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sur 199 notes
Après d'autres titres dédiés aux membres de sa famille, Jean Louis Fournier, 76 ans, éprouve le besoin de nous parler de la femme la plus importante de sa vie, dans son livre « Ma mère du Nord ».

Cette photo en couverture en dit déjà long sur elle, jolie, distinguée. Un roman court où tout fait sens, construit avec des bulletins météo pour titre de chaque chapitre qui donnent le ton… L'auteur nous dresse avec talent, l'humour qu'on lui connait, mais aussi avec pudeur, tendresse, amour, le portrait de cette femme réservée, cultivée qui a épousé un médecin bienveillant, compétent mais pas un apôtre de la tempérance….

Et c'est bien là que cela coince, il a fait rentrer un dinosaure* dans le salon…

Jean Louis Fournier nous parle alors de son enfance avec cet intrus avec lequel sa mère va devoir composer. C'est l'inquiétude, l'effroi, la peur, la violence, l'humiliation, la honte d'un homme qui se dégrade …

A cette époque, il n'aurait pas été catholiquement correct d'envisager le divorce de surcroît avec une grand-mère maternelle au domicile…qui veillait sur sa fille. Alors, ils invoquaient Dieu chaque jour pour sa guérison… mais il en a été autrement….

Cette femme malgré la tristesse qui a jalonné sa vie, s'est réfugiée notamment dans la littérature. « Un de ses livres de chevet était Propos sur le bonheur d'Alain. Elle en avait souligné au crayon des passages : ce qu'on peut faire de mieux pour ceux qui nous aiment, c'est encore d'être heureux »

« Dans ses dernières volontés, elle a écrit un petit mot pour ses enfants : « je veux vous dire en vous quittant que vous avez été l'essentiel de ma vie et que les joies ont dominé les peines ».

Cela me fait penser à une parole de Sophie Daull : "les mères, elles aiment puis après elles s'en vont…"

*Pour désigner l'alcoolisme…
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Après avoir écrit sur son père, sur la mère de ses enfants, sur ses deux garçons, sur la femme qui a partagé sa vie et sur sa fille, Jean-Louis Fournier, dans ce roman, nous parle de sa mère. le meilleur pour la fin, comme il le dit.

Ainsi, il revient sur l'enfance de sa mère en nous décrivant quelques photos, sur son mariage avec son père, le médecin alcoolique qui lui aura fait mené une drôle de vie, sur la maman qu'elle était pour Jean-Louis et ses frères et soeur, sur la présence envahissante de sa propre mère... jusqu'aux derniers instants de sa vie.

Dans de courts chapitres, un bulletin de météo marine en guise de titre, Jean-Louis Fournier souligne le courage de cette femme discrète et réservée qui a tenu son rôle de mère à merveille. de l'amour, du respect et de l'admiration se dégagent de ces pages même si Jean-Louis Fournier, comme à son habitude, use parfois de son humour grinçant. L'écriture, sincère et parfois poétique, sied parfaitement à ce portrait de femme vibrant.

Un bel hommage touchant et une déclaration d'amour profond pour cette mère...
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un auteur découvert et apprécié, il y a déjà quelques années avec son écrit
dédié à son père, "Il a jamais tué personne, mon papa", puis "où on va, papa ?" (sur ses fils ), "Veuf" (où il narre la perte de son épouse), "La Servante du seigneur" ( sur son "désaccord" face au choix de vie et de compagnon de sa fille)

J'apprécie son humour grinçant, en même temps qu'une tendresse immense pour les siens, en dépit des épreuves. Détestant le pathos, le mélodrame, tous ses textes personnels, en dépit des gros chagrins sous-jacents ont tous des côtés jubilatoires, clownesques ,caustiques, et profondément émouvants, tour à tour....

Ce dernier texte est un magnifique hommage à sa maman. D'autant plus bouleversant que l'auteur, à travers ses lignes nous rappellent à chacun, combien il est précieux de "dire ses sentiments" aux être aimés, de leur vivant, car ensuite la mélancolie et les regrets de ne pas avoir su formuler ses attachements, nous minent doublement en plus de l'absence, du manque vécus ...

Jean-Louis Fournier dit dans ce récit tardif, à quel point il n'a pas su manifester suffisamment de tendresse et de reconnaissance à cette maman qui était une "Mère courage"...doués pour les Arts, qui a aimé passionnément son époux, médecin compétent et bienveillant, à la dérive si souvent...

Un grand texte chavirant, qui nous répète fort justement qu'il ne nous faut pas perdre de temps pour formuler ses émotions, être présent, attentif auprès des êtres aimés...
Cette mère épatante a construit , nourri affectivement et culturellement ses enfants dont notre écrivain...

"En nous emmenant très jeunes au concert, au cinéma, au théâtre, notre mère voulait nous faire partager les grandes joies que procuraient les arts. Elle nous a donné très tôt, l'admiration pour les artistes; pour elle, ils étaient des bienfaiteurs de l'humanité, ils lui rendaient la vie supportable.

j'ai partagé cette admiration au-delà de ses espérances. Sans doute pour me faire admirer d'elle, j'ai voulu faire l'artiste.(p. 120)"

Un récit que j'ai adoré, que j'ai trouvé à la fois d'une tendresse et d'une pudeur infinies...

"Elle va trouver que j'exagère. Et se dire que, finalement, pour une mère, ce n'est pas un cadeau d'avoir un fils écrivain.

Ne va t-elle pas me reprocher de l'avoir canonisée ? Va-t-elle savoir lire entre les lignes, comprendre que ce livre est une déclaration d'amour, que j'essaie de me rattraper, moi qui ne lui ai jamais dit que je l'aimais, sauf dans les compliments de la fête des Mères dictés par la maîtresse ?"
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« Ma mère du Nord »… on l’aura compris, Jean-Louis Fournier, après nous avoir parlé de son père, de ses enfants, de sa femme, de lui-même… a gardé le meilleur pour la fin… c’est en tout cas ce qu’il déclare dans les premières lignes de ce petit opus très touchant…

Fidèle à son style, Fournier nous dépeint sa mère, sorte de « mère courage », mais le titre était déjà pris et pas question d’embrouilles avec les allemands, avec ici comme de la retenue, un peu moins cynique qu’à l’accoutumée… Et tellement plein de tendresse vis-à-vis de celle qui, non seulement lui a donné la vie, mais lui a permis de construire la sienne ; et ça n’a pas été facile.
C’est aussi l’occasion pour lui, d’évoquer longuement son père, médecin alcoolique déjà décrit dans « Il a jamais tué personne, mon papa ». On retrouve aussi l’épisode de la vierge dans les toilettes déjà présente dans « j’irai pas en enfer »… et d’autres épisodes déjà décrits par ailleurs…

Au final, un récit touchant, constitué comme d’habitude de petits chapitres en forme de chroniques… ponctués de descriptions qu’on imagine aisément de photos jaunies, et illustrés de bulletins de météo marine comme il s’en édite tous les jours en mer du Nord : ça tangue à la maison : « Grand frais en cours en mer du Nord »… GlaGla (c’était son surnom) est morte : « Mer calme, plus d’avis de vent fort en cours ni prévu »…
Emouvant.
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Quel bel hommage à sa mère nous propose ici Jean-Louis Fournier mais aussi à toutes les mamans si précieuses.
Si la mer berce les marins, la mère berce l'enfant qui un jour deviendra capitaine de la vie.

Avec beaucoup de poésie et de douceurs, Fournier, tel un chercheur d'or, s'en va en quête de ses souvenirs au plus près de sa mère, parce qu'elle lui manque, parce qu'il n'a pas osé lui déclarer son amour de son vivant. Mère-courage, mère-muse, mère-fragile, mère-froide, c'est au rythme des vagues que Fournier nous la tire des eaux salées. C'est un beau portrait, une belle déclaration. On apprendra l'alcoolisme de son père, plus grand meurtrier que la fragilité de la mère. Sa passion pour la littérature «  Ma mère adorait Verlaine et le faisait étudier à ses élèves... Dans cette maison, elle a dû entendre l'écho des sanglots longs des violons de l'automne, et elle a attrapé la mélancolie. ».

A toutes les mères, tous ces (grands) enfants, habillons nos mères d'amour et de reconnaissance.

« C'est toujours chez leur mère que se réfugient les gangsters après leur dernier coup ».
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Après son papa qui n'a jamais tué personne, ses deux fils qui savent surement « où on va papa », sa fille devenue « La servante du Seigneur », son épouse partie trop tôt, le laissant « Veuf », le moins que l'on puisse dire est que la famille est source d'inspiration pour Jean-Louis Fournier.
Il dédie son dernier roman à sa mère. Elle s'appelait Marie-Thérèse était issue d'une famille modeste et catholique.
Jean-Louis Fournier, en convoquant photos et souvenirs, plonge dans son enfance passée dans le nord de la France. Il était l'aîné d'une fratrie de quatre enfants et portait déjà un regard parfois amusé, parfois mélancolique sur le quotidien de cette famille et de sa mère. Dans de courts chapitres, Jean-Louis Fournier déroule le fil de cette vie, à l'image d'une météo marine.
Au début, l'ambiance est agitée et froide, pour devenir au fil du temps de plus en plus calme et clémente. S'il était parfois difficile de trouver sa place, l'amour que portait cette femme à ses enfants a toujours dépassé les malheurs de la vie.
Avec le style qu'on lui connaît, toujours entre rire et larmes, l'auteur rend un bel hommage à la première femme de sa vie.


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Un superbe témoignage envers sa mère, une très belle déclaration d'amour comme dirait Mr Fournier qui n'a pas pu le faire tant qu'elle était vivante.
Ceci dit c'est un bel hommage quand on est écrivain que de consacrer quelques lignes et dire à sa mère tout son amour et de la remercier d'avoir été auprès de ses enfants toute une vie. Et ce, malgré tous les déboires, une vie seule avec eux malgré un père "absent", alcoolique, une vie de sacrifice mais avant tout un courage et une force telle qu'on peut l'avoir pour voir grandir ses enfants et petits enfants.
C'est aussi touchant de lire les messages de ces derniers pour leur grand mère, un beau clin d'oeil rempli d'amour.
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Magnifique lecture d'un auteur que j'avais découvert il y a quelque temps.
J'adore son style, son humour, ses jeux de mot subtiles, et toute sa tendresse pour sa mère. Un très beau portrait sans pathos, c'est fin, léger, tendre et poétique à la fois. J'ai beaucoup aimé ce récit qui m'a touchée. Savoir écrire de la sorte et en faire un hommage à sa mère , je trouve cela tellement beau, laisser une trace par les mots, pour sa famille et nous lecteurs qui se faisons confidents en quelque sorte.
Je n'en dirais pas plus, tellement je suis émue après avoir fermé le livre.

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La première page débute avec l'humour habituel de Jean-Louis Fournier, mais ensuite, le ton devient plus sérieux. Bien sûr on sourit encore souvent, et pourtant j'ai trouvé ce livre plus grave que les autres.
A partir de souvenirs, de photos, il nous décrit sa mère, son caractère, ses souffrances, ses passions… mais le sérieux des lignes tient sans doute à ce que, cette fois-ci, l'amour et le respect sont plus profonds que les mots d'esprit.
En tout cas, c'est un très bel hommage, une déclaration d'amour à cette mère si peu heureuse dans la vie
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Ma mère du Nord est le dernier roman de Jean Louis Fournier. Il sort aujourd'hui, 30 septembre 2015, en librairie. J'ai eu la chance de le lire en version électronique en avant-première.
Je remercie les éditions Stock pour cet envoi.

« Dans mes livres, j'ai donné des nouvelles de ma famille. de mon père, il n'a jamais tué personne. de la mère de mes enfants, pour qui le poète est devenu paysan. de mes deux garçons, maintenant ils savent où on va papa. de ma femme, qui m'a laissé veuf inconsolable, et de ma fille, devenue la servante du Seigneur. Pas de nouvelles de ma mère. Elle est la seule que je n'ai pas encore eue dans le collimateur. Pourquoi maintenant ? Parce que je suis vieux. C'est toujours chez leur mère que se réfugient les gangsters après leur dernier coup. Surtout, je voulais garder le meilleur pour la fin ».

Ainsi commence le dernier opus de Jean Louis Fournier. Garder le meilleur pour la fin, voilà qui, connaissant les précédents récits sur sa famille, augure d'un nouveau livre très fort.

Fidèle à ses habitudes, Jean Louis Fournier nous offre un court roman (moins de 200 pages) aux chapitres courts à très courts. Un bulletin de météo marine en guise de titre de chapitre (prémices d'une vie agitée), une pensée, des réflexions, un commentaire de photos, les paroles des petits enfants… Il alterne les procédés tout au long du livre pour brosser le portrait de sa mère, telles des chroniques indépendantes, ce qui dynamise le récit et permet de le lire à très grande vitesse. Avec une telle construction, le roman se lit en moins de deux heures. On n'est donc pas dépaysé.

Mais cela ne signifie pas qu'il est insignifiant ou neutre. Bien au contraire.

Jean Louis Fournier nous dépeint donc la vie de sa mère, qui fut tout sauf un long fleuve tranquille. Marié avec un alcoolique, maman d'un fils renvoyé de l'école (Jean Louis), avec une mère très et souvent trop envahissante (je pense notamment à la religion), la vie de Mme Fournier n'a pas été simple. Jean Louis Fournier nous écrit à plusieurs reprises qu'il l'a souvent entendue pleurer en secret. Discrète et réservée, elle n'a jamais voulu être mise en avant. Malgré tout, elle a assumé son rôle de mère parfaitement et le récit que nous offre son fils la met parfaitement en valeur.

"« Je dois porter la poisse » dira-t-elle en arrivant… Elle ignorait qu'elle avait été la plus grande chance de ma vie. Je n'ai pas osé le lui dire, elle m'avait appris à taire mes sentiments."

Car oui, c'est une véritable et très belle déclaration d'amour que nous livre Jean Louis Fournier, ce qu'il confirme dans son texte au cas où le lecteur ait des doutes.

"Va-t-elle savoir lire entre les liges, comprendre que ce livre est une déclaration d'amour, que j'essaie de me rattraper, moi qui ne lui ai jamais dit que je l'aimais, sauf dans les compliments de la fête des Mères dictés par la maitresse ? Comprendre que je l'ai écrit pour la faire revivre. Parce qu'elle me manque. "

Parfois piquante, parfois humoristique, régulièrement poétique et métaphorique, l'écriture de Jean Louis Fournier est surtout très émouvante. L'hommage qu'il rend à sa mère marque véritablement le lecteur. Il en profite également pour reprendre des thèmes déjà abordés dans ces précédents romans : son père médecin alcoolique notamment.

"Dans cette maison, elle a dû entendre l'écho des sanglots longs des violons de l'automne, et elle a attrapé la mélancolie."

"Ma mère est radieuse, comme à la naissance de l'aube. Mon père a l'air éteint, son regard est triste et son horizon funèbre."

A l'arrivée, comment ne pas aimer et apprécier ce dernier opus. Si la servante du seigneur m'avait beaucoup plu mais également dérangé (doit-on vraiment tout rendre public ?), ce vibrant et fort portrait m'a pleinement convaincu.
Je ne peux que vous conseiller cette lecture.
4/5

Lien : http://alombredunoyer.com/20..
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