«
Un crime sans importance ».
Presque banal…
Un de plus, sans témoins, entouré de silences, de non-dits, de peu… d'importance.
C'est sans compter la souffrance des proches, leurs interrogations, leur révolte.
Quatorze mois après les faits,
Irène Frain s'interroge sur la mort de sa soeur « massacrée ». La brutalité des termes dit tout sur le calvaire qu'a dû vivre cette femme d'apparence calme, méfiante, presqu'asociale.
C'est une bataille que livre l'auteure (temps long pour obtenir des réponses, contradictions, anomalies de la police, rapport toujours reporté, etc…).
Cette bataille la ronge et c'est l'écriture qui lui permettra d'éclaircir le trouble qui entoure sa démarche.
Bataille sociale, bataille intérieure, retour sur le passé familial et relationnel avec cette soeur aimée, à la fois proche et lointaine.
Une écriture qui délivre et livre avec pudeur le combat pour le droit de comprendre, le droit de savoir, le droit à une enquête et une justice probes.
Ce livre est un cri pudique qui interpelle et demande simplement que justice soit faite, que l'humanité la plus élémentaire soit et que l'écheveau dans lequel se débattent les proches
de victimes se dénoue en étant entendus.
Tant de temps sans réponses, tant de chemins sinueux, tant de portes fermées, cette recherche est un calvaire.
Ce livre en est le témoignage prenant, surprenant et lucide.