J'ai adoré !
Evidemment, c'est long (920 pages dans la version anglaise de poche), et malgré ça, c'est insuffisant pour couvrir tous ce qui s'est passé dans le monde entre 1912 et 1923. Mais
Ken Follett a quand même réalisé un travail incroyable, pour raconter des histoires et une Histoire sur une période qui me fascinait déjà avant, et qui m'intéresse encore plus après la lecture !
D'une part, parce qu'il parvient à raconter de façon lisible et intéressante les événements clés de l'Histoire sur cette période, sans (gros) parti pris politique. Il présente le début, le pendant et la fin de la Grande Guerre des points de vue américain, russe, anglais et allemand, sans angélisme envers les "vainqueurs" ni reproche envers les "perdants", mais avec toujours la nuance qui permet de montrer que tout le monde avait à la fois tort et raison, et surtout avec les éléments politiques (réels) qui ont joué dans la balance de chaque prise de décision stratégique. Ca a ravivé des souvenirs de mes cours d'Histoire, mais j'ai surtout appris énormément de nouveaux éléments (en France, on n'apprend que le point de vue français, et beaucoup d'éléments politiques semblent passés sous silence, peut-être parce que trop complexe à appréhender à l'adolescence ?). J'apprends peut-être mieux quand c'est romancé que quand il faut apprendre par coeur une série de dates et de faits...
D'autre part, parce qu'au delà de l'Histoire,
Ken Follett dresse un magnifique portrait des moeurs dans les sociétés anglaise, américaine et russe de l'époque. Et ça, c'est magnifique, et encore plus enrichissant que les grands événements historiques. Mieux : c'est capital pour mieux comprendre pourquoi et comment certaines décisions ont pu avoir lieu (ce qui est difficile à imaginer quand on juge le passé à travers le spectre de valeurs de vingt-et-unième siècle...)
Petits bémols cependant : les personnages et leurs relations sont parfois un peu trop caricaturales, avec des coïncidences beaucoup trop grosses (mais bon, à moins d'avoir dix fois plus de personnages, ça aurait été impossible de leur faire parcourir tous ces événements et décrire tous ces moeurs sans ces excès...) ; et les scènes de sexe sont, à mon goût, inutilement nombreuses et détaillées (je sais que certains aiment ça, mais personnellement, dans un bouquin de ce type, je ne vois pas ce que ça apporte, en tous cas pas sous la forme utilisée... dans certaines parties, le mot "pénis" revient plus fréquemment que le mot "guerre"...)
Un gros plaisir de lecture d'un bout à l'autre malgré ça ! Il me tarde de me plonger dans le second !