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EAN : 9782330131180
326 pages
Actes Sud (05/02/2020)
2.96/5   89 notes
Résumé :
Revenant sur les lieux pour se défaire enfin d'une maison qu'elle a jadis acquise sur la côte Atlantique, l'héroïne de ce roman, Hélène, affronte les fantômes du passé qui, secrètement, parasitent son existence, tout en traversant les zones de turbulences que provoquent des rencontres nouvelles.
S'ensuivent de nombreuses déflagrations qui vont déplacer les lignes de son existence, passée comme présente, mettre en déroute tous ses démons personnels et lui per... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (32) Voir plus Ajouter une critique
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Un soir d'automne, Hélène, célibataire, roule sur la côte Atlantique, vers Soulac-sur-Mer, dans le Médoc, bien décidée à vendre la maison qu'elle a achetée sur un coup de tête une dizaine d'années auparavant à Madame Dhal, ancienne institutrice. En arrivant à la vieille villa située sur une dune, elle découvre que celle-ci est squattée par un photographe nippo-canadien, Joe. Première surprise.
Un autre élément va venir bousculer ses plans : l'arrivée inopinée de sa nièce et filleule chérie Bambi, venant s'épancher sur ses soucis personnels et chercher auprès d'elle réconfort et affection. Hélène va également faire connaissance avec un séduisant voisin et devra, outre les fantômes du passé, affronter les éléments, en l'occurrence une grosse tempête et des inondations sévères. Elle est la narratrice du roman.
C'est presque sous la forme d'une fable qu'Anne-Marie Garat (Le Grand nord-ouest) nous conte l'histoire de cette jeune femme énergique mais à la mémoire encombrée de soucis et dont la vie va être bouleversée et métamorphosée de même que celle de Joe, de Bambi et de Tomaso.
Beaucoup de thèmes sont abordés dans ce roman dans lequel l'écrivaine chante avant tout son amour pour la vie. le féminisme, le bizutage dans les écoles de médecine, le monde connecté, les valeurs de la photographie argentique, la beauté du Médoc malmenée par la pollution induite par une viticulture avide de rendements, la folie des promoteurs, la petitesse de l'homme face à la nature en font partie.
Cette auteure, lauréate de plusieurs prix déjà, que je connaissais mais dont je n'avais encore rien lu, à mon grand regret, m'a ravie. J'avoue, cependant, qu'il m'a fallu tout de même un certain nombre de pages avant que j'apprécie pleinement son style. J'ai été éblouie par le vocabulaire riche et la langue magnifique et élégante. La façon dont elle transcrit le parler jeune de Bambi est très réussie et m'a souvent fait sourire. Si la lecture n'a pas toujours été facile, combien elle a été enrichissante ! Mon plaisir de lecture est allé croissant de même que la progression de la transformation de l'héroïne, avec cette ouverture amoureuse et libératrice, après bien des tourments.
La nuit atlantique : un regard profond sur la vie et notre rapport aux uns et aux autres !

Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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Sans doute parce que je me dispose  à lever une ancre un peu trop incrustée sous ma chère "maison plate" aux allures de péniche,  dans le très citadin 92, parce que les vents du large et les sirènes océanes m'appellent, et que les houles futures d'un déménagement me guettent,  cette Nuit atlantique m'a tout de suite fait signe, comme au voilier  le sémaphore , à la sortie du chenal...

Je connaissais Anne-Marie Garat, la thésarde brillante,  spirituelle, vive et hyper cultivée d'une Faim de Loup, que j'avais dévoré avec la délectation gourmande dudit Loup pour le Chaperon rouge!

Alors cette histoire de villa sur la dune, à deux brasses du Verdon, menacée de ruine, frappée d'invendabilité, de désaffection sentimentale et d'alerte submersion , rien de moins, avait tout pour capter mon inquiétude de sédentaire menacée de nomadisme imminent, mes velléités  d'ultime bougeotte avant momification définitive, et mon éternelle attirance, jamais rassasiée , pour les plages océanes et les grandes marées( confirmée par mon avatar qui plaide mieux qu'un long discours).

Bref, La Nuit atlantique d'Anne-Marie Garat,  c'était fait pour moi et pour mon karma tourmenté du moment...

Ben ouais...

J'ai aimé  me faire emporter par les lames de fond et les lames de face, me faire rouler dans les baïnes piégeuses, embourber dans les sables mouvants, battre par l'ouragan. Un traitement de choc parfaitement exécuté par la phrase périodique et captatrice de Garat, à son apogée  d'efficacité. 

J'ai été intriguée par le petit sabot perdu, les cahiers d'école, le tableautin  sinistre et prophétique,  les bornes littorales marquant l'avancée subreptice de la mer sur la terre.

 J'ai ete distraite par les rencontres dépaysantes d'un canadien asiate photographe et  motard, d'un beau quinqua en costard de velours, scientifique  recyclé dans le sauvetage des quasi- quadras en détresse,  par une  filleule,  Bambi,  qui a mais trop la souague et  qui tchatche le djeune avec application, d'une amie-amour d'enfance dont finalement on saura qu'il ne faudra rien chercher à  en savoir.

Bref, j'ai eu mon tsunami de personnages secondaires récréatifs mais assez téléphonés si je peux me permettre cette métaphore car le "réseau" qu'on capte ou pas a son importance dans ce récit de robinsonne moderne et connectée.. .

J'ai lu avec délectation tout ce qui touchait à la maline, à cette marée centennale, subversive et  submersive, adoré retrouver  les odeurs et impressions de maison de bord de mer hors saison-mais la chanson de Cabrel , c'est aussi efficace et moins long pour la nostalgie...

Les affres capillaires, les réminiscences tourmentées mais peu explicites, les  cas de conscience et positions défensives de "ma reine, marraine ou Maren", la narratrice,  qui finalement s'appelle bêtement Hélène comme tout le monde,  ne m'ont pas fait battre le coeur.

Comme un oyat antédiluvien je me suis juste accrochée à ma dune devant ce déferlement d'informations pour syllogomane-vous chercherez, c'est expliqué dans le livre!- et j'ai pris un grand bol d'air marin et bu une énorme tasse saumâtre,  sans pour autant jeter l'éponge-ah, ah, ah!

Trop c'est trop, jusqu'à un excédent d'allusions littéraires gorgeant la phrase qui les charrie et les roule comme des meubles d'antiquaire emportés par un tsunami. On préfère toujours voir arriver la barque prosaïque des sauveteurs plutôt  qu'un scriban renaissance!

Après  ça,   j'ai lu Slimani, toute la nuit. Retour à  l'essentiel.
Nuit marocaine après cette Nuit atlantique qui, sans toutes ses scories stylistico-culturelles,  aurait eu  tout pour me plaire...
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Hélène est une jeune femme parisienne, « célibataire et nullipare », qui part retrouver la maison qu'elle a achetée sur un coup de tête il y a quelques temps le long de la côte Atlantique .
Elle a dans l'idée de ne rester que le temps d'informer l'agent immobilier local de Soulac-Sur-Mer qu'elle veut se débarrasser de cette maison, et de répartir immédiatement à Paris.
Mais rien ne va se passer comme elle l'imagine.

Il y a d'abord cet olibrius qui débarque chez elle en lui demandant qui elle est et ce qu'elle fait là – quiproquo de questions qu'Hélène aurait dû poser elle-même en découvrant un squatter chez elle. Mais Joe s'avère un jeune québécois très sympathique, et sa compagnie lui est finalement très agréable.
Il y a ensuite ce Mr Flint, un original très courtois qu'elle croise sur les chemins de randonnée près de chez elle, et qui va proposer à Joe de lui faire découvrir les trésors cachés de la dernière guerre mondiale – une mine pour Joe qui traque les traces du passé pour les photographier en noir et blanc et l'inviter à rencontrer sa soeur qui fait d'excellentes pâtisseries
Et puis il y a sa filleule « Bambi » qui s'invite à l'improviste parce qu'elle a quelque chose de très urgent à lui dire.

Tout ce petit monde, plus bientôt le fils de Mr Flint, semble s'être ligué pour distraire Hélène de ses névroses familiales et de ses souvenirs d'une passion amoureuse qu'elle a vécu avec Laura, Laura qui enquêtait sur ce village et sur son institutrice, propriétaire de la maison qu'Hélène a achetée, et qui lui contait la légende des deux petites soeurs dont l'une se serait noyée et de ce sabot unique qui serait le seul témoin du drame.
Mais ce serait encore trop simple, et mal connaître Anne-Marie Garat, de croire qu'on va s'en tenir à une banale rencontre entre quelques personnages originaux.
Car la maison est située juste derrière la dune, et le jour de grande marée, être la victime des forces de la nature.

A partir de là, tout va basculer.

Anne-Marie Garat, que l'on connaît pour la qualité de son style au travers de sa fantastique trilogie, nous conte ici une fable du Haut Médoc, où une Cendrillon mal traitée par la vie, va découvrir le Prince Charmant qui va la ramener à la vie.

Non sans un certain humour, plutôt loufoque et improbable, l'autrice réussit à nous brosser le portrait d'une femme attachante, qui sort toutes ces griffes dès qu'on s'intéresse à elle, mais qui au fond n'attend qu'une occasion pour se débarrasser de ses vieilles peaux.
Ce sera le cas avec Flint Junior, prénommé Tomas ou Tomaso, un Prince Charmant qui a « du Smag » comme dit sa filleule, et qui réunit toutes les qualités dont on peut rêver : prévenant, charmant, intelligent, disponible, et cerise sur le gâteau - très amoureux.

Les Princes charmants n'existent pas, on le sait bien, les princesses charmantes non plus, et pourtant ici le temps de cette « nuit atlantique » on rêve un peu et on referme le livre en se disant que Hélène et Tomaso seront heureux et auront beaucoup d'enfants – et on aurait presque envie d'y croire.
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J'avais beaucoup aimé la trilogie d'Anne-Marie Garat qui commençait par " Dans la main du diable " et j'étais donc confiante en commençant ce roman.
Le résumé de la quatrième de couverture donnait envie.
Mais j'ai eu beaucoup beaucoup de mal à entrer dans ce roman à cause du style employé par l'auteure. Des phrases longues, emberlificotées, du vocabulaire démodé, précieux. C'était franchement lourd, prétentieux et pénible à lire.
Seul le cadre de l'histoire m'a plu : une vieille villa en ruines à Soulac-sur-mer.
L'histoire est assez banale et un peu trop à l'eau de rose pour moi.
Bref, je ne recommande vraiment pas ce roman d'Anne-Marie Garat, les autres oui mais c'est juste mon avis !
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J'admire beaucoup la plume d'Anne-Marie Garat, ses longues phrases poétiques et son style inimitable, sa façon d'installer une atmosphère, un rythme, grâce à certains mots, comme un refrain... le thème de la mémoire revient régulièrement dans ses livres : celui-ci, qui se passe au bord de l'Atlantique comme en témoignent son titre et sa magnifique couverture, ne fait pas exception. L'auteure est originaire de la Gironde et connaît visiblement très bien le coin. Cependant, il m'a été impossible de finir ce roman... D'une part, les longs passages sur l'histoire et la géographie de la région du Médoc m'ont globalement ennuyée, proférés dans un contexte souvent peu crédible. D'autre part, malgré quelques réflexions profondes liées à l'introspection constante d'Hélène, la narratrice de 36 ans, j'ai trouvé l'intrigue très lente à s'installer. Je ne me suis attachée à aucun personnage, le langage cru de certains passages et les clichés sur la "jeunesse hyper connectée" n'arrangeant rien à l'affaire. Les fantômes du passé n'ont pas réussi à leur donner cette aura de mystère qui m'avait tant plu chez Njiah. Au final, je n'ai pas retrouvé la puissance narrative et le frisson de l'aventure qui m'avaient transportée dans "Le grand Nord-Ouest".
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Citations et extraits (35) Voir plus Ajouter une citation
En ce moment, Bambi, les nôtres (nos enfants) respirent le grand air du Médoc
- quelle horreur, le département le plus pollué de France ! Tu les as vus en tenue de cosmonautes pulvériser leur glyphosate dans les vignes jusqu'au ras des maisons, des écoles, les mouflets du secteur en ont plein les cheveux. Ils contaminent un max les sols et les eaux, jusqu'au traitement des piquets à l'arséniate de cuivre, un poison violent dispersé dans l'atmosphère. ces toxiques bousillent les neurones, surtout chez les enfants ; syndromes neurodégénératifs, perturbations endocriniennes, cancers, et sache que c'est totale omerta dans la région. Les grands propriétaires font le black-out sur les analyses, les expertises : des suppôts de Bayer-Monsanto, lobbying & Cie, et la presse locale fait le mort. Il faut des Cash Investigation à la télé pour alerter un peu ceux qui la regardent encore, mais crois pas demain la veille qu'ils se mettront au bio. Je te parle même pas de la centrale nucléaire du Blayais, une des plus vieilles de France : tu sais ce qu'elle crache de temps en temps dans l'eau ou dans l'air ?
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Peirone n'est pas portée sur l'alcool, moi non plus, on en sert assez au zinc. De la bière surtout, il s'en débite par packs entiers, le pauvre monde se console comme il peut. On ne la voit pas mais la mouise, la vraie, c'est le lot de beaucoup par ici, retraites de misère, manque d'emploi, chômage et, dans les vignes, travail de chien sous-payé, d'autant que la plupart sont sans papiers, le bon truc pour les patrons. débarqués d'un bus direct sur un parking pour une saison de vendanges, ils n'ont que leur barda, rien où dormir, se laver, ni syndicat ni rien pour les renseigner, ensuite ils se fondent dans le décor, se planquent où ils peuvent.
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Trois semaines de promiscuité sous les tentes par une chaleur caniculaire, de fumeux jeux de piste, de parties de volley-ball ou de ping-pong, les baignades et les coups de soleil, la camaraderie forcée avec une bande d'ados de mon âge, les papotages, les chicaneries, les fous rires et les méchancetés de petites femelles, le partage d'une intimité qui nous mettait mal à l'aise sous les douches collectives, et toujours l'une, plus effrontée, dessalée disait-on, pour afficher sa nudité par bravade, moquant la pudibonderie des dindes, dont j'étais, qui répugnaient à l'imiter et dans quelle détresse découvrais-je mes premières règles.
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La vacance du temps est un piège redoutable. Rarement nous y confronte le courant des jours strictement quadrillés de leur emploi, souvent très fallacieuse contrainte mais efficace pour s'éviter de gamberger, de piquer une tête dans le vide sidéral de notre raison d'être, des motifs que nous avons de poursuivre nos dérisoires agitations, périls et peines encourus, et jeux perdus en toute vanité pascalienne. Quel malheur de ne savoir demeurer en repos dans une chambre, de n'y chercher que toutes les feintes possibles pour y échapper.
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Soit, la conjoncture n'est pas formidable. L'usine Ford est mal barrée à Blanquefort, davantage encore de chômage et, comme le subodorait Peirone, Trump a été élu président. Celui de Russie rempile, celui du Brésil ouvre la chasse aux Amérindiens, aux homosexuels, le joufflu Coréen du Nord est aussi gentil garçon que son collègue syrien, la bête immonde se réveille en Europe, un boys band d'ogres et de nabots s'amuse aux manettes de la PlayStation mondiale, quels périls sont-ils promis à nos petits lapins.
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