Le Pirate et le Gardien de phareSimon Gauthier/
Olivier Desvaux
BD
Didier Jeunesse, 2014
Il n'a pas aimé, du moins l'a-t-il décrété, il, un friponnet de 9 ans, qui pourtant aime bien les pirates et les histoires qui courent à leur sujet, et adore regarder les images. Et donc il ne l'a pas lu. En quoi, il a eu tort.
Les illustrations sont très belles et font rêver. Et l'histoire, tirée d'un conte revisité, est racontée comme si c'était une chanson, l'auteur, un québecois, prend soin des sonorités. le Grand Jacques exerce le plus beau métier du monde, gardien de phare. Il est le plus heureux de la mer entière. Il chante à tue-tête. Mais il se fait vieux. Il a besoin d'un assistant. Ce sera Petit-Jean, un pauvre pêcheur qui a du mal à nourrir sa femme et ses douze enfants. Mais il a de l'espoir : un jour, or et argent descendront de l'escalier. Il trouve le message du vieux Jacques dans un bateau en papier que ce dernier a jeté sur la mer, apprend auprès de lui le métier, et un jour, il doit ramener trois pleins barils d'huile pour allumer l'oeil de la mer. Il en profitera pour visiter sa famille.
C'est le moment que choisit Barbe-Rousse dont l'oeil est crevé pour sommer Jacques de répondre à trois questions, s'il n'y répond pas, ce sera la mort. Jacques est terrifié. Il supplie Sa Pi-pi-pi-piraterie qui, comme le capitaine Haddock, a le génie des insultes, espèce d'écrevisse mal farcie, cétacé de queue de poisson ratatinée, de le comprendre, il tourne sa ca-ca-casquette dans ses mains, impo-po-possible de le fléchir. Barbe-Rousse veut connaître le secret du bonheur.
Petit-Jean est de retour, il trouve Jacques accablé, mais il a un stratagème. Barbe-Rousse revient, il est dupé, et doit s'enfuir, sa jambe de bois sous le bras. Or et argent tombent de ses poches et roulent dans l'escalier.
C'est le bonheur. Petit-Jean fait venir sa famille, construit une maison près du phare, et Jacques continue d'être le plus heureux de la mer entière.
Moi, contrairement au friponnet de 9 ans, j'aime les histoires de mer et de phare. Celle-ci est pleine de poésie et invite au vagabondage imaginaire.