Avec " le
dos crawlé ",
Eric Fottorino, nous replace dans l'année de la sécheresse. Attention, pas celle de la canicule (2003) avec ses décès en série, non, celle de l'impôt sécheresse, 1976. Il nous entraîne sur les plages de Royan, et fait de nous, les témoins attendris des jeux d'enfants de Marin, 13 ans et Lisa, 10 ans. Il adopte leur langage, y ajoute des tournures de poésie, et nous fait partager leurs rêves de pays lointains, leur mal-être devant le comportement décevant des adultes, leur découverte de la sensualité, voire plus. Il nous fait rencontrer une galerie de personnages tous plus émouvants et sympathiques les uns que les autres. L'oncle Abel, le brocanteur, qui " délivre les gens de leur passé ". le père Maxence, qui écoute religieusement la météo marine. Monsieur Archibouleau qui montre ses muscles. le docteur Malik qui parle de son " Adjérie " natale. le père Juillet, l'ancien coureur cycliste. Et surtout, la mère de Lisa, l'ancienne Miss Pontalliac, qui enflamme la virilité naissante de Marin. Comme le chantait,
Michel Fugain, à cette époque, " C'est un beau roman, c'est une belle histoire ", qui fait sourire, qui émeut, qui rappelle des souvenirs. Parmi les rôles de la littérature, il y a celui de distraire, dans ce registre, " le
dos crawlé " est une réussite.