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3,6

sur 2317 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un tour de force stylistique, évoquant les possibilités et les limites de trois vies, chacune vécue dans un moment distinct et significatif de transition historique, et racontant l'histoire de chaque vie dans le langage, les formes artistiques et les perspectives qu'offre chaque instant
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J'ai donné mon avis sur un coeur simple sur la fiche de l'édition ne comportant que ce "conte", donc je n'y reviens pas, sauf pour dire que des 3, c'est, pour le sujet, mon préféré.
St Julien est un texte étonnant, puissant, fantastique (le genre littéraire, pas l'adjectif), mystique, mythique (= qui a un rapport aux mythes), qui m'a fait songer aussi bien à Alexandre le Grand qu'à Oedipe et dont la fin n'a rien à envier à un film d'horreur contemporain.. le personnage principal est détestable mais l'intérêt est encore cette fois pas dans le fond mais dans la forme, pas le sujet mais la manière. Je dirais la même chose pour Hérodias, dont le sujet m'a encore moins intéressé, aussi compliqué à suivre qu'un péplum ampoulé d'Hollywood, nécessitant des connaissances historico-politiques pointues pour s'y repérer (Flaubert a puisé dans 3 volumes d'Ernest Renan pour cela). Dans les 2 cas (les 2 "contes") mon impression est confirmée par les essais des spécialistes de Flaubert : il a écrit cela pour le plaisir d'avoir, une fois fini, un texte aussi beau et aussi complexe, chatoyant, riche etc qu'un tableau orientaliste de Delacroix ou d'un autre et pour utiliser tous les mots qui relèvent de la culture moyen-orientale (ou de celles des "vies de Saints" au Moyen-âge) et qui lui remémorent et donnent une forme à ses impressions et pensées lors de son voyage en Egypte, entre autres (exemple, la danse de Salomé).
Flaubert écrivait en partant d'un plan général dont il travaillait ensuite les sous-parties, qu'il enrichissait de nouveau, comme un sculpteur de bas-relief qui commence par les grands ensembles avant de détailler les traits dans chacun d'eux, on un peintre de grands tableaux à multiples personnages qui débute par des grandes zones colorées qu'il remplit ensuite de plus en plus de détails. A la fin, a-t-il écrit un jour, il faut que son texte tiennent debout comme une muraille.
C'était un sacré bosseur exigeant avec lui-même mais, pour ces 2 "contes" là, ses sujets ne m'ont pas intéressé.
Je sais c'est un peu court (jeune homme) et j'aurais peut-être dû détailler davantage la beauté du style mais j'ai voulu faire davantage une critique (disons plutôt un ressenti) au format "conte" qu'au format "essai".. ;)
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- TROIS CONTES : UN COeUR SIMPLE- LA LÉGENDE DE SAINT JULIEN- HERODIAS -

Ces trois conte sont des pures merveille même si pour moi, le meilleur des trois contes est bien sûr un Coeur simple. J'ai passée un agréable moment à les lires avec du thés. Je vais vous faire un résumée et une légère critique de chaque contes.

Un coeur simple est l'histoire de Félicitée qui est domestique dans une famille bourgeoise en Normandie. Si vous avez aimée Madame Bovary de Flaubert, ce conte est fait pour vous car nous trouvons le même registre : Des mots juste et poignant.

Saint Julien de l'Hospitalier est l'histoire d'un jeune homme qui va comprendre qui va pouvoir aider le monde. Ce conte est un genre de Batman de l'époque. Si vous aimez Batman alors une version revisitée de Batman au moyen âge pourrez vous plaire.

Et nous allons finir par Hérodias qui est un romain qui est contre l'empire romaine. Ceci est mon deuxième conte préférer car pour ce qui a lu Eneide de Virgile comprendra que l'auteur faisait référence de cette oeuvre mondial.

Carlaine
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Pour une fois, je suis totalement d'accord avec la quatrième de couverture (des éditions Pocket), qui qualifie Flaubert « d'homme dont l'unique vocation était celle de l'art et de la beauté ». Et en effet, ces trois contes « écrits pour se délasser » semblent être uniquement cela : une succession de mots et de phrases travaillés et ciselés pour être le plus proche possible de la perfection et de la beauté, et constituer un chef d'oeuvre artistique.

Paradoxalement, j'ai ainsi beaucoup apprécié ces récits tant ils sont bien écrits et beaux à lire, même si je n'ai pas toujours aimé l'intrigue. Je me suis notamment assez ennuyée avec « Hérodias » et j'ai rapidement décroché de l'histoire, mais j'ai admiré la beauté des descriptions orientalistes.

Sans qu'elle m'ait particulièrement plu, je me suis laissé charmer par l'histoire de saint Julien l'Hospitalier, ce récit à l'allure de conte de fées inspiré par un vitrail de la cathédrale de Rouen.

J'ai en revanche beaucoup aimé « Un coeur simple » (comme la plupart des lecteurs j'ai d'ailleurs acheté ce livre uniquement pour ce conte !). J'ai été touchée par le personnage de Félicité, servante au début du XIXe siècle ; cette histoire ordinaire et tragique à la fois se lit avec une grande fluidité et est très émouvante.

« Trois contes » est donc un classique qui mérite d'être lu, d'autant plus qu'il est très bref et très abordable !
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Je n'avais jamais lu de roman de Gustave Flaubert. Un coeur simple est très court (je reconnais que pour le challenge riquiquis c'est un atout!) mais son récit est riche. L'héroïne, Félicité, est une femme de son époque, servante dévouée, pieuse sans instruction, n'existant que pour les autres. Elle fait preuve d'une grande loyauté, elle est courageuse, travaille dur. Je me souviens de la scène dans le pré que les enfants doivent traverser, et que les vaches menacent.
Flaubert décrit la vie de Félicité avec une grande humanité, il s'intéresse à ses pensées, ses émotions, aux épreuves qu'elle traverse. Un coeur simple est le roman d'une femme pas uniquement celui de son rôle dans la société.
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Extrait de ma chronique :

"Au fond, Flaubert poursuit ici la dialectique romantique entre le grotesque et le sublime, telle que Victor Hugo la théorisait dans sa célèbre "Préface" à Cromwell ; et comme plus tard Joseph Kessel et ses Coeur purs, il met en scène, pour l'incarner, trois coeurs simples, de cette simplicité qui peut valoir la sainteté, confrontés à des époques complexes, qui leurs envoient des signaux souvent contradictoires.


Comme Chantal Grosse, on peut voir dans ces trois figures, en quête d'un certain idéal, "des avatars rêvés de l'auteur" (page 172), égarés dans un monde qui les mène à leur perte ; on peut aussi se contenter de vibrer au rythme des épreuves que les trois personnages endurent, en se laissant porter par ce style déjà moderne."
Lien : https://weirdaholic.blogspot..
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Cet avis ne traite que de "Hérodias", ayant lu les autres contes antérieurement.

Gustave Flaubert, dans une période de sa vie où il fut tourneboulé par les répercussions du procès de "Madame Bovary" et échaudé par un souffle de défaveur auprès du public, a écrit ses "Trois contes" dont "Hérodias". Les trois sont à caractère spirituel mais ce dernier est encore plus marqué et frappant dans celui-ci puisqu'il s'agit d'une plongée chatoyante et dramatique dans un tableau historique et biblique : la décapitation de Jean-le-Baptiste.

Seconde épouse de son oncle Hérode Antipas, connu justement pour cette célèbre décapitation, Hérodias est une princesse juive ambitieuse et manipulatrice, allégorie de ce que la tragédie antique peut offrir de mieux en termes de dominatrices. Et justement, Gustave Flaubert a structuré son récit en trois parties équivalentes à trois actes de tragédie. Les descriptions sont détaillées et flamboyantes, créant une atmosphère orientale dépaysante et envoûtante.

Hérodias (ou Hérodiade) et sa fille Salomé sont des figures féminines qui ont très largement inspiré les artistes, poètes, écrivains, dramaturges, cinéastes ou encore musiciens. Aussi fascinantes que dénoncées pour leurs actes, elles feraient sans aucun doute aujourd'hui figure d'héroïnes.


Challenge RIQUIQUI 2021
Challenge XIXème siècle 2021
Challenge MULTI-DEFIS 2021
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Je ne donnerai, dans cette chronique, que mon avis personnel, mon ressenti par rapport à ces trois contes car, comment pouvoir critiquer une oeuvre qui date de si longtemps et surtout, comment pouvoir émettre une critique sur un classique de la littérature française?

Ce livre, comme l'indique son nom, se compose de trois contes :

Un Coeur simple :
Saint Julien l'Hospitalier
Hérodias.
J'ai beaucoup aimé les deux premiers, par contre le dernier m'a semblé bien long, alors qu'il ne fait que 40 pages…
Flaubert aborde dans ces contes des thématiques diverses telles que la psychologie et la violence.

J'ai passé un bon moment de lecture, c'est toujours un plaisir de (re)découvrir des classiques. J'ai l'impression que l'on peut les lire n'importe quand, il ne seront jamais démodés.

Je lirai encore avec plaisir d'autres oeuvres de Flaubert, et j'aimerais me permettre de vous inviter à relire de temps en temps ces pépites de la littérature française.
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N'ayant jamais lu Gustave Flaubert, on peut dire que j'attaque sa bibliographie par son bout final. En effet, ses « Trois contes » sont son dernier livre achevé et se compose de trois nouvelles écrit à la fin de sa vie, période de remise en question de l'auteur qui peinait à se remettre à écrire. Ces trois nouvelles sont placées sous le regard de Dieu et de la religion chrétienne ; point commun de ce triptyque plutôt court. Mais quantité n'est pas synonyme de qualité et Flaubert nous livre ici des textes de bonne facture.


En dehors d'un « Hérodias » qui m'a légèrement ennuyé, ces contes sont portés par une plume des plus poétiques de laquelle s'échappe un peu de mélancolie, de solitude et de tristesse. Mais il y a aussi de la poésie chez Flaubert et le lecteur en ressentira ce qu'il faut d'émotions. Ne serait-ce que l'histoire de Félicité dans « Un coeur simple » dont la solitude s'accentue au fil des décès. Solitude aussi pour Saint Julien dont, à la manière des mythes grecs, se voit alourdir parle poids du Destin.
S'il y a bien quelques thématiques communes entre les trois nouvelles, ces dernières sont assez différentes pour trouver chacune leur lecteur.
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Relire ces « Trois contes » de Flaubert vient de me reposer un peu de la lecture encore inachevée du livre de Patrick Grainville « Falaise des fous ». Cet assaut écumant de mots et de descriptions, vagues après vagues, vous sape. Aussi, avant de m'écrouler, il était temps d'une pause.

Au foisonnement dément des mots d'un Grainville, Flaubert a préféré la simplicité et l'efficacité d'un esprit clair et organisé. Phrases courtes, qualificatifs précis et sûrs fluidifient le discours, emportent le lecteur. En sens inverse de leur présentation, ces contes font la démonstration des facultés créatives de l'auteur. S'appuyant sur une histoire tellement connue, celle de la décollation de St Jean Baptiste, un peu moins avec la légende de St Julien et oeuvre de composition totale avec « Un coeur simple ».
Exercice de style assumé, réussi avec maîtrise, bien sûr.


Allusions cyniques aussi à la fatuité religieuse de vouloir dominer le monde et ses incompréhensibles cruautés. La Félicité d'un coeur simple meurt seule et usée d'avoir servi autrui, Julien le sanguinaire sera en proie à la malédiction avant sa rédemption et le Baptiste paiera de sa vie l'avénement programmé du Christ.
Trois destins roulant entre les mains d'un Dieu aussi incompréhensible que cruel. Trois coeurs purs soumis dès avant leur naissance à la cruauté du démiurge, fort habilement relayée par leurs semblables.


Flaubert a certes cette dimension de très grand conteur mais aussi celle de fin moraliste dont le regard avisé sur nos destinés nous fait encore frémir.
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