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EAN : 9782213699059
250 pages
Fayard (02/02/2022)
3.53/5   29 notes
Résumé :
Cette fantaisie se déroule dans un monde proche du nôtre où les meilleures causes inspirent parfois des lois tyranniques.
La dénonciation anonyme est encouragée pour lutter contre le sexisme ; le recyclage des déchets fait l’objet d’une réglementation kafkaïenne ; les amateurs de viande doivent abattre eux-mêmes leurs animaux ; une « brigade rétroactive » fouille librement dans le passé de chacun. Quant aux coupables de propos inappropriés ou de complici... >Voir plus
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Un nouveau commandement ou bien une devise helvète ?
Et ben non, si Jean nous incite dans la Bible à nous aimer les uns les autres, ce que la plupart d'entre nous ont traduit par aimez-vous les uns sur les autres (et vice versa), Benoît Duteurtre est lui un apôtre au rictus qui se moque de ceux qui ont le don de muer des causes justes en radicalités absurdes. C'est un voyant, d'Etampes ou d'ailleurs, qui voit, lit et écrit l'avenir, non pas dans une boule de cristal ou les lignes de la main, mais dans un marc d'ironie. Humour noir et bien serré.
Nous sommes demain, après-demain au plus tard avec des relents d'hier quand on songe à certaines affaires. Mao est dans l'ennui. Pas seulement à cause de son prénom, fruit d'une idolâtrie parentale, mais parce qu'une mystérieuse et anonyme @Barbarella l'accuse sur les réseaux de harcèlement sexuel sans préciser de dates, de lieux ou de faits précis. L'homme, qui a la conscience tranquille, n'en est pas moins présumé coupable dans cette société des lendemains qui déchantent. La « brigade rétroactive » chargée de fouiner dans les historiques de monsieur tout le monde en remontant jusqu'aux vies antérieures pour détecter toute formule déplacée et étayer l'accusation, va exhumer de vieux dossiers. Pas de prescription quand il s'agit de « progressisme ».
Mao n'a pourtant pas le profil du vieux lourdaud mysogine et réac. C'est un universaliste dans l'âme. Il a appelé son fils Barack et il tente de respecter à la lettre tout un tas de nouvelles lois assez radicales et ridicules : il est ainsi possible de manger encore un peu de viande à condition d'aller tuer soi-même la volaille ou une vache dans un abattoir dédié (difficile d'envisager un tartare qui bouge), les règles de tri des déchets font les poubelles de Kafka et ont presque nécessité l'invention de nouvelles couleurs pour différencier la multitude de bacs imposés, les pièces de Molière sont réécrites pour effacer toutes les traces de domination patriarcale. La détestation du genre devient telle que la petite amie de Barack a été baptisée Robert par ses parents. Terminado les couleurs « girly » dans la chambre de bébé pour ne pas l'influencer dans sa future identité. J'en passe et des pires.
Il faut dire aussi que les peines sont dissuasives. Pas de prison mais des séances d'humiliations publiques dans des centres de réhabilitation.
L'époque est folle mais quelques récalcitrants dont Giusseppe, vieil artiste et mécène qui a transformé sa maison en paradis perdu des derniers jouisseurs, tentent de se préserver un espace de liberté avec quelques amis et beaucoup de mauvais esprits.
Rajoutez à ce récit d'anticipation à court terme un léger soupçon de théâtre de boulevard avec des portes qui claquent sur le passé et des secrets de famille qui passent par les fenêtres.
Une telle lecture, par ces temps bien lugubres, m'a dopé le sourire.
J'ai retrouvé avec plaisir l'humour et la verve de « La petite Fille à la cigarette » et de « La cité heureuse », moins présents dans les derniers romans de cet auteur, qui étaient un peu trop nostalgiques à mon goût.
J'ai bien ri mais, chut, ne me dénoncez pas.
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Avec verve, ironie, légèreté, Benoit Dutreurtre nous invite dans le monde d'après : comment vivrons –nous dans 20 ans ?
Abel Quentin et Patrice Jean qui avaient souligné les travers de notre société ont été, je suppose, réeduqués. Leurs supposés « travers » sont, depuis, devenus la norme.
« Dénoncez vous les uns les autres » commence par les prénoms :
Les parents de Mao, en lui donnant ce prénom, avaient voulu célébrer la Révolution culturelle et honorer « le prophète qui éclairait l'humanité ». Vingt ans après, Mao est honteux de porter le prénom d'un des pires tyrans du XX· siècle, siècle pourtant assez prolifique en la matière. Il donne à son fils le prénom de Barack, sauf que cela, pour le fils, peut être compris comme une sorte d' « appropriation culturelle », des blancs moyens prenant l'identité du premier Président noir des USA. C'est mauvais, ça.

Robert, la fiancée de Barack, sauve pour l'instant la mise : elle doit son prénom à sa mère, soucieuse de lutter contre les clichés. le genre c'est vieux jeu, non ?

Il va de soi, la pêche et la chasse sont depuis longtemps aussi moyenâgeux que le luth, les anciennes poissonneries sont maintenant des clubs de rencontres pour gays poilus. Les fontaines stoppées, pour économiser l'eau. La raison des victimes, supposées ou réelles, pas le moindre doute, elles sont victimes, même si elles n'existent pas ; le racisme systémique, indubitable, l'homophobie et le sexisme , des péchés capitaux. Végétarisme obligatoire, ou presque. Domination masculine ancestrale, à la poubelle (en portant bien entendu une extrême attention au tri)
Les bibliothèques, tellement rétrogrades et véhiculant des thèmes éculés, sont transformées en plateforme écoresponsable.
Faire l'amour à l'amour de sa vie avant ses 18 ans, ce pourrait être taxé d' emprise sur une mineure désemparée, or il faut interroger le sexisme, renverser les stéréotypes, libérer la parole, ne pas faire le jeu des vieux préjugés niant la « toxicité fondamentale du genre masculin ».

Et la dénonciation devient une obligation morale, pour le bien de l'humanité.
Une anticipation, avec mots d'ordre indiscutables rectifiant de plus les errements du passé.
Car, plus avancée que la bonne conscience suisse, ou les mots d'ordre chinois, c'est rétroactivement que la stigmatisation s'instaure, à l'aune de l'idéologie présente.

Des Brigades rétroactives se chargent de revisiter l'horrible passé, d'organiser des tribunaux publics, afin de demander pénitence et rédemption, appelée « réintégration. » Par exemple, avoir préféré la culture à la défense écologique, comme l'a fait il y a 20 ans cet indécrottable, inconscientisé Mao, pervers polymorphe ( il est tout de même accusé d'avoir « brisé la vie » d'une inconnue , serait-ce une secrétaire à qui il a demandé un café, acte qui frise le harcèlement ?) écocide, et j'en passe, puisque, pire encore, il n'y a pas de preuves, bref Mao nécessite des séances et des mois de réeducation.

Malgré toute cette fiction, le livre est très drôle, un futur de notre monde puritain et sûr de son idéologie avec , entre autres, une revisitation de Molière, ce grand machiste.
Une farce d'un futur possible, découvert grâce à ODP31, à lire pour sa saveur, son ironie, les dernières lignes.
Et j'ai ri, beaucoup ri.
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Benoît Duteurtre renoue avec la veine satirique de précédents ouvrages :En marche et L'ordinateur du paradis.
Il se plaît à imaginer une société qui encourage la délation, comme certains n'ont pas hésité à le faire lors du confinement.

L'écrivain met en scène le couple Fischer, composé de Mao et Annabelle, de leur fils Barack et décrypte leurs moeurs. Des prénoms pas choisis au hasard !
Mao doit son nom à des parents d'extrême gauche désireux de célébrer la Révolution culturelle chinoise !
Ce dernier qui n'aimait que la démocratie américaine, n'a pas hésité à son tour à nommer son jeune fils Barack, un prénom d'homme politique, « en hommage à Obama ».
Quant à la petite amie de Barack, Robert, elle doit ce prénom masculin à « une mère très engagée contre les stéréotypes de genre » ! L'administration a validé.

On plonge au sein de cette famille aux vues divergentes , confrontée aux nouvelles réglementations. Désaccord entre le père et le fils à propos de l'écologie, de la condition féminine, des gays.

Le chapitre d'ouverture, au titre choc « La mort d'un poulet » fera réagir selon que vous êtes « viandard » ou « antispéciste » et devrait plaire au Parti animaliste !
Pour Mao qui aime les agapes, pas question de renoncer au sublime poulet croustillant bien que son fils s'efforce de le dissuader de manger un animal.

Désormais il devra occire le poulet lui-même, depuis l'instauration de la loi de responsabilité alimentaire. le slogan : «  Tuez votre viande vous-même » circule dans les Ateliers carnivores, le meurtrier est filmé à la sortie, propulsé sur les réseaux, mais Mao, la soixantaine, « ancien responsable des services culturels de la ville » n'est pas pour autant intimidé. Il sait s'affranchir de la tyrannie de la culpabilité !

Autre loi celle du tri, plus contraignante que dans En marche. Les acronymes fleurissent comme S.I.N. ou B.F.C., Bac de Fumier Citoyen que chacun doit posséder.
C'est dans un Centre de recyclage que Robert croise Giuseppe di Meo, 74 ans, un rebelle qui refuse le tri sélectif et préfère vivre reclus. Un être mystérieux, que Robert réussit à approcher, à amadouer. Cette rencontre fortuite conduit la jeune femme à rendre visite à cet ermite, une gloire oubliée, dans le but de l'aider. Une parenthèse hors du temps pour elle dans cette maison, ressemblant plutôt à «  un palais des mille et une Nuits ». Maints décors,ainsi qu'une variation musicale, s'offrent au visiteur au fur à mesure de l'ascension, des décors dignes de ceux de théâtres. Pour pallier à la pénurie d'électricité, on pédale ! On éclaire aux bougies. D'autant que la loi de protection de la nature interdit tout gaspillage d'énergie.
Giuseppe fait un bras d'honneur à la « cancel culture » qui censure certains films. Lui, veut les visionner dans leur intégralité. Avec la touche cancel/effacer, on est passé à une société de contrôle révisionniste. Au théâtre Molière est dénoncé comme sexiste !

Cet artiste ,à la gloire passée, se considère « un dissident » pour aimer des «  choses révolues comme «  la séduction, la viande rouge, la cigarette... ».
L'amitié tissée entre Robert et Giuseppe déclenche la jalousie de Barack. Toutefois , lors d'un goûter que le vieil homme organise pour des «  happy few », sorte de « réunion citoyenne LGBT », Barack va être à son tour fasciné par l'antre de cet original, «  vieil élégant ».

Quant aux confidences si spontanées et stupéfiantes d'Annabelle révélées à Robert, elles ont renforcé leur complicité. Des secrets les lient. Les deux femmes se comprennent.


Qu'en est-il de l'amour pour le jeune couple ? Il est uni par un « amour chaste », Barack a 18 ans, mais Robert n'est pas encore majeure, bien que quelques mois seulement les séparent. Barack ne veut pas être victime d'accusation à l'ère du #metoo ! Il tient à « éviter tout geste inapproprié, à peine se toucher ». Penserait-il comme Victor Hugo que « L'amour chaste agrandit les âmes » ?

C'est un vrai séisme dans la famille de Mao quand celui-ci se retrouve accusé de harcèlement. Déchaînement sur les réseaux où la foule réagit, châtie ! Enquête de la Brigade rétroactive.
La loi «  Dénoncer et Protéger » s'applique. Une avocate le conseille. Sa femme le soutient.
Un inspecteur de police a fouillé son passé et a déniché des photos compromettantes.
Difficile de nier ! Rebondissement lors du procès, quand l'accusatrice anonyme du Net, sous le pseudo @barbarella prend la parole et révèle sa vraie identité ! Tsunami dans la salle quand la plaignante se dit victime d'un comportement sexiste, blessée d'avoir été reléguée au rôle de femme au foyer. Coup de massue pour Mao qui «  retombe sur son siège groggy » !
Comment s'en sortira Mao? Prison ? Maison de correction ? Centre de réintégration ? Stage vertueux de sauvetage de la planète en participant à un programme d'énergie propre? S'ajoutent des charges d'écocide pour avoir favorisé la création du Musée de la femme.

A noter les propos de Benoît Duteurtre dans une Carte Blanche (1) :
« La révélation d'affaires réellement graves, de crimes sexuels justifie-t-elle que la société tout entière se transforme en entreprise de dénonciation publique, dans laquelle une presse surexcitée porte à la connaissance de chacun les méfaits les plus terribles comme les plus ridicules? Les conséquences, elles, sont toujours désastreuses : à savoir la destruction sociale de l'accusé, totale ou partielle, provisoire ou définitive, même en l'absence de preuve, de plainte ou de jugement ».

Désormais l'épouse accusatrice bénéficie de la mesure «  Protection-femmes » avec le luxe d'avoir à sa disposition un chauffeur et une limousine « polluante » ! Que de paradoxes dans cette société !

Les liens de la famille Fisher avec Robert et Giuseppe seront-ils fissurés ou encore plus soudés ? C'est dans un décor lénifiant de Toscane, sous un olivier, au soleil couchant, traversé par un parfum de glycines et les chants de cigales que le lecteur quitte les protagonistes de cette comédie !

L'écrivain, contempteur de notre société et visionnaire, à la plume satirique, à la verve insolente, aime anticiper. Doit-on y voir un aspect prophétique ?
Il raille cette municipalité qui a mis en place des voitures vertueuses, "des proprettes"vite devenues des" salopettes "!

Benoît Duteurtre signe « une sotie » (2) d'une époque pas si éloignée de la nôtre. Il se glisse dans le rôle d'un lanceur d'alerte et nous fait redouter de connaître une multiplication de telles lois tyranniques dans notre pays. Percutant et drôle. Un pamphlet qui ne manque pas de faire réagir.

(1) Extrait d'une Carte Blanche publiée dans Marianne du 9/02/2022 : Au pilori.

(2) : Sotie : farce de caractère satirique, allégorie de la société du temps.
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Bienvenue dans le meilleur des mondes

Après 𝑬𝒏 𝑴𝒂𝒓𝒄𝒉𝒆 ou 𝑳𝒂 𝑷𝒆𝒕𝒊𝒕𝒆 𝒇𝒊𝒍𝒍𝒆 𝒆𝒕 𝒍𝒂 𝒄𝒊𝒈𝒂𝒓𝒆𝒕𝒕𝒆, Benoît Duteurtre renoue avec l'anticipation et la veine satirique dans cette sotie (farce, allégorie de la société du temps) qui s'appuie sur certaines injonctions 𝑤𝑜𝑘𝑒 à la mode et fait notamment suite aux affaires #𝑀𝑒𝑇𝑜𝑜.

Duteurtre met en scène une famille : le père, sexagénaire bon vivant, prénommé Mao en hommage au dirigeant chinois (mais qui déteste son prénom, lui le libéral) a appelé son fils Barack, étudiant gauchiste (car Mao est fan d'Obama), lui-même en couple avec Robert (jeune fille dont la mère refuse les stéréotypes de genre). Chacun porte malgré lui son prénom comme slogan publicitaire et marqueur politique de ses parents.

Chaque personnage est soumis à l'époque : Barack craint de coucher avec sa copine Robert car il a peur d'être accusé d'agression sexuelle et d'emprise sur mineure. Mao, viandard, doit tuer lui-même son animal avant de le manger : le gouvernement a imposé cette obligation pour limiter la consommation de viande au nom du bien être animal et de la protection de la planète.

Robert va faire la rencontre de Giuseppe, vieil italien insoucieux des conventions modernes, refusant d'entrer dans le monde numérique et d'appliquer les obligations en matière de tri des déchets. Ce personnage apporte une fraîcheur et une féérie, en dehors de cette société lourde de la suspicion permanente ; il ose utiliser encore des termes phallocrates et interdits (Mademoiselle, horreur) et vit en dehors du temps.

«𝐷𝑒́𝑛𝑜𝑛𝑐𝑒𝑟 𝑛'𝑒𝑠𝑡 𝑝𝑎𝑠 𝑠𝑒𝑢𝑙𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑢𝑛 𝑑𝑟𝑜𝑖𝑡, 𝑚𝑎𝑖𝑠 𝑢𝑛 𝑑𝑒𝑣𝑜𝑖𝑟 𝑒𝑡 𝑢𝑛 𝑎𝑐𝑡𝑒 𝑑𝑒 𝑐𝑜𝑢𝑟𝑎𝑔𝑒»

Mao va être accusé, par le biais d'un livre anonyme, de harcèlement sexuel et de comportement déplacé, 15 ans après des faits dont il est innocent. Au nom de la loi 𝐷𝑒́𝑛𝑜𝑛𝑐𝑒𝑟 𝑒𝑡 𝑝𝑟𝑜𝑡𝑒́𝑔𝑒𝑟 dont le bras armé est la 𝐵𝑟𝑖𝑔𝑎𝑑𝑒 𝑟𝑒́𝑡𝑟𝑜𝑎𝑐𝑡𝑖𝑣𝑒 (police politique qui enquête en fouillant dans le passé numérique de chacun), il va devoir prouver sa non culpabilité : la charge de la preuve est ici renversée, « 𝑙'𝑎𝑐𝑐𝑢𝑠𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑙'𝑒𝑚𝑝𝑜𝑟𝑡𝑒 𝑠𝑢𝑟 𝑙𝑎 𝑑𝑒́𝑓𝑒𝑛𝑠𝑒 𝑒𝑛 𝑚𝑎𝑡𝑖𝑒̀𝑟𝑒 𝑑𝑒 𝑚oe𝑢𝑟𝑠. »

Duteurtre montre comment, sous prétexte de bienveillance et de protection, tout est suspicion et paranoïa : aucun comportement n'est naturel, tout est calculé car le moindre égarement peut vous mener devant la justice. L'auteur décrit un monde réglementé et angoissant mis en place au nom de la vertu.

Les situations grotesques que l'auteur décrit font à la fois rire et peur, tant elles paraissent exagérées mais pas si éloignées. Une nouvelle vanne narrative s'est ouverte depuis plusieurs années et certains auteurs poussent avec acuité les travers 𝑏𝑖𝑒𝑛𝑣𝑒𝑖𝑙𝑙𝑎𝑛𝑡𝑠-𝑡𝑜𝑡𝑎𝑙𝑖𝑡𝑎𝑖𝑟𝑒𝑠 de notre époque en en montrant la dangerosité (on pense bien évidemment aux dystopies loufoque d'Alexis Legayet ou noires de Thomas Clavel).

𝑫𝒆́𝒏𝒐𝒏𝒄𝒆𝒛-𝒗𝒐𝒖𝒔 𝒍𝒆𝒔 𝒖𝒏𝒔 𝒍𝒆𝒔 𝒂𝒖𝒕𝒓𝒆𝒔, satire d'anticipation décrivant un monde kafkaïen et orwellien, montre comment la vertu mène au cauchemar.
Lien : https://www.facebook.com/pho..
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Je me rappelle que j'avais beaucoup aimé le livre "tout doit disparaître" de Duteurtre quand il est sorti en 1992. C'était drôle, spirituel, très vif et je connaissais bien le milieu dont l'auteur parlait avec un sens de l'humour aiguisé et une ironie percutante. 30 ans après, je reviens à cet auteur en m'attaquant à ce livre que j'ai trouvé ennuyeux. Si l'écriture est toujours alerte et pleine d'esprit, on peut dire que les idées - dans le domaine du dystopique - ne vont pas très loin et ne sont guère originales. Ce récit d'anticipation m'a paru tellement évident, léger, facile, sans profondeur qu'il ne m'en reste quasiment rien alors que je l'ai lu il y a à peine trois mois.
Lien : https://www.babelio.com/list..
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critiques presse (1)
LeFigaro
17 mars 2022
Dans ce roman vrai du wokisme, l’auteur imagine un personnage transformé en souffre-douleur dans la tradition de Molière.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Dorénavant, les amateurs de chair fraîche devrait procéder à l'abattage des petits animaux qu'ils consommaient.Mise en place progressivement, cette nouvelle réglementation se résumait dans la formule qui avait fait mouche: Tuez votre viande vous-même.


Dans certains établissements, le "viandard" ( selon l'expression en vogue chez les animalistes) pouvait accéder à la réserve où les proies attendaient leur triste sort., et choisir le coq ou la pintade qui allaient bientôt subir le sacrifice. Quelques-uns reculaient devant l'épreuve et ressortaient les mains vides, confirmant la pertinence et l'efficacité de la loi.
A ceux qui affirmaient leur volonté de passer à l'acte, l'employé leur adressait la formule rituelle prononcée d'un air sévère: " C'est votre responsabilité".
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Vous oubliez, Monsieur, que la loi « Dénoncer et protéger » nous oblige à faire la preuve « par tous les moyens possibles » des dommages subis par la victime. Afin de lui apporter réparation.
-En somme, la supposée victime a toujours raison, même si elle n’existe pas !
-C’est un peu cela. …..Une accusation apparemment dépourvue de fondements constitue souvent la traduction inconsciente d’une autre souffrance, refoulée et néanmoins pernicieuse.
La loi ne permet pas d’évacuer aussi facilement une plainte aussi grave, sous prétexte que nous ne connaissons pas la plaignante, possiblement traumatisée par la perspective d’une nouvelle rencontre avec son agresseur.
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Il n’avait pas quarante ans lorsque s’étaient multipliés les « romans de dénonciation » dans lesquels les femmes révélaient une affaire sexuelle les concernant, ou concernant leur entourage. La forme même des livres, même quand ils se présentaient comme des projets littéraires, n’empêchait pas d’y désigner précisément ceux qu’on accusait. Ce genre d’affaires éclatait à longueur d’année, et pourtant, chaque fois que paraissait un nouveau témoignage, c’était le même jeu de surprise générale, de révélation et de peur, d’affolement des médias. Sans oublier la mise au pilori du coupable présumé qui allait se voir exclu de toute existence sociale, à moins d’endurer les crachats, quolibets et menaces physiques.
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La suite des mois, puis des années avait démontré que la Brigade rétroactive n’hésitait jamais à s’emparer de tout ce qu’elle pouvait dénicher comme preuves approximatives, pourvu que celles-ci jouent au détriment du suspect.
Commenter  J’apprécie          180
" C'est une chose infâme, que d'être si souvent mis au pouvoir d'un âne!"
[...]
Barack, au troisième rang, se tourna vers son amie pour chuchoter:
- La tirade originale dit " au pouvoir d'une femme".
Il laissa un temps avant d'ajouter:
-Molière est un auteur sexiste à l'image de son siècle... Mais son oeuvre nous invite à interroger le sexisme!
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Vidéo de Benoît Duteurtre
Benoît Duteurtre - Livre pour adultes .Benoît Duteurtre vous présente son ouvrage "Livre pour adultes". Parution le 18 août 2016 aux éditions Gallimard. Rentrée littéraire 2016. Retrouvez le livre : http://www.mollat.com/livres/benoit-duteurtre-livre-pour-adultes-9782072548093.html Notes de Musique : When You Leave by Sergey Cheremisinov. Free Musique Archive. Visitez le site : http://www.mollat.com/ Suivez la librairie mollat sur les réseaux sociaux : Facebook : https://www.facebook.com/Librairie.mollat?ref=ts Twitter : https://twitter.com/LibrairieMollat Instagram : https://instagram.com/librairie_mollat/ Dailymotion : http://www.dailymotion.com/user/Librairie_Mollat/1 Vimeo : https://vimeo.com/mollat Pinterest : https://www.pinterest.com/librairiemollat/ Tumblr : http://mollat-bordeaux.tumblr.com/ Soundcloud: https://soundcloud.com/librairie-mollat Blogs : http://blogs.mollat.com/
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