Leonid Gabychev fut un de ces enfants du Goulag. Il a crée un personnage pour mieux nous raconter leurs histoires et, j'imagine, son histoire.
Le héros Kolia dont le surnom est
L Oeil parce qu'il est borgne, est condamné à trois ans pour vol. Nous allons découvrir l'univers du camp des mineurs avec lui.
Il y a "les actifs" ( sorte de contremaîtres ) chargés de faire travailler les enfants et "les caïds" qui, eux, sont là pour mettre de l'ordre et empêcher l'anarchie de s'installer. Bien sûr, tout ce petit monde s'entend bien, trafique à tout va, ne travaille pas avec l'assentiment de l'administration du camp qui a trouvé le moyen de faire faire le sale boulot à d'autres.
Pour les mineurs, c'est travail le matin et école l'après-midi mais c'est surtout des sévices corporels quotidiens pour n'importe quelles raisons selon le sadisme des uns et des autres. Il n'y a aucun avenir pour ces esclaves sauf à devenir un de ceux qui ont pris le pouvoir ou mourir sous les mauvais traitements ou en se suicidant.
Après avoir souvent préféré le mitard à la violence,
L Oeil va chercher une
autre voie pour s'échapper, en prétextant connaître les auteurs d'une agression survenues alors qu'il était encore libre. Mal lui en a pris....
La répétition sans fin des sévices et de la perversion exercée sur les enfants que le héros finira par pratiquer lui-même ( c'est la loi du milieu : le plus fort gagne), le manque d'émotion, d'empathie, rendent cet ouvrage pesant et long.
Malgré que ce soit l'histoire de l'auteur, on a du mal à adhérer à son récit même si il a le mérite d'être honnête, franc et de ne rien cacher de sa conduite.
J'ai lu beaucoup sur le Goulag. Malheureusement ce livre ne nous apprend pas grand chose de nouveau, un récit de plus certes, mais finalement sans grande utilité, et qui laisse un sentiment de frustration et de déception.