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4,09

sur 417 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
La récupération tardive de la malle d'Endre au ministère de la Guerre en cet automne 1913 ravive le chagrin de deux femmes d'origine hongroise, Agota la mère d'Endre et Gabrielle , une jeune orpheline élevée par Agota et qui était tombée amoureuse du jeune homme avant qu'il ne parte pour une mission scientifique en Birmanie, cinq ans auparavant et dont il ne reviendra pas.

C'est dans ce bureau du ministère que Gabrielle fait la connaissance d'un jeune fonctionnaire, Michel Terrier, qui devant la détresse de la jeune femme lui propose son aide pour tenter d'élucider cette mort en lui trouvant une place d'institutrice auprès de la famille de Pierre Gallay, un médecin chercheur à l'Institut Pasteur, spécialisé dans les maladies tropicales et qui faisait partie de l'expédition birmane .

Gabrielle, sans véritables recommandations se fait embaucher grâce à son aplomb et son courage, par Mme Mathilde, la patronne de l'entreprise de biscuiterie Bertin-Gallay et mère, entre autre de Pierre.
Gabrielle devra s'occuper de Millie, la petite fille de Pierre et qui a perdu sa mère à sa naissance.

S'ensuivent de nombreuses aventures, rebondissements , dans ce roman qui ne compte pas moins de 1300 pages.
Heureusement, le rythme est entrainant d'emblée et plusieurs histoires se superposent.

C'est tout d'abord une histoire d'amour , le premier amour de jeunesse, celui de Gabrielle pour Endre et qui devient un mausolée au souvenir de l'homme dont elle espère trouver l'ultime message .
Cette passion juvénile au fur et à mesure des événements se transforme , la jeune fille devenue femme s'interroge et ouvre les yeux .

Bien sûr, le récit est occupé par l'enquête de Gabrielle , non seulement à la demande de Terrier mais aussi à son insu , aidée par son amie, l'exubérante Dora .
Ses recherches vont l'entrainer vers des affaires sensibles et avec des méandres qui les mettent en danger et condamnent à la mort certaines personnes qu'elles côtoient sans soupçonner les secrets qu'elles secouent .

On suit également les histoires de la famille Bertin-Gallay , celles des deux filles Blanche et Sophie aux caractères si différents, avec pour Sophie le refus du statut de la femme jusque là imposé

" Sophie avait été une de ces jeunes filles de bonnes familles , un pur produit du redoutable système social auquel Gabrielle , par les accidents de son histoire , avait échappé. Son front pur, ses yeux confiants, sa bouche candide, tout en elle évoquait les créatures élevées en serre et condamnées au mirifique mariage , ce mirage dont toute leur jeunesse avait été bercée, et qui se réveillaient dans la désillusion, partagées entre résignation et désespoir "

, l'histoire de Pierre bien entendu et celle de Daniel qui se lance dans l'aventure cinématographique.

Nous assistons aux premiers mouvements sociaux de l'usine, tenue jusque là par la main de fer de Mme Mathilde, mais celle-ci vieillit et se sent dépassée par l'évolution des mentalités , et les progrès à envisager pour la rentabilité de l'entreprise.
J'ai eu par moment l'impression de me retrouver dans un roman de Pierre Lemaître avec la saga de la famille Pelletier ...

Les différents milieux sont disséqués que ce soit ceux de la bourgeoisie , ancrée dans le conformisme comme Blanche , incapable de voir bouger la société et à l'opposé , les bas-fonds de Paris où la misère règne et les milieux révolutionnaires.

Gabrielle vit avec Millie dans la maison de campagne avec le personnel de Mme Mathilde, des femmes et des hommes attachants, aimant leur tâche au service de la patronne et qui prennent sous leurs ailes la jeune femme.
Une vision à l'ancienne de cette bourgeoisie qui va être secouée , comme le reste du monde par les rumeurs de la guerre puis sa déclaration l'été 1914 .

On ne s'ennuie pas tout au long des pages, j'ai juste ressentie une certaine envie d'en finir en dépassant le millier de pages ...

La quatrième de couverture ne reflète pas vraiment la teneur du roman, même si elle ne ment pas , Gabrielle n'est pas l'aventurière franchissant les continents comme cela peut être compris , il n'y a pas d'ailleurs besoin d'aller bien loin pour la trouver cette aventure !
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Paris, Les Mesnils, Venise ; août 1913- août 1914
Gabriele Demachy, accompagne sa tante Agota, la femme qui l'a élevée, au ministère de la Guerre. La convocation que celle-ci a reçue l'a bouleversée, elle qui, réfugiée hongroise, craint toujours une expulsion.
En réalité on leur annonce la mort d'Endre, le fils chimiste d'Agota parti en mission en Birmanie en 1908.
Si pour Agota c'est un choc, pour Gabriele s
C'est un effondrement. Ils étaient fiancés. Elle l'aimait. Elle refuse de se résigner à accepter cette nouvelle sans plus d'informations. D'autant que 5 années ont passées…
Une rencontre, pas si fortuite que cela avec un membre du ministère, lui permet de se faire embaucher comme institutrice aux Mesnils, la demeure familiale des Bertin-Galay, des biscuits Bertin-Galay. Sous prétexte de s'occuper de Millie, une fillette de 5 ans négligée de tous et surtout de son père veuf, elle approchera peut-être celui-ci, Pierre Galay, dernier homme à avoir vu vivant Endre et découvrir ainsi les circonstances de sa mort.
Dans un style joliment suranné Anne-Marie Garat dresse une fresque sociale sous couvert d'un récit d'aventures. le rythme alterne entre les lenteurs de la vie aux Mesnils où Gabriele apprivoise la petite Millie et les membres du personnel de la maison entrecoupée des visites de l'un ou l'autre ou de tous les membres d'une famille grande-bourgeoise dont la terrible Mme Mathilde qui cornaque son monde d'une main sévère et dure, à un rythme plus soutenu quand l'héroïne se rend à Paris lors de ses congés pour poursuivre ses recherches jusqu'en dans les quartiers les plus défavorisés de la ville, à un rythme carrément trépidant lors des filatures, poursuites qui pointillent le récit.
Le fil est habile. C'est très bien mené, construit. Et, même si on pressent certains évènements, qu'on voit plus clair que Gabriele, cette immersion dans les manoeuvres de l'espionnage de l'époque est plus que crédible.
Les personnages sont bien campés, un peu typés certes, mais chacun joue son rôle.
La part belle est faite aux femmes, des femmes qui s'affirment, ne veulent plus subir le joug masculin que la société leur impose, cherchent leur indépendance.
Quels portraits Anne Marie Garat dresse-t-elle de ces femmes ! Aucune n'est négligée. de Mme Mathilde, femme forte et exigeante n'accordant aucune concession à ses filles, jusqu'à la petite Sassette, fille de cuisine falote qui va grandir sous les yeux éberluée de Gabriele.
C'est une belle découverte. Une plume que je vais désormais suivre.
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" Les gens sont pressés, ils veulent du sommaire, du vite raconté! Et les banquiers sont là pour vous le rappeler...." ,c'est ce que dit Daniel, un des personnages de cette histoire , qui, lui, se lance dans le cinéma et partira bien sûr en Californie.
Là, ce n'est rien de dire qu'Anne Marie Garat prend son temps pour nous raconter le cours d'une année, d'août 1913 à août 14-début de la guerre- dans la vie d'une jeune femme d'origine hongroise dont le cousin- et premier amour- est mort dans des circonstances mystérieuses en Birmanie.
C'est l'occasion bien sûr de détailler l'époque , littérature, journalisme avec la fameuse affaire Caillaux ,qui a suivi l'affaire Dreyfus, peinture, musique, etc mais aussi avancées scientifiques diverses, politique, espionnage, et j'en passe.
J'en passe parce que c'est traité à la manière feuilletonnesque de l'époque , et qu'on s'y laisse très bien prendre. Et quand on referme le livre ( plus de 900 pages, quand même, on le regrette ( heureusement, il y a une suite!)

Beaucoup d'allusions et d'hommages à des écrivains et artistes , et pas forcément de l'époque, on reconnait l'influence d'Eugène Sue, Zola, Rimbaud, Apollinaire mais aussi d'Atget, Monet, Caillebotte ou encore de Truffaut ou de Tardi! Et puis Mort à Venise et même Fellini avec les verres musicaux dans E la nave va.

Le style est un peu suranné,volontairement, les scènes érotiques ( il y en a!!) font un peu sourire , mais qui aime la fiction historique bien documentée , "l'imagination de l'Histoire.",ne peut être déçu!

"La fiction n'est pas le contraire de la réalité, c'est la façon dont s'organise, se forme notre vraie pensée de l'Histoire qui opère dans le roman. Celui-ci est toujours une manière de raconter or, raconter, c'est mettre en branle de l'histoire, c'est mettre en jeu et en péril cette question du récit. Il est temps d'ailleurs que les historiens s'intéressent au roman comme ils commencent juste à le faire avec la photographie, étudiée non pas seulement comme un document d'Histoire mais comme un facteur d'histoire, langage de l'histoire. Pour moi, c'est une grande fonction du roman que d'être un laboratoire et un observatoire de l'Histoire. Ce que d'ailleurs n'ignoraient pas Hugo, Balzac, Zola, mais que notre production contemporaine a quelque peu délaissé. Sauf les Anglo-Saxons..."
disait Anne Marie Garat dans un entretien à la suite de la sortie de ce livre.

A réserver quand même à qui aime les romans-fleuves, 916 pages chez Actes Sud, il faut quelque temps...


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Ce long ( mais aucunement ennuyeux !) roman m'a véritablement emportée dans son sillage ...Dans la lignée des aventures à rebondissements des grands auteurs du 19 ème siècle, il présente le destin mouvementé et intense de Gabrielle Demachy, pour laquelle le lecteur éprouve aussitôt de la sympathie et de l'intérêt.

Nous sommes à l'automne 1913, une époque charnière et trouble, juste avant la première guerre mondiale.Gabrielle n'a qu'un but, retrouver son cousin Endre, disparu mystérieusement.A la manière d'une enquête policière, on la suit dans ses recherches, semées d'indices curieux, comme une malle ou des poèmes.

Le style est vif, nerveux et s'accorde bien avec ce flot d'images ( la photographie est une passion de l'auteur,cela se sent dans la beauté visuelle des évocations) d'informations livrées par l'histoire.Tout est passionnant, le rythme enlevé.L'histoire personnelle de la jeune femme est jalonné par de véritables évènements, retranscrits avec justesse par l'auteur: espionnage durant la première guerre mondiale, complots politiques.

Le lecteur, après cette envolée effrénée et jubilatoire, n'a plus qu'une envie: poursuivre l'aventure avec les deux autres tomes.Ce que j'ai fait, pour mon plus grand plaisir ! Mais ce premier tome reste pour moi le meilleur.

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Paris, 1913. Gabrielle Demachy, jeune orpheline d'origine hongroise, vit chez sa tante Agota avec Renée, la fidèle nourrice et employée de maison. Les trois femmes attendent depuis des mois des nouvelles d'Endre, le fils d'Agota, parti en expédition scientifique en Birmanie. C'est alors que le ministère de la guerre les convoque pour leur annoncer la mort du jeune homme . Mais la belle et rebelle Gabrielle ne se contente pas de l'explication sommaire des autorités, et veut savoir coûte que coûte ce qui s'est passé, au risque d'affronter de terribles forces occultes et de se trouver "dans la main du diable".
Oh la belle, belle saga !
Belle par ses personnages: Gabrielle bien sûr et tous les autres, sans exception, si parfaitement campés.
Belle par son écriture foisonnante, ciselée et exigeante.
Et enfin belle par son histoire, tout à la fois intrigue policière, fresque historique et drame amoureux;
J'ai adoré ce roman dense et passionnant auquel je me suis attachée lentement mais sûrement et qui m'a accompagné depuis plus de quinze jours (oui, tout de même, plus de 1200 pages !!!). Je me réjouis de dévorer les deux tomes suivants.

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En ce début d'automne 1913, Gabrielle vit à Paris chez sa tante d'origine Hongroise. Elles apprennent la mort inexpliquée d'Endre, cousin de Gabrielle, parti en Birmanie. Mort en 1908, elle cherche à comprendre pourquoi la nouvelle a mis si longtemps à leur parvenir. Mais avec le ministère de la guerre, rien n'est simple. Gabrielle enquête.
Un roman qui aurait pu être plus court si les tournures de phrase compliquées avaient été raccourcies. le suspense n'est pas au rendez-vous mais la description des personnages est telle que l'on s'y attache. Et on suit volontiers les pérégrinations de cette jeune femme, dans ce vingtième siècle qui commence, partir à la recherche de son premier amour.
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TB ! passionnant ! amour, suspens et espionnage en 1913. Un seul bémol, mais de taille : trop d'analyses, de pauses…
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Effectivement ce livre est dur à lacher; vous pouvez toujours le conseiller à un ami qui serait coincé sur un canapé avec la jambe dans le plâtre.
L'histoire est vraiment prenante et son approche de cette période de l'histoire sort des traitements habituels.
Pour ceux qui ont aimé Anne Marie Garat et si vous êtes en région parisienne, elle sera invitée à la médiathèque de Noisy le Sec samedi 2 avril à 18h dans le cadre du festival littéraire hors limites. Elle parle remarquablement de son oeuvre, ça devrait valoir le détour :)
Lien : http://www.hors-limites-2011..
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Magnifique!
"Dans la main du diable" peut se lire de différentes façons : comme une saga historique, un roman d'amour, un roman d'apprentissage, un roman policier..."Dans la main du diable", c'est tout cela à la fois et bien plus encore...C'est aussi, par exemple, une découverte vertigineuse de la psychologie des personnages. J'ai un faible pour la vieille Bertin-Galay et son jeune directeur d'usine, avec qui elle forme un couple antithétique admirable...
Plus de 900 pages qui vous tiennent en haleine jusqu'au dernier moment !
Cela commence en 1913 avec Gabrielle Demachy qui cherche à résoudre l'enigme de la mort de son cousin émigré hongrois à Paris, Endre, qu'elle aime follement comme on peut aimer à l'adolescence...

Pour comprendre comment il est mort, elle va utiliser tous les stratagèmes possibles et se retrouver mêler à une affiare d'Etat dont on découvre au fur et à mesure des pages que son cousin est un des principaux protagonistes.

Bien sûr, il y a quelques longueurs lorsque l'auteur s'attarde sur des descriptions...Mais tout cela n'est rien en comparaison de l'intrigue passionnante et des rythmes de l'écriture d'Anne-Marie Garat.

Raconter l'histoire dans ses détails ne servirait qu'à voiler le bonheur de la découverte. Ce qui est magique dans tout cela, c'est que le lecteur, après avoir lu "Dans la main du diable", n'est pas au bout de ses joies puisque ce n'est que la premier volume de la trilogie...
Lien : http://aufildutemps.blog.lem..
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Se plonger dans un ouvrage d'Anne-Marie Garat c'est comme se régaler d'une pâtisserie savoureuse. Chaque phrase est un bonheur à déguster avec délice.
En plus, elle a la générosité de faire durer le plaisir en nous offrant des gros gâteaux.
Celui là, avec ses trois tomes, l'est tout particulièrement : une trilogie pleine de rebondissements, de secrets, de destins qui se croisent tout au long d'un siècle d'histoire.
Des personnages attachants au service d'une écriture éblouissante.
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