Le
Jean-Louis Fournier de
trop ?
Une heure de lecture d'un texte intense, intime, qui laisse un sentiment désagréable d'être voyeur sans l'avoir voulu (m'enfin j'ai acheté le livre allez-vous me dire, en ayant lu auparavant la quatrième de couverture...). Soit, c'est un cri de douleur d'un père qui a perdu sa fille dans les méandres de la vie après bien d'autres malheurs qui a eux seuls auraient fait fuir plus d'un être humain normalement constitué...; soit c'est un cri de colère face au sentiment d'impuissance de l'humain face à la foi; soit c'est un rendez-vous attendu avec l'humour acerbe, caustique, qui tape juste pile poil là où ça fait mal qui caractérise
Jean-Louis Fournier et qui fait que j'aime à le lire....
Mais là, j'ai l'impression de me retrouver comme si j'avais zappé sur l'une de ces émissions qui fleurissent à la télévision, genre "confessions intimes" où les gens se livrent au tout public via le tube cathodique, sans pudeur, sans retenue, nous embarquant dans leur intimité la plus souvent pathétique (c'est celle qui fait le plus d'audience car nous sommes tous des voyeurs patentés !).
On n'est plus ici dans le récit de morceaux de vie dramatiques traités avec causticité, mais dans un règlement de compte, un jugement sur la façon dont sa fille a décidé de vivre ! Est-elle sous l'emprise d'un gourou ? Est-elle amoureuse au point d'être aveugle ? Ou au contraire de s'être réveillée et de se rendre compte qu'elle a été engendrée par un être singulier dont il est pesant d'être la descendante ?
Quoi qu'il en soit, sa fille est largement majeure et vaccinée et a le droit de vivre sa vie comme elle l'entend. La réponse de ladite fille à la fin du récit laisse bien envisager que sa nouvelle vie est pleinement assumée; la présence de cette lettre est consolante et rassurante : avec la présence de ce droit de réponse on pardonne presque à
Jean-Louis Fournier d'avoir étalé au grand public ce psychodrame familial.