Apres
Si je reste, je voulais lire
Là où j'irais, la suite. Mais il n'est pas encore sorti en poche (enfin, je ne l'ai pas encore trouvé en poche !).
Comme pour
Si je reste, j'ai lu ce roman en une traite. D'une part parce que j'avais le temps (les longues soirées de babysitting) et d'autre part parce que l'histoire est prenante.
Moi qui suis une fan inconditionnelle du suspens j'ai aimé ce livre dans lesquel il n'y en n'a pas vraiment. Ce n'est pas une enquête policière. Non c'est une histoire plutôt réaliste. Celle de Brit qui est emmenée de force dans un institut « pour son bien ». Elle n'a aucun moyen pour communiquer avec ses proches, et quand bien même, ils ne la croiraient pas.
Les seules sur qui elle peut compter sont les autres filles qui sont dans la même galère. Et encore, certaines sont encore plus vaches que leurs surveillants.
Je ne vais pas passer des heures à vous décrire Red Rocks parce que c'est un univers tellement particulier qu'il faut lire le livre pour le comprendre. Mais sachez que les prisonniers sont mieux traités que les pensionnaires de Red Rocks. Il y a une sorte de mini société basée sur la récompense et les punitions qui est mise en place, et elle fait peur dans le dos.
Un endroit où on est obligé de surveiller ses arrières, où on ne peut pas librement parler à ses voisines ou à ses amies, où on subit des sortes de thérapies collectives qui ne s'achèvent que lorsqu'une des membres se met à pleurer… c'est quelque chose de bien affreux.
Heureusement, Brit se fait des amies. Des amies sur qui elle pourra compter, avec qui elle retrouvera un semblant de vie normale juste pendant quelques heures qu'elles volent par ci, par là. Même si on n'apprend pas grand-chose sur ces filles, à part pourquoi elles ont été envoyées à Red Rocks, on s'attache beaucoup à elles. L'expression « se serrer les coudes » n'est plus une expression pour ces filles. Elles sont plus ou moins obligées de se soutenir les unes les autres sans quoi elles deviendront folles, perdront leur humanité.
C'est un roman qui nous parle de l'amitié, mais qui dénonce aussi des pratiques de plus en plus courantes. Dès que quelqu'un sort de ce qu'on appelle la « norme », on cherche un diagnostic et on cherche à soigner. C'est le cas pour Brit : on lui détecte un TOP : trouble oppositionnel avec provocation. Ce TOP se traduit par le fait qu'on
-se met souvent en colère,
-conteste souvent ce que disent les adultes, ainsi que les règles qui sont mises en place,
-embête souvent les autres délibérément
-fait souvent porter sur autrui la responsabilité de ses erreurs
-est souvent susceptible, agacé, fâché, plein de ressenti
-se montre vindicatif ou méchant.
Ceux qui ont déjà eu des ados en pleine crise d'adolescence reconnaitront sûrement certaines actions citées ci-dessus. Ce n'est pas pour autant qu'on les envoie en thérapie. Je dis pas, il arrive que ce soit nécessaire. Mais comme ça s'est passé pour Brit.
Bref, je vous encourage à lire ce livre. Parce que c'est un livre qui bouscule nos idées, nos conceptions. le genre de livre qui nous oblige plus ou moins à nous poser des questions. le genre de livre dont on n'oublie pas l'histoire parce qu'elle nous marque profondément.
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