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EAN : 9782912400178
Durante (01/01/1996)
3.92/5   19 notes
Résumé :
« Lire Charles Fort,
c'est chevaucher une comète. »
Maynard Shipley

« Une procession de damnés. Par les damnés, j'entends bien les exclus. Nous tiendrons une procession de toutes les données que la Science a jugé bon d'exclure. »

Ainsi commence Le livre des damnés, publié en 1919 aux Etats-Unis par un génial autodidacte qui consacra toute sa vie à collecter et classer (après en avoir scrupuleusement vérifié, par recoupemen... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
La science a foncièrement quitté l'esprit du Contemporain. On peut le constater, chaque fois qu'il cherche une explication, à la façon dont il se contente de la première autorité à laquelle il se livre en petit enfant ; il ne lui importe jamais de retracer un cheminement, il n'ambitionne pas de reconstituer un processus, ce n'est pas la curiosité qui le meut ni le plaisir des recherches, il ne lui faut que la bonne réponse, et c'est uniquement au péremptoire qu'il est sensible c'est-à-dire à ce qui apaise immédiatement le désir que soit soulagée sa volonté instantanée de savoir. Seulement, il continue d'ignorer la méthode vers la vérité ; tout « on sait » répandu est ce qu'il ignore le plus, car de toute sa vie il n'a su qu'apprendre des solutions qu'il ne comprend pas vraiment ; il ne s'attache qu'à la forme et au sens général de ce qu'on lui inculque pour vrai, comme dans les écoles où il ne s'agit que de retenir des théorèmes par coeur à répéter quand il faudra, mais on peut ainsi lui injecter n'importe quel savoir fallacieux, il rejette l'investigation poussée, ne soupçonne pas même comment l'entreprendre. Demander à un féru de sciences la justification d'un phénomène revient toujours à recevoir un cours sans argument et bardé de « c'est ainsi », équations jamais calculées, ni regardées, ni moindrement examinées. Il n'est pas un être « scientifique » de nos jours qui ne se prétende connaisseur en physique quantique, car il a retenu des paradoxes surprenants qu'il répète à l'envi : entre cela et la science il n'y a pour lui aucune différence ; avoir l'esprit-de-science, n'est plus que savoir des données considérées comme essentielles et incontestables.
Il existe aussi une culture générale en matière de science : c'est, comme pour toute autre culture générale, ce qu'on sait sans jamais l'avoir bien intégré, ce qu'on doit savoir, ce qui est reconnu pour fait et pour axiome d'autres faits.
C'est, depuis longtemps, la fin du véritable esprit scientifique, curieux et méticuleux. Nous vivons l'ère du digest y compris en matière de science, du zapping, du raccourci, suffisant pour ce dont on estime avoir besoin. le glas des hypothèses libres a sonné il y a déjà plusieurs décennies. La science n'est plus depuis un investissement personnel : on s'estime assez curieux pour avoir consulté tel ouvrage. L'important n'est pas de réfléchir : c'est de savoir.
Paul Feyerabend expliquait ce processus au sein même des sciences, en soulignant que le consensus bannit d'emblée toute innovation au nom de la majorité, et Charles Fort complète (si je puis dire, son livre étant antérieur) ce constat en apportant maints exemples de l'absurdité avec laquelle, au prétexte de rationalité, on excommunie l'idée qui ne s'accorde pas avec l'état des connaissances officielles. Ce-qui-précède est juste, ce-qui-précède figure dans les pages de l'histoire, ce-qui-précède est une anthologie de la vérité et dispose de la raison du plus grand nombre. Par conséquent, rien ne doit s'opposer au grand et souverain règne de ce-qui-précède.
« N'y a-t-il qu'une méthode, celle du jeu de bascule ? Trois ou quatre gros experts contre nous, quatre ou cinq experts aussi pesants de notre côté. La logique et le raisonnement ne sont-ils que la victoire du poids ? » (page 191)
Réfuter ou douter de ce-qui-précède est, en science comme ailleurs, considéré comme une hérésie, un dangereux révisionnisme, une dérive de la pensée. Il ne faut jamais tenter même de nuancer ce-qui-précède. Ce-qui-précède est sacré comme les dogmes religieux.
On ignore, à ce train, comme il se mit à exister un ce-qui-succède !
Il n'existe guère d'exception à la réaction de violence qu'ont suscité ceux ayant contesté ce-qui-précède : ils furent une nuisance infligée au confort non seulement des scientifiques mais des gens qui n'en sont pas, en ce qu'ils altèrent la portée du su que l'on n'a que rarement mis à l'épreuve. C'est ainsi humiliant pour tout le monde, et probablement même davantage pour le peuple, de sentir qu'il a été à la fois si certain et tellement crédule, trompé et faux.
C'est conclure deux choses : que chez le profane, le doute est aboli par l'incuriosité de démontrer lui-même ce qu'il préfère croire tenir de sources sûres ; que chez le scientifique, le doute est également aboli par le désir de tirer toutes observations et théorie du système connu. Et c'est justement ce scientifique qui sert de référence au profane ! La « science » procède bien davantage d'une conviction que d'un examen : on n'examine que ce qu'on estime, au préalable, assimilable.
On ne met dans l'eau de la science que le comprimé qu'on y estime soluble.
Ce cycle explique pourquoi la scientificité progresse peu, pourquoi elle se situe plus loin peut-être de notre siècle qu'à toute autre époque de l'humanité, parce qu'il ne s'agit plus jamais d'interroger le monde en-dehors de cercles admis. Notre science repose trop sur la notoriété, et même un auteur de science-fiction rencontre des difficultés à placer chez l'éditeur un livre dont l'intrigue ne serait pas conforme à ce que prédisent les « notables » de science – par exemple, on ne lira pas de longtemps un roman racontant que le réchauffement climatique n'a pas lieu. Plus personne ne questionne ni n'expérimente ; tout le monde préfère obtenir et résoudre sans délai. On va chercher un livre ; le premier fait l'affaire. La solution, même piètre, débarrasse de penser.
On suppose aussi que l'humanité a tout acquis dans le domaine concerné, c'est pourquoi on se dispense de chercher par soi-même : c'est déjà « quelque part », on ignore où, forcément « quelqu'un en a parlé », il semble d'emblée inutile de tout reformer par soi-même. Un homme qui verrait un authentique vaisseau spatial se dirait : « Allons, c'est sûrement consigné quelque part et dûment expliqué » – voilà probablement pourquoi les témoignages d'ovnis deviennent rares, car qui voyant un objet non-identifié songerait encore qu'il ne s'agit pas d'un phénomène naturel que, hors de sa connaissance, quelque journaliste a analysé et expliqué. Alors il passe, foncièrement incurieux.
Il ne pose sur rien le regard d'un être en quête d'innovation personnelle, d'un être qui pourrait faire son apport au monde. Tout est déjà fait, se figure-t-il. Cela justifie sa paresse : à quoi bon tenter le commencement d'une vérification ? Et comme il ne vérifie pas qu'une chose a été ou non dite, qu'il le présume seulement, il abandonne sans doute sans le savoir et dès leur intuition quantité d'hypothèses originales qui n'ont jamais été prononcées.
Quand on suppose que tout est résolu, se poser des questions paraît inutile : la solution s'acquiert en effet de manière si décevante ! pourquoi ? Parce qu'elle se départit désormais du processus intellectuel de la résolution, de ce cheminement qui rendait fier, le triomphe d'une poursuite et d'une peine : on a seulement « lu », alors à présent « on sait », et ça n'a pas procuré d'émotion. Retournons à nos jeux. La science n'a ainsi rien d'amusant ni de stimulant, parce que c'est facile.
L'illusion du Contemporain qu'il vit dans un monde maîtrisé et complexe est en partie cause qu'il ne s'efforce plus – profane ou spécialiste – à sonder des perspectives différentes : il doit estimer que le territoire connu est déjà cerné, et il ne tâche plus qu'à enregistrer des données faites au sein de cet espace. Des scientifiques s'inquiètent du ralentissement des découvertes, qui n'est pas statistiquement logique : c'est comme dans Fondation, le roman d'Asimov, où le monde s'est tellement reposé sur des sciences acquises qu'il ne sait plus les démontrer, que les vrais scientifiques n'existent presque plus, qu'on ne sait plus fabriquer par exemple les centrales nucléaires dont on profite. Supposant qu'il n'y a plus de conquête à entreprendre, on s'humilie dans une région toute petite, et l'on s'y clôt en jetant alentour des regards sporadiques, à travers des aventures extérieures, pour ne pas se sentir entièrement diminué : toute capacité se résume à choisir quelles péripéties d'autrui on préfère apprendre ou valorisent le mieux.
– Il m'est arrivé d'émettre à des spécialistes des suggestions qui les ont troublés : ils n'avaient seulement jamais pensé qu'on pouvait interroger les faits de cette façon ; c'était une façon intempestive de considérer la réalité à laquelle ils étaient trop stylés. J'admets que, de ce trouble des experts, en tant que novice je fus parfois moi-même foncièrement troublé. –
de manière générale, comme je ne parle des choses qu'exactement comme je les tiens, c'est-à-dire que je n'admets savoir que ce que j'ai patiemment éprouvé, quand je sais une chose vraiment par moi-même je m'aperçois – c'est assez piteux – que j'en parle avec beaucoup plus de pertinence que ceux qui en dissertent et que je déconcerte – pour ne pas dire : que je déconfis. Il m'est toujours quelque peu affligeant de constater qu'on est spécialiste parce qu'on a « appris sa leçon ». En-dehors du cours, on ne reconnaît pas quelque chose comme un esprit de science. Presque tous les spécialistes tremblent à l'idée d'être mis en contradiction par des esprits : c'est ce qui leur est redoutable, la logique forte et départie de références. Car ils n'ont, eux, que des références.
J'ai souvent remarqué que ceux qu'on appelle « complotistes », et plus vastement ceux qu'on accuse de perpétuellement douter, ont la pensée légèrement plus inondée de méthode, y compris de méthode scientifique, que leurs adversaires qui estiment suffisant de démentir selon des citations qu'ils entendent à peine. L'inconvénient de ces opiniâtres du soupçon, c'est qu'ils ont aussi tendance à nier ces adversaires sans force raisons, de sorte que rien n'avance, mais au moins sont-ils obligés d'avoir acquis un petit fond de savoirs car ils savent qu'ils auront à se défendre, ils ont donc au moins superficiellement assimilé des données contradictoires. Ainsi, probablement seront-ils aptes à soutenir le premier argument qu'on leur opposera et qu'ils ont prévu, mais probablement pêcheront-ils au deuxième, et le troisième les renfrognera en leurs affirmations absurdes et parmi des dénégations contrariées. Seulement, il est dommage que la plupart de leurs adversaires, qui se prétendent des porteurs de science, n'iront pas au-delà de la première raison, et se résoudront tôt à l'invective, faute de déductions personnelles efficaces et de connaître les lois et les procédés de l'argumentation.
Ils ont des oreilles, et ils n'écoutent pas. Ils ont des yeux, et ils ne savent pas voir.
Charles Fort établit dans le livre des damnés un répertoire un peu lassant mais référencé de phénomènes inexpliqués, surtout en rapport avec les pluies étranges et les objets insolites vus dans les airs (parfois sous l'eau), pour lesquels il considère avec originalité des explications fantastiques liées surtout à des interventions d'aliens. Je le trouve certes excessivement enferré dans des perspectives romanesques, ce qui constitue son biais à lui, qui est comparable au biais scientifique selon lequel tout doit se ranger aux mesures connues (il ne parvient pas à supposer, par exemple, l'existence de phénomènes atmosphériques rares et plausibles, et il se « range » lui aussi, en quelque manière, à des conventions personnelles, puisque son prisme dirigé, son conditionnement, est toujours d'un ordre sensationnel et littéraire) ; mais n'importe. Ce qu'il prouve avec le plus d'évidence, en ton complice et malicieux, et réjouissant (car il y a quelque chose de plaisant à démontrer que tant de savants péremptoires se trompent continuellement, et avec combien de mauvaise foi ! – est le systématisme des dénégations scientifiques, qui usent de fabrications grossières et hâtives pour convertir l'étrange en connu, avec les vices fonciers, illogismes patents, adultérations éhontées des faits et censures manifestes, chargés de rabattre le nouveau vers l'ancien de manière « raisonnable ». On abîme d'office témoins et témoignages, on fournit des substituts évidemment stupides à des suggestions extraordinaires, et on escamote hors de portée officielle, avec maints discrédits dédaigneux ou moqueurs, les rapports les plus anormaux.
Or, on appelle bien cela « science », pas autre chose, c'est bien de mécanisme de science qu'il s'agit, général et universel, nullement de suppôts excessivement zélés ou de fautes issues d'un état primitif de sciences en maturation : la science, c'est aussi la dénégation au service de groupes d'intérêt. Toujours et encore aujourd'hui, de petits seigneurs obtus pleins de certitude empêchent la candeur pas même insistante d'exprimer ce qu'elle a vu, malgré les modalisations dont son humilité est capable. Des observations, certainement quantité de faits, les blessent et heurtent, ainsi que la société qui tient à son inventaire exhaustif : les scientifiques lui servent de rabatteurs de normalité, ainsi qu'on attire les poissons dans des filets – à la fin, ils portent la même marque de mailles. Tous semblent avoir si peur d'une erreur ou d'une exception qu'ils s'empressent, avec une ardeur indiquant la névrose, au lieu de considérer, de déconsidérer. Rien n'a vraiment changé ; le phénomène me paraît même s'être dernièrement aggravé.
« La science existe en raison de son service à la société ; elle n'en recevrait aucun appui si elle ne se pliait pas pour elle, ne se prostituait pas en quelque sorte. Par prostitution, je fais allusion à son devoir d'utilité. » (page 49)
Nous sommes revenus à cet âge où, au-delà de la science officielle, on considère qu'il n'y a que des conspirateurs qui truquent et qui s'acharnent, des destructeurs et des imposteurs, des nuisibles acharnés, des iconoclastes. Pourquoi ? Parce que plus personne n'a la moindre idée d'une démonstration scientifique, de sorte que nul ne sait lutter contre une contradiction : il n'existe plus que des guerres de mots, de principes et de valeurs. Cette admission axiologique suppose qu'il faut répondre à ces sectaires avec une mauvaise foi équivalente, mais on exclut l'argument dans la réponse, à force de savoir toujours des « quoi ? », jamais des « comment ? ». On tient à la thèse dont on a hérité, mais on ignore la manière d'y parvenir ; alors on répète la thèse, et l'on discrédite : cela tient lieu de science, il suffit d'anéantir l'adversaire pour que le savoir officiel reste uniforme.
« Il n'existe rien qui ne frise pas l'état de missionnaire et de tutélaire. Chaque conversation est un conflit entre missionnaires occupés à convertir, à assimiler l'autre ou à le rendre conforme. Si le progrès est nul, alors la répulsion mutuelle s'installe. » (page 212)
C'est très brutal, un scientifique. La plupart des débats publics que j'ai visionnés sur le Covid mettaient en relation des sceptiques un peu butés et des forcenés-de-bonne-conscience. On appelle cela, en théologie, le « pieux mensonge » : estimer que l'opposant est un démon qui ne reculera devant aucune malhonnêteté, qu'en conséquence on a le droit de répondre avec les armes du diable.
C'est vrai, je vous anticipe un peu : en principe, certes, ce n'est pas de la science. Or, en pratique, c'est à peu près toute la science, en particulier celle d'aujourd'hui.
En somme, les hommes de science en sont venus à valoir à peu près comme les êtres de négation : ils énoncent d'autorité pour vraie une théorie, et nie autant leur négation que d'autres nient leur affirmation. Mais on peut admettre qu'en fait ce ne sont pas vraiment des hommes de science : le phénomène que je décris à notre époque devient alors la raréfaction des hommes de sciences.

***

On peut tenter l'expérience à partir de n'importe quel fait considéré comme scientifique, comme « consensus » – je ne demande pas qu'on me croie sur parole, je ne suis certainement pas un « homme de foi ». Prendre par exemple l'alunissage en 1969. C'est très révélateur.
Presque aucun de ceux qui admettent qu'on a marché sur la lune ne connaît quoi que ce soit en astrophysique et en technologie spatiale ; c'est logique, on ne saurait leur en vouloir, car comme ils ne se sentent nulle raison de douter de ce qu'ils reconnaissent incontestable, ils n'ont aucun désir d'apporter des éléments de confirmation à ce qu'on leur a dit là-dessus.
Je ne blâme pas un homme, confiant dans les avancées de la physique, de ne pas vouloir connaître le fonctionnement des avancées quantiques.
Le dénégateur, lui, a besoin d'étayer ses dires. Si ses informations sont incomplètes, au moins il en dispose, car de toute évidence il ne peut d'emblée affirmer que personne n'a marché sur la lune sans quelques ressources, fussent-elles fallacieuses.
Demandez à un croyant du « petit pas pour l'homme » – je l'appelle « croyant » non par mépris : c'est que de fait, n'en sachant rien, il présume – si l'on voit les étoiles depuis la lune, et demandez-lui aussi quelle température il fait là-haut ; demandez surtout sans renseignement, ne lui laissez pas le temps de sortir un écran. Il répondra bientôt qu'en l'absence d'atmosphère sur la lune, rien ne doit y masquer les étoiles, et que, selon toute vraisemblance, il ne peut s'y ressentir une température située bien en-dehors de 0 à 40°C, puisqu'on y a marché, et même un peu couru, manifestement sans inconvénient.
Puis, présentez-lui la vidéo officielle de l'événement : pas d'étoile dans le ciel lunaire. Il dira qu'il le savait, ou plutôt qu'il avait répondu comme ça, sans réfléchir, que ça ne prouve rien, et il ira chercher la réponse sur Internet. Ah ! trouve-t-il, c'est que l'opération eut lieu hors de la nuit lunaire, et que la lumière solaire masquait les étoiles. — Sans atmosphère aussi ? — Oui, Le Parisien dit qu'en l'absence d'atmosphère, le ciel reste noir de jour comme de nuit. ¬— Donc, au coeur même de l'espace, on ne voit pas d'étoiles ? Donc sur la lune, on ne peut pas voir le soleil, qui est une étoile ?...
En acceptant malgré tout cette explication gracieusement, on remarquera ensuite que la température sur la lune de « jour » est supérieure à 40°C. En fait, elle est de 100°C, environ. — Eh bien ! on doit supposer que les spationautes avaient des combinaisons très efficaces ! — Si vous voulez. C'est d'ailleurs ce qu'ils répondent…
Mais on arrive tout bonnement à une étape où, au lieu de vérifier chaque pièce et, peut-être, de confirmer la réalité du voyage d'Apollo XI (on ne lui demande pas de l'infirmer, mais de concevoir le « comment »), l'opposant, qui ne sait pas, cherche à tout prix l'information qui l'autorise, et « suppose » à la suite avec « prévention ». Ce qu'il disait au départ, qui est pourtant réfuté, devrait logiquement altérer sa certitude première – ses étoiles visibles et sa température acceptable –, mais, sans dévier de sa thèse, tandis qu'il devrait déclarer au moins qu'il ne sait pas, il la soutient malgré des arguments contredits, et il est resté bien sûr de ce qu'il n'explique point.
Et bientôt vous l'importunez.
C'est à peu près le moment où, même si vous n'avez encore rien affirmé de brusque et de définitif, il fera connaître son agacement : « Quoi ? Tu fais partie des conspirationnistes ? »
Non, j'ai seulement envie de comprendre, c'est-à-dire « en homme de science ». Je ne souhaite rien reconnaître que je n'ai mis à l'épreuve. Ce n'est pas pour causer du déplaisir, c'est seulement que la science, la vraie science, procède normalement ainsi, en-dehors de paradigme. On commence par s'interroger, et l'on vérifie dans quelle mesure un fait est possible. Au besoin, on extrapole, on forme des hypothèses au-delà du su : je ne veux pas nier, lorsqu'on a voyagé dans l'espace (o
Lien : http://henrywar.canalblog.com
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De nos jours, le paranormal a le vent en poupe. Films, sites web, émissions de télé réalité, les mystères fascinent plus que jamais à notre époque de High-tech.
Cet engouement n'est certes pas récent, et le livre de Carles Fort, publié en 1919, en est une belle preuve. L'auteur passa des années à compiler dans la presse de son époque des phénomènes inexpliqués, tels que ce qu'on nomme aujourd'hui ovni, parapsychologie, archéologie mystérieuse, cryptozoologie...
Auteur américain méconnu du grand public, il a néanmoins inspiré nombre de passionnés de ces thèmes qui demeurent controversés, dont Jacques Bergier, co-auteur du fameux "Matin des magiciens", ouvrage qui fut un gros succès à sa parution.
Ps : pour l'anecdote, un descendant de Charles Fort (dont le nom m'échappe, hélas pour l'instant !) anime une émission de cryptozoologie sur une chaine de Télé américaine.
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Par "les damnés" Charles Hoy Fort fait référence à tous les phénomènes inexpliqués qui sont niés par la science, pour la seule raison qu'elle ne leurs trouve pas d'explications.
A ce sujet, l'auteur écrit :
< < Une procession de damnés
Par les damnés j'entends bien les exclus.
Nous tiendrons une procession de toutes les données que la science a jugé bon d'exclure. > >
Tout au long de sa vie, Charles Fort a recherché dans les journaux et les bibliothèques, des faits inexpliqués qu'il a classé par genres.
Outre atlantique, le "mouvement fortéen" (du nom de l'auteur) rassemble tous les phénomènes paranormaux. En France, c'est plus tard dans les années 60, que ce genre de littérature portera le nom de "réalisme fantastique".
Dans cet ouvrage paru en 1919 (The book of damned), de nombreux cas sont cités. Au fil du temps, certains ont reçu une explication mais d'autres, toujours pas...
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Charles Fort, le traqueur de l'étrange. Claude Arz en dresse ici le portrait :
Lien : https://youtu.be/m40pTBh1wA4
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Observez le pathos, la persistance imbécile mais courageuse des scientifiques, condamnés à voir subvertir toutes leurs découvertes, obsédés par l'illusion du final et regardant surgir des vérités nouvelles au fur et à mesure que s'exercent de plus puissants télescopes et microscopes, des méthodes de recherche chaque jour plus précises et plus raffinées. Le nouvel élément qui détrône l'ancien sera détrôné à son tour et reconnu mythologique. Si les fantômes grimpent, ils se contenteront bien de fantômes d'échelles.
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Je ne suis pas un réaliste. Je ne suis pas un idéaliste. Je suis un intermédiariste. Rien n'est réel, mais rien n'est irréel et tous les phénomènes sont des approximations d'une part ou de l'autre entre la réalité et l'irréalité. En sorte que toute notre quasiexistence est un stade intermédiaire entre le réel et l'irréel.
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Les trois lois de Newton sont des actes de foi.
Îles démons et les anges, les inertie et les réactions sont tous des personnages mythologiques.Mais ,dans leur temps de dominance,ils ont suscité la croyance,tout comme s ils avaient été prouvé.
Les énormités et les absurdités marcheront.
Je substituerai l acceptation à la croyance.Les cellules d un embryon changent d apparence à différentes époques.Ce qui est fermement établi change difficilement.L organisme social est embryonnaire.Croire fermement,c est retarder tout développement.Accepter temporairement,c est le faciliter.
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Toutes les sciences commencent par des tentatives de définition. Mais rien n'a jamais été défini, parce qu'il n'y a rien à définir. (...) Rien n'a jamais été finalement découvert parce qu'il n'y a rien de final à découvrir. Autant chercher une aiguille que personne n'aurait perdue dans une meule de foin inexistante.
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Maintenant, un peu de suggestion hypnotique. L’intelligence est, selon moi, la manifestation d’un déséquilibre ainsi qu’un aveu d’ignorance ; lorsque l’ajustement intellectuel est opéré, l’intelligence se repose. Un individu qui fait preuve d’intelligence dans un domaine est donc en plein travail d’apprentissage. Et retenons que l’apprentissage est régi par une mécanique conditionnée, qu’il s’agit d’un quasi-apprentissage, que rien n’est jamais appris de manière définitive.
Pour en revenir à nos moutons, il fut décrété que la matière tombée était de la toile d’araignée. On avait opéré un ajustement. Mais j’ai peine à m’ajuster, alors je vais devoir faire preuve d’intelligence. Si j’y parviens, je pourrai cesser d’y réfléchir, me bornant aux limites de ce que j’aurai appris.
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