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Critiques filtrées sur 5 étoiles  

Toujours la gourmandise à la vue d'un dernier opus de cet écrivain, ami de Desproges… La promesse de rire et sourire de nous, de nos vies… cette fois de nos impatiences, des attentes , de toute notre condition d'humain !

Par contre Jean-Louis Fournier le reconnaît lui-même… il fait de plus en plus court ! On reste franchement sur sa faim !!! Quelque peu abusif !!!...

Ce qui n'empêche pas qu'à la lecture de ces pages « comptées », on sourit toujours de cet état d'esprit, ironique, facétieux, provocateur, pince-sans-rire… Rire de soi pour éviter de se prendre au sérieux, ou de se complaire dans les auto-apitoiements…

Trop jeune, on est impatient de grandir… plus tard, plus vieux… on voudrait arrêter le temps ! et la sagesse intermédiaire est bien dure à acquérir et à mettre en pratique…

L'auteur se souvient, nous parle de ses « êtres chers » : son père, médecin mort prématurément, sa « mère -courage », ses fils handicapés, ses épouses, ses amis dont son grand complice disparu trop tôt , Pierre Desproges, avec lequel il partageait les mêmes galéjades…, les mêmes pieds-de-nez !! Etc.

Sommes-nous de notre époque ? ou , vivons-nous de préférence dans le passé ? Quels sont nos rapports au temps qui passe ? Sereins ou boulimiques impatients ? Sous des dehors malicieux, Fournier s'interroge et par là, « nous » interroge sur notre philosophie de la Vie, et notre rapport au Temps… ?

En dépit d'une réelle frustration…un moment trop court, qui reste léger, bienveillant, moqueur, rieur, nostalgique… où Fournier se montre surtout excédé , râleur envers la Bêtise…et les crétins !... Savourons le présent, prenons soin des êtres qui nous sont proches…et faisons du mieux possible ne perdons pas de temps avec les préjugées et les idées toutes faites… !

“Faut-il avoir de la patience avec ceux qui disent des bêtises ?

Faut-il avoir de la patience avec ceux qui érigent en vérité absolue des énormités ?
Ceux qui osent dire que les animaux n'ont pas de sensibilité, qu'ils ne souffrent pas ?
Ceux qui osent dire que les enfants handicapés sont une punition de Dieu ?
Ceux qui osent dire que les Noirs sont moins intelligents que les Blancs ?
Ceux qui osent dire que les hommes sont plus intelligents que les femmes ?
Ceux qui osent dire que les vaccins c'est dangereux pour la
santé ?
Celui qui dit : "Je n'ai pas de doute" ? (p. 105)”

Hormis cela, personnellement, je retiens la très belle remarque de Siri Husvedt sur le temps suspendu face à l'art, à la peinture… ! Un arrêt du temps… comme un état de grâce !

« Pour faire un éclair il faut accepter d'être longtemps un nuage... » [Titre du bref chapitre]

"Quand je lis un livre, quand j'écoute de la musique ou quand je vais au cinéma, c'est avec le temps que je découvre l'oeuvre. Pour la peinture, c'est autre chose. Les heures peuvent passer, un tableau ne gagnera ni ne perdra la moindre parcelle de lui-même. Il n'a ni commencement, ni milieu, ni fin. J'aime la peinture parce que, dans son inaltérable immobilité, elle paraît exister en dehors du temps d'une manière impossible à toute autre forme d'expression. Un tableau crée l'illusion d'un présent éternel, d'un lieu où mes yeux peuvent se reposer comme si le tic-tac de la pendule avait cessé par magie. " Siri Husvedt -
(p. 99)
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Le lapin blanc d'Alice au pays des merveilles toujours pressé, portant une montre gousset, craignant toujours d'être en retard en couverture, un titre empreint d'urgence "Je n'ai plus le temps d'attendre", dès le début, le ton est donné.
Au crépuscule de sa vie, Jean-Louis Fournier nous offre un recueil de pensées et de réflexions sur notre rapport au temps qui passe et nos impatiences du quotidien.
(Impatiences, qui au fil du temps, cèdent la place au plaisir d'attendre, à la patience, car face au peu de temps qui reste, de façon inéluctable quand l'heure arrive, si le train est en retard, nous ne sommes pas pressés et c'est bien l'une des seules fois où nous avons le temps.)
Il nous livre avec délicatesse et tendresse ses angoisses de petit garçon, ses souvenirs d'enfance teintés de mélancolie et de nostalgie, la peur de perdre ceux que l'on aime.
C'est court, concis, plein d'esprit, le choix des mots est pertinent, c'est toujours juste, drôle et parfois absurde.
Vous écrivez " Certains lecteurs m'en veulent, ils disent qu'ils n'en ont pas pour leur argent.
Mais je préfère faire court. Peut-être que mes idées sont courtes", non monsieur Fournier, vos idées ne sont pas courtes, elles questionnent, interrogent et engendrent bon nombre de réflexions. Merci.
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Un recueil de pensées, de petits textes courts, de petits chapitres de 2 ou 3 feuilles maximum, bourrées d'humour, d'auto-dérision, comme tous ses livres, c'est sa marque de fabrique, c'est ça que j'apprécie particulièrement chez lui.

Je retrouve au fil des pages ses parents, sa fille, quand on a lu tous ses livres on comprend tout de suite pourquoi il écrit ceci ou cela ... pour ceux qui le découvrirait c'est peut-être un peu plus abscons.

J'aime aussi ses références littéraires, Drogo chez Buzzatti, Georges Brassens … des gens qui attendent, parfois (souvent) en vain …

"Attendre ma femme, attendre ma fille …"
"Imaginer le pire ça je sais faire, mon imagination n'est jamais à court. Elle me fournit des inquiétudes en permanence et du raffiné: pas de petites inquiétudes, des vrais drames".

Voilà pourquoi cet homme me parle … je me retrouve tellement dans ces lignes. Et une simple phrase m'a permis de faire un flash-back et de repenser à toutes mes angoisses …
Quand j'étais petite si j'attendais maman et qu'elle ne rentrait pas, c'est qu'elle était morte. Mon papa avait du retard, il avait eu un accident de voiture…
Plus tard, ma grand-mère ne répondait pas au téléphone, elle avait eu un malaise … elle devait forcément être chez elle, où aurait-elle pu aller ?
Encore maintenant, j'entends la sirène de la police, des pompiers … et si mon fils avait eu un accident de voiture en venant me voir (enfin, est-il seulement sur le chemin pour venir me voir? Bien sûr que non … ).
C'est paradoxal, je ne "sais" pas attendre parce que j'imagine toujours le pire … et pourtant je peux passer des jours entiers à ne rien faire (enfin, à lire ou à regarder la télévision, à écouter de la musique) …
Mais je n'arrive pas à me plonger dans une saga de plusieurs tomes, il faut que "ça aille vite" … alors que je prends le temps de lire de nombreux livres …

Sa réflexion sur le chapitre "j'attends d'avoir fini" est tellement interpellante et savoureuse:

"J'ai gardé de mon enfance le souvenir des "tu n'as pas encore fini? Quand on est petit il faut toujours, toujours, avoir fini: ses devoirs, sa toilette, l'assiette … "
J'ai vécu cela enfant, je l'ai fait vivre à mes enfants … le rythme de la journée, se lever pour partir à l'école, arriver suffisamment tôt pour éviter les embouteillages et puis surtout arriver à l'heure au travail … le soir, se dépêcher de rentrer, encore tant de choses à préparer …
Mais finalement tout ça pour quoi?
Et voilà en quoi ce petit livre m'a tant plu … il m'a permis un travail d'introspection digne d'une séance (voire plusieurs) chez le psychanalyste …

Quant à la présentation du livre, au nombre de pages … Il annonce d'emblée que son éditrice attendait un livre de 210 pages, il en écrit 165 (et encore, parce que c'est vraiment tiré par les cheveux … de nombreuses pages ne comportent qu'une ou deux phrases).

C'est culotté de dire que d'office on n'a pas rendu le travail attendu ... mais il ne pouvait plus attendre, il aurait pu mourir avant de le terminer … bon d'un autre côté les oeuvres inachevées ont un certain attrait également …

Mais qu'importe, puisque c'est lui, il sera de toute façon publié et il se vendra ...
Comme vous l'aurez compris je suis ravie de ma lecture, mais je suis contente de l'avoir emprunté à la bibliothèque, j'aurai regretté de dépenser 18.90 euros pour cet objet … alors que finalement c'est bien moins cher payer que la séance chez le psy …
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Pas grand chose à dire !
Un roman :
Drôle !
Parfois cynique !
Tellement vrai !
Qui fait du bien !
L'auteur joue avec les mots, avec le temps et il le fait bien !
Un bon moment de lecture !
À lire, à relire, à offrir, à prêter, à prescrire ...
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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