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EAN : 9782368466377
160 pages
Steinkis Editions (16/03/2023)
3.98/5   29 notes
Résumé :
Chronique de deux années et demie d'intervention en maison d'arrêt On m'avait prévenu, "soit tu ne tiens pas plus de deux heures, soit tu es fasciné".
Entré en prison pour donner des cours de dessin à des détenus, j'y suis resté deux ans ! "Mais qu'est-ce que tu fous ici ?" me demandent d'abord mes élèves. Établir ma place puis la préserver va me demander une énergie considérable et une vigilance de chaque instant jusqu'au moment où, enfin, la confiance s'ins... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Un roman graphique qui permet de mieux faire connaître au béotien les arcanes du milieu carcéral,

Galien est un dessinateur professionnel qui a désiré faire partager son expérience d'intervenant culturel en milieu pénitentiaire qu'il a eu la chance d'effecturer en 2016 près de Caen .

Mais à ce projet, une grosse contrainte, énoncée par l'administration pénitentiaire que l'auteur dévoile en prologue de son ouvrage: interdiction de situer la maison d'arrêt, ni détenus, ni tout ce qui laisserait deviner le moindre décor, ce qui excluait le désir de réaliser des portraits croisés comme Gallien le souhaitait à la base .Au travers de ses croquis de scènes de cours , l'objectif de ce carnet comme un livre de bord d'une expérience vécue qui permet de partager aux lecteurs les tranches de vie d'un détenu lambda et nous faire réfléchir sur les finalités de la détention .

L'on sent, au fil des planches, que les relations avec les détenus d'abords emplis de méfiance gagnent en intensité et intimité, au fil des ateliers et des rencontres. Gallien réussit largement le pari de transmettre son expérience loin des images fantasmées du milieu de la prison.

Un témoignage ô combien nécessaire sur le système carcéral français et une expérience de lecture dont il est difficile de sortir indemne.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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La masse critique du mois … des petites croix … et … et … un beau cadeau dans ma boîte aux lettres !
Merci à Babelio et aux éditions Steinkis pour cet envoi.
Une aventure pas banale, aller donner des cours de dessin à des détenus dans une prison !
« Soit tu ne tiens pas plus de deux heures, soit tu es fasciné » …
Une expérience …
Qui vous change un homme …
Qui vous interpelle sur l'univers carcéral …
Les hommes qui se retrouvent enfermés sont pour tous là pour être punis de leurs erreurs …
Mais la prison …
Question : ça sert à quoi ?
Punir et après avoir purgé sa peine pardonner ?
Question : est elle nécessaire pour ceux qui ont pris la mauvaise voie ?
Elle aide à ne plus retomber dans les erreurs passées ?
Il faut oser se poser ces questions et ce carnet comme un livre de bord d'une expérience vécue qui permet de réfléchir et de ne pas oublier que même enfermés, privés de liberté ces individus restent des hommes !
Après cette lecture, il m'est revenu le souvenir d'un auteur peu connu Abdel Hafed Benotman … un écrivain qui a vécu la prison et qui en est resté marqué à vie … un homme qui dans ses livres a montré ce que le déterminisme social condamne certains à ne jamais s'en sortir car notre système judiciaire … et nos législateurs … tout comme nous … a rarement permis à ceux qui sont tombés de se relever.

(1)
Abdel Hafed Benotman était un ex-taulard, (dès l'âge de seize ans où il purgera dix-sept années en trois incarcérations) et un auteur de romans et de nouvelles : "Eboueur sur échafaud", « les forcenés », « les poteaux de torture », pour ne citer que ceux qui m'ont le plus marquée.
Militant qui a lutté contre toutes les formes d'emprisonnement, il était aussi à l'origine de la création d'un journal et d'une émission de radio sur le milieu carcéral.
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"La prison est l'angle mort de notre société. Bien que cela soit pénible, il faut regarder ce qui s'y passe, quitte à se faire du mal."

J'ai commencé Carnet de prison avec une certaine appréhension, l'incertitude de savoir si j'avais réellement envie de découvrir se qui se passe derrière les murs d'un établissement pénitentiaire. Bien sûr, on a tous une idée de ce qu'est la vie carcérale, nourri de films, d'histoires. Mais loin des images fantasmées, qu'en est-il du quotidien?
Carnet de prison est un carnet de scènes croquées de situations vécues par Galien, l'auteur, qui a animé des ateliers de dessin auprès de détenus. Ces dessins nous racontent des scènes du quotidien de ceux qui y vivent, prisonniers comme gardiens.

L'auteur y évoque les débuts du projet, puis la découverte du milieu carcéral, les premiers ateliers, la vie des prisonniers, mais aussi l'ambiance de ce microcosme coupé du monde et pourtant tellement perméable à ce qui s'y passe.

"La tôle, ça pue la bouffe médiocre et le désespoir. le temps il décrépit absolument tout : les murs comme les gens." Pourtant, l'auteur trouve peu à peu ses marques : il se sent utile, offrant l'un des rares lieux où l'expression graphique ou orale reste libre. Et pour les détenus, à défaut de mettre de la distance avec la prison, l'atelier dessin va permettre une évasion inattendue.

Mais la prison reste une zone de tension permanente, un écosystème toujours sur le point de se rompre. Ce récit ne nous épargne pas la violence carcérale qui opprime détenus comme gardiens, qui les enferme peu à peu dans un fonctionnement marginal.

Il s'agit du récit d'une expérience et chaque lecteur en tirera ses propres conclusions, nourri de ces scènes du quotidien carcéral, avec ses moments d'amertume et de brutalité mais aussi ses quelques moments d'espoir.
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Mon tout premier roman graphique et quel magnifique baptême. Si vous désirez connaître le milieu carcéral, ce roman est pour vous, et si vous connaissez déjà ce milieu ce roman est aussi pour vous. L'auteur, Galien, est dessinateur professionnel qui va, au travers de ses planches, partager son expérience d'intervenant culturel en milieu pénitentiaire. Marion, animatrice socioculturelle, travaille avec le Service pénitentiaire d'insertion et de probation de la maison d'arrêt de Caen. Elle a un projet d'atelier sur « l'homme du futur » par le dessin avec Galien avec qui elle a déjà travaillé en extérieur. Passé la stupeur de devoir travailler en prison, Galien qui adore les défis va accepter et nous entraîner dans son itinéraire qui va durer plus de deux ans. Ce roman va nous plonger dans un monde que peu de gens connaissent mais qui attise toutes sortes de fantasmes. À l'intérieur deux mondes tentent de cohabiter : les détenus et le personnel pénitentiaire. Les uns ont le « pouvoir » les autres doivent « subir le règlement ». En prison la première chose qu'on apprend c'est la patience : attente entre chaque porte, attente de parloir, de promenade, de nouvelle de l'extérieur, attente pour les intervenants d'avoir leurs élèves… La prison c'est surtout le bruit nuit et jour : les cris, les coups sur les portes pour exprimer son insatisfaction, les bagarres, la télé, les clés dans les serrures, la cour de promenade, mais aussi les rires, les soirées foot… Puis il y a les odeurs, la « bouffe », le tabac froid et le shit (et oui ça aussi c'est la prison), la moisissure malgré les multiples couches de peinture, une fragrance qui s'estompe au bout d'un moment. Et puis surtout les règles : celles de l'administration et celles des détenus. Ici c'est la loi du plus fort, le chantage, le marchandage, la séduction, le trafic en tout genre, tout s'achète et tout se vend, tout est bon pour obtenir un peu de confort, pour améliorer son quotidien. C'est un milieu toujours en tension que la moindre étincelle peu faire basculer en un énorme brasier, d'où une vigilance de tous les instants. Dans son cours les détenus peuvent s'exprimer librement, se livrer avec sincérité et sans crainte de jugement. Par le dessin ils s'évadent un instant pour oublier ce monde de frustration, de dépossession, d'ennui. À travers son texte et ses somptueux dessins, Galien, avec énormément de pudeur et d'impartialité, partage son expérience, son ressenti, met le lecteur en immersion. Il n'a tenu que deux ans et serait bien reparti pour une autre expérience mais faute de budget ça ne l'a pas fait. Détenus, surveillants, intervenants extérieurs, la prison ne laisse personne indifférent, elle marque en bien ou en mal les esprits : ça passe ou ça casse !
Merci à Babelio pour cette belle masse critique
Lien : https://www.facebook.com/phi..
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Alors, je l'ai trouvé vraiment très bien ce carnet, d'ailleurs il en a un peu le format. A vrai dire, peu de documents sur la réalité de ce qui se déroule en prison sont à portée du public. Généralement, nous avons une idée assez caricaturale des prisonniers, ça passe du cas social aux pires psychopathes. Les films et les ouvrages sur le sujet ne manquent guère mais rare sont ceux qui dépeignent ce qu'il s'y passe vraiment. A travers son expérience, l'auteur nous emmène avec lui au sein de la prison de Caen dans son atelier de dessin. Cette expérience va le marquer au-delà de ce qu'il va imaginer, certes les débuts n'ont pas été faciles, entre les gardiens qui le confondaient avec les détenus, les petits trafics en tout genre, les prisonniers qui vont qui viennent, la barrière de la langue même parfois. Il se doit de rester professionnel et de faire abstraction des crimes, d'ailleurs il ne peut même pas demander ce qu'ils ont commis.

Au-delà de tous les aspects négatifs, il plongera dans cet univers déprimant et se rendra compte que même si nous devons « payer » pour nos erreurs, la prison telle que nous l'envisageons aujourd'hui ne sert pas à grand-chose. Entre la promiscuité, le manque d'hygiène, la nourriture de mauvaise qualité, les services à payer et le manque d'humanité (si si, je vous assure !). La prison n'est pas le modèle qui permettra aux détenus de ne pas récidiver ou de se réinsérer dans la société de manière convenable.

Il y a aussi fait de belles rencontres, oui c'était des détenus mais l'être humain n'est pas fondamentalement mauvais, dire qu'un détenu est « mauvais » parce qu'il est en prison est une bêtise. Je ne parles pas des psychopathes ou des tueurs en séries, ça c'est un autre level, certaines personnes doivent être écartés de la société.

C'est tout cela que l'auteur à voulu nous transmettre à travers son album, ainsi que bien d'autres choses et personnellement j'ai été conquise par sa démarche. J'ai beaucoup aimé la façon dont c'est mis en scène par étapes et surtout c'est bien expliqué. Alors oui, ça se déroule en France mais je pense qu'en Belgique nos prisons ne sont pas trop éloignées de ce modèle, c'est une belle réflexion que de lire ce carnet. A découvrir clairement et je ne regrette pas mon choix.
Lien : https://sambabd.net/2023/04/..
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critiques presse (3)
BDGest
11 juillet 2023
Par son témoignage sociétal fort et sans compromis, Carnet de prison constitue une lucarne éclairante et bienvenue sur la vie sous les verrous. À découvrir.
Lire la critique sur le site : BDGest
Bedeo
09 mai 2023
La prison a ses règles, sa culture. Chaque rôle est défini et chaque personne y a sa place. Lorsque Galien accepte d’animer un atelier de dessin en maison d’arrêt, il ne sait pas encore comment il va trouver la sienne. Chronique de deux années et demi d’intervention en maison d’arrêt.
Lire la critique sur le site : Bedeo
LigneClaire
27 mars 2023
Une expérience unique, un état des lieux, un reportage aussi d’une certaine façon. En allant donner des cours de dessin en univers carcéral, en maison d’arrêt, Galien a rendu compte de ces souvenirs accumulés pendant plus de deux ans, entouré par les détenus, les surveillants, face à des règles qui échappent à ceux qui n’y ont jamais été confrontés.
Lire la critique sur le site : LigneClaire
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
L’absence de volonté politique condamne la prison à rester une zone grise. Une zone ternissant notre belle « civilisation » terriblement humaine: nous sommes la seule espèce animale enfermant des individus, gardés par d’autres individus. On y trouve le résultat de la défaillance humaine, elle est l’angle mort de notre société.
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Comment réintégrer un monde qui valorise celui qui dispose en maître, celui qui gagne ?
La publicité nous le rappelle sans cesse, dans notre société, on vaut ce qu’on possède.
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La particularité du trafic de drogue réside dans le fait qu’il est perçu comme du commerce de proximité.
Compétitif, il côtoie la violence et touche au registre de la survie.
La prison fait plus facilement partie de certaines activités…
Les risques du métier, quoi.
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Le milieu carcéral n'est qu'un concentré de ce qui existe à l'extérieur... Il ne semble pas exister d'espace-temps de paix.
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Video de Galien (II) (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de  Galien (II)
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