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sur 432 notes
Un récit intense dans lequel un fils cherche l'amour de sa vérité ainsi que la vérité.

Deux personnes de la même famille qui vivent dans la douleur, dans l'ignorance et dans le déni.

Une histoire intense et émouvante entre un fils et sa mère.

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Quand un fils ouvre les yeux sur sa mère : une magnifique histoire autobiographique de re-naissance
****
Ancien directeur du journal le Monde, Eric Fottorino nous embarque avec lui dans un voyage spatio-temporel interpelant via ce livre publié en 2018 chez Gallimard. Sa plume nous frôle avec une sensibilité à fleur de peau et nous égratigne avec une franchise écorchée dans l'âme. A la recherche de celle qu'il ne semble pas connaître au point de l'appeler par son prénom, Lina, et dont il écrit « Pour t'appeler maman, il m'aurait fallu être sûr que tu étais ma mère » (p.24).

Cet imparfait laisse toutefois entrevoir un présent différent et c'est bien là toute la beauté de ce livre qui nous plonge dans cette eau froide de l'enfance où le lien maternel semblait si absent aux yeux de celui qui se sentait abandonné malgré cette fratrie, ces pères qui ont essayé, et surtout cette mère qui cachait un secret.

Un déjeuner de famille en compagnie de ses trois enfants et cette maman de soixante-quinze ans leur révèlera le pourquoi de son regard qui s'est éteint un 10 janvier 1963 et a depuis vécu avec ce voile terne la protégeant de la société, de ceux qui l'avaient malmenée, à commencer par sa propre mère.

Un enfant qui devient parent traverse sans doute le miroir en portant un autre regard sur ses évidences autocentrées qui l'ont construit mais qui s'effritent au contact de sa propre vie de parent. Car avant d'être une mère ou un père, nous sommes des femmes ou des hommes. Avec un vécu, des souffrances, des jardins secrets. Nos enfants n'ont pas à porter ces valises et à s'en rendre responsables. Mais pourtant, il est de ces générations ou de ces éducations qui ne laissent que peu de place à la communication, la verbalisation, la transparence, les confidences pour alléger l'histoire familiale de ses fantasmes ou de ses réalités. C'était comme ça, c'est sans jugement. La question du déterminisme familial est d'ailleurs largement posée dans la mesure où l'abandonnisme et la honte sociale ont largement été transmis de génération en génération. La relation mère-fils accentue sans doute encore cette blessure et le thème de la place dans une famille où le père, même très intégrant, n'est pas le même que celui du reste de la fratrie, donne une nuance sombre supplémentaire. Sur un fond socio-religieux où l'antisémitisme croise les représentations et les oppositions ecclésiastiques qui plus est.

Pourtant, malgré ce décor qui peut sembler sombre et heurtant, et grâce à cette plume d'une fulgurance inouïe dans l'art de la métaphore et de la personnification, le style de l'auteur donne effectivement une figure criante de vérité, franche, sincère, sensible, effrontée parfois, mais toujours juste et volontaire à la compréhension du passé, celle qui permet enfin de s'apaiser. Les jeux sont faits, la respiration passe de l'apnée parfois à l'hyperventilation, on reprend notre souffle avec lui, le coeur battant, on recouvre la vue progressivement, la colère s'apaise et se mue en admiration… et l'on peut retrouver dans les traits de cette Lina tant de femmes croisées dans nos vies que désormais je regarde en me demandant : et toi, qui a voilé l'éclat de tes yeux ? Mais la reconstruction est là aussi et c'est à ce prix que la re-naissance prend parfois tout son sens, et qu'elle peut aussi se faire à deux.

Et vous, l'avez-vous lu ? Avez-vous apprécié un autre livre de cet auteur ? Hâte de vous lire…
Lien : https://www.lemotsurlegateau..
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Après avoir consacré des livres à ses pères, le génétique juif marocain et l'adoptif, français de Tunisie qui lui a peut-être donné son nom, quoi qu'après ce roman, on en est plus très sûr, il a consacré celui-ci à sa mère, Lina, qui l'a mis au monde à dix-sept ans (d'où le titre). Eric Fottorino est un des champions de l'auto-fiction. Avec ses origines compliqués, il écrit des romans qui sont toujours plaisants, facile à lire, mais dont on ne sait pas exactement la part de vérité. Pour évoquer sa mère, il part à Nice, la ville de sa naissance, il arpente les quartiers, rencontre des témoins des années 60 qui ont connus sa mère, sa grand-mère. On est à la fois dans ses pas sur la Prom'(Promenade des anglais) et dans sa vie. On voyage de Nice à Bordeaux, Nieul-sur-mer et La Rochelle (les différentes villes ou il a passé son enfance). Il revient sur ses pères bien-sûr, mais il nous fait rencontrer ses grands-parents maternels, le grand-père absent, la grand-mère tyrannique, ses oncles, ses frères, il nous fait partager le secret que leurs révèle sa mère, qui est le point de départ du roman. Comme dans tous ses livres son écriture est fluide. Il a de l'empathie pour ses personnages. Les descriptions des lieux sont justes, il y a de la poésie mais elle n'est pas forcée. Après cette pérégrination dans Nice, il retrouve sa mère, et lui propose d'y retourner, le voyage est plein de tendresse et d'émotion. Personnellement, Eric Fottorino avec ses romans, me fait toujours passé un bon moment de lecture.
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Après avoir salué Michel, son père adoptif dans L'homme qui m'aimait tout bas, et retrouvé Moshé, son père biologique dans le marcheur de Fès, l'écrivain et journaliste français, Eric Fottorino dresse aujourd'hui un portrait émouvant de sa mère et de ses « dix-sept ans ».

Père(s), mère, frères, famille… le journaliste se dévoile et guérit en apposant des mots sur les silences et les mensonges qui ont marqué son enfance et son adolescence. Romans subtils, récit-fiction, il continue de creuser ces non-dits à la recherche de ses origines.


Durant plus de cinquante ans, il s'est posé des questions, il a fui. Pas son origine, pas son histoire, sa mère. Cette maman, qu'il n'appelle que par son prénom, Lina. Mais à 17 ans, est-on réellement maman ? A travers ce nouvel ouvrage, Eric Fottorino nous plonge dans son intimité profonde, dans laquelle il fouille, enquête et traverse les méandres de sa mémoire.

Sentiment d'abandon, désamour, rejet, empêchement d'aimer… Voilà la relation qu'il a tissée avec sa mère. Sur le tard, Eric revient à Nice, sa ville de naissance, bien décidé à trouver les réponses à ses questions. « L'être humain est comme une mayonnaise. Pour que ça prenne, il faut verser les ingrédients au bon moment. Sinon rien ne se passe, c'est trop tard ». Qui est Lina, sa mère, qui l'a eu à 17 ans ? Il ne la connaît pas. Il ne peut la toucher ni la laisser le toucher. Il ne la comprend pas.
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Une mère, Lina invite ses trois enfants et leur famille pour un déjeuner dominical . Et là elle évoque des souvenirs, des faits vécus et cachés aux yeux de ses enfants. Une enfant mise au monde , et placée, on ne sait où ?
« J'ai mis au monde une petite fille. On me l'a enlevée aussitôt. Je n'ai pas pu la serrer contre moi. »
Puis, quelques années plus tard, Lina met au monde, un enfant qu'elle nommera Eric . Son père est juif marocain il ne le reconnait pas. La vie de Lina est dévoilée, les frères d'Eric sont touchés par cette révélation. Eric reste de marbre. Chacun va reprendre sa vie, sauf Eric, il n'est plus le même. Il veut comprendre. Pour cela, il va partir quelques jours dans la ville où il est né, Nice. Une ville qu'il ne connait pas, sa mère et lui l'ont quittée peu après sa naissance pour Bordeaux, leur berceau familial.
Eric va découvrir cette ville. Il imagine cette femme à dix-sept ans, arpentant les rues de Nice. Cette femme, qui est sa mère et qu'il a du mal à appeler « Maman ». Il y a cette mère, mais aussi » l'absente », celle qui a peu existé, une ombre présente, qui empêche peut-être une relation forte entre ces deux êtres. Il va se rendre au petit village d'Ascros où elle logeait, marchant à la rencontre de cette femme qu'il ne connaît pas. Il retrouve ceux qui l'ont connue. Il imagine sa vie seule, espérant peut-être le retour de celui qu'elle a aimé.
Il va alors comprendre la personnalité de sa mère. Mis au jour, les secrets, les blessures n'ont plus le même poids. le fils trouve alors en lui la force de témoigner la tendresse à sa mère, et de lui prouver son amour.

Ce roman est une quête identitaire. La plume d'Eric Fottorino est magique, elle sait dire les mots, les enveloppe afin de nous livrer un portrait de femme meurtrie, blessée.

Et la fin de ce roman est ..Lisez le et vous saurez !
Lien : https://livresdunjourblog.wo..
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A 17 ans, Lina vient de tomber en adolescence. L'amour l'attend et elle le consomme avec Mosché, une histoire vite maîtrisée par sa mère, un espoir qui tourne très court.

Le jour où elle décide de réunir ses trois fils pour leur parler de sa vie tourmentée, de leur révéler l'existence de sa fille volée à sa naissance avant même de l'avoir contemplée, Eric le cadet reste de marbre.
Lui, né à Nice en 1960, n'y a pas vécu. le comportement de sa mère avec lui révèle un certain malaise. Bref, l'amour semble voilé, voire absent. Pour essayer de comprendre, il entreprend un vrai pèlerinage sur les traces de sa génitrice de 17 ans, sur le contexte de sa vie intra-utérine et de ses premiers jours en espérant mettre des mots sur cette indifférence.

Depuis Nice, il conte sa trajectoire tenant parfois de l'errance, et ses belles rencontres qui le guideront vers la voie de l'apaisement, et l'état nécessaire pour réparer des sentiments.

J'ai suivi l'auteur dans son sillage, j'ai reconnu les lieux, humé les parfums, ai partagé la richesse de ses rencontres, ai eu envie de lui composer le numéro de sa mère pour l'aider à engager une communication, entamer un dialogue…

Je me suis complètement associée à la douleur de l'auteur. Et ce n'est pas seulement l'aspect factuel du « roman vrai » qui a eu ce pouvoir, c'est le talent de l'écrivain pour raconter, décrire d'une écriture délicate et élégante les étapes de sa quête, exprimer ses doutes, ses angoisses, en prenant le lecteur comme une caméra embarquée pour le rendre témoin de son aventure.

Je connaissais Eric Fottorino journaliste au Monde, j'apprécie régulièrement ses articles dans « le 1 », mais l'écriture journalistique ne m'avait pas encore révélées la sensibilité et la personnalité de l'écrivain.
Un roman élégant, très touchant.


Lien : https://mireille.brochotnean..
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Deuxième livre d'Eric FOTTORINO que je lis après "l'homme qui m'aimait tout bas" et même impression en demi -teinte : je ne peux pas dire que je n'ai pas aimé mais je ne peux pas dire non plus que j'ai apprécié. J'ai comme une impression de mollesse sur ces livres, d'entre deux, mon désintérêt a affleuré souvent, j'ai trouvé que l'appellation de "petite maman" qui rythme son récit frisait la mièvrerie.
Non décidément je n'adhère pas et je ne renouvellerai pas l'expérience de lecture.
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A noter j'aime beaucoup Fottorino mais la , il faut avouer que la lecture du livre m'a un peu ennuyé . Certes C'est joliment écrit (qui en douterait ?) Mais je n'ai pas réussi à suivre l'auteur dans cette quete de la mère . Et même si je sais Ce livre sincère, j'ai eu le sentiment qu'il fallait ce livre plus pour l'écrire que pour être lu .... et pour un roman, ce n'est à mon sens pas suffisant. ...
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Elle avait dix-sept ans.
Elle avait dix-sept ans lorsqu'elle l'a eu lui.

Et ça fait plus de cinquante ans qu'ils s'évitent et s'ignorent, sans avoir les mots pour comprendre et disséquer leur malaise. Et puis maintenant, à quoi bon, ils ont déjà épuisé la plupart de ce qu'ils avaient à partager - ce qu'ils ont en réalité manqué.

Et pourtant.
Un jour, elle l'appelle à elle, avec ses frères. Elle parle. Enfin. Il est tard. Trop tard ?

Elle lui raconte le manque, l'injustice, la blessure. Elle lui raconte un passé dont on a voulu lui faire croire qu'il serait un jour révolu. Elle lui raconte le regret qui ne fait que s'alourdir avec les années. Elle lui raconte qu'elle a cru pouvoir y arriver, vraiment, mais que c'était tout simplement au-dessus de ses forces.

Et lui écoute.
Lui, c'est notre auteur et narrateur, à la fois personnage qui subit son destin et son histoire familiale sans rien pouvoir y changer, et écrivain qui a le pouvoir de réajuster la réalité au gré de sa plume, de plaquer des émotions sur le visage de sa mère, d'invoquer des souvenirs et autres symboliques, de s'émerveiller de certains hasards. C'est ce double regard, cette double perspective incarnée par une seule et même figure, qui fait la richesse de ce roman absolument splendide à tous égards.

Splendide par son honnêteté, son aplomb qui parvient à allier pudeur et émotion bouleversante, splendide par sa plume qui sublime l'acte le plus insignifiant, splendide par son sens du récit et de l'immersion qui projette le lecteur tour à tour dans le Sud-Ouest de la France des années 60, puis dans la Nice d'aujourd'hui, en passant par bien des souvenirs d'enfance. le décor sert la psyché du narrateur, s'adapte à ses états d'âme, et est surtout le prétexte pour livrer des confessions bouleversantes.

C'est enfin, tout bêtement, un roman splendide par ce qu'il raconte. L'acharnement à comprendre. L'envie de réparer. La croyance un peu naïve que si on arrive à poser tous les mots, absolument tous les mots, les mots justes, les mots vrais, sur ce qu'il s'est passé, alors le traumatisme s'atténuera, alors tout sera oublié, tout sera pardonné.

C'est faux, bien sûr.
Mais c'est beau.

C'est un texte incroyablement bien construit, pensé, réfléchi, à l'impact considérable sur son lecteur. On est chahuté par la multiplicité des douleurs du narrateur : il y a la douleur première, celle du passé tenu secret, il y a la douleur du temps de l'exploration, et il y a la douleur de l'écriture même : comment rendre justice à l'histoire de sa mère, comment se faire justice soi-même par les mots, et face à qui ? Au passé ? Mais que peut le passé pour un écrivain dépossédé de sa vérité ?

Lisez Dix-Sept Ans, lisez cette histoire de cruauté transmise sur deux générations, de confusions, de jeux et d'errements avec la langue, découvrez ces images lumineuses et bouleversantes, ce parcours de mémoire qui résonnera forcément avec vous. Parce que l'on n'a certainement pas chacun vécu cette histoire, mais on a pu en ressentir des aspects, des flashs, des vibrations, qui se retrouvent ici exacerbés et sublimés.

Et wow. C'est incroyable.
Lien : https://mademoisellebouquine..
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Avez-vous une image de votre mère lorsqu'elle avait dix-sept ans ?

Pour cette rentrée littéraire 2018, Eric Fottorino tente de répondre à cette question épineuse.

Connaît-t-on vraiment la femme qui se cache derrière notre mère, sa jeunesse ? ses souffrances ? ses combats ?

Ce roman autobiographique s'ouvre sur la révélation d'un lourd secret. Lina dévoile à ses fils une part cachée d'elle-même qu'elle n'avait jamais osé révéler.

A l'âge de dix-sept ans, Lina tombe enceinte et doit affronter cette grossesse non désirée. Une naissance que sa propre mère n'arrivera jamais à accepter. Au fil du livre, nous découvrons les souffrances d'une femme, ses combats pour la liberté mais surtout son amour pour ses fils.

Eric Fottorino essaye de provoquer une rencontre avec une mère dont il a l'impression qu'elle demeure cette inconnue qui est restée à ses côtés durant son enfance.

Il n'a jamais su comment l'appeler autrement que « Lina », le mot « Maman » ne parvenant jamais à franchir le recoin de ses lèvres. Face à une grand-mère omniprésente qui finalement se comporte comme un mère, Lina a du mal à trouver sa place.

Davantage soeur que mère, amie que véritable appui dans la vie d'Eric, l'écrivain demeure dans la frustration d'avoir été privé de cet amour maternel.

Et pourtant ! Eric Fottorino, au fil du roman, cherche et découvre cette femme au lourd passé.

Dans une quête identitaire le conduisant jusqu'à un Nice meurtri par les attentats de 2016, l'écrivain retrace le parcours de sa mère à l'âge de dix-sept ans, l'imaginant déambuler sur la promenade des anglais. Il fantasme la vie de Lina, ses pensées et ses espoirs…

Dans cette biographie émouvante, Eric Fottorino dresse le portrait d'une femme qu'il a aimé sans véritablement en prendre conscience.

Un bel éloge à un amour maternel ressuscité !

J'ai aimé le thème du livre et la tendresse qui s'en dégage. L'auteur nous dévoile, avec beaucoup d'émotion, une part intime de son enfance et de sa famille.

Malgré l'aspect touchant de ce récit, je n'ai pas réussi à être totalement transportée par ma lecture. La plume d'Eric Fottorino ne m'a pas bouleversée autant que je l'aurais souhaité.
Lien : https://memoiresdelivres.wor..
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