AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,09

sur 417 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Peut-on dire de certains livres qu'ils s'apprivoisent ? Ce fut le cas de "Dans la main du diable"... Sur les 1288 pages (!) du format poche, il m'a bien fallu 500 pages pour m'acclimater au style particulier d'Anne-Marie Garat (lisant d'autres livres entre-temps, survolant des paragraphes entiers pour ne lire que les dialogues...) avant d'être captivée par le destin des personnages et de savourer des passages d'une beauté inouïe. Ceci dit, un texte trois fois moins long n'aurait pas dénaturé l'intrigue.

On est à Paris en 1913. La jeune Gabrielle Demachy, orpheline d'origine hongroise, est bouleversée d'apprendre que son cousin et amour de jeunesse, Endre, est mort en Birmanie dans des circonstances indéterminées. Par l'entremise d'un fonctionnaire du ministère de la Guerre, elle va mener discrètement son enquête en entrant comme institutrice au service de la puissante famille Bertin-Galay dont le fils, Pierre, scientifique de renom, a côtoyé Endre en Orient...

L'écriture d'Anne-Marie Garat n'est ni maladroite, ni désagréable : elle est infiniment détaillée. Alors que d'autres auteurs bien connus pour leurs longues phrases utilisent le détail pour exprimer les sentiments au plus juste, Anne-Marie Garat s'en sert pour illustrer la même idée de plusieurs manières différentes. S'ajoute à cela l'emploi surprenant de l'imparfait à la place du passé simple dans les actions, ce qui fige le récit. Et il faut aussi compter la double narration des événements principaux, décrits une première fois sur le vif, puis remémorés par les personnages. Tant de redondances, de lenteur, de fioritures dans la sensibilité, procèdent d'un luxe presque oublié : celui de prendre son temps.

Pourtant, j'ai eu envie de connaître l'issue ce jeu de piste aux apparences trompeuses. Enfin, pas si trompeuses que ça car le méchant est identifiable très tôt, comme l'idylle qui va naître entre Gabrielle et l'énigmatique Dr Pierre Galay. Et ne cherchez pas d'élément fantastique ou ésotérique : le diable du titre figure la méchanceté ordinaire de l'homme dans son pouvoir de domination, sur fond d'espionnage militaire et de développement d'armes biologiques – alors que se profile le spectre de la guerre.

Le point fort de ce roman est de nous immerger dans le quotidien du début du XXe siècle à Paris, à la campagne, à Venise aussi, des bas quartiers jusqu'aux demeures huppées. de nous faire percevoir de l'intérieur les remous politiques et artistiques de l'époque (la musique de Saint-Saëns, les débuts du cinématographe...), ainsi que ses découvertes scientifiques et médicales.
Surtout, on y trouve de magnifiques portraits de femmes, chacune battante dans son domaine : Gabrielle, si obstinée dans sa quête de vérité, son amie la pianiste Dora, vive et indépendante, la vieille Mme Mathilde qui dirige la biscuiterie Bertin-Galay d'une main de fer à la place de son mari, ou sa fille Sophie, prête à tout pour conquérir sa liberté...

Finalement, je ne regrette pas les trésors de patience déployés pour arriver au bout de cette « symphonie luxueuse ».
Commenter  J’apprécie          460
1913. Gabrielle Demachy attend depuis des années le retour de son fiancé, Endre Kertész, parti en Birmanie. Avec Agota, sa tante hongroise exilée à Paris, la mère d'Endre, elle va d'administration en ministère pour découvrir ce qui est arrivé au jeune homme. Une convocation au ministère de la guerre apprend aux deux femmes qu'Endre est mort, et qu'il ne reste de lui qu'une malle contenant quelques effets personnels. Pour Gabrielle, ce n'est pas assez. Elle décide de découvrir les circonstances de la mort de son premier amour. Aidée par un employé du ministère de la guerre, le très affable Michel Terrier, elle entre au service de la famille Bertin-Galay, pour mieux approcher Pierre qui a connu Endre et l'a accompagné en Birmanie. Sous couverture d'être l'institutrice de Millie, la fille de Pierre, Gabrielle s'immisce dans la vie de cette grande famille bourgeoise. Elle apprend à connaître Madame Mathilde, qui règne en reine mère sur son monde. Elle se lie d'amitié avec Sophie, la cadette de la famille. Et peu à peu, elle se rapproche de Pierre. Entre cours de piano et leçons de choses, elle apprivoise la sauvage petite Millie et se fait respecter de la maisonnée. Ce qui impressionne le plus Pierre, c'est la parfaite maîtrise du hongrois de Gabrielle. Elle le sait, Pierre peut lui donner des réponses sur la mort d'Endre. Mais les réponses sont dangereuses, explosives, et pas seulement pour Gabrielle. Il en va de la sécurité des peuples, dans une Europe que les soulèvements ouvriers portent à la révolte et à la grève. de Paris au Mesnil, de la Birmanie à l'Italie, personne n'est vraiment ce qu'il semble être, personne ne tient vraiment sa place. Pierre n'est pas le monstre que Michel Terrier avait décrit. Michel Terrier n'est pas l'aimable ami des débuts. Gabrielle elle-même se perd dans sa dissimulation, prête à tout pour régler les comptes du passé et se libérer de son emprise.

Ce premier tome est un délice. L'auteure maîtrise l'art de la description et sait rendre sensible les paysages et les sentiments. La narration est habile, mêlant les faits et les idées, incluant avec légéreté des analepses et des prolepses. Les personnages sont bien bâtis, assez énigmatiques au début pour donner envie d'en savoir davantage. J'ai eu des difficultés à lire les premiers chapitres. Mais très vite, j'ai été prise par l'histoire et par L Histoire. Ce livre est une leçon de politique et d'histoire bien moins barbante que mes cours de prépa... Ce roman-fleuve, roman-feuilleton aussi, demande une certaine endurance: il y a beaucoup de personnages et de fils qui se nouent. Et pour moi qui suis gourmande de grandes fresques familiales et sentimentales, je suis servie!
Commenter  J’apprécie          192
"J'en suis venue à bout!" C'est la première phrase qui m'a traversée la tête quand j'ai refermé Dans la main du diable.
Pas un très bon signe, pourriez-vous me dire.

Sauf que pour ce roman de Anne-Marie Garat, il ne faut pas s'arrêter à cette impression de longueur car en prenant un peu de recul pour rédiger mon billet de blog, je me suis aperçue que j'avais apprécié ma lecture finalement.

Dans la main du diable est le premier tome d'une trilogie qui débute à Paris en 1913 avec Gabrielle Demachy. Gabrielle a une vingtaine d'années, est orpheline, vit avec sa tante d'origine hongroise et est sans nouvelle de son "fiancé" depuis 6 ans.

L'histoire commence quand Gabrielle et sa tante sont convoquées au ministère de la Guerre. Enfin, on aurait retrouvé la trace d'Endre, le fiancé. Ou plutôt on aurait retrouvé ses affaires, remisées dans une malle en très mauvais état. Endre est porté disparu, vraisemblablement mort en Birmanie. Mais Gabrielle est une obstinée. Elle veut des faits, des preuves, pas des suppositions. Or, un charmant monsieur du ministère de la guerre la lance sur une piste. L'homme qui a ramené la malle sait ce qui est arrivé à Endre. Mais c'est un homme dangereux que ce docteur Pierre Galay.

Dans la main du diable est une fresque historique lovée dans la grande Histoire. On y suit Gabrielle Demachy à la recherche de son fiancé mais aussi les membres de la grande famille Galay, famille bourgeoise mais aussi patronale puisque propriétaire de l'entreprise Galay.

L'auteur y aborde de nombreux thèmes, dessine des personnages variés et nombreux. Elle leur offre de beaux arcs narratifs qu'elle arrive à tous clôturer au terme de 1280 pages de récit en format poche.

Mais surtout, il y a le style Anne-Marie Garat. Et c'est ce style qui fait toute la particularité du roman.

La chronique complète de Dans la main du diable est sur mon blog:
Lien : https://www.docteurfataleaus..
Commenter  J’apprécie          63
Pfiou !!!!! 1287 pages !!!! Voilà c'est fait. Et franchement cette histoire aurait gagné en rythme si elle avait été plus courte.

Il se passe beaucoup de choses, d'évènements, de trahisons, d'amours, mais que c'est long ! Et pourtant tout ce qui se passe est intéressant, notamment au niveau cinématographique et industriel, les relations entre les personnages sont riches mais que c'est long !

Alors évidemment j'ai un peu accéléré sur certains passages mais je l'ai lu en entier, et je ne pense pas lire la suite (L'enfant des ténèbres).

Voilà un avis un peu bref pour un livre qui l'est beaucoup moins.


Lien : http://pages.de.lecture.de.s..
Commenter  J’apprécie          30
Autant j'ai apprécié ce livre dans un premier temps mais j'ai du me forcer pour le terminer. Il est certe bien écrit , mais c'est beaucoup trop long avec énormément de détails et cela manque de crédibilité par moment. Cela ne m'engage pas à lire les deux autres tomes.
Commenter  J’apprécie          30
De 1913 jusqu'à nos jours, on découvre la vie de Gabrielle qui recherche des informations sur son « fiancé » qui n'est jamais revenu de Birmanie. Au fil de son enquête, elle croise une famille dans laquelle elle se fait embaucher pour s'occuper de la petite Millie, et va ainsi découvrir le fin mot de l'histoire et surtout… l'amour ! L'intrigue de départ de ce livre est assez similaire à celle d'« Un long dimanche de fiançailles ». le récit est très bien écrit, on est tenu en haleine jusqu'au bout, mais les 906 pages semblent parfois interminables.
Commenter  J’apprécie          24
1280 pages, que c'est long !
Dommage car le scénario est passionnant mais que de digressions, de longueurs qui n'apportent rien du tout à l'histoire et lassent le lecteur. J'ai failli arrêter plusieurs fois et puis pris par l'histoire (quand je vous dis qu'elle est passionnante) j'ai continué à suivre Gabrielle pour arriver sur une triste fin un peu prévisible malheureusement.

Le texte de l'éditeur est un peu trompeur car il fait miroiter la Birmanie, Budapest et on ne voit rien venir, à part quelques allusions de ci de là. J'ai bien aimé par contre la description pleine de finesse de la famille Gallay. J'y ai trouvé des accents de Zola par moments :-)

C'est un livre bien écrit et a certains moments on dévore littéralement les pages. Puis l'auteur se laisse reprendre par ses démons et le ressort se casse. Je ne connaissais pas Anne-Marie Garat et je sors dubitatif de cette lecture. Malgré de nombreuses qualités, je me suis trop souvent ennuyé dans ce livre pour avoir envie de refaire un essai.

Encore dommage :-(
Commenter  J’apprécie          20
Le prêt d'une pote.
1287 pages ... ah, l'odyssée !!
Un sens du détail qui dresse de magnifiques portraits.
Une finesse d'analyse des émotions et ressentis, souvent remarquable.
Mais alors un style suranné, pesant, redondant et un fatras sentimental "chichiteux" qui plombe le roman.
Allez, j'avoue, j'ai avalé le dernier tiers en mode survol.
Commenter  J’apprécie          12
Histoire très prenante et romanesque... Dommage que le style soit mièvre et "à l'eau de rose", les personnages sont des clichés et leurs amours sont sans surprise, histoire mille fois exploitée. le roman comporte toutefois de réels rebondissements et est par moments captivant. Se lit d'une traite.
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (1018) Voir plus



Quiz Voir plus

Anne Marie Garat (1946-2022)

Apprenez à me connaitre, née par une nuit sans lune, je suis l'enfant des ...?..., celle qui voit dans le noir... tombée "dans ce qui ne la regarde pas, pour que cela la regarde.... "

ténèbres
lumières

10 questions
19 lecteurs ont répondu
Thème : Anne-Marie GaratCréer un quiz sur ce livre

{* *}