En des temps médiévaux, toute la planète est occupée par les humains... Toute ? Non ! Car une cité peuplée de monstrueux Daroths émerge de terre. Et la vie ne va pas être facile pour les duchés humains occupés à se faire la guerre.
"Mais qu'est-ce qu'il raconte ?!?"
Ça, c'est le pitch de
Dark Moon, one-shot fantasy de
David Gemmell !
Pour comprendre le choix de ce livre, il faut remonter à octobre 2018. Je sors alors de 6-8 mois sur l'intégrale du Trône de Fer, et ma première lecture post-Westeros m'a laissé sur ma faim -
Player One, d'
Ernest Cline. Je crois que je n'étais alors pas prêt à mettre de côté les univers fantasy.
Le cahier des charges est donc simple : il me faut des batailles, des tavernes, des trognes, de l'action décomplexée, et un peu de magie ! le tout dans un univers abordable, de préférence un one-shot.
Bref, je choisis donc
Dark Moon. Je n'ai à l'époque encore jamais lu de Gemmell, mais la 4e de couverture sent le gros plaisir coupable : des méchants très très méchants et des héros badass pour les renvoyer d'où ils viennent, c'est-à-dire six pieds sous terre.
Alors oui, c'est exactement ce que j'ai reproché à ma lecture précédente, mais si j'étais un modèle de cohérence, je le saurais !
L'histoire en 2 grognements... ou 3 discours...
Au commencement, il y avait quatre anciens peuples : les paisibles Eldarins, les sages Oltors, les monstrueux Daroths et... les humains. Les trois premiers peuples ont disparu, laissant la place à des humains qui occupent leur temps à se taper joyeusement dessus.
Ainsi, entre les Quatre Duchés, où se déroule l'action, c'est la guerre et qui dit guerre, dit coups bas et recherche de l'arme absolue qui fera basculer l'issue du conflit. En l'occurrence, il s'agit d'une sphère de magie noire, dont tout le monde veut le contrôle.
Et c'est là que les ennuis commencent : la sphère réveille l'un des anciens peuples disparus et, manque de bol, pas le plus pacifiste. Les Daroths sont de retour, et ils sont pas contents !
Nos chers humains vont donc devoir mettre (un peu) leurs querelles de côté pour espérer survivre à cette menace indestructible, et compter sur d'improbables héros pour l'emporter.
Qui va botter des c** ?
Nous suivons donc les aventures de quatre héros tous plus charismatiques les uns que les autres :
Le paisible Duvodas, humain élevé par les Eldarins dans l'amour et la tolérance ;
La guerrière Karis, forte, stratège, séductrice ;
Le mercenaire schizophrène Tarantio ;
Son redoutable double maléfique, Dace.
Ils seront accompagnés dans leurs quêtes respectives par toute une galerie de personnages secondaires hauts en couleurs, comme le Duc Sirano, aristocrate sorcier, le vieux Necklen, figure paternelle, Forin le mercenaire...
Tous vont devoir s'allier pour mettre fin à la menace Daroth.
Pourquoi c'est cool ?
Je cherchais du fun, du pas prise de tête, et pour un premier contact avec l'univers de
David Gemmell, je n'ai pas été déçu !
Le déroulé du récit est assez classique, mais efficace : on pose l'univers et les personnages, on définit clairement les enjeux, les forces en présence et leurs motivations, la menace est identifiée puis prise au sérieux, et enfin on se prépare à une bataille finale dans laquelle tous les éléments vont se déchaîner dans un joyeux bordel jusqu'à la conclusion. Les pages s'enchaînent vraiment sans temps mort, à tel point qu'il est difficile de lâcher le livre.
Fort heureusement, si l'intrigue est simple, elle n'est pas simpliste, et l'on est surpris au détour des pages à voir être abordés des thèmes comme l'écologie, la tolérance, l'amour, le deuil, les notions de Bien et de Mal, sans le manichéisme que pouvait laisser présager le résumé de l'histoire.
Les personnages sont charismatiques à souhait, de vraies "tronches" auxquelles on s'attache, aucun n'étant privilégié par rapport aux autres, chacun ayant son histoire, ses forces et ses faiblesses. On peut citer les rapports entre le sympathique Tarantio et le démoniaque Dace, tous deux enfermés dans le même corps, symboles de la dualité Bien / Mal, la figure féminine forte et indépendante qu'est Karis, qui aura un rôle clé dans l'organisation de la résistance humaine, ou encore l'histoire de Duvodas - allez, j'ose - bouleversante.
Mais les personnages secondaires ne sont pas en reste, et le tout est animé par des dialogues "série B" assumés qui dynamisent le tout.
En conclusion, j'ai trouvé avec ce livre le bon gros plaisir coupable assumé que je cherchais, et si je devais ne citer qu'un défaut à ce livre, c'est qu'il est beaucoup, beaucoup, mais alors beaucoup trop court ! Mais c'est plutôt bon signe... 😉