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sur 433 notes
Une famille particulièrement tourmentée, notamment du fait que la mère a eu un premier enfant à dix-sept ans d'un père rapidement parti, puis des enfants de l'homme qui l'épousa plus tard et qui adopta, en le reconnaissant, le garçon premier-né. Cet enfant est le narrateur du récit où l'on apprend à connaître la vie de la mère et où l'on assiste à la redécouverte de cette mère, à la fin de sa vie, par son fils aîné. Fait aggravant pour le climat familial, la mère de la jeune maman, grand-mère du narrateur, reste obstinément accrochée à des principes de rigueur morale qui mettent la réputation bien au-dessus de l'amour.

Les enfants de cette famille ont longtemps, trop longtemps, vécu les uns à côté des autres sans soupçonner le drame que leur mère leur révèle dans sa vieillesse. Dès lors, le regard et le comportement du narrateur changent radicalement, car il essaye de combler le vide laissé par des années de manque d'affection. Par son talent et sa sincérité (car on devine que cette autofiction est bien évidemment fondée sur des faits réels), Éric Fottorino nous démontre qu'il est possible malgré tout de lancer un pont d'amour au-dessus d'un gouffre d'années de silence, de malentendus et d'ignorance par manque d'attention à l'autre. En cela, ce roman qui aurait pu être triste, est finalement rassérénant.

Faire parler les non-dits, se comprendre à demi-mot, jouer parfois sur les mots, mais surtout échanger avec ces inconnus que sont nos proches peut permettre de sauver in extremis une relation, même entre un fils et sa mère qu'il n'a jamais pu pourtant appeler "Maman".

Il y a des romans tout en action ; d'autres tout en expression de sentiments. "Dix-sept ans", servi par une écriture agréable, fait partie de ces derniers.
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Eric Fottorino, la cinquantaine,  nous emmène à Nice sur le lieu de sa naissance en 1960 à la recherche du mystère de cette naissance. 17 ans, c'est l'âge de Lina, sa mère, qu'on a envoyée cacher cette grossesse hors mariage et accoucher en secret.

J'avais déjà suivi Fottorino à Fès sur les traces de Moshe,son père biologique, au cimetière juif et dans le mellah dans le marcheur de Fès que j'avais trouvé très émouvant et qui faisait revivre cette communauté juive marocaine qui maintenant a presque disparu. je l'ai pris pour guide dans mes promenades...

Dans l'Homme qui m'aimait tout basIl raconte son père adoptif, Michel, évocation sensible et affectueuse de cet homme qui lui a donné son nom et sa Tunisie natale.



"J'étais passé d'un père à l'autre, je les avais additionnés. Ma mère, elle, avait fait les frais de l'opération. Je l'avais encore reléguée au rayon des êtres en souffrance. Dans ma grammaire intime le masculin effaçait le féminin."

Dans 17 ans, Fottorino répare cette omission. Il part à la recherche de cette mère qu'il a d'abord appelé par son prénom. On voulait oublier sa bâtardise en la faisant passer pour sa soeur...il découvre d'autres secrets encore cachés. Toujours avec tendresse et sensibilité, il livre le troisième volet du roman familial.

Toujours attentif aux sentiments et au décor, senteurs de Nice, citrons et cuisine niçoise.
Lien : https://netsdevoyages.car.blog
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J'ai toujours du mal avec les histoires personnelles sans résonance universelle. Plutôt qu'une psychanalyse, une autobiographie. Pourquoi pas, mais sans moi. Je n'ai pas été émue par ce retour aux sources. Je peux même dire que j'ai été choquée par cette "autocentration" alors même que l'auteur venait d'apprendre l'existence d'un soeur, vite abandonnée. Cette révélation tardive ne l'empêche aucunement ce repli sur soi, presque indécent. Peut-être fera-t-elle l'objet d'un autre livre...
Par contre, et cela explique les trois étoiles, quelle écriture formidable! Un bonheur de découvrir une écriture sensible, fine, pleine de poésie dans ses descriptions notamment de la ville de Nice.
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Un grand cri d'amour pour cette mère qui l'a mis au monde alors qu'elle n'avait que dix-sept ans.
J'ai été touchée et émue par ce texte qui rend un vibrant hommage à la mère parfois incomprise, rebelle et profondément attachée à ces enfants surtout à son aîné qui lui rappelle son premier amour.
La quête d'Eric, déambulant dans les ruelles de Nice à la recherche d'indices sur sa naissance, est émouvante. Malgré quelques longueurs sur cette partie, le lecteur suit sa quête haletante pour découvrir les lieux de sa naissance et mieux comprendre sa mère et ses choix. Une mère qui se comportait parfois comme une grande soeur.
Une vie compliquée avec une maman très jeune dépendante financièrement de sa famille, difficile pour le petit Éric de trouver sa place.
Revivre tout ce passé permet à l'auteur une renaissance, de renouer le lien avec celle qu'il pourra enfin appeler « maman ».
Lien : https://www.despagesetdesile..
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Un retour aux sources émouvant mais avec des longueurs lors de ses errances niçoises.

L'auteur revient sur ses relations avec sa mère après une révélation, à un âge avancé, à ses trois fils.
Adolescente, à 17 ans, elle a, sous la contrainte de la pression familiale et sociale, abandonné son premier enfant, une fille.

Un lourd secret qui est l'occasion pour l'auteur de se replonger dans le passé.
Il décide de retourner à Nice, sa ville natale, point commun qu'il partage avec sa soeur qu'il n'a jamais connu.

Un retour aux origines et une introspection nécessaires et salvatrices pour l'auteur. Et l'écriture de ce livre fait partie de sa reconstruction et de sa quête d'identité. C'est d'ailleurs ce qui m'a dérangée, le récit reste trop personnel à mon goût.
J'ai eu l'impression d'entrer dans sa vie et cela m'a gênée à plusieurs reprises. Pourtant, j'apprécie habituellement les témoignages ou récits basés sur une histoire personnelle. Cette fois, cela n'a pas été le cas.
Reste à souligner la finesse et la sensibilité de la plume de l'auteur, qui laisse transparaître sa vive émotion.

La découverte de cet auteur a été une déception pour ma part, avec une écriture trop personnelle.
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Lina annonce à ses trois fils qu'à 19 ans, elle a accouché d'une petite fille qui lui a été arrachée à la naissance pour la confier à une mère adoptive. J'ai été désarçonnée car je pensais que ce roman avait pour sujet le recherche de cette enfant. Pas du tout.
Le fils ainé né deux ans avant cet abandon, lui aussi d'un père inconnu, regarde alors sa mère différemment. Il n'arrive plus à vivre après le dévoilement de ce secret ; Il décide alors de partir sur le lieu de sa naissance pour tenter de comprendre son enfance, son adolescence en acceptant d'essayer de comprendre les failles de sa mère.
C'est donc un récit intime, d'introspection. Il faut aimer suivre un auteur dans ses questionnements, ses failles, ses faiblesses. J'ai lu ce livre sans jugement en me laissant porter par la douleur d'un homme qui est passé à côté de l'amour de sa mère.
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Dix-sept ans, c'est l'âge qu'a la mère du narrateur, Eric, au moment de sa naissance en 1960. Naissance illégitime puisque sa mère n'est pas mariée, naissance honteuse pour sa grand-mère bigote puisque son géniteur est d'origine juive.

Lors d'un repas de famille 50 ans plus tard, la mère d'Eric va faire une terrible révélation : entre sa naissance et celle de ses deux demi-frères, elle est à nouveau tombée enceinte et sa mère lui a enlevé sa petite fille juste après son accouchement pour la faire adopter.

Profondément choqué, Eric part s'isoler à Nice, ville de sa naissance qu'il a toujours refusé de visiter. C'est dans la vieille ville qu'il va partir sur les traces de sa jeune mère, imaginer ce qu'elle a pu ressentir.

C'est là aussi qu'il va trouver le courage de regarder en face les relations ou plutôt les non-relations qu'il a toujours eu avec elle, affronter le manque d'amour dont il a toujours souffert, comprendre ce à quoi cette femme a survécu.

Au terme de ce voyage, il réalisera qu'il a finalement toujours eu une maman, même s'il refusait de l'appeler ainsi.

Ce roman est touchant car, même si l'on n'a pas vécu la même situation que le narrateur, il y a toujours eu un moment, dans notre enfance ou à l'âge adulte, où les relations avec les parents ont été difficiles.

Tout est dit dans une économie de style et chaque phrase sonne avec justesse. Magnifique moment de lecture.


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Près de dix ans après avoir évoqué la mémoire de son père adoptif et cinq ans après « Le marcheur de Fès » qui rend hommage à son géniteur, Eric Fottorino poursuit la quête de son identité familiale en se penchant sur le destin de sa mère qu'il n'a jamais comprise et avec laquelle il a toujours eu des difficultés à communiquer. Elle est pour lui une énigme alors qu'elle approche de la fin de sa vie.
Le déclic a lieu lorsque celle qu'il appelle Lina et non maman annonce à ses fils qu'elle a donné naissance à une petite Marie en 1963 alors qu'Eric n'avait que 3 ans. La grand-mère de l'auteur qui stigmatise les « chaleurs de lapine » de sa fille oblige cette dernière à abandonner l'enfant. Une blessure qui fonde le mystère du comportement de Lina.
En se rendant à Nice, ville où il est né, Fottorino revient sur les traces de ses origines et, lui qui avait perdu la mémoire de l'enfance, est submergé par les souvenirs. Il découvre que sa mère l'a vraiment aimé.
Récit d'un malentendu, « Dix-sept ans » est le portrait touchant et délicat d'une femme abandonnée et seule à vivre avec sa douleur.

EXTRAITS
- La preuve de sa solitude, c'étaient ses chats.
- Je me demande, petite maman, est-on juif par la mère ou par la peur ? Comme il avait peur, Moshé. Etre juif, c'est avoir peur, c'est tout ce qu'il m'aura dit avant de mourir, l'année de nos retrouvailles tardives, j'avais passé quarante-cinq ans. Je suis le fils de cette peur ajoutée à la tienne, ta peur d'être abandonnée.
- Je suis le fils d'une pute qu'un salaud de juif a tringlée avant de se tirer.
- Juste une jeune fille livrée au gang des soutanes.
- Nice, bord de mère.
Lien : http://papivore.net/litterat..
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Un roman très personnel, comme une quête d'identité ou plutôt comme une quête d'amour maternel.
Lina, la mère de l'auteur, réunit ses trois garçons pour leur révéler un secret longtemps enfoui. Ils ont eu une soeur qui lui a été enlevée à la naissance.
Tout au long du livre, l'auteur Eric, fils de Moshé, le juif marocain, rejeté par sa grand mère, replonge dans ses souvenirs d'enfance et part sur les traces des 17 ans de sa mère, alors qu'elle était enceinte de lui et avait été envoyée accoucher à l'abri des regards, à Nice.
Ce qu'il cherche, ce sont des traces d'amour maternel.
Ce roman très poignant, nous révèle les blessures profondes de l'auteur et le destin dramatique de sa mère. Il va à travers la recherche de ces moments qu'il croyait perdus va faire renaître un lien fort, des souvenirs lumineux.
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Après l'annonce bouleversante de Lina qui révèle l'abandon forcé de la petite soeur de l'auteur-narrateur, celui-ci part à la recherche de la jeunesse de cette mère, dans les rues du vieux Nice.
Il y aurait presque un accent modianesque dans cette recherche du temps perdu.
Mais il y a aussi beaucoup de nostalgie teintée de ce drôle de sentiment d'abandon que ressent le narrateur, un peu comme si la distance que sa mère a pu instaurer (dans son effroi de l'abandon de son autre enfant) provoquait chez lui une culpabilité, l'impression d'avoir été lui aussi abandonné (non désiré ?).
C'est un "faux" roman qui a bien souvent des allures d'autobiographie, ou d'auto-fiction.
C'est un bon livre, qui se lit avec plaisir, qui flirte pourtant bien souvent avec la tristesse (parfois avec une sorte de ressentiment envers cette mère coupable de son époque où les jeunes mamans célibataires étaient la honte de leurs familles...).
Je ne saurais dire si j'ai aimé ou pas, tant les beaux passages, empreints de délicatesse, ont pour moi alterné avec quelques pages plus ternes qui m'ont un brin ennuyée.
Belle plume, sujet douloureux, sans doute trop personnel, et qui aurait gagné à être traité de façon plus enlevée, moins sur les réminiscences douloureuses...
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