Lame mère du récit
Si vous trouvez que les vaches et les pigeons font des narrateurs trop classiques, lisez Etats de lame de
Pascale Fonteneau. J'ai de ce roman un avis globalement positif. Ce qui signifie bien que des aspects m'ont moins plu que d'autres, voir m'ont parfois irrité, mais ça ne m'empêche pas de le conseiller. Non pas parce qu'il est rare d'avoir l'occasion de lire un poignard nous raconter son histoire, mais parce que cette particularité est vraiment efficace. Quand j'ai entendu parler de ce livre, j'avais peur de quelque chose d'un peu burlesque et boiteux. Ce n'est absolument pas le cas. J'ai été surpris de voir avec quelle proximité le récit de cette arme me parlait, surtout qu'il s'agit d'un surin tout ce qu'il y a de cultivé, bourré de sensibilité. le récit de ce couteau est d'un érotisme constant et parfois d'une pornographie malaisante (vous connaissez toutes et tous la symbolique phallique que donnent les psys à l'acte de poignarder) mais bien au-delà, il nous livre une histoire touchante, évidemment dénuée de toute allégorie des rapports humains. Non ? Pour l'anecdote personnelle, ce roman m'a donné très envie de réécrire
La lettre volée de
Poe, racontée par la lettre. Une envie que je n'ai bien sûr jamais concrétisée, comme tant d'autres.
Au-delà de l'exercice de style l'histoire fonctionne bien même si elle en rappelle d'autres, autour des notions de confiances et de défiances, d'engagement.
Cette critique est extraite d'un article sur les différentes formes de narration à retrouver sur le lien ci-dessous:
Lien :
https://romancerougenouvelle..