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EAN : 9782702144855
192 pages
Calmann-Lévy (18/09/2013)
3.28/5   44 notes
Résumé :
« Il est né en février 1936 dans le Mellah de Fès. Il vit aujourd'hui près de Barcelone, quand il n'est pas dans sa maison de Muret, près de Toulouse. La maladie lui interdit de prendre un avion, le prive de ses jambes, mais pas de ses souvenirs. Le marcheur de Fès, ce devait être lui. Je serais passé le prendre en auto. Une vertèbre proche de la moelle épinière, vermoulue comme une vieille charpente, en a décidé autrement.

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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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Son papa s'appelle Maman.
Il ne l'appelle pas papa.
Il ne s'appelle pas Maman.

A la mort de celui qui lui a donné son nom et qui l'a élevé comme son fils, Eric Fottorino décide qu'il est temps de clarifier son état civil et sa généalogie et d'en finir avec cinquante ans de rendez-vous manqués.

Il renoue contact avec son père biologique, gynécologue, juif marocain, qui n'a pu épouser sa mère pour désaccords religieux. "Notre drame fut la concordance des temps. Je n'étais jamais là où tu étais". Moshé/Maurice Maman raconte Fès où il est né, la vie et les coutumes de ses aïeux dans le mellah et sa jeunesse dans un Maroc très francisé.

Nostalgique des souvenirs de son père, Eric Fottorino entreprend le voyage à Fès. La visite du cimetière et de la synagogue, la rencontre avec un rabbin et des amis d'enfance de son père, lui permettent de compléter les anecdotes et les repères qu'il détient. Il refait l'histoire à l'envers.

Ses déambulations constituent le trait d'union entre hier et aujourd'hui, entre judéité et laïcité, entre médina et mellah, entre joies et drames d'une famille et d'une communauté séculaire enrichie par l'arrivée des Juifs d'Andalousie, dont les Maman.

Loin d'être un guide du routard malgré les innombrables trésors d'histoire et de traditions qu'il recèle, ce livre est un hommage au père resté si longtemps inconnu.

Lecture riche et émouvante.
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le narrateur souhaite accompagner son père biologique sur les traces de sa jeunesse à Fès , afin de mieux le connaître. Juif et marocain, la famille de sa mère avait jugé cet homme indésirable. Mais ce père souffrant ne pourra l'accompagner . Il partira seul à la rencontre de tous ceux qui lui feront découvrir peu à peu ce père inconnu.
Il découvrira une communauté juive vivant autrefois dans un mellah dont les portes se fermaient chaque soir. Une communauté réputée pour ses médecins infaillibles, pour ses habiles artisans capables de transformer les métaux précieux en bijoux rares: "prodiges interdits aux Musulmans par le Coran".
Une communauté secouée à travers les siècles entre les cruels Almohades du XIIème siècle ( pas d'autre choix que de mourir ou se convertir) et les bienveillants Mérinides au milieu du siècle suivant.
Il découvrira la jeunesse de son père qui comme beaucoup d'autres fera tout son possible pour s'intégrer à la France. Les quelques juifs rescapés de cette communauté l'aideront à parcourir ce chemin.
Parcours intense dans un lieu magnifique, où le narrateur se retrouve dans la photo d'un adolescent .
Lecture bien agréable.
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En automne 2012, Eric Fotorino avait voulu emmener son père biologique à Fés au Maroc, mais ce dernier ne peut pas l'accompagner car il est malade et veut éviter une paralysie au cours du voyage..
Maurice ( Moïse-Maman ) habite en Espagne près de Barcelone, il est juif, marocain-français et fassi, docteur en gynécologie, il est le fils de Mardochée qui tenait un commerce de bois et charbon et, qui était lui même le fils de Yahia Maman : un juif berbère venu du Tafilalet dans le sud-est du Maroc..
Eric a été adopté par Michel Fotorino, pied-noir qui l'a élevé en France et c'est seulement à ses 17 ans que l'ado apprend qu'il a un père biologique.. Il veut retrouver ses origines avec ce dernier, mais il va être obligé de marcher dans ses pas car " le chemin n'est pas difficile, c'est le difficile qui est le chemin " ( Kierkegaard ) et Eric va marcher pour lui, par procuration et découvrir ce père qu'il a mis 30 ans à écouter. ...
Il va visiter la médina, le mellah ( ancien quartier juif ), la Karaouine qui était une des plus vieilles universités du monde, les souks, les rares synagogues, les cinémas ( le Bijou et l'Empire ) que fréquentait son père, les clubs de sport ( basket/foot/judo ) qui ont disparu car les musulmans ont modernisé les lieux de sa jeunesse et, la communauté juive s'est peu à peu dispersée suite à la crise de Suez ( 1956 ), à la guerre des Six-jours ( 1967 ) et la guerre du Kippour (1973 ) . Les juifs sont partis au Canada, en Israël, mais le rêve de son père était de s'intégrer dans la France à la fin du protectorat ! C'est son ami d'enfance : André Tobaly, qui avait des études d'ingénieur en agronomie en France qui le guide , qui l'emmène chez le docteur Guigui , qui lui rappelle des anecdotes de leur jeunesse, puis au cimetière c 'est Edmond Gabay : 80 ans qui règne sur le peuple juif allongé qui l'aide à retrouver les tombes de Ninette, sa grande soeur et de Yahia ainsi que les tombes de certains de ses frères et soeurs..
Une autobiographie qui a servi à l'auteur pour visiter, découvrir son père, mais surtout ses origines..
L.C thématique de mars 2023 : une biographie.
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Ce voyage à Fès, Fottorino aurait voulu le faire en compagnie de son père marocain. Trop malade, il partira seul.
« le marcheur de Fès, ce devait être toi. Ce sera moi. […] Je vais marcher par procuration. Traverser le vieux mellah ou Moshe-Maurice est devenu Maurice le Français »
On le comprend d'emblée. Il ne s'agira pas de tourisme mais de la quête du père biologique, connu sur le tard. Quête d'une identité juive pour celui qui n'a pas été élevé dans cette tradition.
« Je sais qu'il n'existe plus un juif au mellah, seulement des cicatrices à l'embrasure des portes, là où étaient jadis fixées les mezouza – ou plutôt les mezouzot, au pluriel – en signe de prière et de paix«
Il reste, dans la ville moderne, quelques Juifs qui ont connu le père marocain de Fottorino et qui vont lui raconter Fès d'autrefois et le guider dans le mellah. Parler de ses ancêtres, de ceux qui sont morts, de ceux qui sont partis en Israël, ou au Canada… de l'enfance de son père, de sa soeur qui repose au cimetière.
Il fait revivre pour l'instant du voyage, tout un monde disparu, découvre des ancêtres, des parents éloignés. Anecdotes pittoresques parfois, touchantes toujours. Evocation de la figure du docteur Guigui., de Maimonide et de sa clepsydre….
Fottorino se sent accepté, adopté. L'émotion le submerge au cimetière où il trouve ceux dont on lui a parlé. Et au petit musée juif du cimetière, il ressent comme un malaise, comme une imposture.
« Je reste parmi ces morts et enterrés, et envolés, une sorte de pièce rapportée. Un intrus.[…]A cinquante deux ans passés, je me sens comme un gosse pris en flagrant ; délit de mensonge. Il faut finir la comédie
Emotion contradictoire : il croit trouver parmi ces photos son sosie.
Un livre plein de sensibilité autant qu'un document sur les Juifs du Maroc.

Lien : http://miriampanigel.blog.le..
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Enfant, Eric Fottorino découvre qu'il a deux pères. Michel Fottorino celui qui l'élève, lui a donné son nom, et Maurice, Moïse Maman, un juif marocain, celui qui lui a donné la vie. Aujourd'hui encore, à la cinquantaine, il n'en revient pas, et ne cesse d'être surpris par ce destin, de fouiller ces filiations pour comprendre ce qu'il doit à l'un où à l'autre, pour savoir ce que sa vie, aurait été s'il n'avait eu, comme la majorité des individus, un seul père. Avec " le Marcheur de Fés " il arpente les rues du quartier juif qui a vu naître son père biologique, il rencontre les derniers représentants d'une communauté qui était intégrée dans un pays musulman, mais qui a subi des assauts liés aux affrontements qui ont déchirés le moyen-orient. Avec ce voyage il rend hommage à cette famille en se recueillant dans le cimetière juif de la ville. Il pousse les portes des dernières synagogues, mais également celle des mosquées notamment la " Karaouine ". A travers ses pérégrinations, il analyse le rêve de beaucoup de juifs marocains de s'intégrer à la France à la fin de protectorat. Il montre également que la cohabitation multi-religieuse a connu des moments heureux, notamment il révèle le rôle du sultan Mohammed V pour sauver des juifs marocains au moment de la seconde guerre mondiale. Avec ce voyage sur les pas de son père biologique, il retrace brièvement l'histoire des juifs marocains, depuis leur expulsion d'Espagne en 1492, jusqu'aux attaques dont ils ont été l'objet aux moments de la guerre des Six jours et du Kippour, mais au-delà, il découvre l'enfance, l'éducation, les distractions, les activités sportives, les amitiés de l'homme à qui il ressemble. Au fil de ses visites, de ses rencontres, des photos qui découvre, l'auteur se rencontre lui-même, il comprend des pans entiers de sa personnalité. Voilà un homme qui a grandi chrétien, baptisé, et qui se recueillant dans un sanctuaire juif se rend compte que ses racines sont là.
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critiques presse (3)
LaPresse
10 décembre 2013
Ce récit plein de tendresse donne aussi le goût de visiter ou de revisiter Fès et nous renseigne sur la montée et le déclin du judaïsme en Afrique du Nord.
* * *
Lire la critique sur le site : LaPresse
Lexpress
10 octobre 2013
Comment être plus lucide? Plus sincère? Plus aimant? Avec ce troisième récit dédié au(x) père(s), Eric Fottorino nous livre encore une fois une partition délicate, aussi grave que tendre.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Lexpress
23 septembre 2013
La maladie, la mort, la fidélité à ses racines: autant de thèmes qui font de ce livre l'ouvrage le plus personnel et le plus émouvant de son auteur.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Je serais venu te chercher en voiture. Tu m'aurais attendu au seuil de ta maison, en Haute-Garonne. Ou allongé dans la fosse de ton salon marocain, comme un lion de l'Atlas prêt à bondir. Il y a longtemps hélas que la maladie a engourdi tes pattes. Puis nous aurions filé vers les Pyrénées. On aurait coupé l'Espagne de haut en bas. Une manière de césarienne pour exhumer ton histoire. Nous serions remontés au début, jusqu'à Fès, ta ville natale.
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L'offrande des aloses illustre une culture commune [juive et musulmane]. Ce n'est pas une religion, c'est la coutume qui parle. L'alose a la couleur de l'argent, métal bénéfique censé écarter les mauvais esprits... Juifs et Musulmans se retrouvaient autour de ces poissons prodiges que les seconds portaient aux premiers, accrochés par la gueule au bout d'une fibre de palmier doum.

(pp. 58-59)
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Ce mépris fut ton moteur, année apres année, pour rattraper les meilleurs de la classe, montrer ce que tu savais faire, jusqu'à devenir un médecin diplômé en France.Voilà ou mènent les blessures de l'âge tendre.
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D'un geste vague, Abraham fait revivre les jardins d'autrefois, la gare routière, les cafés, les calèches. Puis il glisse sous mon nez ses cartes postales hors d'âge comme autant de preuves qu'ici, avant, ont vécu des Juifs. Une vieille image montre la façade d'un hôtel de la belle époque. Son doigt s'arrête sur l'étoile de David peinte au-dessus de l'entrée. Je lève les yeux devant un mur lépreux. Plus d'étoile, plus d'hôtel. Seulement de la poussière et des ombres.
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Maintenant il me faut Fès. Connaître Fès. Je ne serai pas vraiment ton fils si mes yeux ne voient pas ce que tu as vu en premier. (p.19)
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Videos de Éric Fottorino (110) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Éric Fottorino
Eric Fottorino vous présente l'hebdomadaire "Le 1" à l'occasion des 10 ans du journal. En partenariat avec l'IJBA.
Retrouvez le journal : https://www.mollat.com/Recherche/Editeur/0-7102238/le-1
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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