AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,61

sur 90 notes
5
2 avis
4
5 avis
3
1 avis
2
1 avis
1
0 avis
Petter, le héros et narrateur de ce roman, a une imagination dont la source est intarissable. Et cette source se mue en ruisseau, rivière, fleuve, mer, océan. En effet, son gagne-pain consiste à vendre les fruits de son imagination sous la forme de synopsis à toutes sortes d'écrivains.
Ce roman est donc bien un nouvel opuscule à rajouter à la rangée roman du roman de votre bibliothèque, à côté de Si par une nuit d'hiver un voyageur d'Italo Calvino ou encore Paludes et Les faux-monnayeurs de Gide.
Gaarder, connu et reconnu essentiellement pour son Monde de Sophie, ne surprend pas vraiment dans ce roman où il allie toujours narration romanesque et explications didactiques. Cette fois, il se penche sur la mise en abime du roman du roman. La lecture reste fluide et on parvient sans peine à assimiler les considérations philosophiques qui jalonnent notre lecture.
Mais il me semble qu'il relève la gageure avec moins de brio et d'étincelle que dans son oeuvre phare. Peut-être est-ce dû à la comparaison à son livre-sémaphore et qui ne pourra par la suite que nuire au reste de son oeuvre : comment réitérer l'agréable surprise et le bonheur de lire un livre comme le Monde de Sophie ? Toute lecture d'un nouveau roman de Gaarder n'est-elle pas irrémédiablement destinée à la déception ? A contrario, cette ancienne lecture m'avait tant apporté que je suis enclin à un peu de commisération.
Si maintenant on compare La fille du directeur de cirque au livre de Calvino, la lecture de Gaarder semble bien falote : le thème développé tout le long du roman correspond au plus à un petit chapitre chez Calvino. Et Calvino pousse sa réflexion et le paradoxe bien plus loin.
Si le thème développé ici est plus restreint et moins dense que chez Calvino, il a au moins une étoffe romanesque indiscutable qui le rend agréable à lire. Au difficile jeu d'équilibre entre considérations philosophiques et narration romanesque, Gaarder a très nettement penché d'un côté. A trop vouloir simplifier, ne serait-ce pas devenu simpliste ? Je n'ai pas encore statué … N'est-on pas parfois trop exigeant pour ce qu'on aime ?
Malgré tout, je reste sur une impression finale plutôt positive et recommande cette lecture sans restriction.
Commenter  J’apprécie          100
Petter nous livre ses mémoires dans un journal personnel des plus intéressants. Enfant asocial, il préfère s'inventer des réalités. D'ailleurs, il possède une imagination débordante. Ainsi, devenu adulte, il devient riche, connu et respecté du monde littéraire. Extrèmement méthodique, il organise autant ses amours que ses affaires. Comme une araignée, il tisse des liens avec de nombreux auteurs en leur vendant des idées, des synopsis, des aphorismes. le temps et la taille de la toile deviendront lentement un piège se refermant sur Petter.

La fille du directeur de cirque nous offre le portrait haut en couleur de cet écrivain si curieux. Roman émaillé de multiples histoires, il vous embarquera dans le monde imaginé d'un homme. Lentement vous sentirez le piège se refermer, le destin réaliser son oeuvre. Il faudra alors suivre le bon fil pour ne pas se perdre… L'univers de Gaarder est captivant. Les personnages sont particuliers, souvent proches de la réalité, mais placés dans des situations qui poussent à la réflexion.

Commenter  J’apprécie          70
Une fois de plus, Jostein Gaarder ne m'a pas déçue. L'histoire commence de façon très mystérieuse : le héros est en danger. Loin d'être un roman à suspense, La fille du directeur de cirque nous embarque dans la vie du jeune Petter, ce garçon très intelligent à l'imagination débordante dont le cerveau déverse des torrents d'histoires étonnamment bien ficelées pour un enfant de son âge. Peu à peu, Petter nous entraîne dans son monde et nous fait vivre chaque étape de sa vie. Au gré de ses contes, il vit ses premiers émois d'adolescents volage, jusqu'à la rencontre de Maria, celle qui va changer sa vie à tout jamais. Petter devient un écrivain très prolifique mais, ne souhaitant pas publier ses oeuvres, il décide d'en faire un business. Tout porte à croire que c'est ce qui va causer sa perte, mais la fin du roman comporte un rebondissement inattendu, ce que j'ai beaucoup apprécié. J'ai aimé la métaphore de l'Araignée, qui est on ne peut plus représentative du personnage de Petter qui, tout au long de sa vie, s'est appliqué à tisser une gigantesque toile dans laquelle il se retrouve finalement piégé.

Le roman est construit comme des poupées russes : à l'intérieur du récit de Petter s'imbriquent les récits qu'il invente et qu'il raconte autour de lui. J'ai pris beaucoup de plaisir à lire ces petits entractes présentés sous forme de fables. Chacune comporte une petite morale et nous fait réfléchir sur de nombreux aspects de l'être humain. le conte de Panina Manina, la fille du directeur de cirque, revient à quelques reprises, dans des versions différentes, et on comprend vite à quel point c'est l'histoire la plus importante du roman. le style de l'auteur est fluide, tantôt divertissant, tantôt plus sérieux, tendant à interpeller le lecteur. Les personnages sont réalistes et attachants, et la psychologie du héros, quoique parfois subtile, est très bien détaillée. Jostein Gaarder est ici fidèle à lui-même. Bien que ce roman ne soit pas exactement de la même trempe que le monde de Sophie et le mystère de la patience, il nécessite tout de même une lecture à tête reposée et un état d'esprit particulier. En somme, même s'il ne fait pas partie de mes coups de coeur, j'ai aimé La fille du directeur de cirque et je vous le recommande sans hésiter !
Commenter  J’apprécie          60
La fille du directeur de cirque a disparu. Kidnappée. Prétendue noyée.
La fille du directeur de cirque, elle a trois ans. N'a plus de maman. Très vite, du père non plus il ne restera rien. Les souvenirs s'estompent. Trompent.
Parce qu'on ne sait plus parfois. Ce qui est souvenir et ce qui est souvenir d'une chose imaginée.

C'est l'une des premières histoires que raconte Petter. Il est un très jeune garçon, la première fois, peut-être quatre ans.
Parce qu'à quatre ans, Petter sait lire et écrire.
Il sait des histoires.
Tellement d'histoires qui vont et viennent dans sa tête, en ébullition constante.
Petter est précoce. HPI. Neuro-atypique. Surdoué.
Dites-le comme vous voulez.

Petter grandit avec un père qu'il voit peu, d'abord une fois par semaine. Puis une fois par mois. Avec une mère comme une princesse ou une sorcière, en tout cas elle est là, elle prend toute la place dans le conte. Toute la place. Avant de mourir.

Parce qu'il n'a jamais voulu être écrivain, Petter les vend, ses ébauches de romans, ses esquisses de théâtre, ses tours et contours d'histoires. Il vend des idées à des auteurs en mal d'imagination. Comme ça qu'il gagne sa vie.

Qu'il la gagne et la dépense.
Il y aura beaucoup de femmes dans sa vie. Pas autant que d'histoires, mais quand même. Puis un jour, il y en aura une.
A ne plus savoir ce qui est souvenir et ce qu'on a imaginé...

J'ai laissé l'auteur me mener, me malmener aussi parfois. Non pas que je m'ennuyais, mais voilà, les choses suivaient leur cours, pas de quoi en faire toute une histoire.
La dernière partie du livre a justifié tout le reste.
Je n'ai pas été surprise, plutôt impressionnée par la construction du roman. Très très bien fait, absolument maîtrisé.
Commenter  J’apprécie          50
C'est toujours tellement étrange de se trouver déçu par un auteur sur lequel on croyait pouvoir compter. Jostein Gaarder est l'un de mes conteurs préférés. Il sait tremper son verbe dans l'humour et dans la poésie, façonne des personnages affirmés au coeur d'univers sans compromis d'une inventivité folle. Les voyages auxquels il nous convie ne peuvent être vécus sans lui. Il trace ainsi des routes qu'aucuns n'avait osé imaginer avant lui.

Mais parfois la bonne idée fait plouf.

L'idée qui préside à ce livre est pourtant géniale. Gaarder nous narre les aventures de l'araignée. En fait d'animal à huit pattes, un héros dont l'arme est un imaginaire débordant, sans limites. Il invente des histoires à la pelle, des synopsis en quantité industrielle. Et pourquoi pas, dès lors, en faire profession ? L'araignée est la source intarissable d'inspiration pour les écrivains accomplis, ratés ou en devenir qui, eux, en manquent. Et il vend ses histoires qu'il n'écrira pas. Et il se créé un tissu de liens fins, subtils mais aux mailles de plus en plus serrées. Car chacun de ses clients pense être le seul à bénéficier de ce précieux coup de pouce…

Alléchant. Et pourtant… L'auteur va se sentir obligé d'entraîner son héros dans une aventure amoureuse mélodramatique fleurant bon la sexualité libérée, le post-hippie sur le retour, le tout sans engagement aucun. C'est surfait, puéril et, par moments nauséabonds. du coup ? La fin nous saute aux yeux cent pages trop tôt. Tout cela se trouve finement cousu au câble de chantier. Il n'y a plus anguille sous roche, il y a baleine sous gravillon dans ce bouquin !

A lire pour la forme et la plume, pour les idées qui fusent (autant de synopsis d'histoires qui ne seront jamais racontées alors ?). Se termine aussi vite qu'il se commence pour se refermer avec un soupir, un large soupir.
Commenter  J’apprécie          40
Après ma découverte ce été du Monde de Sophie, je me réjouissais de retrouver son auteur avec cet autre livre.
Certes, on apprend moins de choses (il n'est pas question ici de "cours de philosophie"...quoique), mais j'ai tout de même beaucoup apprécié l'histoire de cet homme avec autant d'idées, d'imagination. Ce qui permet entre autres d'avoir des histoires dans l'histoire!
Et cela fait réfléchir aussi au thème de l'inspiration, au monde du livre et des écrivains...
A savourer donc.
Commenter  J’apprécie          20
Une petite fable très plaisante sur Petter, doté d'une imagination débordante ce personnage propose ses services à des écrivains en panne d'inspiration. Il leur fournit des intrigues clés en main qui connaissent par la suite l'aprobation des critiques littéraires. Sa petite affaire nommée l'Aide-écrivain connaît un reel succès lui permettant de faire fortune. Mais sa vie calme et bien rangée va être bouleversée par la répercussion d'un grand amour qu'il a connu presque une trentaine d'années plus tôt alors qu'il n'était encore qu'un étudiant.
Cette histoire est un joli prétexte pour l'auteur pour porter une réflexion sur le processus de création littéraire et l'écriture.

Un roman qui se lit très bien, le lecteur étant pris par la diversité des histoires qui émergent du cerveau de Petter. Un livre recommandé pour tous les bibliophiles appréciant les livres sur les livres.
Commenter  J’apprécie          20
Pas toujours égal le talent de Gaarder....
Commenter  J’apprécie          10
Petter déborde d'idées. Déjà enfant, il racontait des histoires fascinantes à sa maman et faisait les devoirs de ses copains de classe pour de l'argent. On pourrait s'imaginer que ce jeune homme créatif deviendrait écrivain mais non! Petter devient (et c'est là la super idée du roman) aide-écrivain! En d'autres termes, il vend des idées, des synopsis et des ébauches de livres (romans, essais et livres d'enfants) aux écrivains en herbes, à ceux en panne d'idées, à ceux qui maîtrisent la langue mais manquent de créativité etc…. Comme le nombre d'aspirants écrivains ne cesse d'augmenter –fait que Gaarder critique sans modération– Petter fait fortune avec son métier!

J'ai trouvé la narration du début particulièrement attachante. C'est un mélange de deux voix, celle de Petter enfant et celle de Petter adulte qui raconte son histoire. J'ai aussi beaucoup aimé les différentes histoires dans l'histoire, celles racontées par Petter à sa maman et les différents synopsis de nouvelles et de romans que l'aide-écrivain livre à d'autres.

Pour la critique complète, visitez mon blog!
Lien : http://www.litteratureworld...
Commenter  J’apprécie          10
Je garde un très bon souvenir du Monde de Sophie et du Mystère de la patience pour leur côté "Alice au pays des merveilles", contes un peu fantastiques à la découverte d'un autre monde avec une touche de fantaisie imaginative...

Je n'ai pas retrouvé çà avec La Fille du directeur de cirque.
Gaarder y déploit tout son talent de conteur, et il excelle véritablement ! Au final même si sa trame principale est plus réaliste (pas de petites touches fantastiques cette fois), le grand nombre de récits qui s'y entremêlent donne une vraie valeur à l'ensemble, un très bel exercice, presque une prouesse.

J'ai admiré ce talent du narrateur à sans cesse improviser (et celui de l'auteur pour son imagination incroyable) sans pour autant m'attacher au personnage. de même quelques accrocs (répétitions, moments de flous ou scènes inutiles) et la fin ont quelque peu nui à ma lecture... Une très belle mécanique mais qui manquent un peu d'huile sur certains rouages !

C'est donc une très bonne lecture et je vous la conseille, mais sans aller jusqu'au coup de coeur !
Lien : http://www.perdreuneplume.co..
Commenter  J’apprécie          10




Lecteurs (239) Voir plus



Quiz Voir plus

Philo pour tous

Jostein Gaarder fut au hit-parade des écrits philosophiques rendus accessibles au plus grand nombre avec un livre paru en 1995. Lequel?

Les Mystères de la patience
Le Monde de Sophie
Maya
Vita brevis

10 questions
440 lecteurs ont répondu
Thèmes : spiritualité , philosophieCréer un quiz sur ce livre

{* *}