AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,15

sur 6769 notes
INCOMPARABLE ! sorte d'Objet Littéraire Volant Non Identifié. Voilà les premiers mots qui m'étaient venus à l'esprit lorsque je refermai jadis ce livre. Je n'avais jamais rien lu de comparable à l'époque. Désormais, avec quelques années de plus au compteur, j'arrive mieux à percevoir d'où Gabriel Garcia Márquez a puisé son style et son énergie littéraires.

On sait la dette que Garcia Márquez reconnaît avoir contractée auprès de Franz Kafka et son Réalisme Magique doit sans doute effectivement beaucoup au monde surprenant du Tchèque. Mais, selon moi, son inspiration provient surtout d'autres auteurs latino-américains comme le grand nouvelliste uruguayen Horacio Quiroga, qui, dans ses contes aime à injecter un peu de surnaturel, tel que pouvait le faire Maupassant dans ses nouvelles fantastiques.

Mais surtout, le grand inspirateur de Garcia Márquez, c'est indubitablement et avant tout le Mexicain Juan Rulfo et son roman Pedro Páramo. On y retrouve en miniature toute l'architecture de Cent Ans de Solitude : un même lieu sur lequel évoluent beaucoup de personnages à des époques différentes, sur plusieurs générations, la confusion volontaire entre le " réel " et le rêve, la notion de destin, etc., etc.

On y retrouve même jusqu'à l'incipit, jugez plutôt. Juan Rulfo écrit à un moment : « Le père Rentería devait se souvenir bien des années plus tard de la nuit où la dureté de son lit l'avait tenu éveillé puis forcé à sortir. » Gabriel Garcia Márquez débute quant à lui son roman par la formule : « Bien des années plus tard, face au peloton d'exécution, le colonel Aureliano Buendia devait se rappeler ce lointain après-midi au cours duquel son père l'emmena faire connaissance avec la glace. »

Bref, peu nous importe ici qui a inspiré quoi même si l'apport de Rulfo est criant. Disons plutôt que ce livre aurait pu s'appeler " Histoire (sur)Naturelle de la Colombie ". L'auteur y dépeint et y peint une fresque digne de la tapisserie de Bayeux qui s'étale sur plusieurs générations de la famille Buendia (c'est une saga au sens propre, je ne sais plus le nombre exact de générations mais environ 5 ou 6).

Ce qui frappe, outre le style et sa maîtrise cyclique et chronologique impeccable, outre l'ampleur, la densité, outre le nombre et la diversité des références, outre les considérations coloniales, outre les aspects historiques véridiques, outre l'incroyable tempérament des personnages, outre l'originalité du propos, outre le lyrisme, outre tout, ce n'est pas l'étonnante synthèse que l'auteur a réussi à faire du destin de la Colombie, alias le ville de Macondo dans le roman, non, ce n'est pas cela qui frappe l'inconscient du lecteur, ce sont surtout ses subtiles inclusions de surnaturel qui passent sans surprendre et deviennent presque naturelles à nos yeux, mystifiés de toutes parts.

Je ne classerais probablement pas le chef-d'oeuvre de sortilèges de Gabriel García Márquez dans la catégorie de ceux qui m'ont le plus fait vibrer, mais je reconnais avoir vécu auprès de lui de très bons moments littéraires. J'en garde un souvenir bienheureux car je sais qu'il fait partie de ceux dont on se dit : « Je n'en lirai pas cinquante de cette trempe-là. » Mais tout ceci n'est que mon avis, un parmi tant d'autres, c'est à dire, pas grand-chose.
Commenter  J’apprécie          29011
Je ne savais rien de ce livre , ni de ce qu'il racontait, jusqu'à ce que j'entende son titre parmi les nombreux commentaires et éloges qui accompagnèrent la disparition de son auteur.
Il y a des livres qu'on ne peut résumer.
Alors je vais vous dire ce qu'on trouve dans "Cent ans de solitude".
Il y a un village (Macondo), une famille (les Buendia), et il y a... de l'amour, de l'humour, de la féérie, de l'illusion, des rêves, des fantômes, des maladies (la peste du sommeil ?), des drames, des morts, et aussi, des civils, des militaires, des fourmis, des oiseaux morts, des filles de joie, de la violence, du sexe, des années qui passent, des hommes, des femmes, des jeunes, des vieux, des très vieux, et même des très très vieux qui n'en finissent pas de vivre...
Et puis, surtout, il y a des prénoms, les mêmes, qui reviennent de générations en générations, des prénoms qui embrouillent le lecteur, comme ils embrouillent les personnages du livre eux même, au point qu'on finit par ne plus savoir qui est le père, la mère, le fils, la fille, le frère, la soeur, l'oncle, la tante, les grands parents, les arrière grand-parents, les arrière arrière grand-parents, jusqu'à provoquer l'erreur fatale...
Oui il y a tout ça, et bien plus encore. il y a tant de richesse dans ce livre, on passe par tant de sentiment.
S'il vous prend l'envie de le découvrir, prenez votre temps, surtout si vous ne voulez pas perdre le fil de l'histoire... C'est un trésor à savourer.
Commenter  J’apprécie          1940
« Cent ans de solitude » narre l'histoire de la famille Buendia sur plusieurs générations dans un village colombien éloigné nommé Macondo depuis sa fondation jusqu'à sa disparition. Tout débute par une union consanguine entre José Arcadio Buendia et sa cousine Ursula Iguaran, suite à une malédiction le couple va s'exiler et s'installer dans ce lieu reculé pour y fonder une famille.
Macondo est un pauvre village qui au fil des générations s'agrandira, s'enrichira mais traversera et subira les guerres civiles, les conflits économiques et sociaux du pays...

Que dire de « Cent ans de solitude » c'est à mes yeux ma plus belle rencontre littéraire, j'ai eu beaucoup de coup de coeur en littérature, mais cette fois-ci c'est beaucoup plus ; c'est le coup de foudre !
Je me suis laissée fondre dans ce conte où le fantastique flirte avec le réel avec aisance sans que cela ne choque, l'invraisemblable devient normal, les phénomènes surnaturels, les événements magiques, la présence de fantômes s'installent tranquillement dans l'histoire sur un rythme régulier. Ce monde étonnant semble ordinaire...
Les personnages ne sont ni bons ni mauvais, certains cherchent nuire à l'autre sans mauvaise conscience, tout naturellement, d'autres vivent l'inceste en toute innocence, et l'histoire de cette longue lignée se répète, ce n'est pourtant pas l'amour qui les unit mais leur destin est lié.

« [...] l'histoire de la famille n'était qu'un engrenage d'inévitables répétitions, une roue tournante qui aurait continué à faire des tours jusqu'à l'éternité, n'eût été l'usure progressive et irrémédiable de son axe ».

Dans ce village imaginaire de Macondo, le narrateur à travers la famille Buendia incorpore l'époque tragique de la Colombie entre 1850 et 1950.

Ce livre m'a transportée dans une autre dimension, son univers très singulier m'a déconnectée du monde réel et ça fait du bien.
Merci M. Gabriel Garcia Marquez pour ce moment de lecture jubilatoire, intense et grandiose, ce fut un réel plaisir. J'aimerais pouvoir oublier ce roman pour le découvrir de nouveau comme une première fois!

Commenter  J’apprécie          1514
C'était ma première rencontre avec le réalisme magique (sud-américain en tout cas); et dès la première rencontre j'étais subjugué! J'y ai trouvé tout ce que j'adore lire.

J'ai senti la présence de la veine rabelaisienne et de l'imaginaire des Mille et une nuits. En effet, l'humour, issu de la juxtaposition de situations sérieuses et de situations burlesques, est omniprésent, ainsi que l'imagination infinie qui nous rappelle ces contes orientaux et ces mythes. Le réel et le fictif se marie si bien qu'ils nous donnent l'impression de réalisme.

Cent ans de solitude est le roman d'une dynastie au sort singulier. Mais, on peut y voir l'histoire de toute l'humanité. Le premier était lié à un arbre et le dernier sera dévoré par des insectes monstrueux! Dans le Coran, on trouve que le sort du premier homme Adam a été lié à un arbre, et qu'à l'Apocalypse (selon une dernière exégèse du Coran) des insectes étranges vont dévaster la terre et mettre fin aux derniers hommes. Ce roman englobe toute l'humanité: l'histoire de développement et de décadence, de guerre, de révolution, de péchés, d'amour (plusieurs ressemblances avec des histoires bibliques aussi)... La terre tourne et l'histoire de Macondo aussi.

D'une magie étrange Garcia Marquez donne à chacun de ses personnages (mêmes les moins importants) un aspect vivant qui nous charme! Cet homme qu'on attache à un arbre pour le reste de sa vie, ce fils qui demande à sa mère de l'égorger de peur d'être enterré vivant, cet autre qui, après une vie légendaire, se ferme dans un atelier pour faire des recherches bizarres, cette fille tellement belle qu'elle envoûte tous les hommes et reste vierge pour monter au ciel, ce sage gitan qui revient après sa mort avec sa prophétie, cette mère qui résiste à tous les âges...(et plein d'autres qu'on aime beaucoup à la lecture).

Et bien des années plus tard, face à la page de Babelio, je me rappelle ce lointain temps au cours duquel l'envie de lire m'emmena faire connaissance avec Garcia Marquez.
Un grand plaisir, un grand livre.
Commenter  J’apprécie          1410
La fascination que ce roman a exercée sur moi peut s'illustrer par la seule citation que j'en ai extraite et qui, en une phrase absolument interminable et sublime, fait jaillir de la bouche d'une des protagonistes toute la verve, toute la saveur, tout le burlesque et tout le charme de la plume de Gabriel Garcia Marquez. Comme l'ont déjà fait remarquer moult lecteurs, ce livre ne ressemble vraiment à aucun autre. Sur près de 500 pages, j'ai passé le premier tiers de ma lecture à me demander où l'auteur voulait m'entraîner et puis j'ai compris en un déclic que si je voulais que l'alchimie se crée entre ce roman et moi, je devais arrêter de me poser cette question et me contenter de me laisser entraîner par l'auteur, et ça a marché !

« Cent ans de solitude » serait une peinture de l'humanité, sorte de « nature-vivante », saisie dans le prisme de la famille Buendia, vivant – on le devine même ce n'est pas dit explicitement – dans une Colombie encore très sauvage voire hostile, et ayant fondé courant XIXème siècle le village isolé de Macondo d'où elle a développé ses racines et étendu ses branches, en un éternel cycle de naissance, d'existence et de mort. Ni apologique ni réprobatrice, cette grande fresque, à la fois réaliste et fantaisiste, place ce roman en équilibre entre utopie et purgatoire.

Dans « Cent ans de solitude », les frontières semblent abolies, celles de l'espace, du temps, du réel et du fantastique, de la morale, etc. La foule de personnages évolue vaille que vaille dans une incroyable anarchie paradoxalement ancrée dans la génétique et pas seulement dans celle des Buendia de tout bord mais plus sûrement dans celle de tous les hommes. L'auteur l'écrit lui-même : « […] l'histoire de la famille n'était qu'un engrenage d'inévitables répétitions, une roue tournante qui aurait continué à faire des tours jusqu'à l'éternité, n'eût été l'usure progressive et irrémédiable de son axe » et cette intuition que l'homme ne serait qu'un hamster tournant sans fin dans la roue de l'Humanité, condamné à finir dominé par sa nature et Dame Nature, est si présente qu'elle finit par donner le tournis.

L'écriture de Garcia Marquez m'a étrangement rappelé celle de Zola et j'ai très souvent eu l'impression de lire les Rougon-Macquart en version condensée et abrégée. Moi qui avais gardé un mauvais souvenir de ma première rencontre avec Garcia Marquez, je suis très heureuse d'avoir tenté l'aventure de cette lecture atypique et les quelques longueurs de la narration n'ont aucunement gâté le plaisir que j'ai pris à ce voyage littéraire totalement hors-normes. Peu nombreux sont les livres qui m'ont complètement dépaysée, celui-ci en fait indéniablement partie.


Challenge NOBEL 2013 – 2014
Challenge AUTOUR DU MONDE
Commenter  J’apprécie          1373
Il est de ces romans dont l'épaisseur, la notoriété, la densité, le sujet font peur et fascinent en même temps. On est irrémédiablement attiré mais on retarde toujours la lecture.

Une attitude que j'aurai poussé à son paroxysme avec "Cent ans de solitude": Dire qu'il m'aura fallu un quart de siècle pour parvenir enfin à reprendre et venir à bout de ce roman abandonné à la page 82 il y a 25 ans! Et ce avec une facilité déconcerntante, ce qui fait que je me sens bien stupide maintenant d'avoir hésité si longtemps devant ce chef d'oeuvre.

Certes, le bougre ne se laisse pas dompter aisément, ma longue crainte n'était pas complètement infondée : la bête est dense, très dense, il faut l'aborder avec de bonnes techniques de respiration, mais aussi une attitude de lâcher-prise face aux difficultés liées aux ramifications de l'intrigue et à l'écheveau complexe de personnages aux noms semblables.

Alors ainsi, si l'on accepte de se laisser porter par le texte, le souffle vaste et lent, quel bonheur mes amis! Quelle luxuriance, quel foisonnement, quelle langue! Quelle imagination, quel rythme, quel degré d'accomplissement dans la construction narrative!

Et tout cela pour quelques générations de Buendia que, magie oblige, on se prend à aimer bien qu'aucun d'entre eux ne soit le moins du monde aimable, mais tous si vivants, si archétypaux, et si terriblement seuls.

Puisqu'il semble écrit que chaque quart de siècle j'aie rendez-vous avec ce livre, vivement 2040 que je puisse de nouveau goûter ce nectar littéraire à l'état pur.
Commenter  J’apprécie          11814
"Cent ans de solitude" s'est vu récompensé en 69 du prix du meilleur livre étranger. Mais Garcia Marquez a refusé d'assister à la cérémonie de remise de la récompense arguant que "le livre ne sonne pas bien en français". Pourtant, il serait merveilleux que tous les livres sonnent aussi mal que celui-ci. "Cent ans de solitude" est un très beau roman et s'il est sans doute préférable de le lire en version originale (ça, malheureusement, je ne le saurai jamais), en français il chante merveilleusement à l'oreille.

Il est quasiment impossible de résumer cette grande fresque familiale qui s'étale sur plusieurs générations. Les noms des personnages se répètent d'une génération à l'autre et leurs destinées présentent des similitudes, des résonances entre elles qui forment un récit en forme de boucle ou plutôt en forme de cercles concentriques.

L'utilisation du réalisme magique, qui consiste en l'intrusion d'éléments surnaturels dans un récit traité sur un mode plutôt réaliste, ajoute de la poésie à un texte qui en est déjà empli par la langue. En effet, si on peut facilement se perdre dans les méandres de l'intrigue très touffue, on est littéralement emporté par la musicalité du récit.
En lisant "cent ans de solitude", on entend le texte chanter à son oreille et à son âme une mélodie unique.

Challenge Multi-défis 2016 - 29 (une fresque familiale)
Challenge Atout prix 2016 - 1 (prix du meilleur livre étranger)
Commenter  J’apprécie          877
J'aime bien aussi cet intermède. Ce moment ou mon marque-page ne se sent pas écrasé, ce no man's land de lecture. Cette journée ou vous avez terminé la veille au soir, un polici
Euh c'est qui déjà le meurtrier ? … Ah oui j'm'en rappelle.
et puis vous pensez déjà à ce soir, avec un sentiment d'impatience, de découverte, de belle histoire ... Ouah en l'enregistrant sur Babelio, j'ai vu la note donnée par mes collègues : largement plus de quatre sur près de trois mille personnes !
Mais revenons à nos moutons. Sous le lit ? Tiens faudrait que je relise le petit prince !
Merde y a une préface ! J'la lirai après. Dès la première page tournée, j'ai su que ça n'allait pas aller. Alors j'ai insisté, redoublant de vigilance pour me concentrer. Mais après la page cinquante, j'ai fait le dur constat que les phrases s'envolaient au fur et à mesure que je les lisais.
Pour l'auteur : cent ans de solitude, pour moi une petite heure aura suffit. Stop définitif. Cette lecture n'est pas pour moi. Serais-je le vilain petit canard à contre-courant des membres de Babelio qui encensent cet ouvrage ? J'me sens du coup, comme un peu exclus de la confrérie. Pourtant amis et membres de ce site je prends plaisir à vous retrouver, à lire quotidiennement vos avis, savourant déjà le style de chacun.
Aujourd'hui je tiens à vous le dire amis et membres de Babelio : JE VOUS AIME.
Bon … beaucoup plus les filles que les garçons, tout de même.
Commenter  J’apprécie          7514
Gabriel Garcia Marquez raconte l'histoire du village Macondo fondé par la famille Buendia et de sa progéniture sur six générations jusqu'à sa destruction. L'idée de ce roman lui vient lorsqu'il revient dans son village natal, Aracataca, qu'il a quitté à l'age de huit ans. Il s'aperçoit qu'il n'est pas du tout comme il se l'imaginait dans ses souvenirs ou à travers les histoires que lui racontait sa famille. Profondément déçu, se sentant trahi, il va inventer Macondo, fondé par José Arcadio Buendia et Ursula Iguaran, cousin et cousine, qui se marièrent et formèrent le début de la dynastie Buendia. Celle-ci s'étale sur un siècle et se termine par la réalisation d'une malédiction et l'anéantissement du village et de tous ses habitants. « Car il était dit que la cité des miroirs (ou des mirages) serait rasée par le vent et bannie de la mémoire des hommes à l'instant où Aureliano Babilonia achèverait de déchiffrer les parchemins, et que tout ce qui y était écrit demeurait depuis toujours et resterait à jamais irrépétible, car aux lignées condamnées à cent ans de solitude, il n'était pas donné sur terre de seconde chance. »
L'auteur donne l'impression de s'être vengé de l'illusion perdue de ses souvenirs d'enfance en narrant cette tragédie, en maculant ses pages du sang et de la matière fécale des habitants. Ils ont bravé le Ciel en passant outre toute recommandation, en consommant leur union coupablement incestueuse et ils en payèrent le prix par les générations maudites et leur anéantissement. La référence à l'épisode du nouveau Testament est on ne peut plus claire.
La lecture est rendue particulièrement difficile par la répétition des prénoms donnés aux enfants, ceux-ci prenant celui de leurs parents. On est vite perdu par cette tradition hispanique, immortalisant le père par la transmission orgueilleuse de son nom à sa descendance mâle, et de même d'une mère ou d'une tante, à une fille.
Autre difficulté, tout le côté ésotérique du récit qui ressuscite les morts, rappelle les esprits de l'au-delà et les mélange au commun des mortels.
Ce qui frappe dans « Cent ans de solitude » c'est l'absence de romantisme dans les relations entre les personnages et leur individualisme. Leur chair les anime plus souvent que leurs sentiments.
Il y a une grande animalité, une sauvagerie, une barbarie tout au long du roman, qui est latente. Elle n'attend qu'un prétexte pour surgir, s'acharner avec la plus grande cruauté. Jusqu'à la nature qui se déchaînera pour noyer, pourrir et finir par anéantir le village et sa population après plus de quatre ans de pluie.
« Cent ans de solitude » est un mélange de « Alice au pays des merveilles » et de « vol au-dessus d'un nid de coucou », entre surnaturel et asile de fous.
Gabriel Garcia Marquez rédige ce roman dans la plus grande précarité avec le soutien de son épouse et dans une pièce de deux mètres sur trois. Il vendra la plupart de ses biens pour le terminer. Reconnu comme un chef-d'oeuvre de la littérature sud-américaine, il n'est pas facilement accessible et sa lecture est ardue.
Traduction Claude et Carmen Durand.
Editions du Seuil, Points, 461 pages.
Commenter  J’apprécie          680
Macondo aracataca ! Buendia ne croyait pas. Épouvantable. C'est la 2eme fois que je lis ce livre. J'ai du le lire en 1971. Pour moi c'est un siecle . Je me souviens d'une colombienne qui avait dit à Yves Voisine un copain l'acadien, le cousin de Roch, qu'elle s'était enfermée pour le lire tant ce livre parlait de chez elle. La mort le suivait partout. Si tu dois devenir fou deviens le tout seul. La mort le suivait partout. Il survécu à la pelagre en Perse. Personnage lugubre tout enveloppé de tristesse. Bien dis est un personnage désastreux . Un centavo traduit par Claude et Carmen Durand. Avec une barbe à tailler au couteau de cuisine. Au sud s'étendait un bourbier. Puis le grand marigot qui n'avait pas de limite. Macondo, une ville nouvelle a peine éclairé par la faible réverbération d'insectes phosphorescents. Je préfère la voie du nord.carajo ! Jamais 'nous ne pourrons nous rendre quelque part. Nous ne nous irons pas ! En sautant d'une île sur l'autre. le versant occidental de la Sierra. Fondation de Macondo. Une indienne guajira chaussée de babouches. Melquiades se mit a enregistrer sur des plaques de daguerréotype tout ce qu'on pouvait enregistrer. Bon dieu ! Ce théâtre géant. Comme chez Homere ou Cervantes. Les 32 guerres du colonel Aurelanio Buendia. Trempez dans l'eau une poule couveuse. Car aux lignées condamnées à cent ans de solitude, il n'était pas donné de seconde chance.
Commenter  J’apprécie          640




Lecteurs (19372) Voir plus



Quiz Voir plus

Quiz sur Cent ans de solitude de Gabriel Garcia Marquez

Comment s´appelle la famille dont l´histoire est contée dans le roman

Buenos Dias
Buendia
Bomdia
Banania

8 questions
675 lecteurs ont répondu
Thème : Cent ans de Solitude de Gabriel Garcia MarquezCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..