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EAN : 9782809408775
120 pages
Panini France (04/11/2009)
4.08/5   32 notes
Résumé :
Également paru sous le titre "Black Orchid"

"En relisant L'Orchidée Noire aujourd'hui, on réalise que, comme pour Daredevil et Dark Knight de Frank Miller ou Miracleman, Swamp Thing et Watchmen d'Alan Moore, c'est l'une de ces œuvres qui ont scindé l'histoire de la bande dessinée en deux et marqué son essor d'une audace et d'un souffle nouveaux. L'Orchidée Noire tente même d'aller plus loin que ces productions révolutionnaires en montrant que, aussi o... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Il s'agit d'une minisérie en 3 épisodes d'une quarantaine de pages chacun, initialement parus en 1988/1989. Il s'agit de la deuxième collaboration entre Neil Gaiman (scénario) et Dave McKean (illustrations), après Violent Cases, et de leur premier travail pour DC Comics.

Dans une salle de réunion dans une grande métropole, monsieur Sterling (vice-président d'un conseil d'administration un peu spécial) s'adresse à une assemblée de cadres pour faire un bilan mensuel sur les activités du groupe : il s'agit de l'évolution des parts de marché des secteurs du crime organisé qu'ils gèrent. La réunion s'achève sur la mise à mort de Black Orchid qui s'était infiltrée parmi eux (une balle dans la tête). Ailleurs Carl Thorne s'apprête à sortir de prison. Il était l'un des aides de Lex Luthor (dans le cadre de ses activités illégales) et il a été condamné entre autres grâce au témoignage de sa femme (Susan Linden-Thorne). Ailleurs Philip Sylvain est en train de lire dans son salon quand une femme violette sort de la serre qui côtoie la maison.

En 1982, Alan Moore initie le début d'une révolution chez l'éditeur DC Comics : il reprend en main la série Swamp Thing. Il prouve mois après mois que les superhéros peuvent être utilisés comme vecteur d'histoires ambitieuses et adultes, complexes et thématiquement riches. Petit à petit, les responsables éditoriaux prennent conscience (1) qu'il existe des créateurs en Angleterre et qu'il est possible de les recruter pour travailler sur des superhéros américains, (2) qu'une partie du lectorat est prête à acheter des comics s'adressant à un public plus âgé. "Black Orchid" intègre ces 2 caractéristiques (Gaiman et McKean sont anglais, le récit n'a presque plus aucun rapport avec les superhéros). le succès de cette minisérie emportera la décision de créer la branche Vertigo.

Pour ce premier récit pour le compte de DC Comics, Neil Gaiman et Dave McKean reprennent un personnage très mystérieux, dépourvu d'origine secrète et très peu utilisé dans l'univers partagé DC : Black Orchid, créée en 1973 par Sheldon Mayer et Tony DeZuniga. Autant dire qu'ils peuvent en faire ce qu'ils veulent, cela ne mettra pas en péril la valeur d'une propriété intellectuelle de DC Comics, et ils ne s'en sont pas privés. Toutefois, il transparaît à la lecture qu'ils avaient quand même un cahier des charges à respecter.

Cette histoire a donc pour objet de donner une origine secrète à Black Orchid. Neil Gaiman prend le parti de commencer le récit par le milieu alors que la première Black Orchid est froidement abattue. Philip Sylvain va relater une partie des événements qui ont conduit à l'existence de Black Orchid, à celle qui succède à l'originale, et d'autres personnages de l'univers partagé DC fourniront les éléments manquants. Cet aspect du récit correspond à la volonté de DC Comics de faire migrer quelques personnages secondaires propriétés de DC vers Vertigo.

Toutefois, le lecteur de la série Sandman est en terrain connu. Neil Gaiman déroule un récit dont le thème principal est le changement, entremêlé avec la permanence des personnages de fictions (Black Orchid continue d'exister dans une nouvelle version) et une forme allégée de destin (les conditions de l'existence de Black Orchid déterminent pour partie ce qu'elle estime être son devoir). La construction sur 2 directions permet à la fois de lever le mystère de qui est Black Orchid, de découvrir cette personne, et à la fois d'envisager son devenir dans un monde déconnecté des superhéros. Gaiman a concocté un mystère intriguant (savoureux si vous appréciez l'univers partagé DC), et il dépeint un personnage très étonnant, inattendu. Dans ce récit, il s'appuie sur un dispositif narratif délicat qu'il manie avec une grande efficacité : le recours à des extraits de chansons de Frank Sinatra (en particulier "American beauty rose"). Carl Thorne est un admirateur éclairé de Sinatra et il fredonne régulièrement de courts extraits avec une pertinence remarquable. Je me suis surpris à fredonner le refrain de "Strangers in the night" pendant plusieurs minutes après l'avoir lu du fait de la résonnance entre ces paroles et le récit.

Dave McKean a choisi un mode d'illustration plus canalisé qu'à son habitude pour ce récit. Il met en place une mise en page assez sage oscillant entre 6 et 8 cases par page (2 lignes de 3, ou 2 lignes de 4 cases). Il réalise son travail à la peinture du début jusqu'à la fin en incorporant quelques contours délimités au crayon et quelques photographiques retouchées (en nombre réduit), ou collages. Dans un premier temps ce qui arrête le plus le regard est le travail sur les couleurs. La teinte (et les nuances associées) choisie pour Black Orchid est à la fois chaude, irréelle, diaphane et étrangère à l'humain. Chaque fois que la nature est évoquée, McKean compose des camaïeux de vert fascinants et hypnotisants, avec une mention spéciale pour la jungle amazonienne tout en feuillage et pour un magnifique portait de Swamp Thing. Chaque planche arrête le regard par la beauté et l'intelligence de sa mise en couleurs.

McKean réalise des planches qui ne subissent pas l'influence des comics de superhéros. Il s'astreint à une narration très séquentielle où les cases se suivent comme autant de décomposition de la scène en train de se dérouler. En ce sens il a opté pour une narration traditionnelle. Par contre il a choisi des modèles vivants pour chacun des personnages, ce qui donne des visages très individualisés, naturels sans être des photographies. Et il utilise un graphisme qui privilégie le naturel et le réalisme. Bien qu'il s'agisse d'un travail de jeunesse et de commande, McKean impose déjà sa vision personnelle sur les modalités de narration visuelle.

Au final ce comics est comme son personnage principal, à savoir hybride. Neil Gaiman respecte le cahier des charges (donner une origine ancrée dans l'univers partagé DC), tout en développant les thèmes qui lui sont chers et en transformant Black Orchid en bien autre chose que ce qu'elle était au départ. Dave McKean s'astreint à une forme de narration traditionnelle, tout en appliquant sa vision unique en son genre. Les collaborations suivantes entre Neil Gaiman et Dave McKean se classent parmi les chefs d'oeuvre de la bande dessinée, en particulier Signal / Bruit et Mr Punch.
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Ce fut un de mes premiers Neil Gaiman. Pourtant je l'avais acheté non pas à cause du scénario, ignorant encore tout du talent de Neil Gaiman, mais à cause de dessin de Dave McKean. Je n'avais pas trop accroché lors de cette première lecture il y a 10 ans. Je ne connaissais rien à la bande dessinée de super-héros et me suis perdu dans les références et les enjeux du récit.
Dix ans plus tard, relecture et j'apprécie enfin cette série.
Black Orchid est une justicière qui lutte contre le crime organisé. Après quelques pages, elle est démasquée et assassinée par un truand. Au passage, ce dernier se lance dans un long monologue démontant les mécanismes du genre 'super-héros'. C'est autant le personnage que l'auteur qui parle. La suite sera en effet tout sauf une histoire classique, malgré de nombreuses références qui rattache Black Orchid à la mythologie DC: Lex Luthor, Batman, Poison Ivy, Swamp Thing...
Une fois morte, une autre Black Orchid naît. Ou plutôt, une autre hybride femme/plante éclot. Elle est Black Orchid, sans en avoir la mémoire. La suite sera un parcours initiatique au cours duquel elle tentera de comprendre qui/ce qu'elle est et quelle est sa place dans le monde.
Un récit étonnant et novateur qui fait partie des titres qui ont initié le label Vertigo, qui a joué un rôle essentiel dans l'évolution de la bande dessinée US.
C'est aussi la série qui précède directement ce qui sera LE classique de Neil Gaiman: Sandman.
Sachant cela, on ne peut s'empêcher de trouver des similitudes, des idées qui seront reprises. La série débute par une renaissance et une quête d'identité, comme Sandman. L'apparition de Batman, avec ses phylactères noirs lettrés de blancs préfigurent ceux qui accompagneront Morpheus. un certain rythme, un penchent pour l'onirisme... comme une répétition générale.
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L'Orchidée Noire est morte ! Vive l'Orchidée Noire !
C'est un peu ainsi que l'on pourrait résumer ce roman graphique, qui jongle entre le one-shot et le comics. L'histoire d'une super-héroïne, qui disparaît à la page 5 et qui va faire des émules dan sa propre "famille".
Plutôt que le concept de justicier, il est ici plutôt question d'héritage et de choix.Car les clones de l'Orchidée Noire d'origine n'ont pas forcément envie de suivre ses pas.
C'est très beau et c'est très esthétique. le choix des couleurs est incroyable, tout comme la mise en page, très linéaire et rigide.
Vous y croiserez des têtes connues et d'autres moins célèbre, mais en creusant un peu, vous découvrirez tout leur potentiel !
A voir, à lire, à regarder, à relire, à feuilleter... bref à avoir et à garder.
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Bien qu'ayant été séduit d'abord par les graphisme et le réalisme du tome II il me fut longtemps pour pouvoir aborder cette bande-dessinée dans sont entièreté par l'achat de l'intégrale au édition Vertigo qui est en fut mon premier Comics.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Je revient a moi péniblement.
Je sens en moi un nœud de discorde, une douleur sans nom.
Je sens les eaux noires du marais m'envelloper.
M'alimenter.
Me protéger.
Le marais murmure en moi. Je sais qu'il est en moi.
Je m’éveille.
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Je crois avoir rêvé de cette vallée... quand j'étais une autre...il y a longtemps.
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