Ainsi s'achève la saga de l'Amie Prodigieuse. Et quelle saga ! Une fresque vivante et bouillonnante qui raconte le monde, l'Italie, Naples et le quartier de Elena et Lila au fil de leur amitié.
Je me suis laissée embarquer avec plaisir dans les chapitres, les phrases et les mots de
Elena Ferrante au travers desquels se dessinaient la ville de Naples et l'Italie. J'ai adoré découvrir leur histoire passionnante et les intrigues quotidiennes et de grande ampleur.
Cette saga est une vraie étude sociologique de toutes les strates de la société des plus populaires au plus aisées et j'ai trouvé passionnantes l'énergie et l'implication de Elena pour s'élever au delà de sa condition. J'ai trouvé une vraie beauté dans l'admiration de ses pairs face à ses études et ses réussites, admiration qui tranche assez franchement avec la violence générale des relations entre les personnages.
Évidemment l'autre point central de cette histoire sont les relations humaines. Les relations de famille, les relations de couple, les relations de pouvoir, les amitiés et surtout L'Amitié avec un grand A. Celle de Lila et Elena.
Cette amitié qu'on ne comprend pas. Que cherchent-elles dedans ? Que trouvent-elles ? Dès le début la relation est pleine de déséquilibres. Elena admire et jalouse Lila. Lila mène Elena à la baguette et semble la mépriser. Et pourtant elles sont là l'une pour l'autre, l'une et l'autre pendant près de 60 ans. Elles sont là et souffrent ensemble, se font souffrir mais se soutiennent quand même à leur manière.
Mon principal problème dans cette histoire est que Lila comme Elena m'ont parues antipathiques chacune pour ses raisons. La force du livre reste que j'ai pu me faire emporter et m'attacher aux filles même sans éprouver de sympathie pour elles.
La ville de Naples est violente et pleine d'intrigues. L'amitié de Lila et Elena aussi. La ville change, les filles aussi. Les rapports de pouvoir changent, les filles aussi. Au travers de la ville c'est leur amitié qui se dessine et leur amitié s'incarne dans la ville.