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sur 4738 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Bel exposé sur la première guerre mondiale, et je dirais même celui qui me manquait. Comme nombre d'étudiants, j'y avais eu droit durant mon année de troisième ainsi que mon année de terminale, cours dispensé de façon assez imbuvable à coup de stencils monochromes mentionnant des mouvements de troupes qui ne représentaient rien pour moi, et je ne parle pas de l'assassinat de l'archiduc François Ferdinand qui était officiellement la cause de cette guerre meurtrière, bien mis en évidence par les profs, sans pour autant détailler les étapes qui menèrent de sa mort à la guerre entre toutes ces nations.


Merci donc Monsieur Follet, écrivain et historien de génie de nous avoir offert la connaissance de cette partie sombre de l'histoire de façon romancée et beaucoup plus limpide, pas seulement vécue par nous les français, mais aussi du point de vue des américains, des Allemands, des Anglais, et des Russes (qui ont rapidement eu d'autres chats à fouetter).


Les personnages me semblent habilement choisis parmi différents couches de la société de l'époque, offrant au lecteur un panel intéressant qui permet de comprendre les coulisses de la guerre et la façon dont elle fut vécue par les groupes humains : diplomates de tous bords, Allemands, Américains, Anglais aux intérêts convergents ou pas et qui tenaient une partie de la planète entre leurs mains, et qui amènent le lecteur à considérer le côté absurde de la guerre : des amours impossibles, des amitiés mises en veilleuse, des combats menés en douce pour défendre quelques arpents de terre, des soldats qui se retrouvent sur le front, tuant peut-être leur ami en face, et qui sympathiseront le temps d'une trêve de Noël (cf citation).


À la lecture de ce roman, je me suis questionnée longuement : qui avait intérêt à cette guerre ?

Les Autrichiens ? Peut-être… quoiqu'elle fut pour l'empereur devenant sénile, un problème de succession et une éventuelle solution à l'inimitié envers les Serbes… les Allemands qui prirent à l'époque cet incident diplomatique comme prétexte à une déclaration de guerre à leurs voisins russes et français qui s'étaient mis à mobiliser et l'on assiste alors à un jeu de dominos entraînant la moitié de la planète dans un conflit des plus meurtriers. Ken Follet a très bien su développer cet aspect et montrer qu'au dernier domino tombé, on ne sait plus pourquoi on combattait si ce n'est pour amener l'Allemagne après une maigre tentative de paix, a une défaite tant stratégique qu' économique qui laisse présager le tome suivant, mise en cause des juifs, volonté de revanche…cette lecture m'a vraiment donné le goût de réapprendre l'histoire, si sombre soit elle.


Les personnages ont été choisis avec soin pour ce qu'ils représentent et parmi différentes catégories sociales : une famille, la famille Williams, dans le secteur minier du pays de galles, un père défenseur de la cause et des intérêts des mineurs, une fille élevée en ce sens et qui aura un parcours des plus intéressants, un fils qui partira sur le front, nous livrant les détails de la bataille de la somme, un Américain, proche du président Wilson, au rôle un peu confus, à la fois diplomate, espion, ayant des relations en Europe, la famille von Ulrich famille de diplomates qui semblent tenir le destin de lEurope entre leurs main, le comte Fitzherbert, personnage ambigu, hautain ayant ses entrées à la chambre des lords, prêt à tout pour défendre ses intérêts, Grigori et Lev Pechkov qui tour à tour, apportent respectivement des connaissances sur la révolution russe, et sur certains aspects de la politique intérieure des États Unis et sur sa société en ce début de siècle, Lady Maud (soeur du comte) et Ethel William grâce auxquelles on assiste aux actions des premières suffragettes et au début du combat pour la cause des femmes dans la société machiste de l'époque.


Ken Follet fait habilement entrer en jeu des personnages célèbres : le roi George V, Lloyd Georges, Winston Churchill en précisant en fin de roman, qu'il les a introduits dans des lieux imaginaires (notamment Ty Gwyn, la luxueuse demeure du comte Fitzherbert) en s'étant préalablement documenté sur la possibilité pour ces personnages d'avoir effectivement fréquenté ces lieux. Un roman très sérieusement documenté donc et que l'on peut lire pour acquérir des connaissances certaines.


La guerre 14-18 n'étant pas la partie de l'histoire que je préfère, en raison notamment de la difficulté à me remémorer son déroulement, les batailles, les mouvements sur les fronts, je pense que j'apprécierai davantage le deuxième tome sur la seconde guerre mondiale. Je commence déjà à me demander ce que deviendront chacun des personnages auxquels je me suis attachée ou pas, et j'ai envie également d'en connaître plus sur la vaste guerre 39-45 aux facettes multiples et aux problématiques diverses et afin de mieux comprendre les « pourquoi » et les « comment » de ce conflit, surtout les « comment » qui peuvent rester obscurs un certain temps si comme moi, on ne s'est pas vraiment intéressée aux manoeuvres diplomatiques et politiques de l'époque.


Je ferai certainement quelques lectures plus récréatives entre temps, car ce tome passionnant fut tout de même un pavé de plus de mille pages d'intrigue, de magouilles politiques et stratégiques qui ne se lisent pas en trois heures !
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Ken Follett s'attaque à une saga sur trois ou quatre générations de cinq familles : américaine, galloise, anglaise, allemande, russe, sur tout "Le siècle". du jamais vu, non ?
le Tome 1, La chute des géants, occupe la période enveloppant la première guerre mondiale, 1911-1923. 
Quel merveilleux ouvrage !
Le lecteur vit cette grande guerre sous différents angles, selon qu'il suive un membre de l'une ou l'autre famille.
Les causes et stratégies de la première guerre mondiales sont décortiquées, notamment le "plan Schliessen" ou Schlieffen, prévu dès 1905, qui consiste à encercler l'armée française en passant par la Belgique.
.
Qui sont les Géants ? En 1914, la France, l'Allemagne, la Grande-Bretagne, la Russie. On aurait pu aussi parler de la Turquie, mais bon... Cette première guerre mondiale, provoquée par l'Allemagne, a décimé tellement de familles ! ... "ça sert à quoi, tout ça, ça sert à quoi ?", comme chantera plus tard Maxime le Forestier.
Les Etats-Unis profitent de la guerre économiquement, et passent au rang de grande puissance.

Tout élève qui étudie le XXè siècle devrait lire ce délicieux livre.
L'imbécillité humaine est soulignée. 
Les Allemands et les Français ne sont pas très choyés dans ce livre, mais leur esprit vengeur de "petits garçons en colère" mérite ce traitement. Un livre de Pierre Arnaud montre bien cette vengeance sur 1870, cette préparation à la guerre dès la troisième République, avec des écoliers maniant des armes en bois.
Dans le livre de Ken Follett, les personnages évoluent, leur destinée aussi...Ils passent par des lendemains sombres ou radieux...Les petits peuvent devenir grands, et inversement. 
Lev m'a particulièrement marqué : malgré son éthique improbable, réussit dans la vie, comme beaucoup de gens...

Ken Follett a précédemment écrit "L'homme de Saint Petersbourg" sur cette période.
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Formidable saga de Ken Follett, l'histoire débute un peu avant 1914 et se termine en 1923 pour ce premier tome. L'auteur mélange personnages historiques et de fiction, issus de différentes couches sociales et de plusieurs pays, pour expliquer l'un des conflits mondiaux les plus meurtriers.
Une lecture passionnante et addictive.
Traduction de Jean-Daniel Brèque, Odile Demange, Nathalie Gouyé-Guilbert, Viviane Mikhalkov.
Editions Robert Laffont, le livre de poche, 1048 pages.
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Je n'ai pas grand chose à dire sur ce livre, sauf qu'il est absolument génial.
J'ai mis du temps à le lire parce que je l'ai entrecoupé de nombreuses autres lectures. Pourquoi? Parce quand je l'ai commencé j'ai tout de suite senti que je le lirai comme on regarde une série télé : par épisode et saison. Une lecture entrecoupée donc, avec de très nombreux personnages, mais à laquelle je n'ai jamais décroché. Chaque fois que je reprenais ma lecture je savais exactement où chacun en était.
Ken Follett a su dresser un portrait époustouflant de ses personnages et de l'époque. C'est le premier roman historique que je lis de lui (après 2 romans d'espionnage me laissant mitigée). Là je suis carrément convaincue! le volume 2 de "Le siècle", "Les piliers de la terre" et "un monde sans fin" vont rejoindre la liste de mes livres à lire. Mais sans précipitation : chacun sera l'objet d'une nouvelle saison!
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♫ Qui c'est qui est très gentil ? Les gentils ♪ Qui c'est qui est très méchant ? Les méchants ♫ Qui c'est qui est l'mieux à l'écrit (les gentils) ♫ Qui n'a pas de circonstances atténuants (les méchants) ♪

Cette petite chanson pour illustrer le problème des romans de Ken Follet : le manichéisme de ses personnages et le fait que peu d'entre eux évoluent dans un sens ou l'autre.

Les méchants restent bêtes, méchants et bornés et les gentils sont pourvus de toutes les qualités.

Et vous savez le pire ?? C'est que chez Ken Follet, ça ne me pose que très peu de problème ce manichéisme assumé.

Si en lisant (ou en regardant) Game Of Thrones, je frémis pour chaque personnage que j'apprécie, je sais que chez Ken Follet j'ai peu de risque de les voir mourir. Ce n'est sans doute pas très réaliste, je le sais, mais j'apprécie le fait de ne pas me faire du mauvais sang pour les personnages que j'apprécie.

De plus, dans ce roman, les femmes sont toutes avec des envies d'indépendance, féministes, battantes, intelligentes (je ne m'en plaindrai pas). Je parle bien entendu des femmes ayant un grand rôle à jouer.

Voilà, c'est dit.

Par contre, niveau saga historique, là, le père Follet, il assure un max parce que je viens de lire la Première Guerre Mondiale comme j'aurais aimé qu'on me l'expliquasse à l'école (pour info, on nous a parlé de l'assassinat de l'archiduc François-Ferdinand de Habsbourg-Este, la déclaration de guerre de l'Autriche à la Serbie et la guerre qui commence avec le jeu des alliances et puis, basta, terminé, merci au revoir).

Durant 1.000 pages, l'auteur va nous faire passer de 1911 à 1924, nous montrant les prémices du futur conflit à venir (discussion politiques) et ensuite de ce qui se déroula durant la guerre (certaines batailles), et ce, au travers de plusieurs personnages bien distincts, que ce soit au niveau des nationalités ou de leur origines sociales.

Dommage que en plus des russes, des anglais, des gallois, des américains et des allemands, il n'y ait pas eu le point de vue de personnages belges puisque les allemands ont traversé mon petit pays sans nous demander notre avis.

PS : Ils voudraient le refaire maintenant, ils se retrouveraient bloqués au carrefour Léonard, sur le Ring, sur le pont van Praet et casseraient leurs chenilles sur nos routes pleines de trous.

L'auteur ne se prive pas de tirer à boulets rouges sur la presse qui fit monter la haine envers les perdants ou qui fit la propagande de la guerre, sur les gouvernements, les officiers ou les aristocrates très va-t-en-guerre (pour ne pas sortir les noms d'oiseaux), sans parler des officiers à qui il n'aurait même pas fallu confier un chien pour aller le faire pisser.

J'aimerais vous parler plus en profondeur de ce livre, de cette saga énorme, de tout ce qu'elle renferme d'important, de vous dire que j'avais l'impression d'y être, que le suspense était tel, à un moment donné, que j'ai espéré que la guerre ne se fisse pas, que Lénine ne prenne pas le pouvoir et que la bataille de la Somme ne se termine pas en boucherie.

C'est vous dire le talent de l'auteur pour me faire espérer des faits que je sais avérés.

L'avantage d'un récit historique romancé, c'est qu'il nous permet de nous attacher à certains personnages et cela rend les discussions politiques moins absconses, moins impersonnelles.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Il y a longtemps que je lorgne sur cette série de Ken Follett, mais la taille très imposante m'a plutôt refroidie. Je repoussais sans cesse la lecture... mais heureusement qu'un certain challenge, combiné à une pioche, m'a fait sortir ce livre. Parce que j'ai adoré ma lecture. Pour ne pas me faire peur, j'ai décidé de morceler en petit nombre de pages, que je lisais chaque jour... C'était jouable sur un mois. Et bien, je me suis laissé prendre au jeu, et certains jours, j'en lisais un peu plus et hier, j'ai lu ce qu'il me restait... Mission accomplie !! Et puis, la plume de Follett a rendu cette lecture très agréable... Fluide, sans chichis, intelligente, très riche... J'ai appris plein de choses sur la Première guerre mondiale, je me suis attachée à plein de personnages, j'ai souri, j'ai pleuré même... Une vraie bonne lecture... je la recommande à tous !
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À travers le destin de membres de cinq familles issues d'Angleterre, du pays de Galles, de l'Allemagne, de la Russie et des Etats-Unis, Ken Follett nous entraîne à travers la série d'épisodes historiques qui ont bouleversé le monde entre 1908 et 1924.

La force de la trilogie du Siècle, dont La chute des géants constitue le premier volet, est de parvenir à faire entrer en résonance les petites histoires et la grande. Les personnages, fictifs, nous font découvrir l'histoire inscrite dans leurs quotidiens, leurs aspirations et leurs préoccupations – finalement si proches des nôtres… Mais chacun représente à sa manière la trajectoire, les perceptions et réactions de groupes sociaux et nationaux aux intérêts contradictoires : Billy Williams, le fils d'un mineur syndicaliste, lady Maud, infatigable féministe, Walter von Ulrich, diplomate allemand, Gus Dewar, conseiller du président Wilson, etc. À travers la mosaïque de leurs expériences, Ken Follett reconstitue patiemment et finement l'histoire – la grande, celle des livres d'histoire. On s'extrait ainsi des prismes de lecture nationaux pour découvrir l'histoire à travers différents points de vue. Si l'intrigue est très prenante, ne donnant à aucun moment l'impression de lire un documentaire, cette approche est très éclairante, par exemple lorsqu'il s'agit, par exemple, de comprendre l'entêtement des deux camps à poursuivre à outrance la première mondiale ou les débats relatifs au droit de vote des femmes.

Les amateurs d'histoire n'auront peut-être pas de révélation, même si le récit historique, appuyé par une chronologie précise, des extraits de multiples discours, la synthèse de négociations internationales, etc., me semble très bien documenté. J'ai élargi mon horizon en en apprenant plus, notamment, sur le rôle des États-Unis, la crise du Mexique qui s'est produit un peu avant la Première guerre mondiale et le déroulement de la révolution russe. J'ai également découvert mille détails concernant le quotidien, la mode, la gastronomie, l'organisation militaire ou les armes. Et j'ai eu l'impression de redécouvrir même les événements historiques dont j'avais connaissance, en les revisitant en compagnie des personnages imaginés par Ken Follett. J'ai été particulièrement bouleversée par les récits de la vie dans les tranchées, l'évocation du carnage des affrontements au front et de la trêve de Noël de 1914, puis par la scène, à peine soutenable, lors de laquelle les familles d'un petit village gallois redoutent que le messager chargé d'annoncer les décès au front face halte devant leur porte… On saisit au concret, de façon palpable, ce que signifient ces événements pour des hommes, des femmes, des parents, des enfants, des frères et soeurs, des amoureux et certaines professions. Des expériences à méditer, alors que le centenaire de la fin de la Grande guerre vient d'être célébré et que des tensions internationales se cristallisent à travers le globe, sur fond de clivages sociaux croissants et de montée des autoritarismes…

Une autre vertu des choix de narration de Ken Follett est de lui permettre d'éviter de tomber dans une lecture téléologique des événements, qu'il s'agisse de l'inexorabilité de la guerre, de la révolution d'octobre ou de l'avènement de mouvements modernisateurs comme celui des suffragettes. À travers les doutes des protagonistes et leurs conflits, on prend conscience des scénarios possibles et on comprend mieux les débats de l'époque. Au final, Ken Follett montre avec beaucoup de talent comment la Première guerre mondiale a modifié en profondeur la société, fait bouger les lignes de force, mais aussi ouvert la voie au national-socialisme et à la Deuxième guerre mondiale.

L'écriture n'est certes pas aussi belle que chez d'autres auteurs (si je compare, par exemple, avec le roman 4321 de Paul Auster dont j'ai amorcé la lecture pendant les fêtes) et j'ai parfois eu le sentiment que certaines scènes étaient un peu « faciles ». Mais au vu de toutes les qualités évoquées précédemment, je ne peux que recommander chaudement le premier tome de la trilogie du siècle – tout en me plongeant immédiatement, pour ma part, dans le deuxième tome !
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Cette saga historique passionnante a pour but de nous faire revivre toute l'histoire du XXe siècle à partir de l'année 1914, date où le monde a basculé. Après un détour par l'été 1911 où le jeune Billy, 13 ans, descend pour la première fois à la mine alors que le roi George V est couronné, ce premier tome va nous mener du mois de janvier 1914 à janvier 1924. Les personnages de plusieurs familles - anglaise, allemande, russe, américaine - s'y croisent, se rencontrent, s'aiment, se haïssent. La guerre éclate, les empires se fissurent,le monde moderne commence à se dessiner, les femmes, Ethel, Maud, Rosa revendiquent leur droits, deviennent journalistes, se mèlent de politique. le monde ouvrier se soulève, les mineurs se mettent en grève, les bolcheviques prennent le pouvoir en Russie, renversant un régime tsariste cruel et corrompu. Mais bientôt le visage d'une nouvelle dictature s'esquisse alors que l'ancien monde agonise dans les fureurs de la première guerre mondiale...

Roman historique, roman d'amour, roman social, les histoires individuelles sont emportées dans le cours de l'Histoire, le marquant de leur empreinte, comme ces deux frères russes, l'un, Grigori, soutenant la révolution russe, et l'autre Lev, devenu américain.
Ken Follet aborde dans cette fresque captivante tous les thèmes qui ont tissé le début du siècle : la condition féminine, la condition ouvrière, la fin de l'aristocratie, l'incompétence des officiers, le mepris pour le peuple qui commence à se rebeller, le lourd tribu payé par les soldats durant cette guerre meurtrière, le rôle grandissant des Etats-unis ; son livre est d'autant plus intéressant qu'il nous offre le point de vue d'un Anglais, perspective qui nous permet de relativiser quelques certitudes...
Bref, on ne s'ennuie pas un instant durant ces mille pages d'Histoire, agrémentées de quelques drames passionnels, qui nous font revivre l'histoire de nos ancêtre qui ont bati ce qu'ils espéraient un monde meilleur...Plus qu'à attaquer le deuxième volume !
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De 1911 à 1923. Cinq familles plongées dans la Grande Guerre. Dans ce premier tome de la trilogie « le siècle » Ken Follett met en scène une flopée de personnages représentatifs de l'époque choisie (à noter néanmoins l'absence des Français) qui vont voir leur vie bouleversée au tournant du siècle, comme ce fut le cas pour quasiment le monde entier.

Il n'y à pas de doute, Ken Follett a un don pour raconter des histoires. En plaçant ses personnages principaux judicieusement proches du pouvoir, il nous raconte ces années qui ont fait tomber les empires géants qui dominaient le monde, faisant basculer les peuples dans le XXe siècle, la mondialisation, l'avènement des démocraties et du communisme, les luttes populaires. Nous sommes dans les tranchées de la Somme et dans le bureau ovale, au fond de mines de charbon et aux côtés de Lénine, à la chambre des Lords et au sein d'un bataillon de l'armée allemande, toujours au coeur de l'action, là où se joue l'Histoire avec un grand H.

Ces 5 familles venant de 4 pays, qu'elles soient aristocratiques ou ouvrières, se retrouvent toutes partie prenante d'un monde secoué par une tempête qui secoue tout sur son passage. Et de fait Ken Follett ne se contente pas de parler de la guerre et de son impact sur la vie des individus, mais il intègre une dimension sociale et politique (grève des mineurs, lutte pour les droits des femmes, place de la femme dans la société, droits des travailleurs et des paysans, etc.) que l'on soit en Europe, aux USA ou en Russie.

L'oeuvre entamée ici donne le vertige. Au travers de sa trilogie Ken Follet ne va pas traiter un évènement unique mais traverser un siècle entier d'un monde qui n'a peut-être jamais changé aussi vite. Et pour nous le raconter il s'appuie sur des personnages convaincants. Tous luttent et avancent dans la tourmente, (et s'en sortent miraculeusement, mais c'est un roman, pas la vraie vie), se croisent au fil d'intrigues qui mêlent histoires d'amour et politique. On sent que l'auteur a travaillé son sujet, le récit abondant de références et d'anecdotes.

Le style est celui qui a fait le succès de précédents ouvrages de Ken Follett : des chapitres courts, des personnages à la personnalité fouillée, des rebondissements. Même si certaines ficelles sont un peu grosses le style romanesque nous emporte.

Un regret néanmoins, quitte à ce que cela fasse chauvin : le point de vue de la France et des Français et des Belges est totalement ignoré, comme si ces deux nations n'avaient été que des figurantes passives dans cette guerre qui s'est jouée sur leur sol.

Il n'en demeure pas moins que cette "Chute des Géants" est passionnante et qu'en fermant ce premier volume on n'a qu'une hâte : lire la suite des aventures de ces 5 familles britanniques, américaines, russes et allemandes.
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Ouvrez le livre et plongez! C'est ce qui m'est arrivée en rencontrant Billy lors de sa première journée à la mine, dans une petite ville du pays de Galles. Nous sommes en 1911 et il est grand temps pour lui de rejoindre le monde des mineurs, comme son père et son frère avant lui.
On fera aussi la connaissance de sa soeur Ethel, de Walter et Robert von Ulrich, deux cousins, l'un allemand, l'autre autrichien, celle du comte Fitzherbert et de sa soeur Maud, Lev et Grigori les russes, Gus l'Américain ... beaucoup de personnages me direz-vous? Certes, mais on s'y attache tellement vite qu'on les mémorise facilement.
Ken Follett nous présente en fait tous les pays dans la tourmente de ce début du siècle et ses personnages sont représentatifs des divers courants politiques et différentes classes sociales.
C'est un roman passionnant qui non seulement vous présente et rappelle les enjeux du début du siècle, une sorte de cours d'histoire de rattrapage, mais qui donne vie et corps à tous les enjeux de l'époque.
Inutile de vous dire que j'ai adoré!
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