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3,97

sur 845 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
_ le train roulait toujours, charriant à la guerre, une nouvelle bouchée d'hommes.
..........Jean Bernier.

Jules, Marius, Boris, Barboni, le lieutenant Régnier, Ripoll, le gazé, l'homme-cochon, Messac, Dermoncourt, Castellac, le médecin, M'bossolo.
13 coeurs en sursis ; 13 âmes noircies à tout jamais.
Une lecture poignante mais un ressenti mitigé... je m'explique.

Mes +
J'ai aimé :
_ le personnage de Jules (dans plusieurs de ces rôles)
*Celui de narrateur principal en partance pour une perme Parisienne.
*Celui de passagé du train se remémorant Margot, qu'il espère retrouver.
*puis dans le rôle de sculpteur contre l'oubli, passeur de messages, à l'oeuvre pour ses camarades.

_ le personnage de l'homme-cochon (qui aurait pu être aussi bien l'homme-loup) Un personnage marquant qui te donnes le frisson. Une réussite.
Français ? Allemand ? Fou... assurément.

_ le gazé. Un homme foutu d'avance, vous l'aurez compris. Il le sait, il prend ce qui lui reste de vie...

_ Barboni. Lui aussi est un des personnages marquants de cette histoire. Nerveux, haineux... fou ?
Est il encore fiable Barboni ?
"DE PROFONDIS CLAMAVI AD TE DOMINE..." .........................PAW!!!

_ Et enfin le médecin, qui lui mène une autre bataille.

Mes -
Je n'ai pas aimé :
_ les monologues (alors que j'Adore les monologues... c'est con quand même)
Je pense que Laurent Gaudé a foiré quelque chose ici (dis-je modestement) ;)
13 personnages qui tout du long du roman ne s'expriment qu'en monologues (soliloques) , et pourtant on a l'impression qu'ils parlent tous de la même façon (flux de pensées, phrases coupées...) Il aurait fallu leur donner une signature propre à chacun, un accent, un phrasé, de l'argot, rendre le gazé suffoquant, peut-être un langage plus soutenu au médecin, au minimum, un accent africain pour M'Bossolo.
Même si ce ne sont que des pensées, ça aurait permis une meilleure immersion.
Ça a été, un GROS point noir pour moi.
Tout comme, l'abus de phrases hachées, l'abus de points.

Ça reste tout de même une bonne lecture, qui servira aux plus jeunes et à ceux de ma génération aussi après tout, à ne pas oublier dans quel enfer ont vécu nos Poilus (et les jeunes allemands aussi par la même occasion, dont certains n'avaient que 12 à 15 ans à leur engagement), et que c'était également une guerre contre la pluie, le froid, la boue, la faim,la crasse comme deuxième peau, la peur, la folie, le bruit assourdissant (au sens propre), les rats, les poux...

Une guerre comme toutes les guerres, c'est à dire : une sale guerre, une guerre de trop !

Tous héros ou tous victimes ???

_ on a dit aux allemands :
En avant pour la guerre fraîche et joyeuse.
Nach Paris et Dieu avec nous pour la grande Allemagne.
ET les lourds allemands paisibles, qui prennent tout au sérieux, se sont ébranlés pour la conquête, se sont mués en bêtes féroces

_on a dit aux français :
On nous attaque. C'est la guerre du droit et de la revanche.
A Berlin !
Et les français pacifistes, les français qui ne prennent rien au sérieux, ont interrompu leurs rêveries de petits rentiers pour aller se battre.

Vingts millions... tous de bonne foi... tous d'accord avec Dieu et leur prince...
Vingts millions d'imbéciles... comme moi !
......................... Gabriel Chevalier (la peur)


















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Lu 2021. J'avais une fois de plus savouré la plume à la fois acérée et poétique de l'auteur, qui rend ici un hommage poignant aux héros de la Première guerre mondiale.
Un récit aux accents d'épopée tragique, extrêmement percutant et pétri d'humanité. Une alternance de voix (roman choral) et de pensées vient directement toucher notre âme, nous parler de sens du devoir, de sacrifice, de solidarité, d'absurdité, d'injustice, de traumatisme, d'abandon, de démence, de courage, de lutte...
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Chaque livre de cet auteur me prend aux tripes, celui-ci n'est pas exclu. C'est court et puissant. J'ai beaucoup aimé la forme narrative (originale et familière (elle fait penser aux tragédies grecques). Bref, ça vaut le coup de lui donner une chance !
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La Première Guerre Mondiale et les tranchées dans toute leur horreur. Un choix de narration très original (des successions de témoignages ou de ressentis des poilus) qui interpelle puis séduit.
Une oeuvre brève dans laquelle il n'est pas forcément facile de se plonger mais qui a fini par emporter mon adhésion.
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Cris est le premier roman de Laurent Gaudé, et pourtant, déjà son style est avéré.

Laurent Gaudé a cette forme d'empathie dans ses textes, cette façon de se mettre à la place de ses personnages et de faire ressortir leurs sentiments comme s'il vivait ou avait vécu lui même leur vie, un atout pour écrire des pièces de théâtre ou des scénarios sans aucun doute.

Dans ce roman, l'auteur nous plonge dans la première guerre mondiale, au coeur des combats et dans les tranchées. Il retranscrit toute l'horreur de cette guerre, de ces hommes qui ont été extirpés de leur vie quotidienne pour être jetés dans des trous de boues pour se protéger des ennemis d'en face, mais qui ne les protégera pas des visions d'horreur, des dangers, de la mort et de la folie.

Le roman est court, à peine 128 pages, mais les sentiments qui en ressortent sont très forts.

Chaque personnage a la parole et nous mène en immersion dans leurs tranchées boueuses jonchées de cadavres et noyées dans l'horreur, et par là même, l'auteur retransmet leur humanité. Pas de soldats héroïques, pas de Rambo, pas de super-héros... juste des hommes confrontés à la guerre et tout ce qu'elle représente d'inhumain justement. Laurent Gaudé remet les choses à leur place en quelques sortes.

Danser les ombres reste pour le moment mon roman préféré de cet auteur, s'il en faut un.

Lien : https://pasionlivres.blogspo..
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Laurent Gaudé n'a jamais écrit de livre à l'eau de rose et celui-ci ne faillit pas à sa réputation. Noir de chez noir. Nous sommes dans les tranchées de la 1ere guerre mondiale avec son pathétique et mortel ballet d'avancées et de replis, d'ordres et de contre ordres, de mort et d'infinie désolation. Comment décrire ce qu'il est impossible d'endurer sans hurler ou sombrer dans la folie ?. Comment décrire l'immense souffrance et détresse de ces soldats de la boue? Comment résister à une pluie qui ne lave de rien mais qui mine et épuise ? Comment survivre à l'horreur dans l'attente du couperet ?.
C'est le thème de ce roman qui n'est pas du tout un nouveau livre sur la guerre mais plutôt une tentative de l'auteur de donner la parole à chacun des compagnons de ce bataillon, comme dans une pièce de théâtre. Un cri, des cris de fin du monde, qu'espérer d'autre ?.

Phrases très courtes mais denses, mots simples mais condensés de puissance, voilà un roman écrit il y a plus de 20 ans mais qui est toujours aussi poignant d'authenticité.
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1914-1918 : attentat de Sarajevo, assassinat de Jaurès mènent à la première guerre mondiale. Des centaines de milliers de jeunes gens sont réquisitionnés pour bouter l'ennemi hors de France. Cela devait durer quelques semaines voire quelques mois. La guerre aura lieu dans l'est de la France et va durer quatre longues années et fera des millions de morts ; (à vérifier sur tous les monuments aux morts de toutes les communes françaises) Cette guerre se fera essentiellement dans des tranchées et l'on avancera et reculera par petits bonds, dans le froid, la pluie, la boue .... C'est une guerre de position au gré des attaques des artilleurs. Des millions d'obus vont détruire tous les villages, labourer la terre pour des centaines d'années ! Autour de Douaumont on dit qu'il est tombé 100 obus au mètre carré : on ne peut toujours pas accéder à certains secteurs. Les soldats sont traités comme de la chair à canon, tout ça pour situer le contexte dans lequel l'auteur s'est placé. Il va nous faire vivre le quotidien de quelques hommes, Dans les tranchées on va suivre la vie de Marius, Boris, Ripoll, … , le lieutenant Rénier mais personne n'avait jamais été préparé à cela comme il le dit  « ni à l'école des officiers ni ailleurs » le lieutenant tombera comme les autres ; bien sûr certains en reviendront mais dans quel état. Toute leur vie ils entendront ces affreux cris inhumains, les cris de l'homme gazé, les cris de l'homme-cochon, les cris des blessés que l'on relèvera, ou pas. Mais promis c'était la der des der !
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Cris/Laurent Gaudé
Ce bref roman relate avec quelques personnages emblématiques un épisode de la Première Guerre Mondiale, celui de la guerre des tranchées.
Horreur et fraternité sous une pluie d'obus, les corps à corps ensuite baïonnette au canon, les cris des blessés, les pleurs de désespoir : tous ces moments pour une oeuvre littéraire et non historique, grâce à un style haletant adapté aux émotions et aux sensations des combattants.
Chacun des personnages prend la parole à tour de rôle, pour illustrer ces instantanés tragiques et cette immersion dans l'horreur et la boue.
« Nous avions appris à décliner la peur sous toutes ses formes. Mais celle-ci nous était encore inconnue et je n'ai pas su m'en défendre. C'était la peur de l'attente. »(Castellac)
. C'était il y a un siècle déjà ! Mon grand père maternel y était… : il avait 25 ans !
Laurent Gaudé confirme dans ce livre le talent que je lui avais reconnu dans « le soleil des Scorta » et « La mort du roi Tsongor ».
Un document très littéraire pour ceux qui ne savaient pas.
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Ce n'est pas une histoire de tranchées lors de la 1ère guerre mondiale sur le front de l'Est : non, c'est une histoire de terre.

Cris, c'est le bruit de la terre, la rugosité de la terre, les trous de ses cratères, celle où les héros de Laurent Gaudé survivent tour à tour, les yeux rivés sur leur camarade autant que sur la ligne de front, celle jonchée par les cadavres que l'on n'a pas le temps de lui offrir, car on creuse pour survivre, et, quand la mort est là, on reste simplement couché sur elle.

La terre qui leur remplace le sang.

Le talent de Laurent Gaudé, c'est toujours la force des univers suggérés par de simples mots : une érudition sous-jacente, qui nous plonge dans l'époque et l'endroit avec une force inouïe, et la maîtrise impeccable du rythme.

Et la saccade des regards, autant de chapitres qui sont comme le bruit inlassablement répété de la mitraille.
Lien : https://pecayral.fr/cris-lau..
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Un siècle après, l'enfer des tranchées abordé à hauteur d'homme, avec les mots d'aujourd'hui sur les maux d'hier, avec la patte particulière de Laurent Gaudé qui crée une vie intense dans ses romans habités et magnétiques. Une fois refermé celui-ci, on est effectivement poursuivi par les cris qui violentent ses pages, hanté par la terreur et le désespoir de cette génération sacrifiée, et presque gagné par la folie que ce vortex de terreur engendre.
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