J'ai soif d'innocence et autres nouvelles

Six nouvelles dans ce recueil de Romain Gary. Elles m'ont séduites par leur ironie très vive, en particulier les trois premières. Pour les trois suivantes l'effet de surprise n'a peut-être plus joué.
Dans toutes il y a un décalage flagrant entre le discours du protagoniste et ses véritables motivations, qu'il s'agisse dans la première qui porte le titre du recueil de partir vivre dans une île du Pacifique pour fuir la civilisation et la domination de l'argent, ou pour la dernière Je parle d'héroïsme, l'écart entre les conférences sur le courage du personnage et son comportement lors d'une plongée qu'il croit dangereuse.
Mais ma préférée est la seconde Un humaniste qui se passe lors de la seconde guerre mondiale dans laquelle un juif se fait dépouiller… avec reconnaissance.

Ce type de nouvelle dit à chute est celle que je préfère et celles-ci sont les meilleures que j'ai lues depuis longtemps.

J 'ai soif d'innocence et autres nouvelles à chute est un recueil de six petites nouvelles de Romain Gary publié au Éditions Larousse avec un dossier pour approfondir et guider les élèves à la lecture.
Romain Gary est un auteur multiple, le seul à avoir eut deux prix Goncourt l'un sous le nom de Romain Gary avec Les racines du ciel en 1956 et en 1975 avec Les vies devant soi sous le pseudonyme Émile Ajar, outre ses talents d'auteur Roman Kacew d'origine Lituanienne reste un homme surprenant, une vie de talent...Il a de nombreux pseudonymes comme Fosco Sinibaldi, Shatan Bogat et les deux autres cités
Ces six nouvelles très courtes moins de 500 lignes ont cette courtoisie d'avoir les valeurs léguées dans les intrigues de ces romans comme la promesse de l'aube, Clair de femme et ses autres pièces de théâtres....
Romain Gary joue avec nous dans ces six nouvelles, six petites farces savoureuses, six petites chutes ironiques où la vérité de l'instant tremble dans l'imprévue, celle des mots de Romain Gary.
J 'ai soif d'innocence modèle l'être humain face à ses démons ici celui de l'avarice, l''humaniste est celui de la crédulité, celle de la race humaine,celle antonyme d'humaniste mais de perversion, l'être humain est le microbe à l'humanité. le faux reste une boutade merveilleuse, savoureuse, comme une plaisanterie de salon, une fable de la fontaine, Tel est pris qui croyait prendre....Citoyen pigeon est une nouvelle fantastique comme celle du nez de Gogol, la Russie est le théâtre de cette folie où les pigeons sont les humains, où, la nature humaine est celle de la chambre de l'aliénation.Tout va bien sur le Kilimandjaro est l'imaginaire de la vie épistolaire d'un amoureux, une drôle histoire d'une vie imaginée au fil de cartes postales, une vie pour quelques timbres, un espoir d'amour. Je parle d'héroïsme est le théâtre de la mythomanie virtuelle, celle de la parole des mots indépendants de ces actes, une parodie amusante....
Ces six nouvelles sont d'une fraîcheur, d'un actualité pesante, d'humour, d'ironie, d'une humanité précise est amusante ...

Ce livre est une nouvelle à chute qui raconte l'histoire d'une dame qui part en vacances sur une île perdue des Marquises, Taratora. Là-bas, elle rencontre une dame âgée d'une cinquantaines d'années, Taratonga. Un jour, la dame reçoit un gâteau enveloppé d'une toile à sac qui lui rappelle une peinture d'un grand peintre. Elle se renseigne d'où viennent les toiles et par la suite de l'histoire, la dame va apprendre qu'elles n'ont aucune valeur.

Ce qui m'a attiré pour choisir ce livre, c'est que j'aime beaucoup les nouvelles à chutes et aussi que le titre m'a plu quand je l'ai lu.
Ce qu'il m'a bien plu dans la nouvelle, c'est que j'avais l'impression de vivre l'histoire et de m'évader.
Ce qu'il m'a moins plu dans la nouvelle, c'est qu'il y avait des moments où l'histoire restait un peu sur un même passage.
Je conseillerais cette nouvelle à chute, car elle correspondrait à tout types de lecteurs.

Je suis particulièrement admiratif du talent de Romain Gary, c'est pourquoi je vais m'efforcer d'être objectif pour rédiger cette critique. Tout d'abord, j'ai savouré chacune des nouvelles de ce recueil : elles sont toutes rédigées dans le style excellent qui caractérise cet auteur et comportent toutes cet humour et ce charme qui ont contribué à son succès. Chaque nouvelle comporte une chute si ce n'est ironique, au moins étonnante, et toujours porteuse d'une sorte de morale à l'instar des fables De La Fontaine.
Ce fût donc une lecture plaisante, souvent à haute voix, que je recommande à tout un chacun.

Dans ces nouvelles à chute, Romain Gary nous invite à nous méfier des apparences, des idéalisations. Dans la première nouvelle qui a donné son titre à ce recueil J'ai soif d'innocence, le narrateur décide de partir sur une île reculée pour ne plus entendre parler d'argent et de matérialisme… mais son attitude change soudain quand il découvre que la « cheffe » du village lui donne des gâteaux emballés dans des toiles de Gauguin ! Je n'ai pas trouvé toutes les nouvelles égales : j'ai eu plus de mal avec Citoyen Pigeon qui se déroule en URSS et dans laquelle c'est un pigeon qui sert de cocher...Le côté fantastique de cette nouvelle ne m'a pas convenu. Mais les autres m'ont beaucoup plu en raison de leurs chutes inattendues et souvent caustiques.
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Romain Gary alias Roman Kacew alias Émile Ajar est sans doute plus connu pour son autobiographie, La Promesse de l'Aube, et pour son roman, La Vie devant soi que pour ses nouvelles. Les six nouvelles présentées dans le recueil J'ai soif d'innocence dans la collection "Les contemporains classiques de demain" chez Larousse sont tirées du recueil Les Oiseaux vont mourir au Pérou, publié par Romain Gary en 1975 avec 15 nouvelles.
L'édition Larousse est une édition scolaire dans laquelle un appareillage scolaire très conséquent s'ajoute aux textes. On peut s'en servir ou l'oublier et se laisser porter par la lecture cursive. Les six nouvelles ont toutes un atout non négligeable : elles sont très courtes, de 130 à 500 lignes et réservent toutes une surorise en guise de chute. Elles sont aussi emplies des valeurs humanistes chères à l'auteur et teintées de son ironie.
"J'ai soif d'innocence" présente la quête d'innocence d'un narrateur fatigué des "fausses valeurs" de la civilisation, ses rêves semblent se réaliser sur cette île du Pacifique où il s'installe, avec la bienveillance d'une veille femme,Taratonga, pour commencer un nouvelle vie...
"Un humaniste" nous transporte à Munich, au moment où Hitler accède au pouvoir. Karl Loewy, un fabricant de jouets, jovial, bon vivant et doté d'une inébranlable confiance en la nature humaine, finit par se résoudre à se réfugier dans sa cave en attendant "la bonne saison". Ses domestiques se chargent d'apporter à leur patron nourriture, vin, nouvelles du dehors. Au début, il reçoit même les journaux et écoute la radio mais comme les nouvelles restent désespéreantes, il finit par y renoncer, ...
"Le faux" set une nouvelle qui se déroulent dans le milieu huppé des marchands d'art qui achètent des van Goghet des Rembrandt. S... a acquis dans ce milieu la réputation d'un expert incontesté aussi lorsqu'il déclare que le van Gogh acheté par Beretta est un faux, Beretta est furieux et menace S... : "Vous verrez que l'on apprend dans les rues de Naples des coups aussi foireux que dans celle de Smyrne" siffle-t-il avant de s'en aller....
"Citoyen pigeon" se passe à Moscou en 1932. le narrateur et son associé Rakussen viennent de "subir à la Bourse de New-York des pertes désastreuses", ils quittent Wall Street pour l'URSS en quête de "valeurs nouvelles"...
"Tout va bien sur le Kilimandjaro" présente l'histoire de l'énigmatique et fabuleux Albert Mézigue. Ses concitoyens de Touchehagues, sur la route d'Aix, ont ouvert une salle de la mairie en guise de musée pour exposer "plus de mille cartes postales envoyées de tous les coins du monde" par cet "illustre pionnier de la géographie et conquérant des terres vierges" mais qui était réellement Albert Mézigue et pourquoi envoyait-il ainsi des cartes à tous ses concitoyens, sans même oublier son rival en amour ?
"Je parle de l'héroïsme" est l'histoire du narrateur, conférencier littéraire, invité à l'Institut français d'Haïti pour faire une conférence sur un sujet de son choix. Sans hésiter, il choisit l'héroïsme. Il réussit une brillante prestation devant un public de choix mais il est frappé par l'attention particulière d'une personne au premier rang. Lorsqu'il quitte l'estrade à la fin de son discours, cette personne vient vers lui, c'est le docteur Bonbon, il est chargé de transmettre au narrateur une demande particulière de ses lecteurs...
Ces nouvelles sont à la fois modernes, variées, imprévisibles, elles illustrent parfaitement le genre de la nouvelle à chute et peuvent constituer de jolis tremplins vers l'écriture.
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Sept nouvelles à chute (donc on ne va pas raconter) plus complexes et plus profondes qu'il n'y paraît de prime abord. Points communs : beaucoup d'humour et surtout d'ironie mordante pour dénoncer le contraste entre les beaux discours des hommes, les valeurs mises en avant (humanisme, héroïsme, courage, honnêteté, générosité) et la réalité, la contradiction avec la nature humaine. Méfions-nous donc des apparences, fausses valeurs et mystifications (et il s'y connaissait en matière de mystification Romain Gary, alias Roman Kacew, alias Emile Ajar, qui a changé plusieurs fois de lieu de naissance, d'identité paternelle...)

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