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4,18

sur 1271 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Lu en 2015. J'ai choisi ce titre à classer en tête, parmi mes 8 livres lus de cette auteure dont j'apprécie l'écriture depuis une quinzaine d'années.
Ce roman nous parle d'une famille, avec une matriarche à sa tête, cinq fils, les belles filles et leurs enfants. Leur vie dehors, la lutte contre la précarité, la saleté, les délits, la violence, le fatalisme, l'oisiveté, l'ignorance, l'illettrisme.
Tout est dans le titre, il y a même de la grâce "dans" le dénuement, et lorsqu'on vit avec peu, l'on se contente de sa fierté et de protéger les siens...
La lecture, les livres, ces petits miracles qui peuvent rendre égaux !
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♫La caravane du sédentaire est la malédiction du voyageur
Ne jure-t-on pas sur les morts, lorsque le vivant exhume sa noirceur ?
Avec le passé qui prédit l'avenir
Si l'enfant savait, voudrait-il encore grandir ?
Mais on a tous les âges, quand on est un enfant des gens du voyage♫
-Abd al Malik-2019- son Livre-CD "le jeune noir à l'épée "-

https://www.youtube.com/watch?v=F0DfE9laJ5U

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C'est passé dans la Grande Librairie
Quand on a les enfants,
On se demande comment on aime le mari
L'avenir qui leur est échu c'est le présent des parents
Un livre ouvert sur les bouffeurs d'hérissons
Les gens du voyage , les voleurs de poules
Tourner la page, contre-façons, retenez la leçon
Qui vole un oeuf à la coq, finira au billard à coup de queue de pool !
Si tu les crois pas tu vas te prendre une torgnole
L'amour vache, effet boeuf, pour revenir au cas décolle
"C'est de la douleur d'aimer, ça c'est bien sûr, mais c'est tout pire de ne pas aimer"
Et c'est comme ça qu'on s'aime
L'amour est enfant de Bohème
Comme ça consomme
On peut compter sur personne
Pour le plaisir des yeux
Un plissé extatique et douloureux
Comme le sourire des saintes
En clair-obscur ou en demi-teinte
Un sourire plus poignant que n'importe quel sanglot
Les enfants se berçaient dans le flux des mots
La grâce des innocents
sans morale et dans le dénuement .....
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C'est encore une belle découverte par hasard, grâce au Père Noël Secret cette fois ci.

Alice Ferney a su trouver le ton juste pour raconter le quotidien d'une famille aux conditions de vie très précaires, en marge de la société. le propos n'est pas misérabiliste et ne gomme pas les failles des différents protagonistes. Sauf peut-être celles d'Esther qui peut paraître un peu trop parfaite dans toutes ses interactions avec les Gitans.

J'ai trouvé l'écriture très poétique. L'amour et les liens du sang tiennent ensemble cette communauté qui manque de tout le reste. Esther leur fait cadeau de la lecture et à travers cela elle contribue à leur redonner une place dans la société.
Cette histoire m'a fait penser à « La dignité pour boussole », ouvrage d'Eugen Brand au sujet de l'histoire d'ATD Quart Monde. Comme les personnes engagées au sein d'ATD, Ester s'efforce d'aider cette famille à retrouver dignité et empouvoirement, au moins pour la prochaine génération.

C'est un très beau livre, autant sur le fond que sur la forme. L'illustration de la couverture par Mr Xerty est aussi très réussie.
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❤️ 📜𝕸𝖔𝖓 𝖗𝖊𝖘𝖘𝖊𝖓𝖙𝖎📜 ❤️

Grâce et dénuement de Alice Ferney
roman captivant et terriblement humain, qui raconte l'histoire
d'une famille de Gitans, installée illégalement dans le jardin d'une ancienne institutrice.
Dans cette famille il y a La vieille Angéline qui est en fait le tronc d'arbre,
la colonne vertébrale qui règne sur ses quatre fils, belles filles et petits-enfants.
L'écriture de Alice Ferney qui narre cette histoire assez singulière de l'existence humble des gens du voyage
a une finesse , une sobriété et une subtilité exquise .
On peut dire aussi une ciselure profonde maitrisée à la perfection dans les réflexions quelquefois terribles.
Il y a Esther, jeune bibliothécaire, qui vient de sa propre initiative , chaque semaine faire la lecture aux enfants et
petit à petit la gadjé se fait accepter par la tribu, malgré les méfiances d'Angéline.Que cherche-t-elle ?
Pourquoi s'intéresse-t-elle à ses petits-enfants ? Et que leur apporteront ces lectures, eux qui manquent de tout ?
Mais Esther ne se décourage pas et laisse chaque semaine mari et fils pour s'installer devant les caravanes
et apprivoiser doucement les enfants du camp et leurs parents.
Elle joue un véritable chemin entre(les Roms) et nous, lecteurs (Gadji )
Les gitans souvent s'écartent des Gadjés et nous aussi on en a peur (les voleurs de poules ) que l'ont baptisait autrefois !
Elle sait raconter mais aussi écouter.
Les enfants autour d'elle, ont leurs yeux brillants, ils sont dissipés mais quand l'histoire arrive Esther sait les captiver .
Il y a du silence et de ce fait une attention soutenue face à l'histoire.

Esther lit...... et lit encore .......... contes et fables, se suivent .
Un trajet enchanteur qui éveille leurs questionnements
Ces enfants ont ; par les maintes souffrances qu'ils endurent ; perdu l'innocence qui devrait les animer.
Mais la douceur d 'Esther les réchauffe , et peu à peu ils redécouvrent , la vie enfantine et ses rêves .
Bien sur il va y avaoir dans ce livre des duretés de la vie , sous toutes
ses formes , mais là je vous laisse le soin de les découvrir.
Que mon ressenti ne vous suffise pas , car il y a beaucoup de choses à découvrir dans ce livre
Sinon ; c'est un hymne à la lecture, à la liberté ; mais surtout à l'amour.
que je vous engage à lire .



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Trés poétique comme me l'avait dit Bénédicte. A force de l'entendre parler de la poésie des gitans, je me suis lancé dans la lecture de ce livre. Victor Hugo lui-même , en parlant d'Esmeralda, dit des gitans qu'ils sont gentils. La bibliothécaire qui prend du plaisir à lire des livres aux enfants gitans qui eux-mêmes prennent du plaisir à écouter les histoires... On s'y croirait.
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Thème de l'histoire =
* Esther, libraire, a l'envie d'initier à la lecture des enfants gitans privés de scolarité *.

Quelle chaleur, quelle douceur, quel oubli de soi et de son quotidien, quelle empathie ; tout cela l'auteure Alice Ferney, arrive à le faire passer au travers du regard, de la voix, des gestes d'Esther, la gadjé, lors de ses visites aux enfants , le mercredi, des livres plein sa voiture.

Lectures qu'elle dispensent à ces enfants aux regards de braise en qui elle découvre un petit public attentif et plein d'à propos.

Ces enfants qui ont envie d'apprendre et de s'émerveiller, vont se blottir autour d'elle et l'écouter religieusement, en buvant ses paroles comme on boit à la source intarissable d'un bonheur nouveau et éphémère.

Regards sans concession mais indulgents sur les envies et les désirs brimés de ces familles qui ne possèdent rien, dans des silences étouffants, plein de pudeur et parfois douloureux.
Ces femmes et ces hommes avec leur envie de vivre, leur envie d'Etre.

Ce livre porte et insuffle un élan immense de tendresse, d'amour et de tolérance.

Superbe écriture !
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Quel bonheur que ce livre, l'histoire se passe dans le monde des Gitans et c'est véritablement un monde à part. Par l'intermédiaire du personnage d'Esther (une gadjé), nous entrons pas à pas dans un univers que je n'imaginais pas aussi démuni et soudé. Ils sont violents, crasseux, analphabètes et ignorés des communes dans lesquelles ils s'installent sans aucun droit. Leurs besoins, de l'eau et du feu. Ils ne souhaitent pas plus de confort, se savent rejetés par tous et ne font rien pour essayer de se faire accepter. Rien n'est comparable à ce que nous vivons et d'ailleurs ils n'en veulent pas. Ils sont trop orgueilleux pour demander quelque chose. La grâce va arriver avec une femme altruiste qui semaine après semaine, mois après mois leur lira des livres. Elle va les découvrir attentifs, curieux et attendant sa venue chaque semaine. Lorsqu'elle arrive ils sont déjà assis en attente du moment de bonheur et de douceur qu'elle va leur donner, malgré la très longue méfiance que témoigneront les parents. La grand-mère, véritable chef de famille, plus perspicace va encourager ces moments.
Un excellent roman d'une finesse remarquable.
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Grâce et dénuement était depuis très longtemps dans ma PAL. J'avais lu, il y a quelques mois, Les bourgeois et beaucoup apprécié la plume d'Alice Ferney.
C'est donc très confiante que j'ai débuté ce second roman, séduite d'emblée par le thème.
Esther, bibliothécaire, se rend chaque mercredi dans un terrain vague qui abrite une famille de gitans pour faire la lecture aux enfants.
Angeline, la grand-mère, ses cinq fils et leurs épouses, vivent dans la plus grande précarité. Autour d'un feu nourri par tous les déchets ramassés à proximité, le quotidien est plutôt frugal. Les caravanes abritent les couples et leurs enfants, peu de confort, pas d'intimité. Tout le monde entend Simon battre sa femme Héléna, personne n'intervient - pour Angeline, quand on est mariée, on supporte…
La petite communauté se soutient, forme un bloc contre le reste du monde, respecte coutumes et traditions - ce qui n'empêche pas chacun de porter des espoirs secrets, d'avoir ses propres chagrins. Les enfants sont une richesse, même s'ils prennent des taloches bien senties, et jouent toute la journée entre eux, au milieu des détritus et autres tessons de verre.
Alors, la venue hebdomadaire d'Esther, est un vrai rayon de soleil et c'est dans le plus grand calme qu'ils écoutent les histoires qu'elle leur lit. La jeune femme noue une relation de proximité avec chaque membre de la communauté, écoute, observe, ne juge pas, enrage de l'indifférence de la mairie, de la directrice d'école qui résiste à l'inscription d'Anita dans l'établissement.
On ne sait pas vraiment ni comment ni pourquoi Esther a commencé à lire pour les enfants gitans. D'elle, on sait peu : mariée à un architecte, elle a trois garçons. L'auteur ne nous fera jamais pénétrer dans son intimité, ni dans son quotidien. Et pourtant, c'est à travers son regard qu'on découvre à la fois la misère, la saleté, les cheveux emmêlés, les vêtements rapiécés, les trous dans les chaussures, le bidon d'eau qui sert à la fois pour la toilette et la vaisselle - mais également, en effet, une forme de grâce. L'amour maternel, filial, charnel, la sagesse incarnée notamment par Angeline, la doyenne, qui voit tout, devine le bonheur ou la souffrance de ses fils, veille sur la cohésion du groupe - en déniant parfois les droits des individus, en défendant l'indéfendable - assure une stabilité à ce petit monde si fragile.
C'est un très bon roman, juste dans le ton, qui brosse des personnages d'une humanité telle que l'émotion nous saisit au détour d'une page : Angelo, amoureux secrètement ; Nadia qui aime follement son mari volage ; Héléna qui trouve le courage de fuir la violence conjugale ; Anita, confrontée aux regards et préjugés des autres enfants…
Un très beau moment de lecture.
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Presque 300 pages de rencontre bienveillante avec un petit ilot d'humanité à la dérive, avec une famille gitane qui vit à l'écart du monde, sur un terrain vague, les enfants livrés à eux mêmes dans le dénuement le plus total.
Le lecteur peine à trouver la grâce dans ce dénuement et cette vie si frustre. Mais la grâce est sans conteste dans ce texte magnifique qui décrit avec des mots magiques ce monde à part.
L'arrivée d'Esther, qui vient lire des livres aux enfants une fois par semaine, est une lente remontée vers la surface pour les enfants, puis dans une certaine mesure pour les adultes, avec ses moments de grâce, mais aussi des difficultés qui en auraient découragé plus d'une.
On dit que la littérature ouvre notre coeur vers d'autres mondes, vers la différence, vers l'altérité. le voyage qui nous est proposé dans ce roman est vers un monde bien plus lointain et bien plus étrange que ne peuvent en proposer les ouvrages de science-fiction. Mais c'est véritablement un voyage sublime!
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Esther, bibliothécaire de son état, fait la rencontre, dans un jardin abandonné, d'une famille de Gitans dont la matriarche, Angéline, accepte peu les "gadjos", surtout pour faire l'éducation aux enfants ou la leçon à ses fils désormais adultes. Car Esther, révoltée par les conditions dans lesquelles toute la famille est obligée de vivre, décide de donner une certaine forme d'éducation aux plus jeunes par la lecture, chaque semaine, d'un grand classique de la littérature pour enfants. Cette lecture hebdomadaire va rapidement rapprocher les enfants d'Esther, et la confiance qu'ils vont finir par lui accorder va se transmettre aux adultes de la famille. Esther deviendra alors une amie, ce qui va lui permettre d'entrer en confidence avec cette famille pour le moins attachante et complexe, et découvrir ce qu'est véritablement, au delà des préjugés, la vie des Gitans, et le pourquoi de cette vie; elle va découvrir la "grâce" dans le "dénuement" de cette famille au destin chaotique...

Ce roman, que j'ai acheté de manière tout à fait arbitraire et spontanément (je ne connaissais que très peu l'auteur de nom), est une excellente surprise. A l'origine, je voulais surtout lire quelque chose de bref et de simple pendant mes vacances, ne pas me prendre la tête, ce qui m'arrive bien assez souvent le reste du temps; j'aurai pu choisir les Pensées de Pascal, ou les Essais de Montaigne, lectures somme toute riches et passionnantes, mais cela me semble un peu moins approprié pour se détendre l'esprit... Or le sujet de ce roman d'Alice Ferney, bien que loin d'être léger, me semblait un peu plus original pour me changer de mes escapades littéraires habituelles.

Et bien je n'ai pas été déçue, loin de là : ce roman m'a "littéralement et dans tous les sens" émue, d'abord par l'histoire de cette famille qui, au fond, force le respect et fait réfléchir sur sa propre existence d'occidental imbu de lui-même, en perte de véritables valeurs comme l'amour, la famille, le respect des autres, au profit d'un consumérisme et d'un égoïsme de plus en plus aberrants et dévastateurs. Ce qui compte, c'est d'être ensemble, le soir au coin d'un feu (même si ce feu se consume sur un tas d'ordures), de vivre comme les choses viennent, et surtout de ne pas chercher à entrer dans le moule d'une société qui refuse toute forme de marginalité choisie, comme le sont bien souvent les Gitans. Car ces Gitans, même s'ils sont pauvres et pas ou peu instruits, ont ici choisi leur marginalité qui est pour Angéline la marque de leur grandeur et de leur noblesse, dans un monde où on les considère presque comme des animaux.

J'ai également été touchée par l'écriture, simple et sans fioritures (même si recherchée pour obtenir ce résultat) , par la façon dont la romancière pénètre au coeur de ses personnages, de leurs pensées, pour mieux les retranscrire à nu, sans artifices, et ainsi donner à ces pensées une authenticité brute mais attachante : ce sont des personnages qui disent ce qu'ils pensent, sans hypocrisie, sans chercher à plaire ou à entrer dans une norme qu'ils ne connaissent que peu et qu'ils n'acceptent de toute façon pas. Les personnages eux-mêmes sont enfin tout aussi touchants, autant par la manière dont ils s'expriment que par la façon dont ils ressentent les choses, dont ils comprennent un monde qui bien souvent les dépasse et les indigne, et dont ils refusent les règles de ce monde pour mieux rester authentiques... Seule la littérature va leur permettre de toucher des doigts ce monde, dans sa beauté irréelle certes, et surtout dans ses valeurs les plus nobles qu'eux-mêmes connaissent.

J'ai vraiment adoré ce livre sur la lecture comme source d'éducation, qui est pour moi, même si l'on est dans la fiction, une grande leçon d'humanité et de relativisme sur le monde dans lequel nous vivons actuellement : à quoi bon se plaindre sur des choses futiles, comme le matérialisme qui gangrène la vie de chacun, alors que vivre, même le plus simplement, est bien plus important? le dénuement le plus complet , autant matériel qu'intellectuel, peut être source de félicité, même si on nous a formatés, depuis des siècles, à penser le contraire. "Et tout le reste n'est que littérature", puisqu'elle est la seule chose qu'accepte les Gitans, qu'ils reconnaissent comme faisant partie de leur vie et de leur félicité, et de plus en plus grâce à Esther; elle seule trouve grâce à leurs yeux et leur semble suffisamment noble pour être écoutée.
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