Ce catalogue d'exposition reprend biographie, bibliogaphie sic de William Morris et surtout son environnement notamment avec le groupe des préraphaélites. La pertinence du chapitre complet consacré aux Figures du jardin anglais (même si digne d'intérêt) m'a échappé dans le développement de l'art dans tout prôné par cette figure de l'esthétique britannique. le quotidien de celui qui fait avec la main et l'organisation de la manufacture William Morris au XIXème m'ont semblé faire défaut dans le contexte industriel d'exception britannique de l'époque. Ce développement aurait fait parfaitement écho avec ce fameux essor des arts appliqués dans l'industrie textile des Hauts de France. L'héritage de Morris dans le monde du design et de la création contemporaine conclut parfaitement le catalogue. On retrouve en seconde partie les oeuvres présentées à l'occasion de l'exposition à La Piscine de Roubaix du 8 octobre 2022 au 8 janvier 2023 avec la scénographie audacieuse de Cédric Guerlus. La sélection des échantillons de textile aux motifs de fleurs, végétaux voire de fées dans une galerie du musée était vraiment bien choisie.
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Aujourd’hui, près d’un siècle et demi plus tard, il est fondamental de réaliser combien Morris était précurseur dans sa vision des arts décoratifs, tant les designers s’alignent, pour beaucoup, sur sa vision d’un monde tourner (sic) vers « une ode à la convivialité, à la gratuité, à l’épanouissement personnel, à l’amour du travail bien fait et à la beauté ». Un monde plus proche de l’homme et de la Nature, un monde plus proche de la trace de la main que de celle de la machine.
À la différence de la plupart des protagonistes de l’Art nouveau, qui peinèrent à trouver d’autres commanditaires que des membres de l’élite bourgeoise, Morris travailla en effet pleinement dans une logique d’édition. Cet exemple influença la génération suivante de créateurs de l’Art nouveau, sans qu’ils ne réussissent tous à constituer un spectre social aussi large dans leur clientèle.
La seule vie digne d’être vécue est celle « dans laquelle la perception et la création de la beauté, c’est à dire la jouissance du vrai plaisir, seront ressenties comme aussi nécessaires à l’homme que son pain quotidien ».