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EAN : 9782228885096
388 pages
Payot et Rivages (08/01/2006)
4.05/5   39 notes
Résumé :
Après dix ans passés en mer en compagnie de Surcouf et des corsaires de l'océan Indien (ce qui nous a valu deux chefs-d'œuvre : Corsaire de la République et Le Négrier de Zanzibar), Garneray tombe entre les mains des Anglais. Nous sommes en 1806, après Trafalgar : Garneray a vingt-trois ans. Il restera neuf années prisonnier, enfermé avec quelques centaines de compagnons d'infortune sur un de ces fameux « pontons », véritables bagnes flottants dont le port de Portsm... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
La paix avec les Anglais n'ayant été que de courte durée, Louis Garneray et ses compagnons d'infortune se retrouvent prisonniers de guerre suite à un combat naval qui a fort mal tourné. le voilà ramené en Grande-Bretagne et bientôt incarcéré avec des centaines d'autres marins français sur des pontons, vieux vaisseaux démâtés, ancrés dans des vasières non loin de la ville de Portsmouth. Ce sont de véritables bagnes flottant où les conditions de vie des malheureux sont absolument épouvantables. La nourriture est aussi infecte qu'insuffisante au point de rendre les hommes aussi maigres que des squelettes en quelques semaines. La promiscuité est telle qu'ils se voient entassés entre deux ponts, dès le soir, sans lumière ni aérations sur des châlits ou des hamacs étagés sur deux niveaux. Tout se monnaie pour tenter d'améliorer un peu ces abominables conditions de vie. Ainsi Louis doit-il verser deux louis d'or pour pouvoir obtenir une un peu moins mauvaise place. Cette petite fortune ayant été immédiatement volée à son vendeur, le coupable est aussitôt démasqué et jugés par ses co-détenus. Il sera condamné à recevoir une volée de coups de fouets qui le laisseront inconscient et le dos ensanglanté. Certains détenus en arrivent même à toutes sortes d'extrémités comme les « rafalés » qui, ayant dû vendre jusqu'à leur dernier lambeau de vêtement, vivent complètement nus été comme hiver et dorment à même le sol, serrés les uns contre les autres comme sardines en boite. Pour échapper à pareil enfer, Louis n'aura plus qu'une idée fixe qui tournera à l'obsession : s'évader par n'importe quel moyen…
« Un corsaire au bagne » est le troisième et dernier tome des aventures maritimes de Louis Garneray qui voit d'ailleurs ses talents de peintre de marine confirmés définitivement. Cette fois plus de combats navals, plus de tempêtes, plus de naufrages, plus d'attaques de pirates, mais une longue et lente descente aux enfers, orchestrée par des geôliers britanniques particulièrement vicieux et sadiques (à l'exception d'un jeune commandant qui ne restera d'ailleurs pas bien longtemps aux commandes). Cet opus reste le plus émouvant et le plus tragique des trois. Comment rester indifférent devant tant de cruauté et tant de perfidie ? Après tout, ces hommes n'étaient que des prisonniers de guerre. Ils sont pourtant plus mal traités que des bagnards ou même que des animaux en batterie. Louis accumulera en vain plusieurs tentatives d'évasion et ne devra sa survie et une faible amélioration à ses talents de peintre qui lui permettent de vendre ses premières toiles à un marchand d'art juif qui les lui prend pour une bouchée de pain et aussi à sa connaissance de la langue qui lui offre une place d'interprète, ce qui le mettra parfois en porte à faux dans plusieurs affaires. le style est toujours aussi excellent et donc toujours aussi agréable à lire. le récit de ces nouvelles tribulations reste passionnant en dépit de toutes les horreurs que l'on découvre. Ces pontons de la mort lente n'avaient rien à envier aux camps de concentration nazis, ni au « lao gaï » maoïste ni ou au « goulag » soviétique…
Lien : http://www.bernardviallet.fr
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Salut les Babelionautes
Ce troisième tome de la vie romancée de Louis Garneray nous relate les dix ans de captivité qu'il a subi sur les pontons Anglais.
Dans ce récit point de combat Naval, mais une description des sévices subies par les Marins Français a bord de ces prisons flottantes.
le devoir d'un prisonnier est de tout faire pour s'évader, Louis Garneray tentera plusieurs fois de le faire sans toutefois y parvenir.
C'est pendant cette période qu'il reprendra ses pinceaux pour réaliser ses plus belles compositions de bataille navale.
Sa vie fut une suite de bon et de mauvais moments, tant et si bien que quand il écrit ses mémoires, elle ne seront publiées que quand 1860 mais réécrites par des écrivains a la solde des éditeurs.
Pour avoir un aperçus de son oeuvre de peintres (il fut le précurseur des peintres de la Marine) qu'il avait le droit de signer en rajoutant une Ancre a sa signature vous pouvez aller sur la toile en faisant une recherche.
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Lire Louis Garneray, c'est embarquer dans une folle vie de marin.

Embarqué à 13 ans, au terme du dix-huitième siècle, le jeune Ambroise Louis Garneray doit tout apprendre de la marine. Il n'y a pas meilleur patronage que celui de Surcouf et les mers du sud sont très agitées. L'océan indien est riche et regorge d'aventures. le morceau de bravoure décrit par Garneray dans "Corsaire de la république"est la prise du Kent aux Anglais. Ça canonne dur avant l'abordage, avant la lutte au corps à corps dans la poudre et les éclats de sabres.

51nhmzkdp2l-_sx327_bo1204203200_Quand la paix est conclue avec les Anglais, le commerce reprend. Devenu marin aguerri, Garneray s'embarque sur la Petite-Caroline, navire marchand, puis après une mutinerie suivie d'une attaque de pirates (!!!), il rejoint l'équipage d'un négrier ("Le Négrier de Zanzibar"). Retrouvant du service pour la Marine, il tombe dans les mains des Anglais et passe neuf années sur les pontons de Portsmouth, prisons flottantes où il commencera à peindre (il sera le premier Peintre Officiel de la Marine). Là, guet-apens, assassinats, épidémies, révoltes et sévices sont heureusement compensées par le bonheur de la peinture, des amitiés, quelques personnes de bien et de justice.

"Capitaine, demande Combaleau qui a déjà rechargé sa pièce, voulez-vous me permettre de tirer un peu plus bas ?"
5121frpyewl-_sx329_bo1204203200_

Vingt années d'une existence bien remplie, avec son lot d'exaltation, de trahisons, de découvertes et de combats. Vingt années qui s'achèvent au terme du dernier récit "Un Corsaire au bagne" avec une nouvelle fois la paix conclue avec la Perfide Albion.





Brick, cartahu, embelli, mantelets de sabord et palangre; timonerie, rambarde, lof, baille de combat et allures sonnent aux oreilles du terrien comme autant de perles marines, vocabulaire ésotérique dont la magie opère quand l'ignorance passe le relais à l'imagination.

Les frégates de Garneray filent sur un océan à l'air pur, les focs à plein vent, les gabiers postés au mât de hune.

Gagnez la mer. Vous ne le regretterez pas.
Lien : https://thomassandorf.wordpr..
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Un épisode historique peut connu ; les pontons, où les marins français sous l'Empire était retenus prisonniers par les Anglais.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Aussi, je l’avoue, j’en suis à douter parfois de mon intelligence lorsque je vois les Anglais s’apitoyer sur le sort de l’émir Abd el-Kader, traité si royalement par la France dont il a tué les enfants ! Je me demande alors, en jetant un long et douloureux regard dans mon passé et en voyant se dresser devant moi tous ces affreux souvenirs de ma captivité, je me demande, dis-je, si je ne rêve pas, si ce sont bien les Anglais qui osent aujourd’hui nous accuser de cruauté par cela seul que nous retenons un tigre dans sa cage !… Le fait est qu’il y a parfois des impudences si grandioses qu’elles atteignent au sublime, et font douter aux gens de bon sens et de raison.
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Après une traversée de dix semaines, le Ramillies entra dans la rade de Portsmouth. Le lendemain même, le 15 mai 1806, je fus transféré, avec une partie de mes compagnons d’infortune, sur le ponton le Protée.

Un ponton, personne ne l’ignore, est un vieux vaisseau démâté, à deux ou trois ponts, qui, retenu par des amarres, présente presque l’immobilité d’un édifice de pierre.

Je ressens encore l’impression pénible que me causa la première vue du Protée : ancré à la file de huit autres prisons flottantes, à l’entrée de la rivière de Portchester, sa masse noire et informe ressemblait assez, de loin, à un immense sarcophage.
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J’étais, quant à moi, quoique la vie nomade et aventureuse que j’avais menée jusqu’à ce jour m’eût donné assez d’assurance, fort embarrassé de ma contenance. Je m’informai de la place où je devais mettre mon hamac, et l’on me désigna, en ma qualité de nouveau venu, l’endroit le plus obscur et le moins aéré de la batterie.
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Quelle affreuse impression je ressentis lorsque conduit, entre une haie de soldats, sur le pont, je me trouvai brutalement jeté au milieu de la misérable et hideuse population du Protée !
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Ah ! Comment qualifier une semblable conduite ! Quelles expressions employer pour flétrir une nation qui traitait nos intrépides marins et nos braves soldats, dont le seul crime consistait à avoir été trahis par les hasards de la guerre, comme jamais les infidèles ne traitèrent les chrétiens captifs, comme jamais la chiourme n’oserait agir envers les forçats ! 
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