le sont », et les enfants naïfs et sensibles « Ils n'avaient pas les jouets que reçoivent d'ordinaire les enfants, mais ils avaient la liberté. Ils faisaient un butin de tout ce qu'ils ramassaient. Ils allaient et venaient comme bon leur semblait. » Et au milieu Esther, la bibliothécaire qui va leur faire découvrir Jean de la Fontaine, Babar, Perrault, Andersen et Saint-Exupéry.
C'est donc bien le quotidien de cette tribu que l'auteur nous invite à partager, les naissances, les décès, les fêtes, les violences et l'amour.
Les dernières pages où Angéline a décidé d'arrêter la route de sa vie et convoque une à une ses belles-filles pour leur transmettre le sens de leur vie sont absolument magnifiques. Un roman rempli d'humanité où l'auteur sait à merveille nous faire entendre les sentiments inavoués, les désirs brimés et surtout que la grâce peut se trouver dans le dénuement absolu.





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