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EAN : 9782290388419
224 pages
J'ai lu (11/01/2023)
3.61/5   57 notes
Résumé :
Qui suis-je vraiment ? À quel point suis-je le résultat d’une culture, d’une descendance, d’une couleur de peau ou d’un genre ? Mes choix de vie sont-ils issus de ma volonté propre ou n’obéissent-ils qu’à des conventions sociales, familiales ? Comment ne pas brimer une partie de moi-même et vivre pleinement ce que je désire ? Tous ces questionnements ont trait à l’identité, devenue la valeur cardinale de notre modernité. À l’échelle politique, c’est ainsi que les co... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Le sous titre - Comment être soi sans tomber dans le piège identitaire - mérite mention. Ce n'est pas du développement personnel même s'il le suggère.

C'est un ouvrage court, dense et très intéressant. L'autrice parle de la mouvance identitaire, les contradictions, les pièges. Au contraire de nombre d'autres ouvrages, très intéressants, qui parlent de ça, elle propose une sortie.

Il n'est pas question, pour l'autrice, de nier l'existence des discriminations envers les minorités et de les combattre mais de ne pas tomber dans le piège des militantismes que l'on voit. En effet, on peut dire que l'exagération des arguments peut nuire la cause.

Le premier piège de l'identitarisme est l'éloignement des Lumières qui défend l'égalité entre les personnes. A partir du moment où on se présente et on souhaite être vu par son identité, avec la fierté d'être ceci ou cela, on marque une différence par rapport aux autres et on exige une traitement différencié, donc loin de l'idéal d'Égalité.

Puis les démarches identitaires : qui dit militantisme dit combat et qui dit combat dit démarche belliqueuse. Il y en a qui ne savent pas vivre dans un monde sans conflit. Mais bon, après, il y a une pauvreté dans les arguments, souvent de mauvaise foi, conflictuel, intolérance, idées arrêtées avec aucune possibilité de dialogue, méconnaissance historique ou interprétation partielle ou complètement erronée, etc.

Ensuite, une partie où l'autrice propose un regard philosophique de ce qui serait l'essence de l'Identité (corps, culture, look, mémoire, communauté, ...) et démontre qu'il s'agit d'un concept flou, impossible de le définir avec exactitude. Imaginons juste le nombre faramineux de genres (préférences sexuelles) ou de degrés de métissage ou de cultures avec des intersections entre les différentes dimensions.

Puis, après avoir présenté les problèmes liés au identitarisme, la partie probablement la plus intéressante : s'en sortir de l'identitarisme et être soi-même. Pour faire court, très court mais bien imagé, au lieu de paraître et mettre en avant son côté identitaire, souvent victime minoritaire, militant, combattant, mettre en avant ce qu'on est vraiment. Derrière un, par exemple, Noir voulant se présenter comme tel, il peut se cacher quelqu'un très intéressant, aussi intéressant qu'un Blanc, un Indigène, un égal et méritant comme tout autre être humain.

Tout ce qui concerne une forme de militantisme est toujours conflictuel et les critiques négatives le confirment. Un regard sur ces critiques négatives de ce livre confirme le contenu de la première partie. Je lis : "des propositions non étayées, des sophismes, ...", mais on ne donne pas des exemples. Ou encore : "Un livre facile à lire, mais comme les chips, il ne nourrit pas" (le renard et les raisins). Puis une citation de Gilles Deleuze : ça fait chic. "Essaye la pensée philosophique sans y parvenir" : argument de ceux qui n'ont pas d'argument. "Parti pris" - alors et les autres ??? Comme tout philosophe, sociologue, ... elle a une opinion après réflexion, la présente et la justifie.
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Julia de Funès se lance à contre-courant et part en campagne contre le wokisme ! Woaw ! Mais bon... pourquoi pas ? Mais non, j'ai quand-même eu un peu de peine à la suivre. Et finalement, réac ou éclairé, j'ai longtemps hésité.

Car, dans ce livre, j'ai eu parfois le sentiment de me retrouver avec des affirmations non étayées, des sophismes ou des propositions personnelles érigées en vérité. Je me suis même demandé si, avec les mêmes arguments et références, il serait possible d'arriver à des conclusions opposées.

Mais ! Et même si je ne partage vraiment pas toutes ses idées, reste un livre pour comprendre les reproches possibles aux idéologies identitaristes et communautaristes et pour décortiquer le «qui suis-je» , l'inné et l'acquis, la construction de soi, nos parts culturelles et biologiques…
Lien : https://www.noid.ch/le-siecl..
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Un titre messianique pour un petit livre dans lequel Julia de Funès s'essaie à la pensée philosophique sans y parvenir vraiment. Comme pour ses différents livres, le premier reproche que l'on peut faire à l'auteure, est le peu de consistance et d'épaisseur dans le contenu et les arguments mis en avant. Dans ce texte, l'auteure tente de déconstruire le concept de l'identité à l'ère du communautarisme et des revendications identitaires qui s'expriment à travers le marché du développement personnel et la narcissisation du « moi » sur les réseaux sociaux. Ces réseaux très investis par l'auteure elle-même, non pour revendiquer une identité communautariste mais probablement pour parvenir à une identité reconnue de philosophe qui n'a pour l'instant développé ni véritable pensée, ni concept, comme le dirait Gilles Deleuze.
En conclusion, un livre facile à lire, mais comme les chips, il ne nourrit pas.
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Dans ce nouveau livre passionnant, Julia de Funès, philosophe très connue de notre époque, aborde la quête identitaire dans un monde qui va dans tous les sens!

Cette quête est devenue la valeur centrale de ce siècle, mais pourquoi et comment?
C'est ce à quoi l'auteure tente de répondre au travers de la philosophie. Qu'elle soit personnelle, nationale, ethnique ou autre, l'identité est tant la source de conflits que de maux intérieurs.

En effet , cette quête qui mène parfois à la guerre, a l'insécurité intérieure ou extérieure, à la malade aussi, est dénuée de sens lorsque l'on constate la multiplication des genres, des mots, des fonctions etc… comme s'y retrouver? Comment se trouver?

J'ai adoré encore une fois lire Julia de Funès! Je la trouve brillante et toujours hyper pertinente! Elle pointe le fond et non la forme et amène des pistes de réflexions saisissantes.

Elle dresse ici le portrait d'une nouvelle incohérence de nos sociétés en abordant toutes les sphères concernées par la question. C'est un livre captivant et incroyablement riche que je recommande vivement!
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Un livre qui interroge la « passion identitaire », et ses dérives.

Comment le développement personnel et l'individualité se sont installés dans notre société, ouvrant la voie à d'autres profils identitaires que celles régies par la morale (étatique ou religieuse).

Et les risques pour la démocratie d'un enfermement identitaire à force de mettre les individus dans des cases, risque pour les revendications identitaires de ne plus s'exposer à l'opinion de l'autre de manière constructive et à s'enfermer dans un extrémisme idéologique.

Comment l'individu peut se positionner en dehors de cet enfermement ? Comment être
libre?
Un essai philosophique
extrêmement intéressant à lire,
très accessible!
A mon sens, la solution proposée
n'exploite pas assez le poids que
On y retrouve entre autres Sartre
peut peser la société sur l'individu
et l'expérience, Proust et le
qu'elle peut entraver, même s'ila
trouvé ses espaces de liberté.
sensible, Spinoza et la liberté
I démocratique, De Beauvoir et le
féminisme
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
(p. 29)

Une reconstruction radicale

Si les idéologies identitaires se réclament de la déconstruction, force est de constater qu'elles ne mènent en réalité qu'à une reconstruction identitaire édifiante. Ainsi s'implantent à l'université - à la place des disciplines à traditionnelles considérées comme des formes cachées de domination à déconstruire - des studies, nouveaux découpages académiques centrés sur des sujets d'étude liés à l'identié sexuelle ou raciale.

La théorie du genre, qui entend abolir les distinctions du masculin et du féminin - pures constructions sociales arbitraires qu'il serait bien de déconstruire pour permettre à chacun de définir sa propre identité sous le signe de l'autodétermination - ne fait que créer des nouvelles identités. Puisque ce n'est plus le sexe qui détermine l'identité mais la volonté, les identités ne sont pas réduites à deux possibilités biologiques (masculin, féminin), mais deviennent multiples et toutes possibles. De fait, de nouvelles divisions genrées sont sans cesse ajoutées au sigle "LGBTQI+", afin que faque identité soit équitablement représentée. Nous voyons bien que la déconstruction des identités sexuées traditionnelles est une reconstruction de nouvelles identités toujours plus nombreuses car toujours plus spécifiques. Parmi ces nouvelles identités, et à force d'hyperspécification, certaines en deviennent inconséquentes. Pour les féministes woke les plus vindicatives, les homosexuelles nées femmes sont privilégiées par rapport aux autres femmes (qui peuvent avoir des pénis), puisqu'un homme se sentant femme est femme pour l'idéologie identitaire. Les sexuées femmes sont privilégiées par rapport aux femmes genrées femmes. Conséquence : les femmes avantagées devraient faire des efforts pour s'amouracher de femmes genrées mais pas nécessairement biologiquement femmes. De telle sorte que la situation devient pour le moins paradoxale puisque les homosexuelles devraient accepter de coucher avec des femmes ayant un pénis, autrement dit avec des hommes (qui se sentent femmes) ! Ne pas accepter ce raisonnement revient à faire preuve de préférences sexuelles discriminatoires selon les féministes les plus différentialistes. Refuser un tel raisonnement fait basculer les femmes dans une classification identitaire d'un nouveau genre (c'est le cas de le dire) : trans-exclusionary radical-feminist (terf), décrivant une énième identité, celle des femmes homosexuelles ne désirant pas de relations avec des femmes biologiquement hommes !
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(p. 89)

Le sentiment de soi : un sentiment plus qu'une identité.

Savoir et sentir d'où l'on vient et où l'on va est une nécessité vitale. Aucun sujet ne peut s'affranchir des catégories structurantes, nécessaires à la construction de soi. Mais celles-ci ne sont pas suffisantes, et souvent aliénantes. Nous en avons trahi les limites idéologiques, conceptuelles et individuelles. Il ne s'agit pas dans ce livre de nier l'importance du sentiment de soi mais de montrer que l'identité n'y répond pas. Le sentiment de soi ne consiste pas à se réfugier dans une identité. C'est même tout l'inverse. Le sentiment de soi est une chose, l'identité en est une autre. L'identité fige, fixe, stabilise, tandis qu'être à soi épouse le mouvement de la vie. L'identité est une construction sociale, intellectuelle ou culturelle, le sentiment de soi est de l'ordre du ressenti, de la sensation personnelle et intime. L'identité subsume l'être l'être sous une catégorie, le sentiment de soi subordonne la catégorie au moi. Dans l'identité, la catégorie peut nous englober jusqu'à faire disparaître notre singularité. Le sentiment de soi ne nous perd jamais, car aucune case ne vient noyer le "moi". L'identité chosifie et homogénéise, le sentiment de soi ré réhumanise et distingue. Si l'identité nous dépossède de nous-mêmes et nous perd dans un ensemble, privilégier le sentiment de soi à la fixation identitaire évite de nous égarer. Comment cultiver le sentiment de soi au détriment de l'ancrage identitaire ?
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Expliquer ses actes relève de la peur, ou du besoin de se justifier, ou du besoin des autres que l’on se justifie. Or, l’acte libre consiste à ne se laisser déterminer que par soi-même, parce qu’on veut sa propre volonté.
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La perte de soi est aisée, car très vite nous pouvons devenir des automates conscients agissant par conformisme plus que par volonté singulière. Les rôles que nous jouons forment avec le temps des prisons sournoises dans lesquelles nous nous enfermons nous-mêmes […]
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Pouvoir suppose une double condition : être autorisé à le faire et en être capable.
...C'est un confort pour l'ego de croire que tout ce qui hors de portée provient d'un interdit et non d'une incapacité.
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Videos de Julia de Funès (8) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Julia de Funès
Les représentations de "Lecture de F. Nietzsche" qui se joue au Théâtre de l'Atelier à Paris, se termine par un dialogue entre Pascal et Nietzsche, se terminant lui-même par un autre dialogue entre Fabrice Luchini et un philosophe invité. La philosophe Julia de Funès prend part à cette émission de la grande librairie. Elle publie "Le siècle des égarés" aux éditions de L'Observatoire. "Le dialogue est l'exercice philosophique par excellence que Nietzsche déteste par ailleurs", raconte-t-elle.
Retrouvez l'intégralité de l'interview ci-dessous : https://www.france.tv/france-5/la-grande-librairie/
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