Quand lors d´une interview de la responsable de la maison d´édition Fayard explique le succès d´un livre d´un politique encore en activité qu´elle n´a pas édité en disant « qu´il doit être bon »
Quand Olivier Duhamel journaliste de gauche dit que, se devant de lire ce livre, métier oblige, il le trouvait intéressant à sa grande surprise:
l´achat m´a paru aller de soi.
Fillon a très peu de chances de devenir le prochain président de la République et c´est sans doute ce qui l´autorise à être très clair dans ses orientations.
J´ai toujours apprécié l´image que renvoyait cet homme, discret, sans emphase qui confirme dans ce livre le bien que je pensais de lui.
On peut apprécier ses idées ou pas, mais on sent une cohérence du programme et la volonté de l´appliquer.
Bref à la différence de faux durs ou de vrais mous, j´ai encore l´espoir que c´est le genre d´homme politique qui assumerait une impopularité qui viendrait de mesures que nos voisins européens ont pris depuis longtemps.
Ses idées en matière de politique extérieure ont l´avantage de faire la part belle au pragmatisme plutôt qu´à des postures qui relèvent plus de communication à usage intérieur.
Quand il évoque les entretiens qu´il a eus avec Poutine, son appréciation de la situation en Syrie et au moyen orient en général, le point de vue est formidablement différent de ce que véhicule la majorité des medias.
Ses vues sur la numérisation de l´économie, la révolution qu´elle amène, et le rôle que pourrait y occuper la France en se libérant des boulets qu´elle accumule (législation, principe de précaution, taxation des entreprises…) sont porteuses d´espoir.
Un livre bien écrit, enrichi d´anecdotes intéressantes, mesuré, instructif dont j´ai l´impression qu´il pourrait intéresser au-delà du cercle des partisans de l´auteur.
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J'ai lu ce livre (en Février 2017) par soucis d'ouverture. Autant dire que je partais d'avance avec un esprit fort critique, en me doutant fort que rien n'allait me convaincre.
J'aurais aimé (parce qu'on apprend dans l'erreur) pouvoir dire que ce ne fut pas le cas.
Alors certes, ce livre n'a pas que des défauts. Il est bien écrit, ça se lit vite et bien, tout est clair. le problème, c'est qu'il n'y a pas de fond.
Le livre s'entame sur un récit très biographique - bien-entendu, mettant en valeur le futur candidat à la présidentielle. On y évoque son goût pour les sports automobiles, la montagne, la famille, les traditions… Des passions fort à propos qui témoignent d'une personnalité pragmatique, téméraire, réfléchie, altruiste, fier de ses racines… Ce cher François n'a définitivement que des qualités ; il ferait peut-être un bon président ?
La suite développe le contexte politique national et mondial puis expose les lignes directrices d'un programme visant à redonner à la France (et notamment son Economie) la place qu'elle mériterait (laquelle ?). Si le mot de l'éditeur annonce « une analyse implacable de la situation », on peut dire qu'elle l'est : le tout est alarmiste et péremptoire. Mais « implacable » ne veut pas dire « juste », ni même « complète ». Et heureusement car cette analyse n'est ni juste, ni complète.
Elle n'est pas « complète » car les arguments utilisés détournent ou masquent une partie de la vérité (notamment sur la politique Allemande) et elle n'est pas « juste » car elle use de subterfuges rhétoriques et d'appels aux sentiments (que tout le monde ne partage pas) pour refonder une politique nationale.
François FILLON est l'archétype du conservateur pur et dur, en total décalage avec son époque, enfermé dans les rouages qui l’ont vu naître.
Ce livre n'apporte rien d'autre qu'un point de vue suranné sur le monde, défend aveuglément une idéologie qui a prouvé depuis plus de 30 ans son inefficacité (soyons honnête, franchement !) et je dois le dire : a été très dur à finir malgré une écriture fort accessible.
On ne peut être convaincu par ce bouquin que si l'on est déjà conquis par le personnage, autrement, passez votre chemin, vous gagnerez du temps et des euros.
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Dans le chapitre "Pour une Europe indépendante" (p. 257 à 273), Francois Fillon propose une Europe qui sache s'opposer aux Etats-Unis dont la puissance est financière (le dollar, monnaie de réserve et responsable de l'amende colossale de BNP PARIBAS), politique (Obama serait directement responsable du sort de la Grèce par ses insistances auprès de Merkel) et militaire (l'Allemagne considère toujours être sous sa protection selon ses entretiens avec Wolfgang Schäuble). L'Europe avance mal du fait d'un égocentrisme allemand (décision unilatérale de sortir du nucléaire, refus d'une négociation commune d'achat du gaz russe, construction de gazoduc avec Gazprom dont F Fillon nous rappelle que Schröder est un des hauts dirigeants). Il préconise un gouvernement économique de la zone Euro (sur le modèle du Conseil : réunion tous les mois des chefs d'Etats et de gouvernement), une harmonisation fiscale des Etats et des entreprises, une abolition de l'indépendance de la BCE (si j'ai bien interprété la paraphrase). Il faut ensuite une Europe de l'énergie et une de la défense ("je ne peux plus accepter de voir l'Allemagne aligner les succès économiques et financiers et laisser à Washington et à l'Otan le soin d'assurer sa sécurité"). L'autre argument pour une Europe renforcée, c'est la Chine qui veut que son Yuan concurrence le dollar. L'Europe avec l'Euro a de l'avance, mais un manque de cohésion pourrait la recaler en troisième position.
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nous avons secrété un système qui se méfie de l'individu et qui lui refuse la liberté et la responsabilité dont il a besoin pour développer l'activité qui lui permettrait de s'épanouir