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3,51

sur 525 notes
Irène Frain est une auteur dont je vois beaucoup de bons avis sur ces lives et celui-ci étant le plus personnel de l'auteur car celle-ci nous narre le terrible événement qu'il s'est passé dans sa famille.

Nous comprenons rapidement qu'un drame s'est produit dans la maison d'une de ses soeurs plus âgées, celle-ci vivant seule s'est fait agressé à son domicile à 79 ans, elle a été violenté et elle décédera quelques semaines plus tard.

Irène Frain nous narre ici tout en pudeur sa relation avec cette soeur dans sa famille de son enfance à son émancipation, ce plus elle raconte sa relation plutôt compliqués avec ses neveux, la maladie de sa soeur, la difficulté d'Irène Frain à trouver sa place dans leur famille.

Mais aussi et surtout cette quête de justice et de vérité car l'auteur de cet acte n'a pas été retrouvé, certaines pistes existent mais l'enquête n'a pas été effectuée correctement et il est très difficile pour la famille d'accéder à ses documents et de relancer l'enquête.

D'où le titre de ce récit un crime sans importance, la faute à pas de chance ou le fait d'être au mauvais endroit au mauvais moment.

Un récit tout en pudeur ou l'auteur nous narre des choses du quotidien et ou comment tout peut basculer du jour au lendemain.
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Ce livre est basé sur une histoire vraie qui fait froid dans le dos et peut faire peur à toutes les vieilles dames qui habitent seules près d'un quartier dit sensible où les cambriolages sont fréquents.
Plus grave encore on voit la police et la justice dans l'indifférence, l'incapacité de faire leur travail à minima, dans une désorganisation proprement kafkaïenne entre les services tous impuissants à agir efficacement pour élucider un crime, quitte à le faire passer pour un simple décès.
Et pour couronner le tout c'est arrivé à la soeur aînée d'Irène Frain elle-même et sans cette auteure talentueuse pour se révolter et se mêler d'y voir clair , on n'en saurait rien.
C'est le drame personnel d'une femme endeuillée par la mort tragique de sa soeur qui culpabilise d'avoir coupé les liens avec une partie de sa famille et tente de faire revivre cette soeur disparue de sa vie en reprenant contact avec les belles années de leur enfance et en faisant reconnaître publiquement le crime atroce passé inaperçu et dédaigné de tous.
Très beau texte qui part avec un détachement glacial pour finir dans l'apaisement d'un devoir accompli et d'une sororité retrouvée. Superbe !



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Un livre choc pour moi, qui mérite bien son prix Interallié 2020. C'est un récit qui compte parce qu'il témoigne de l'inertie du système judiciaire face au meurtre d'une femme âgée qui vivait seule. le titre est bien choisi puisque "Un crime sans importance" montre que la victime n'est pas considérée vue son âge avancé.
Si Irène Frain dénonce la situation elle le fait avec intelligence et n'accuse pas les juges de ne pas agir mais compatit plutôt vues leurs conditions de travail et la surcharge de dossiers qu'ils ont a traiter. Elle s'en prend plutôt à un système inefficace.

Cette histoire, c'est aussi une histoire de famille. On ne l'apprend pas tout de suite car le début du récit décrit les faits : l'attaque chez elle d'une femme dont la police dira qu'elle a été massacrée. Elle mourra quelques jours plus tard à l'hôpital.
C'est la soeur aînée d'Irène Frain qu'elle chérissait petite mais avec qui elle avait rompu adulte quand, atteinte de troubles bipolaires, elle s'attaquait à ceux qu'elle aimait. Dans ce genre de situation que j'ai connu il est vrai qu'il est préférable de s'éloigner.
Pourtant, quand Irène Frain apprend la mort de sa soeur, elle ne supporte pas de ne rien savoir, de ne pas pouvoir consulter son dossier parce que le policier en charge de l'affaire n'a pas rendu son rapport. le juge d'instruction ne peut pas être saisi et l'avocat qu'elle a engagé patine. On comprend parfaitement qu'on a besoin de trouver des explications à de telles horreurs.
D'ailleurs elle a bien conscience que toutes les petites avancées qu'elle réussit à faire c'est grâce à sa notoriété. Pour autant elle ne va pas bien loin pour mobiliser la justice alors que d'autres attaques sont perpétrées.

Il n'y a pas de haine dans ses propos, juste de la colère et une analyse de ce que peut générer notre société. C'est ce que j'ai aimé dans ce récit qui sonne juste.

Challenge Riquiqui 2022
Challenge Multi-défis 2022
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J'ai fréquenté à de nombreuses reprises la plume d'Irène Frain (Devi, Beauvoir in Love, le nabab, Au royaume des femmes) et toujours, j'en ai apprécié la qualité et la diversité. Mais j'ignorais qu'elle avait produit des écrits plus personnels. Un crime sans importance en fait partie. Une non-enquête sur la mort par agression de sa soeur aînée Denise en 2018. Car l'investigation officielle par la justice traîne en longueur. Et Irène Frain se doit d'écrire sur la mort injuste et cruelle d'une personne ayant eu une grande importance dans sa vie d'écrivaine. C'est ce qu'elle affirme haut et fort, mais voilà, malgré ses réminiscences d'une enfant solitaire qu'on pressent mal aimée, sauf par la grande soeur Denise, Irène Frain ne dit pas tout. Pour que l'on comprenne bien le désarroi qu'elle ressent. Jusqu'à la fin, j'ai espéré un dévoilement, pour enfin appréhender son impuissance et tempérer ma frustration de lectrice. J'en suis restée sur ma faim. Dommage car c'est rudement bien écrit…
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Denise, discrète vieille dame, a été une victime de la «male mort». Un décès violent des suites d'une agression qui reste ineffaçable dans l'esprit des vivants et ne laisse aucun repos à sa soeur dans la quête de la vérité.

Irène Frain tente de faire son deuil durant de longs mois, avec un récit sur cette disparition sans coupable, et dont le dossier judiciaire ne débouche sur aucune piste. Une enquête obsessionnelle de questions sans réponses, avec le contrechamp de relations familiales aux multiples zones d'ombre. Un sentiment de solitude et d'exclusion qui provoque l'écriture concernant une mort «anormale» dont elle ne se remet pas.

Écrire pour comprendre et poser des questions, pour mettre en mots la douleur et une révolte salutaire envers ce destin imprévisible. Écrire aussi pour canaliser la colère scandalisée face à l'incurie de la justice et de la police.

L'écrivain possède cette arme en main et l'écriture est un exutoire. Au-delà de la peine intime, elle fait une réflexion pertinente sur la mort, la perte d'un proche, les souvenirs, les relations familiales et les compréhensions a posteriori.

Un livre engagé pour rendre justice aux invisibles.
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Avis mitigé pour ce récit.
Irène Frain relate l'agression qu'a subie sa soeur ainée âgée de 79 ans dans son pavillon de banlieue. L'enquête de police n'avance pas et la mort de sa soeur Denise semble n'intéresser personne.
Alors l'auteur mène elle-meme l'enquête et évoque les souvenirs de sa soeur, sa personnalité.
Comme elle, je trouve extrêmement choquant que l'on n'ait toujours pas trouvé au bout d'un an l'agresseur de sa soeur mais le style froid, distancié ne m'a pas permis de m'intéresser vraiment à cette histoire. Je n'ai pas éprouvé d'empathie pour les protagonistes.
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« Un crime sans importance ».
Presque banal…
Un de plus, sans témoins, entouré de silences, de non-dits, de peu… d'importance.

C'est sans compter la souffrance des proches, leurs interrogations, leur révolte.
Quatorze mois après les faits, Irène Frain s'interroge sur la mort de sa soeur « massacrée ». La brutalité des termes dit tout sur le calvaire qu'a dû vivre cette femme d'apparence calme, méfiante, presqu'asociale.

C'est une bataille que livre l'auteure (temps long pour obtenir des réponses, contradictions, anomalies de la police, rapport toujours reporté, etc…).
Cette bataille la ronge et c'est l'écriture qui lui permettra d'éclaircir le trouble qui entoure sa démarche.
Bataille sociale, bataille intérieure, retour sur le passé familial et relationnel avec cette soeur aimée, à la fois proche et lointaine.

Une écriture qui délivre et livre avec pudeur le combat pour le droit de comprendre, le droit de savoir, le droit à une enquête et une justice probes.

Ce livre est un cri pudique qui interpelle et demande simplement que justice soit faite, que l'humanité la plus élémentaire soit et que l'écheveau dans lequel se débattent les proches de victimes se dénoue en étant entendus.
Tant de temps sans réponses, tant de chemins sinueux, tant de portes fermées, cette recherche est un calvaire.
Ce livre en est le témoignage prenant, surprenant et lucide.
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Sans larmoiements ni plaintes, Irène Frain évoque l'assassinat de sa soeur aînée de 79 ans dans un pavillon de banlieue parisienne résidentielle survenu en 2018 et le silence opaque de la police et de la justice à son égard.

Savoir ce qui est arrivé à sa soeur devient une obsession dévorante ; elle se lance à la recherche de la vérité, comme elle se lancerait dans une forêt peuplée de monstres tout-puissants et indifférents.

Il y a en France un certain nombre d'"invisibles" : ce sont les retraités, les gens modestes, les obscurs, les sans domiciles fixes, les sans famille... : ceux-là sont les abandonnés, voués, s'ils disparaissent ou sont assassinés et sauf circonstance favorable, au classement rapide de leur dossier. Il y a toujours plus urgent que de s'occuper d'eux.

La sortie de ce livre en août 2020 semble avoir fait bouger les choses : deux ans après les faits, un juge d'instruction vient d'être nommé.


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C'est un récit et une enquête.
C'est le récit d'un meurtre, suivi d'une introspection visant à comprendre et à faire revivre la victime, et une enquête sur les circonstances du drame.
La victime est Denise, la propre soeur de l'auteure, son modèle quand elle était enfant, et que les circonstances et la maladie ont écartée de la famille. Irène Frain retrace la vie de cette soeur aimée et si éloignée, et s'efforce de comprendre les ressorts de sa maladie et de ses difficultés familiales.
De l'enquête elle ne saura rien, ou si peu : elle se heurte au silence de la police qui n'en finit pas d'enquêter sans enquêter, sans conviction, et au poids du « Mastodonte », le système judiciaire, lent, opaque, inhumain qui fait ce qu'il peut, ou ce qu'il veut, avec l'absence de moyens qu'il a.
Au-delà de l'hommage rendu à sa soeur et de sa propre enquête, l'auteure pousse un cri d'alarme qui nous concerne tous : la police et la justice ne sont plus au service des citoyens.
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Comment dire... pour ne pas mettre de sel sur une plaie vive ? Il ne s'agit que d'un essai qui est l'ultime tentative de l'auteure pour obtenir des autorités : police, justice, que la lumière soit faite sur le meurtre de sa soeur survenu 14 mois plus tôt. Cette soeur, vieille dame vivant seule dans son pavillon de banlieue, a été agressée sauvagement chez elle et est décédée une dizaine de jours plus tard. L'enquête de police piétine et l'auteure nous narre ses démarches, ses attentes et son impatience de voir démasquer le ou les auteurs des faits. Elle passe par les affres de toutes les familles de victimes. Cet essai est et n'est qu'un essai et ne saurait avoir de prétentions littéraires alors que l'on se demande tout de même si l'auteure n'a pas de plus hautes prétentions.
Elle tente d'y apporter un soupçon de suspense en relatant peu à peu que sa soeur aînée fut sa marraine, brillante et s'est éloignée du cocon familial avec l'âge, les études, le mariage. Cela ne change rien à l'affaire que cette soeur si brillante semble avoir développé à l'âge adulte une personnalité bipolaire et qu'elle ait coupé tout contact avec ses parents, frères et soeurs de telle sorte que ses enfants n'ont pas de liens avec elle.
Pour finir ? l'enquête est toujours en cours et l'auteure fait sa petite enquête de voisinage et reçoit comme de grandes révélations, de simples rumeurs : il y aurait eu d'autres agressions dans le quartier et la zone pavillonnaire est proche d'une cité mal famée. Point. Fin de l'histoire.
Malgré le contexte dramatique d'un meurtre d'un proche, ce court essai n'apporte rien de plus que ne l'aurait fait un article de journal sur un fait divers. C'est bien triste. Ce n'est pas de la littérature.
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