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Hélène Hervieu (Traducteur)Martine Laffon (Traducteur)
EAN : 9782020550765
617 pages
Seuil (21/05/2002)
  Existe en édition audio
3.81/5   4511 notes
Résumé :
Tout commence le jour où Sophie Amundsen, une jeune fille de quinze ans, trouve dans sa boîte une lettre qui lui est adressée, et sur laquelle n'est inscrite qu'une seule phrase : "Qui es-tu ?". Une seconde enveloppe lui parvient, et à l'intérieur un nouveau petit mot : "d'où vient le monde ?". L'expéditeur de ces lettres reste un mystère, mais les questions posées intriguent Sophie. C'est le début d'une étrange correspondance qui va plonger la jeune fille en quête ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (236) Voir plus Ajouter une critique
3,81

sur 4511 notes
Celui-ci, il m'avait été offert pour mes 18 ans, à l'issue de ma terminale par un ami très cher, qui savait que je rêvais de me l'acheter mais que je ne pouvais me l'offrir. Je m'appelle Sophie, il voulait que ce cadeau soit à la fois symbolique et chargé d'émotion ; il voulait qu'il me reste de lui un souvenir fort, avant que nous ne nous quittions, certainement définitivement, pour nos études.
Mon année de terminale avait été marquée par la découverte de la philosophie, bien sûr, mais aussi par certains choix d'orientation, par la naissance de sentiments forts, par mes 18 ans... que sais-je encore.

C'est sûrement pour cela que la lecture de le Monde de Sophie m'a tant marquée. Un style limpide, clair et efficace pour un non initié. Des mots bien trouvés, pesés.

Je pense que je ne relirai jamais le Monde de Sophie, parce que je sais que je serai déçue ; je ne retrouverai jamais les sensations qu'il m'inspira la Première fois ; il ne m'émerveillera pas comme à la première lecture... parceque j'ai grandi, j'ai mûri, je n'ai plus ces yeux de gamine émerveillée, je le connais déjà par coeur...

J'en garderai un doux souvenir, celui de mes 18 ans, qui m'embarqua avec raison dans les rayons de la VIE, de l'ADULTE, du RESPONSABLE.

Ma grande aura 18 ans d'ici quelques années ; elle va bientôt, elle aussi, être initiée à la philo, par un pesant et ténébreux penseur bedonnant ou, tout comme moi, par un étrange gamin fou-fou et original... à mon tour, je lui offrirai, avec plaisir le Monde de Sophie : ce cadeau sera pour moi, du moins, très symbolique et chargé d'émotion !
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Qui es tu ? D'où vient le monde ?
C'est par ces deux questions intemporelles que commence pour Sophie un long voyage initiatique.
Elle va cheminer dans un monde totalement inconnu.
Depuis plus de 2000 ans des hommes pour la plus part (on peut le regretter) vont partir à la conquête du savoir et du questionnement.
Nous allons découvrir à travers le monde de Sophie les divers courants philosophiques de l'antiquité jusqu'au XXème siècle.
Dans ce récit bien construit, jamais lassant, le lecteur navigue entre deux eaux, entre l'histoire de la pensée et l'histoire de Sophie et de Hilde, miroir magique où les deux jeunes filles vont se connaitre sans jamais se rencontrer.
Jamais un livre ne m'avait apporté autant de connaissance, autant de plaisir, on se laisse emporter par les mots, les idées, les citations.
Le constat que je fais après la lecture de ce roman c'est que les trois grandes religions monothéistes se sont accaparées des grandes idées antiques pour en faire quoi ? tout simplement la pensée unique, car contrairement à la philosophie où les échanges d'idées se réglaient via la rhétorique.
Les religions n'ont eu de cesse d'imposer leurs dogmes; " si tu ne penses pas comme moi tu es différent ", toujours la peur de l'autre.
Si la philosophie vous intéresse mais vous fait peur lisez le monde de Sophie, vous ne serez pas déçu.
Voila un ouvrage que j'emmène sur mon ile déserte pour ne pas oublier qui je suis.
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Il est des livres que l'on a autant de mal à ouvrir qu'à fermer.

À ouvrir car la première de couverture, fruit d'un accouplement raté entre Dalí et Bonnard (vous ne trouvez pas ?) rebute et que le sujet quant à lui assomme. Qui en effet garde un souvenir palpitant de ses cours de philosophie ? Attention, scoop : pas moi.

À fermer car une lecture commune (j'en profite pour remercier mille fois encore Tomisika qui en est à l'origine) et un zeste de sado-masochisme plus tard, force m'est de constater que le monde de Sophie est un livre formidable et surtout, que la philosophie peut s'avérer passionnante.

Jostein Gaarder réussit l'impensable avec ce livre : vulgariser la discipline sinon la plus complexe, du moins la plus inaccessible. En trente-cinq chapitres, il condense la pensée occidentale – d'où certains oublis malencontreux (Machiavel, Husserl, pour ne citer qu'eux) mais pas préjudiciables pour autant puisqu'il ne prétend pas être exhaustif – et retrace l'histoire de la philosophie de façon linéaire.

De Platon à Hegel, en passant par Berkeley, Gaarder s'emploie à autopsier les différents courants philosophiques de l'Histoire et étaye ses explications avec des exemples concrets et on ne peut plus ingénieux : la théorie de l'atome de Démocrite est par exemple assimilée aux Lego. L'atome, tout comme le Lego est en effet indivisible et peut se combiner à d'autres pour former un objet ou une personne.

Le monde de Sophie ne traite toutefois pas uniquement de philosophie. Gaarder y évoque aussi les découvertes scientifiques les plus incontournables et les mouvements sociaux les plus déterminants. Sa force est de proposer un éclaircissement toujours plus fluide et ludique et, par conséquent, de rendre la philosophie moins rébarbative qu'elle ne l'est ou du moins qu'elle ne semble l'être – d'où le fait, selon moi, que le livre séduise davantage les hermétiques que les experts.

Hermétiques qui sont véritablement choyés puisqu'on n'assiste pas uniquement à des tergiversations philosophiques dans ce livre, ce qui aurait été indigeste à la longue, mais que l'on suit également l'éveil philosophique de Sophie. L'intrigue est astucieuse car elle installe un insatiable suspense dès les premières pages : qui est donc le mystérieux correspondant de Sophie ? Pourquoi lui écrit-il ? Et bien d'autres interrogations que je dois taire pour ne pas vous révéler la suite qui est, croyez-moi, pleine de rebondissements.

Finalement, le monde de Sophie est avant tout le récit d'une quête initiatique. Celle de Sophie bien sûr, qui ouvre peu à peu les yeux sur le monde qui l'entoure mais aussi et surtout la nôtre. C'est d'ailleurs là la vraie réussite du livre selon moi (et le but intrinsèque de la philosophie) : parvenir à nous faire nous interroger, au fil des chapitres, sur le principe même de l'existence, sur l'univers qui nous englobe, sur autrui, sur nous-mêmes enfin.

Que cet ouvrage hautement instructif soit devenu une référence dans les lycées, ait connu un succès grandiloquent en librairie puis soit devenu un best-seller au Danemark et en Allemagne ? Rien de plus étonnant ! Historique, ludique et loufoque, le monde de Sophie est l'ouvrage idéal pour acquérir les bases de la philosophie.

En résumé, un voyage didactique à mi chemin entre l'essai philosophique et la fiction romanesque dont l'objectif (initier les néophytes à l'exercice de la pensée) est parfaitement maîtrisé et qui saura assurément convertir les esprits plus récalcitrants.

Plus de détails (mes rubriques "n'hésitez pas si ; fuyez si ; le petit plus ; le conseil (in)utile, en savoir plus sur l'auteur") en cliquant sur le lien ci-dessous.
Lien : http://blopblopblopblopblopb..
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Alors que Sophie vit sa vie d'adolescente un peu solitaire dans une petite ville de Norvège, elle reçoit d'étranges lettres d'un mystérieux philosophe...

L'occasion de démarrer un cours de "philosophie expliquée à ma fille", à l'intention d'une certaine Hilde dont le père travaille pour la société des Nations unies au Liban...Mais qui est cette Hilde dont l'anniversaire coïncide avec celui de Sophie ? Qui est Alberto, professeur de philosophie qui semble avoir traversé les temps, connu la Grèce à l'époque où l'Acropole était flambant neuf, croisé Socrate dans les rues d'Athènes, parcouru le Moyen Age, la Renaissance, rencontré Descartes, Spinoza, Kant et Hegel, étudié la psychanalyse, Marx et l'existentialisme...

Un conte de 600 pages, parfois passionnant, parfois laborieux, à la forme déconcertante, pas totalement convaincante. On se perd dans les jeux de miroirs, de la philo à Alice au pays des merveilles, de l'adolescente réelle à la créature de fiction, car la réalité n'est pas forcément ce que nous croyons en percevoir et souvent elle se dérobe dans de trompeuses apparences. Certes mais l'ensemble m'a paru un peu indigeste bien qu'en cette période du bac se plonger dans le Monde de Sophie puisse être une manière agréable de réviser cette discipline essentielle...et pourquoi pas donner le goût d'aller plus loin, en faisant abstraction des lapins blancs et autres personnages imaginaires dont l'auteur a truffé son livre inutilement.
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Quelle est la meilleure façon pour un homme de vivre et de mourir ? En quoi consiste le vrai bonheur et comment l'atteindre ? Différents courants philosophiques se sont penchés sur ces questions.

Les hommes ont essayé de donner un sens à leur existence à travers les mythes, les religions. La science et la philosophie ont fait avancer l'homme vers la connaissance, balayant au passage certaines croyances, certaines pensées philosophiques. La nature devient mesurable, les hommes commencent à s'en servir.
Copernic, Galilée, Newton…ont ébranlé les convictions religieuses et ont remis l'homme à sa place .

Pourtant le mystère demeure. Certains s'en remettent à Dieu pour expliquer le mystère de la vie, mais là il s'agit de foi et non de science. D'autres comme Sartre pensent qu'exister c'est créer sa propre existence, c'est à nous de donner du sens à notre propre vie.

À travers cette correspondance entre un philosophe et une jeune fille, on comprend que la philosophie est présente en chacun de nous. Elle est née de l'étonnement de l'homme devant sa propre existence, devant l'univers. Elle lui permet d'avoir un esprit critique, de ne pas être une simple marionnette face aux règles établies, d'acquérir une liberté de pensée.

Dans ce roman on parle conscience, liberté, art, rêve, bonheur, éthique, esthétique, religion, âme, matière, univers, égalité des sexes, science, nature, société… vie et mort. Tout ce qui fait vibrer nos existences, ce pourquoi on s'étonne, ce pourquoi on s'émerveille :

« Nous avons été projetés au cœur d'une merveilleuse aventure. À nos pieds se déroule au fur et à mesure une œuvre d'art, et cela en plein jour, Sophie ! N'est-ce pas incroyable ? »

J'ai trouvé ce roman intéressant. Les dialogues manquent cependant d'intérêt. Malgré tout, c'est une jolie façon d'aborder la philosophie, les concepts philosophiques sont bien expliqués.

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Citations et extraits (332) Voir plus Ajouter une citation
Et si Jésus avait malgré tout réussi à changer l'eau en vin, c'était justement un miracle, c'est à dire normalement quelque chose d'impossible ! Elle avait beau savoir que le vin contient beaucoup d'eau comme c'est le cas de toute la nature, si un concombre était à 95% formé d'eau, il fallait quand même qu'il y ait autre chose pour que ce soit justement un concombre et pas seulement de l'eau
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Impossible de se sentir en vie si l'on ne pense pas aussi qu'on mourra un jour.
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Et n'était-ce pas injuste de ne pas pouvoir choisir son aspect extérieur ? Ça vous tombait dessus comme ça. On pouvait peut-être choisir ses amis, mais on ne s'était pas choisi soi-même.
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On raconte que Socrate s'arrêta un jour devant un jour devant une échoppe qui proposait différentes marchandises. A la fin, il s'écria : "Que de choses dont je n'ai pas besoin!"
Cette déclaration pourrait être le mot d'ordre des cyniques. Antisthène jeta les bases de cette philosophie à Athènes vers 400 ans avant Jésus-Christ. Il avait été l'élève de Socrate et avait surtout retenu la leçon de frugalité de Socrate.
Les cyniques mettaient l'accent sur le fait que le bonheur n'est pas dans les choses extérieures comme le luxe matériel, le pouvoir politique et la bonne santé. Le vrai bonheur est de savoir se rendre indépendant de ces conditions extérieures accidentelles et instables. C'est justement parce que le véritable bonheur ne dépend pas de ce genre de choses qu'il est à la portée de tous. Et une fois atteint c'est pour toujours.
Le cynique le plus célèbre fut Diogène, qui fut un élève d'Antisthène. On raconte qu'il vivait dans un tonneau et ne possédait qu'un manteau, un bâton et un sac pour son pain. (Difficile dans ces conditions de l'empêcher d'être heureux!) Un jour qu'il était assis devant son tonneau à profiter du soleil, il reçut la visite d'Alexandre le Grand. Celui-ci s'arrêta devant le sage et lui demanda s'il désirait quelque chose. Diogène répondit : "Je veux bien que tu fasses un pas de côté pour laisser le soleil briller sur moi." Il démontra là qu'il était à l fois plus riche et plus heureux que le grand conquérant, puisqu'il avait tout ce qu'il désirait.
Les cyniques pensait que l'homme ne devait se préoccuper ni de sa propre santé, ni de la souffrance, ni de la mort. Ils ne devaient pas non plus se laisser troubler en prêtant attention aux souffrances d'autrui.
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Epicure donna lui-même un résumé de sa philosophie libératrice avec ce qu'il a appelé les "quatre plantes médicinales" :
Nous n'avons rien à craindre des dieux.
La mort ne mérite pas qu'on s'en inquiète.
Le Bien est facile à atteindre.
Le terrifiant est facile à supporter.

Chap 12 - L'Hellénisme - Les épicuriens - p153-

PS / Mieux aurait été de retranscrire le Tétrapharmakos - le quadruple remède - un ensemble de quatre préceptes philosophiques réglant la conduite épicurienne d'une vie heureuse...
« ᑎE ᑕᖇᗩIGᑎEᘔ ᑭᗩᔕ ᒪEᔕ ᗪIEᑌ᙭
ᑎE ᐯOᑌᔕ IᑎᑫᑌIéTEᘔ ᑭᗩᔕ ᗪE ᒪᗩ ᗰOᖇT
ᒪE ᗷOᑎᕼEᑌᖇ EᔕT ᖴᗩᑕIᒪE à OᗷTEᑎIᖇ
ᒪᗩ ᔕOᑌᖴᖴᖇᗩᑎᑕE EᔕT ᖴᗩᑕIᒪE à ᔕᑌᑭᑭOᖇTEᖇ »
Philodème de Gadara, Papyrus d'Herculanum
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Booktrailer - Le monde de sophie - Tome 2
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