Ce voyage à Fès,
Fottorino aurait voulu le faire en compagnie de son père marocain. Trop malade, il partira seul.
«
le marcheur de Fès, ce devait être toi. Ce sera moi. […] Je vais marcher par procuration. Traverser le vieux mellah ou Moshe-Maurice est devenu Maurice le Français »
On le comprend d'emblée. Il ne s'agira pas de tourisme mais de la quête du père biologique, connu sur le tard. Quête d'une identité juive pour celui qui n'a pas été élevé dans cette tradition.
« Je sais qu'il n'existe plus un juif au mellah, seulement des cicatrices à l'embrasure des portes, là où étaient jadis fixées les mezouza – ou plutôt les mezouzot, au pluriel – en signe de prière et de paix«
Il reste, dans la ville moderne, quelques Juifs qui ont connu le père marocain de
Fottorino et qui vont lui raconter Fès d'autrefois et le guider dans le mellah. Parler de ses ancêtres, de ceux qui sont morts, de ceux qui sont partis en Israël, ou au Canada… de l'enfance de son père, de sa soeur qui repose au cimetière.
Il fait revivre pour l'instant du voyage, tout un monde disparu, découvre des ancêtres, des parents éloignés. Anecdotes pittoresques parfois, touchantes toujours. Evocation de la figure du docteur Guigui., de
Maimonide et de sa clepsydre….
Fottorino se sent accepté, adopté. L'émotion le submerge au cimetière où il trouve ceux dont on lui a parlé. Et au petit musée juif du cimetière, il ressent comme un malaise, comme une imposture.
« Je reste parmi ces morts et enterrés, et envolés, une sorte de pièce rapportée. Un intrus.[…]A cinquante deux ans passés, je me sens comme un gosse pris en flagrant ; délit de mensonge. Il faut finir la comédie
Emotion contradictoire : il croit trouver parmi ces photos son sosie.
Un livre plein de sensibilité autant qu'un document sur les Juifs du Maroc.
Lien :
http://miriampanigel.blog.le..