J'ai fait l'acquisition de ces 16 volumes de l'oeuvre complet de
G. Flaubert dans une belle édition celle du Club de l'honnête homme des années 70, chez mon bouquiniste préféré, bien sûr. Ceci, pour expliquer la photo.
J'ai pris au hasard le volume 4, comportant
la Tentation de Saint Antoine et les Trois contes.
Je m'en suis tenu, pour l'heure, à la Tentation. Pour ceux qui, sans doute comme moi, avaient besoin de situer le Saint en question, Google/Wikipedia - irremplaçables instruments de rapide révision culturelle ou de culture tout court, m'informent qu'il s'agit d'Antoine le grand, premier anachorète chrétien natif d'Egypte, à Hérakléopolis Magna (aujourd'hui Qeman, Fayyoum) dans une famille assez riche d'agriculteurs égyptiens fervents chrétiens. Il aurait vécu plus que centenaire 251 à 356 !
Ayant vendu tous ses biens, placé sa jeune soeur dans une institution féminine, il décida de s'isoler du monde pour se consacrer à Dieu et au Christ.
Sa vie est caractérisée, dit-on, à la fois par une fuite de l'agitation humaine - c'est pour cela qu'il s'est retrouvé dans le désert des années durant - et par de multiples tentations du diable, à l'image du Christ.
Une iconographie abondante a repris tout cela et a donné, notamment, les tableaux des grands peintres, que nous connaissons (notamment Bosh, Craesbeek, Ernst,
Dali...) ainsi que les mosaïques et les vitraux d'églises et de monastères chez les Catholiques et les Orthodoxes.
Mais notre ami
Flaubert a, lui aussi, décidé d'en faire une oeuvre littéraire que j'ai du mal à classer... Avant d'entrer dans le corps du texte, j'ai noté que cette Tentation-là avait été très mal reçue par la critique.
Après l'avoir lu, j'ai compris pourquoi. En tout cas, ça a été une lecture peu enthousiasmante, avec un Antoine, "gnan gnan " qui subit, dans une lamentation incessante, presque puérile, et une immobilité ennuyeuse, des visions fantasmagoriques prétendant résumer toutes les turpitudes païennes, religieuses et toutes les hérésies des peuples connus d'alors.
Turpitudes supposés faire douter Antoine, de sa foi... A la fin de tout ceci, il voit tout en haut dans le Ciel, le Christ ! Ouf !
Pat