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4,08

sur 151 notes
Il était une fois une île…
Une île où vivent trois ou quatre familles, une île où des secrets couvent, bien au chaud dans les fermes et les chaumières, une île où les épouses sont aimées tendrement ou très mal, une île où celui qu'on aime meurt, une île où les enfants rêvent d'histoires magiques, dont celle de l'Homme-Poisson qui se montre de temps en temps pour donner de l'espoir aux êtres vivants.

Atmosphère feutrée, personnages secrets dont on suit les contours à travers leurs allées et venues sur la plage ou la lande, chagrins enfouis qui ressurgissent soudain, tout dans ce roman mène à l'introspection.
Roman choral, mené par une femme, une jeune veuve au coeur meurtri, qui un jour se prend d'amour pour l'homme échoué sur le rivage.
Culpabilité, souvenirs, fidélité, puissance du deuil…

Tout m'est cher, mais malgré cela, l'ennui m'a guettée plus d'une fois. Beaucoup de redites lancinantes, énormément de personnages ayant chacun des rêves et des remords…Cela m'a été très difficile de suivre ces sinuosités obsédantes.
Heureusement que l'arbre généalogique en début d'ouvrage m'a servi de pilier, mais que d'agacement de devoir sans cesse le consulter !

Malgré tout, je peux dire que j'ai aimé ce livre. Il m'a tenu compagnie dix jours durant, et j'en ai même rêvé plusieurs nuits.
Car on ne peut se soustraire au pouvoir mystérieux de l'île et de ses habitants, de cette mer enveloppante et de la lumière aux reflets d'argent.
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Une île.
Tout autour, la mer.
Sur l'île, ses habitants. Quelques familles qui vivent là depuis plusieurs générations.
Des légendes. Un homme-poisson avec une immense queue aux reflets d'argent.
Et puis, Maggie, dont le mari a disparu il y a 4 ans, englouti par les eaux.

J'ai adoré ce roman.
Il se contemple, tranquillement, comme on contemple la marée montante sur des rochers, aveuglée par les faisceaux de lumière d'un phare.
Il se savoure ; il a le goût sauvage des baies qu'on trouve au détour d'un sentier.
Il est parfois doux comme la laine des moutons mais âpre comme la boue séchée sur l'échine des cochons.
Il a le parfum d'un bouquet de fleurs des champs ou d'un fragile bouton de rose.
Et puis, surtout...
Il résonne du bruit de la mer, du cri des mouettes, des froissements dans les herbes hautes, de la respiration d'un homme qui s'éveille, de coups de pied violents, de pleurs silencieux, du tintement de la cordelette aux clochettes dans le vent du nord.

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Je suis assez fière de moi : je suis allée jusqu'au bout du roman, même si j'ai eu l'impression qu'il m'a fallu une éternité pour y parvenir...
En effet, ce n'est pas une lecture facile : si la plume de Susan Fletcher est très belle, le rythme est lent, le récit est assez répétitif, les personnages sont nombreux, tous aussi importants à première vue. Ce n'est qu'en avançant pas mal dans la lecture qu'on voit certains d'entre eux prendre plus d'importance. Même la narratrice est difficile à identifier, s'exprimant parfois à la première personne ou se décrivant comme un personnage parmi les autres, à la troisième personne. C'est assez étrange.

Les Reflets d'Argent, c'est d'abord la peinture d'une île et de ses habitants. La narratrice raconte les petites choses qui font le quotidien, parfois de loin avec un "grand-angle" qui montre le village de loin, nous permettant à peine d'apercevoir les personnages, et puis elle zoome, se rapproche d'un des habitants, entre dans son intimité, avant de zoomer sur un autre personnage ou de reprendre du recul.

Et de la même façon, l'autrice raconte son histoire, puis elle revient sur un point ou un autre pour compléter les blancs en donnant le point de vue d'un autre personnage, en remontant le temps, avant de poursuivre son récit pour s'interrompre à nouveau un peu plus loin. Elle dévoile les informations au compte-goutte, et cela donne l'impression qu'elle se répète beaucoup, certes en apportant des précisions à chaque fois, mais quand même on n'avance pas tellement...

Dans Les Reflets d'Argent, il est beaucoup question de famille et de deuil, l'arrivée de l'inconnu ravivant le souvenir d'un ilien disparu en mer quatre ans plus tôt. le roman comportent aussi plusieurs histoires d'amour, de Grand Amour même, tous différents et émouvants. C'est peut-être ce qui m'a le plus touchée dans le roman (et oui, toujours mon côté fleur bleue...).

L'explication sur le passé de l'homme-poisson (qu'on nous a dissimulé alors qu'il le raconte à un des personnages, ce qui m'agace toujours...) est un peu décevante. Je ne sais pas à quoi je m'attendais, mais j'aurais peut-être préféré qu'il garde finalement tout son mystère. de la même façon, la fin, la partie qui se passe en dehors de l'île, est trop en dehors du récit : j'aurais aimé que l'île fasse partie du happy-end...
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"Il existe une histoire...une vieille histoire, plus vieille que n'importe qui ici. C'est un homme avec une nageoire, il vit dans la mer. Il lui pousse des jambes et il rejoint la terre quand les gens ont besoin de lui."

Je vous engage au voyage...
Laissez le continent, partez pour Perla, ile battue par les vents, aux habitants en liens familiaux croisés, vivant d'élevage et de pêche, nourris aux légendes depuis des siècles.

La petite communauté d'insulaires est grandement perturbée par l'échouage d'un homme inconnu, épuisé et amnésique. Qui est-il et que veut-il?
Les blessures secrètes de chacun ressurgissent, perturbant une routine, une tranquillité trompeuse, en particulier pour Maggie, brisée par la disparition en mer de Thomas.
Il en est de même pour tous les autres, hommes bourrus et taiseux, adolescents fragiles, femmes industrieuses et courageuses, aux mains qui soignent, construisent, caressent.

L'ile est magnifiquement dépeinte, par couleurs, odeurs, paysages tourmentés, cotes escarpées, ciels illuminés. Et la mer omniprésente, partout. La vie se déroule dans les petites choses: un chat qui dort, un vélo qui grince, un robinet qui goutte. L' ambiance est au mystère, aux croyances anciennes des malédictions, à la tristesse du temps passé et de son lot de pertes et de deuil.

Susan Fletcher revisite le courant romantique en ancrant un mythe dans la modernité, entre espérance et enchantement. Elle nous parle d'amour conjugal, fraternel, filial, de toutes sortes d'amours, sans mièvrerie. L'écriture est poétique, descriptive, sensible, les mots sont posés au pinceau. le principe d'écriture mêlant les dialogues à la narration ajoute une touche intime, comme un chuchotement.

J'ai adoré!
Et pourtant, les histoires de contes et légendes ne sont pas mon "truc" et je m'interroge encore sur ce qui m'a fait entrer en apnée dans ce magnifique roman. Une alchimie entre l'histoire et la manière de la raconter, sans aucun doute!
L' Homme-poisson, doux géant bienfaisant, doit y être pour quelque chose...
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Pour rentrer dans l'histoire et sur l'île, il faut d'abord écouter les vents et la mer. Puis vient la voix qui raconte les légendes, surtout une, celle de l'homme poisson. Les personnages se mettent alors en place. Chacun d'eux a une souffrance enfouie, des souvenirs à oublier, une existence à appréhender. C'est une histoire sur la douleur à la limite du supportable, à la limite de la survie, sur le manque, le désir, le deuil. Ils vont se raconter à tour de rôle, vidant leur coeur de tant de malheurs. Qui les a aidés ? Cet homme échoué qui ressemble à l'homme poisson ou la légende elle-même ? Peut être ni l'un ni l'autre, la vie réserve bien des surprises. Très belle histoire prenante, émouvante.
Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
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« Qu'est ce qui fait une bonne histoire ? Il faut qu'il y ait du bonheur -des gens qui le trouvent. Il faut un paysage qui nourrisse l'esprit, et soit si parlant qu'on ait l'impression d'y être. Il faut de l'amour. Peut-être un peu de tristesse. Et il faut un voyage d'une façon ou d'une autre. »…
Sur cette trame, Susan Fletcher va développer pendant 500 pages une histoire dans laquelle la mer joue un rôle crucial car, comme dit Maggie, la narratrice, « Il y a des histoires qui viennent de la mer, et ce sont de bonnes histoires. Les meilleures que j'ai entendues, de loin. Je connais tant d'histoires, mais aucune ne vaut celles qu'on m'a racontées dans les maisons de bord de mer, où les cirés à l'odeur âcre sèchent près du feu à côté des os de baleine d'une pâleur de craie posés à la verticale. »

Autant prévenir dès le départ : aborder ce roman est une vraie gymnastique pour la mémoire. L'île de Parla n'a beau compter que quatre familles (+ quelques branches rapportées), suivre une autrice qui jonglent entre les générations et des personnages qui changent à chaque sous-chapitre (quand ce n'est pas à chaque page) exige une attention soutenue… heureusement, il y a un tableau généalogique en début de roman, tableau auquel je me suis reportée à plusieurs reprises dans le premier tiers du roman pour situer le personnage en scène ; ensuite je me suis intégrée à cette communauté de taiseux pudiques, éleveurs de moutons, marins ou gardiens de phare ; une communauté où « c'est difficile de garder un secret. Quand il se passe quelque chose, l'île le sent. »

Parla est une île (écossaise ? irlandaise ?), une de ces îles au décor grandiose dont les légendes tissent l'histoire. A Parla c'est la légende de l'Homme-Poisson… un être mi-homme mi-poisson qui, lorsqu'il se matérialise au milieu des humains, leur apporte résilience et espoir («L'espoir. le plus fragile des mots.»). Je vous laisse donc découvrir comment celui qui surgit au milieu des Bundy, Halliday, Bright et Coyle va s'y prendre.

J'ai trouvé des longueurs dans cette histoire : un deuil avec, en périphérie, des histoires de vies dissemblables marquées par l'insularité, la violence, la tragédie et la culpabilité, mais aussi par l'amour sous toutes ses formes (filial, fraternel, conjugal). Les constants allers-retours de l'autrice entre le passé et le présent sont parfois déroutants. Mais j'ai apprécié le suspense habilement entretenu par Susan Fletcher, dont l'écriture imagée et poétique convient bien à ce récit qui commence dans la légende et finit dans la réalité.



PS – Je me suis demandé si ‘'Parla'' (‘'parler'' en italien), nom donné par l'autrice à cette île de taiseux, est un clin d'oeil, une sorte de second degré.
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J'aimerai juste vous dire que ce roman m'a rappelée pourquoi j'aime lire, c'est peut-être (un peu) court mais si vrai. Dès les premières pages de ce livre, j'étais ferrée. Une histoire qui débute par le récit d'une légende sur une île balayée par le vent et le ressac, et instinctivement, j'ai su que j'avais devant moi de belles heures de lecture (oreilles qui se referment comme les coquillages, plongée en apnée intérieure dans de bonheurs multiples où de petites bulles d'oxygène colorées éclatent dans le coeur et le cerveau)....

Sur l'île de Parla, les légendes font partie depuis toujours de la vie des insulaires. Bercés dès leurs plus jeunes âges par ces histoires où réalité, magie et rêve se superposent pour ne former qu'un. Il y a longtemps James entendit sur la plage de Sye le mot "Espère" s'élever des flots et vit un Homme-poisson dans mer. ll était grand et aux cheveux noirs tel qu'il était représenté dans le livre d'Abigail qui allait devenir son épouse. Plus personne ne revit l'Homme-poisson.
Les années passent et Sam Lovegrove découvre sur cette même baie le corps d'un inconnu. Il le croit mort mais l'homme est toujours vivant. Ils sont à quatre à le transporter chez Tabitha l'infirmière de l'île. Tout le monde espère que l'inconnu soit Tom emporté par la mer quatre ans plus tôt. Sa femme Maggie dont l'amour ne s'est pas éteint s'est enfermée dans la solitude. Un et demi après avoir épousé Tom, elle s'est retrouvée sans mari et a décidé de rester sur l'île même si elle était originaire du continent. L'ensemble des habitants et toute la famille de Tom, ses deux frères Ian et Nathan, Esther sa soeur, sa nièce Leah, sa tante Tabitha, sa mère Emmeline, sa femme Maggie ont changé. Un voile de tristesse a recouvert l'ensemble des âmes et des coeurs de Perla. La nouvelle de l'inconnu se répand sur toute l'île mais ce n'est pas Tom. L'homme ne se souvient pas de qui il est, ni de son nom ou de son prénom ni comment il a échoué sur l'île. Physiquement, il ressemble à l'Homme-poisson du livre d'Abigail or la légende veut qu'il apporte espoir et enchantement. Certains veulent très fort que ça soit lui même ceux qui ne croient pas aux contes. L'inconnu va devenir pour la communauté synonyme de renouveau.

Avec une écriture très sensorielle aux accents poétiques profonds, Susan Fletcher nous immerge dans une magnifique histoire où l'amour, la mer, les espoirs ancrés dans les contes, les stigmates enfouies, les mensonges tus, la renaissance et tous les changements qu'un homme, un seul, peut apporter grâce à un livre de légendes sont déployés tel un précieux secret.

la suite sur :
http://fibromaman.blogspot.fr/2013/04/susan-fletcher-les-reflets-dargent.html


Lien : http://fibromaman.blogspot.f..
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Un livre qui dormait dans ma pal, je sais qu'avec cette autrice, il faut prendre son temps pour se plonger pleinement dans ses romans. C'est assez difficile à expliquer, mais c'est un peu comme à la mer nager dans une mer froide. On trempe l'orteil puis le pied, la cheville, petit à petit on s'habitude, et hop on finit par se jeter corps et âme dans le bain. C'est difficile mais une fois dedans on a bien du mal à en sortir.
C'est un roman d'ambiance, il faut aimer ce genre de roman qui prend son temps pour poser les jalons, présenter les personnages, leurs histoires, etc...
Il y a du bon et du moins passionnant.
J'ai adoré vivre cette histoire sur cette île, j'ai aimé écouter les histoires de l'homme-poisson, mais j'ai regretté beaucoup de longueurs inutiles des redondances pour au final nous livrer le bouquet final trop vite expédié sur les dernières pages.

Pour résumer, une belle histoire, certes, mais faut pas être pressé !

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Bien rares sont les livres que je referme avec un soupir d'aise, une sensation de sérénité, ce qui fut le cas avec « Les reflets d'argent « de Susan Fletcher.
Après les excellentes critiques de claracamby, Pyrouette et Jostein, je ne reviendrai ni sur l'histoire, ni sur mes ressentis en cours de lecture : je ferais sans doute moins bien qu'eux et j'adhère totalement à leurs propos !
Je voudrais juste ajouter ma pierre à l'édifice et vous donner envie de lire ce roman lumineux porté par une écriture sans faille, d'une grande puissance, une intrigue ciselée et qui a été pour moi un grand moment de lecture heureuse. Comme l'écrit claracamby : « J'aurais juste envie de vous dire que ce roman m'a rappelé pourquoi j'aime lire… »
Après « Un bûcher sous la neige », magistral et inoubliable roman paru en 2010, Susan Fletcher, à 34 ans, confirme là son grand talent et devient, selon moi, un des grands auteurs de la littérature anglo-saxonne contemporaine.
Vous n'avez lu ni l'un ni l'autre ? Découvrez-les vite : ce sont des perles rares !

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Avant de lire cette chronique, je vous préviens de suite, je ne vais sûrement pas être impartiale. J'ai eu un coup de coeur pour Un bûcher sous la neige et j'attendais impatiemment un nouveau roman de Susan Fletcher.
D'emblée, je suis aux anges car le récit commence avec un mythe, celui de l'homme poisson qui redonne espoir aux désespérés.
L'histoire se passe sur l'île de Parla. Là où des bottes en plastique de couleur, dépareillées attendent sur les pieux de la clôture. Rythmé avec le faisceau de la lumière du phare, les descendants de Bundy et les Lovegrove vivent de l'élevage des moutons, de la pêche aux homards ou du tourisme. de la mer, "nous ne connaissons que l'écume", les coquillages, le bois flotté et les algues qui restent sur la grève après la marée. le reste est mystérieux et laisse la place aux légendes du livre d'Abigail, Folklore et mythe.
Pour oublier la cruelle réalité d'un homme violent ou la disparition d'êtres chers, les maris content des légendes aux femmes, le frère aîné invente des histoires au plus jeune. Tous préfèrent le rêve à la dure réalité. L'île fut pendant quatre ans sous le poids de la disparition de Tom, fils, mari et frère. Aussi, lorsqu'un inconnu s'échoue sur la plage de Sye, la légende devient espoir. Cet homme providentiel et amnésique procure un mois de vie, d'espoir et d'enchantement à ceux qui n'attendaient qu'un signe de la mer.
" Qu'est-ce qui fait une bonne histoire…il faut qu'il y ait du bonheur- des gens qui le trouvent. Il faut un paysage qui nourrisse l'esprit, et soit si parlant qu'on ait l'impression d'y être. Il faut de l'amour. Peut-être un peu de tristesse. Et il faut voyage, d'une façon ou d'une autre."
Susan Fletcher a vraiment réussi une très bonne histoire qui vous laissera un goût de sel sur les lèvres, une blessure au coeur face aux sentiments de culpabilité ou de deuil mais un éclat d'espoir et une sensation d'enchantement.
Elle nous donne à connaître chaque personnage en initiant des "il était une fois". Tous ont une histoire touchante. Et l'on vit ce mois de changement avec l'homme-poisson qui peut-être repartira à la prochaine grande marée.
On pourra reprocher un trop grand enchantement. La nature est belle, les hommes sont affables, les femmes sont belles et douces. Et, même si quelques uns ont des petits défauts, ils finissent par se libérer.
Mais parfois les belles histoires font du bien.
Lien : http://surlaroutedejostein.w..
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