AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782070178186
240 pages
Gallimard (20/04/2017)
3.55/5   107 notes
Résumé :
Quand le notaire Ippolito Dalla Libera comprend que ses jours sont comptés, il appelle au chevet du grand lit où il vit depuis des années son fils unique, Iacopo, et lui révèle le secret de sa vie.
Ainsi commence le voyage qui conduira Iacopo dans un quartier pauvre de Ferrare. Sur les traces jusqu' alors insoupçonnés de la vie de son père, Iacopo s'aventure dans un monde d'émotions et de découvertes qui bouleverseront à jamais son existence tranquille et con... >Voir plus
Que lire après AilleursVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (33) Voir plus Ajouter une critique
3,55

sur 107 notes
Quand on est un homme politique, je me dis qu'écrire doit être une bulle d'air salvatrice, surtout si , s'abstenant de la décrire telle qu'elle est, on y rêve la vie. Car, n'en déplaise à ces messieurs-dames qui se donnent pour objet-au moins idéalement- d'améliorer la vie de leurs concitoyens, la" vraie vie est absente".

Elle est Ailleurs.

Dans l'imagination, la fantaisie, la provocation, la ruade, la pochade, la récréation.

Dario Franceschini est un homme politique- il a même été ministre de la culture en Italie - et, en ces heures de populisme triomphant, cette résurgence décomplexée de racisme et de xénophobie qu'on croyait disparus, il doit avoir, en effet, bien besoin de rêver la vie, d'envoyer balader les conventions et les hypocrisies, d'imaginer autre chose que ce qu'il voit...

D'aller Ailleurs.

Oui mais voilà : rien n'est plus difficile.

Un ailleurs assez fantaisiste pour vous charmer et encore assez rattaché au réel pour vous faire mesurer l'écart - et réfléchir...

Vaste entreprise...Sans parler de ces lecteurs rétifs qui ne se laissent pas embarquer...

A ma grande déception, je me suis trouvée de ceux-là. Je n'ai pas cru à cette invention, l'ai même trouvée forcée, pesante.

Ailleurs si j'y suis? Ben, j'y étais pas!

Ce fils de notaire qui, sans crier gare, s'envoie en l'air, largue les amarres et fait tout péter m'a paru bien peu crédible ...et il fallait quand même y croire un peu pour avaler tout le reste: la liste de Vincente, les films d' Albina, l'enthousiasme de Mila, la générosité bien ordonnée d'"Ernesto"...

Cette fertilité débridée dans l'improbable m'a fatiguée parce qu'elle m'a paru gratuite et même un peu vaine.

Quelques étincelles me montrent que Dario s'est fourvoyé dans cette pochade fantaisiste: quand il regarde le monde réel, il sait y voir l'extraordinaire dans le familier. Et avec talent.

Telle cette petite fille en sandales bleues debout sur la bicyclette de son père, droite dans le soleil, ou ce vieil homme, élégant, foudroyé sur le sol, les yeux grands ouverts sur le rond de ciel bleu que découpent au-dessus de lui les têtes inquiètes des badauds. Ou encore ce récit du menteur ferrarais qui raconte une crue du fleuve, dans sa belle ville de Ferrare, ...qui n'a jamais eu lieu.

Comme quoi, pour mentir, il faut mentir vrai. Et pour faire rêver, il suffit parfois de regarder les choses autrement. D'un autre point de vue. D'ailleurs...

L'ailleurs est toujours plus près qu'on ne pense, d'ailleurs.
Commenter  J’apprécie          4210
Une petite tornade dans votre vie ça vous dit, et bien parfois ça arrive plus vite que voulu ! C'est ce qui arrive à ce fils d'un notaire en apparence très respectable. Mais comme on dit l'habit ne fait pas le moine, loin de là ! En ouvrant ce livre au titre très approprié : Ailleurs ! imaginez ce que cache ce petit mot solitaire ? Ailleurs, va voir ailleurs, l'herbe est plus verte chez le voisin, ailleurs c'est toujours meilleur etc... et bien si vous prenez ce livre vous verrez qu'ailleurs la vie parfois se révèle à vos yeux sous un tout autre angle. Et pour résumer cette lecture je cite : Dès lors, nous avons vécu nos secrets côte à côte et nous nous sommes aimés, parce que l'amour, comme la vie, est fait aussi de mensonges. Aime-les toi aussi, Iacopo, et dans les jours qui viendront, ne cherche pas toujours et seulement la vérité.

Et bien je dois vous avouer que cette histoire est pleine de rebondissements, et aussi de réflexions sur le sens nos choix, de nos vies, de nos secrets bien enfouis.
C'est beau et plein de couleurs, d'énergie, de sourires, et toute la magie de l'Italie qui chante à chaque page.
Et la fin est sublime, on la croit sous nos doigts mais non, elle se défile une fois encore dans un ultime rebondissement. Magique ! Mais comme tout le livre regorge de secrets, chut ... je ne peux vous en dire plus, mais je vous murmure d'ouvrir cet ailleurs pour vous propulser ailleurs ! Et vous m'en direz des nouvelles.
Commenter  J’apprécie          270
Il y a des livres que l'on a prévus de lire et d'autres qui vous tombent dans les mains , on ne sait pourquoi. J'ai croisé "Ailleurs ", j'avais envie d'Italie. Au dos , le mot Ferrare , ville adorée , était notée. Je me suis donc lancé.

Un notaire au crépuscule de sa vie confie un lourd secret à son fils, lui même notaire, et lui demande d'aller à Ferrare pour lui. Sa vie, morne, sans emphase , régit par un quotidien lugubre et une femme peu joviale, va basculer au contact de Mila.

Voilà, pas la peine d'en dire plus. le livre , 234 pages , regorge de rebondissements, dans cette Italie de la fin des années 60. C'est percutant, passionnant, on est dérouté fréquemment. Ferrare est belle , avec ses voutes, sa cathédrale, son château. Les histoires dans l'histoire sont magnifiques, le vendeur de vélo, l'histoire de la crue. Les personnages sont tranchés, les tabous tombent, l'amour explose.
Un véritable coup de cœur pour ce roman d'un auteur aujourd'hui ministre de la culture dans son pays.
Quand je relirai mes critiques sur ce site dans quelques années , devant celle là, j'aurai surement un petit pincement en pensant au bonheur que m'a procuré cet "Ailleurs."
Commenter  J’apprécie          237
Ippolito Dalla Libera, vieux notaire respectable et respecté appelle son fils pour le charger d'une folle mission : retrouver avant qu'il ne meure les cinquante-deux enfants qu'il a eu avec des prostituées.
Le monde bien cadré de Iacopo s'effondre. Pour répondre à la demande de son père, il se rend malgré tout à Ferrare sur les traces de la vie mystérieuse et insoupçonnée de son père.
Et là, au milieu des prostituées, un nouveau monde s'ouvre à lui. Il va de révélations en révélations, tant sur la vie de son père que sur la sienne, que sur la vie en général..
Certes, on sent que c'est un livre écrit par un homme.
Mais j'ai bien aimé ce parallèle entre deux vies : celle qu'on vit et celle qu'on a cachée en nous.
Qui sommes nous vraiment ?
Qui sont vraiment les autres ?
La voie dans laquelle on s'est engagé nous correspond-elle vraiment ?
Une étincelle peut parfois tout remettre en question et nous libérer de règles imposées dans lesquelles on se complaisait.
En plus tout ça se passe en Italie et c'est toujours un bonheur.

Commenter  J’apprécie          170
Bilan mitigé pour Ailleurs que j'avais envie de lire depuis sa sortie. le résumé de la quatrième de couverture me faisait très envie et j'imaginais un roman très drôle. Ce n'est pas le cas, on est plutôt ici sur un conte, une courte fable avec une morale. C'est décalé peut-être un peu trop pour moi, et j'ai trouvé une petite ressemblance avec les livres sud-américains avec leur réalisme magique.

Le livre offre un vrai dépaysement et nous plonge dans l'Italie rurale. L'intrigue de départ m'a plu, le père mourant qui avoue avoir eu cinquante-deux autres enfants à son fils qui se croit unique, la recherche des descendants du patriarche et puis une fois que le fils arrive dans le village, l'effet est retombé comme un soufflet.

Cela reste malgré tout, une jolie fable mais pour moi elle serait très vite oubliée.

Lien : https://missmolko1.blogspot...
Commenter  J’apprécie          220

Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Anne Forlani
Putain

[...] Natale Ferrari
Voleur
[...]

C'est normal, songea Iacopo. Pourquoi seuls ceux qui ont eu du succès ou de l'argent devraient-ils écrire ce qu'ils ont fait pendant leur vie ? Chirurgien, Ténor du barreau, Sénateur. Là au contraire, dans ce cimetière, quelqu'un avait remis les choses en ordre et tous, sans exception, déclaraient orgueilleusement leur travail. (p. 49)
Commenter  J’apprécie          162
Tu vois, poursuivit Mila, les enfants d'une putain passent toute leur vie en pensant à leur père. Pas comme ceux qui ne le connaissent pas parce qu'il s'est enfui ou qu'il a quitté leur mère. Même s'ils ne l'ont jamais vu, eux savent qu'il existe, qu'il a un visage, un corps dont leur mère au moins se souvient, avec haine ou avec amour peu importe.
Nous seuls sommes vraiment orphelins. Notre père n'existe pas et nous ne sommes rien pour lui, pas même le regret d'un instant, car il ne sait même pas que nous existons. Nous sommes seulement les enfants de nos mères.
Commenter  J’apprécie          91
La vie méthodique et rangée de sa famille flottait sur une mer de folie, et sans le savoir, il était le principal interprète de la comédie mise en scène. Mieux même, il jouait avec application et scrupule son rôle de merde.
Commenter  J’apprécie          190
- Et dites-moi, dans quelle ville envisagez-vous de mourir ?
Iacopo resta interdit et répondit amusé :
- Franchement, je n'y ai jamais pensé
- Vous avez tort, dit l'homme avec décision en élevant la voix et en reprenant une position normale. Croyez-moi, poursuivit-il, l'endroit où l'on meurt est beaucoup plus important que l'endroit où l'on naît. C'est stupide de traîner toute sa vie durant, sur nos papiers, dans notre biographie, comme signe distinctif, et jusque sur nos pierres tombales, le lieu où nous sommes nés. Tout le monde s'en moque ! Ce n'est pas nous qui avons choisi. [...] Et puis, quand on naît, on ne s'aperçoit vraiment pas de l'endroit où l'on est, quand on meurt en revanche, on le sait ! Le dernier coin de ciel derrière la fenêtre, les dernières pierres d'un mur. Rien que pour ça, on ne devrait pas écrire sur la carte d'identité "Né à..." mais plutôt "mourra à...". [...] Cela nous contraindrait à y réfléchir.
Commenter  J’apprécie          30
Beaucoup au village considéraient sa maladie comme une invention géniale pour accroître une autorité déjà incontestée. (p. 14)
Commenter  J’apprécie          170

Videos de Dario Franceschini (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Dario Franceschini
A l'occasion de la parution chez Gallimard du deuxième roman de Dario Franceschini, "Ailleurs", la librairie Raspail l'a reçu pour un riche échange littéraire en présence de Teresa Cremisi, Jean-Baptiste Para et Fabio Gambaro.
autres livres classés : notaireVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (200) Voir plus



Quiz Voir plus

Grandes oeuvres littéraires italiennes

Ce roman de Dino Buzzati traite de façon suggestive et poignante de la fuite vaine du temps, de l'attente et de l'échec, sur fond d'un vieux fort militaire isolé à la frontière du « Royaume » et de « l'État du Nord ».

Si c'est un homme
Le mépris
Le désert des Tartares
Six personnages en quête d'auteur
La peau
Le prince
Gomorra
La divine comédie
Décaméron
Le Nom de la rose

10 questions
829 lecteurs ont répondu
Thèmes : italie , littérature italienneCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..