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EAN : 9781092557122
Fantasy-Editions.Rcl (05/12/2013)
4.75/5   10 notes
Résumé :
L'Aldésie — royaume analogue à la France du XVIIe siècle — est par le passé sortie victorieuse de ses affrontements avec l'Empire Soarte, peuple de guerriers sorciers redoutable.
Aujourd'hui, Charles, monarque absolu, y règne d'une main de fer. Seul un bandit surnommé « le duc », Soarte aux pouvoirs étranges, s'oppose ouvertement à lui.
Un jour, contre toute attente, le souverain appelle à ses côtés Evy, son fils illégitime caché. Menant depuis l'enfan... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Il est arrivé un soir, déposé par un cavalier sur le seuil de sa masure, comblant tous les voeux de Mayalen qui voulait de toutes ses forces un petit frère. A Keloew, au sud du royaume d'Aldésie, la vie est rude mais cette bouche à nourrir sera un jour un garçon grand et fort, et une aide précieuse pour aider le père aux travaux des champs. Et la solidarité des villageois fera le reste.
Ce voeu pieux de Mayalen s'est réalisé au delà de ses rêves et Evy a grandi, entouré de l'amour des siens malgré les moqueries de ceux qui ont perçu dans ses différences physiques, les marques d'une possible noblesse. Blond parmi les keloewois bruns, Evy s'est posé beaucoup de questions sur ses origines, ses parents qui l'ont sans doute abandonné pour de bonnes raisons, et il en a conçu quelques blessures : une timidité et un bégaiement persistants, marques de son mal-être intérieur.
C'est encore une fois un cavalier qui va sceller son destin, quinze ans plus tard. Un cavalier qui l'emmène, de force, loin de son village, vers un père qui désire le rencontrer. Après une longue route, il arrive à Aldes, capitale du royaume, et, à sa grande surprise, il découvre que son père n'est autre que Charles, le roi ! Tout à sa joie de connaître enfin sa vraie famille, Evy déchante très vite. La vie à la cour est très codifiée, son père, au mieux l'ignore, au pire, l'humilie publiquement. Pour tous, il n'est qu'un paysan, un bâtard, c'est à dire, moins que rien. Ce n'est que dans la forêt où parfois il s'échappe pour respirer, qu'Evy retrouve un peu de sérénité. Pourtant, c'est un lieu de grand danger, infesté de bandits, avec à leur tête, le plus célèbre d'entre eux, l'ennemi juré de son père, le Duc Lefker, un Soarte, issu de ce peuple de guerriers sorciers, matés par Charles et employés comme esclaves à la cour. le Duc l'épargne mais un étrange lien s'est crée qui pousse Evy à retourner sans cesse dans les bois.


Un monarque absolu, craint et respecté, une cour cancanière, frivole et comploteuse, un pays exsangue, un peuple qui crie famine quand la noblesse se prélasse dans la soie, un château qui pourrait être Versailles... L'Aldésie et son roi Charles présentent des similitudes indéniables avec la France de Louis XIV...Mais qu'on ne s'y trompe pas, Aurélie GENÊT ne s'est pas lancée dans un roman historique. L'Aldésie est une France qui évoluerait dans un monde parallèle. Un monde où le fantastique côtoie le réel mais sans être naturel. La magie existe, c'est un fait, mais elle fait peur, elle est l'oeuvre du diable. Elle est le fait des seuls soartes, de redoutables sorciers.
Dans cette lutte entre le roi et le Duc, on prend fait et cause pour ce dernier, même s'il est décrit comme sanguinaire et impitoyable. le roi qui semble avoir le droit de son côté est trop haineux et énigmatique pour que l'on s'y attache. D'autant que son comportement envers son fils illégitime est odieux. Il n'hésite pas à en faire la risée de tous les courtisans, ne cache ni son mépris ni sa rage à son égard. Or, Evy est le gentil de l'histoire. Naïf, maladroit mais plein de bonne volonté, il est perdu dans ce monde d'intrigue et de flagornerie. En quête de reconnaissance, il va de déceptions en affronts, et, même si, très vite, on sent que l'espoir est mince, on aimerait un geste du monarque à son égard. C'est donc le Duc qui va lui tenir lieu de guide, même si leurs rapports sont plus virils que tendres, et toujours teintés de méfiance. Et l'auteure ne tombe pas dans le travers de faire de ce jeune héros un surhomme capable de s'adapter à sa nouvelle vie en un rien de temps et de battre les grands du royaume sur leur propre terrain. Non, l'apprentissage est rude, les bévues succèdent aux maladresses, et Evy ne trouve pas le chemin, ni du coeur de son père, ni de la vie à la cour.
Les rebondissements s'enchaînent, les évènements défilent dans ce roman qui allie mystère, histoire et fantasy. Aurélie GENÊt a su créer un univers qui puise dans le réel mais sait s'en éloigner avec finesse. On pense à Ridicule de Patrice Leconte, à Angélique marquise des anges de Bernard Borderie, au Bossu d'André Hunebelle, cocktail détonant et passionnant qui saura même convaincre les lecteurs réfractaires au fantastique.
Un roman qui se lit d'une traite, à découvrir absolument.


Merci aux éditions fantasy-éditions pour cette excellente lecture.
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La lecture de ce roman m'a énormément plu ! Au croisement de plusieurs styles littéraires, il réussit le tour de force de combiner fantasy, style de grande qualité, recherche historique impressionnante, psychologie raffinée. le résultat est excellent et donne envie de lire la suite au plus vite !

Le point-de-vue employé, principalement celui d'un personnage principal en mal de reconnaissance plongé dans un univers impitoyable qui ne lui épargnera rien, était un pari audacieux qui est, de mon point-de-vue, totalement réussi. Les personnages sont profonds, complexes, éloignés des clichés du genre. Ils paraissent d'autant plus réalistes. Là aussi leur psychologie a été visiblement mise au point avec minutie. Pas de héros surpuissant pour lequel on n'est jamais inquiet, pas de combats courrus d'avance. Non, beaucoup de finesse, de moments d'euphorie ou d'abattement, de joies, de peines, d'espoirs, de déception. Là aussi, quel réalisme, même un héros peut avoir ses faiblesses, même un personnage dangereux peut être malade, un personnage peut se tromper d'allié. le héros n'a pas la vie facile, sa situation est parfois désespérée, son évolution laborieuse. Et le style participe aussi avec brio aux ressentis : à travers lui le héros montre ses limites, l'univers peut se révéler temporairement plus flou, moins accessible quand on le voit à travers des yeux fatigués ou d'un personnage désespéré ou dépassé. Et que c'est intéressant ! Car pour autant autour de lui l'action ne manque pas, des complots se nouent, des rivalités éclatent au grand jour, etc. Et la vie de Cour, où le danger et le malaise paraissent vraiment palpables, nous rappelle que le ridicule peut tuer, car perdre la face dans certaines conditions peut amener de véritables catastrophes personnelles, la redistribution des cartes en terme de pouvoir, d'influence, et des retournements de situations. Et en même temps, bien des personnages sont flamboyants, mais attention aux apparences. L'habit fait le moine en pareille époque, mais mieux vaut savoir manier l'épée, et brillamment, car un duel est vite arrivé. Ces combats à l'épée sont dynamiques précis, c'est une découverte intéressante pour ma part.

L'époque, rappelant la France du XVII ème siècle, révèle un important travail de recherche historique, tant sur le vocabulaire que le mode de vie, les lieux, la technologie, etc. C'est un des éléments qui m'a le plus plu, la somme de travail qui a été investie pour cet aspect, central et apportant une dose de réalisme très appréciable, me paraît colossale. Cet univers fourmille de détails et de descriptions magnifiques. Les pays limitrophes ou plus lointains sont évoqués, avec les déformations inévitables de ceux qui n'y sont jamais allés ou à travers la rivalité ou le mépris d'une population pour une autre. le culte qui a officiellement cours est une religion inventée mais décrite avec précision. Là aussi il y a visiblement eu une importante réflexion et l'articulation entre ses principes (cette religion impose un mode de vie parfois particulier, bien différent du monothéisme), le pouvoir absolu en place et la présence de magie, est très plaisante. On sent bien comment à la fois cet univers peut nous rappeler l'histoire de notre pays il y a plusieurs siècle, mais aussi combien certaines différences créent d'intéressantes différences. C'est un régal que d'avancer dans une lecture d'une telle richesse, tout en restant dans un univers fantasy. Loin des lieux communs du genre le livre sait rester accessible et en même-temps sa richesse le rendra sans-doute intéressant pour un public exigeant, voulant s'essayer à la fantasy tout en restant dans un style soutenu plus "classique". Bien qu'il y ait de la magie, l'utilisation de celle-ci, reste raisonnable et ne procure pas de pouvoirs grandioses pouvant rendre un récit bancal. J'aurais apprécié malgré tout en voir légèrement davantage, cela n'aurait pas nuit au bon déroulement du récit et peut-être apporté d'autres éléments intéressants. Mais cela n'engage que moi et le livre me semble déjà excellent tel qu'il est !

A l'issue de cette première lecture, le potentiel de l'univers, des personnages, de l'histoire, sont énormes. J'attends la suite avec impatience mais je me doute déjà qu'il s'agit d'une histoire passionnante, d'une dimension potentiellement très impressionnante ! Je recommande la lecture de ce roman à la fois aux amateurs de fantasy qui veulent lire quelque-chose de vraiment renouvelé tout en conservant certains repères et appréciant un style de qualité, mais également aux gens plus habitués à des romans "classiques" qui hésitent un peu à s'essayer à la fantasy, ayant certaines craintes sur le genre. Car ils y trouveront un style soutenu, des personnages complexes et intéressants, pas trop de magie ou de combats longs et violents qui pourraient les rebuter, et un univers certes imaginaire mais à la fois tellement proche et tentant, profitant de tant de richesses d'une époque Ancien Régime, mais pas parfaitement superposable.
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Voici un roman à ne pas laisser passer ! Un univers de fantasy attachant, vaste et dense, rappelant par certains aspects la France du 17ème siècle en plein tournant absolutiste. Mais il y a en même temps tellement de différences, de traits propres à ce monde fascinant qu'il est en réalité totalement à découvrir ! Pas du tout une uchronie, mais comportant des détails familiers d'une certaine époque mêlés à une foule d'éléments inédits, ce roman est réellement original sur bien des aspects, presque inclassable ! Pays rivaux, races en conflit, religion contre magie... Il y a beaucoup de tensions latentes, de divisions, de divergences à tous points-de-vue. Mais le Nodius, à la fois mode de vie, respect et soumission à de nombreux dieux et déesses, justifiant la monarchie de droit Divin et un clergé puissant et influant, est omniprésent et maintient une cohésion que le fort pouvoir en place renforce de tout son poids. Tout les ordres de la société se soumettent par croyance plus ou moins naïve ou par intérêt. Rejetés au ban de la société comme une forme d'hérésie barbare, la magie et ses pratiquants ne viennent plus troubler un équilibre qui semble définitivement établi. On ressent tout le poids et l'oppression croissants d'une société séculaire qui semble devenue inamovible. le style riche, soutenu, rigoureux, mais pourtant accessible, agréable à lire, est tout au service de ce récit, de la mise en place réussie de ce monde, de cette ambiance si particulière et de ses personnages à l'avenant. Ces derniers sont intéressants à plus d'un titre : épais, complexes, variés en apparences et caractères, et même parfois étonnants, improbables ou flamboyants, ils ont chacun une genèse complexe, des buts qui leur sont propres, des intérêts convergeants ou divergeants. Leur rencontres, alliances, trahisons, improbables parfois, en font comme les marionnettes ou les pions de dieux joueurs aux buts supérieurs et insondables. Pas de héros surpuissants ou d'histoires prédictibles et jouées d'avance, mais pourtant des traits d'actions magnifiques et enlevés. La malchance, l'échec ou la réussite inattendus peuvent tomber sur n'importe lesquels d'entre eux, à n'importe quel moment. C'est sans-doute là aussi l'une des plus importantes caractéristiques du style et de la méthode d'écriture employés : pas de clichés scénaristiques, pas de manichéisme niais, pas de facilité de récit basé sur des trajectoires rectilignes sans rebondissements majeurs pour les différents personnages ! L'auteure ne recherche pas la facilité ou le ménagement du lecteur, la foudre peut s'abattre à tout moment, sur n'importe qui ou n'importe quoi, même les fondements de cette société si solide, ou les certitudes des uns ou des autres quel que soit leur but, leur camp, voire même leurs opinions, leur intégrité ou même leur raison ! Rien n'est prévisible, ce qui rend la lecture tellement plaisante ! Et s'il s'agit bien de fantasy, les éléments magiques, telluriques ou autres, crédibles, travaillés, ne servent qu'efficacement et avec la juste mesure le récit et non l'inverse. Dans un contexte de rejet voire d'éradication de la magie, de tels pouvoirs ne se révèlent efficaces que s'ils sont maintenus cachés et ne servent qu'au bon moment. Attendez-vous donc à trouver également moult bretteurs flamboyants aux ressources inattendues ! A quoi tiennent un tel équilibre des forces et la cohésion d'une société maintenue par la main de fer d'un dirigeant inflexible et ambitieux ? Que faut-il pour le rompre ? Ne répondez-pas, vous aurez tout faux ! Voilà donc une lecture différente mais très prenante, superbe synthèse de la fantasy et du roman plus classique, qui plaira à un vaste public, pouvant être à la fois exigeant en matière de style, de language et de richesse littéraire au sens large, sans être noyé sous un flot de combats épiques ou de sorts incessants, mais également un public avide d'évasion et d'action, qui trouvera lui aussi bien des satisfactions et des repères dans un genre magnifiquement renouvelé et distingué.
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Evy, qui a été abandonné bébé sur le seuil d'une chaumière du sud de l'Aldésie, apprend à quinze ans, par un soldat venue le chercher, qu'il est le fils bâtard du roi Charles. Sur les conseils de son père adoptif il prend la fuite, mais rattrapé et assommé il est emmené de force vers la capitale. Mais malgré la joie de découvrir enfin ses origines, l'adolescent va vite déchanté car en plus des humiliations subies il ne va pas parvenir à s'intégrer dans cette cour cancanière, frivole, comploteuse.

Avec pour postulat de départ une demi-quête identitaire cette fantasy intimiste s'avère des plus classique.

Le récit est essentiellement centré sur l'adolescent, les personnages qui évoluent dans son entourage immédiat, la vie à la cour et sa rencontre avec le bandit Soarte. Cette rencontre permet tout de même d'enrichir l'intrigue d'une orientation annexe.

L'auteure fait bien ressortir la vie à la cour où les courtisans sont au bon vouloir des humeurs du roi pour garder leurs positions acquises ou grimper dans la hiérarchie. Un monde où tout est basé essentiellement sur le paraître.

Les personnages s'avèrent réalistes, complexes et leur psychologie extrêmement bien fouillée. On n'a pas pas de mal à s'attacher à l'adolescent déraciné, c'est ce qui permet en sorte de maintenir le lecteur en éveil.

L'intrigue malgré une orientation annexe manque de profondeur, reposant seulement sur l'intérêt de découvrir l'identité de la mère de l'adolescent. le récit malgré des rebondissements dans la vie d'Evy manque de rythme car il y a peut de moments d'action, l'auteure ayant privilégié la vie à la cour et les déboires de l'adolescent. Comme il est de coutume dans les fantasy intimistes et malgré des descriptions fort bien réalisées à certains moments le lecteur s'ennuie et à hâte de retrouver des passages plus dynamiques.

La plume de l'auteure est recherchée, travaillée mais très descriptive. Avec l'univers c'est le deuxième gros point fort du roman.

L'univers est très intéressant, bien documenté avec un fort potentiel mais comme l'intégralité du récit se déroule à la cour d'Aldésie et hormis quelques passages sur l'historique du royaume et des ses relations plutôt belliqueuses avec ses voisins, on ne sait rien de ce qui se passe dans le reste du royaume ou dans les royaumes contigus. Il est dommage que pour une fois que l'on évite l'éternel univers médiéviste, l'on reste sur sa faim.

Le dénouement reste ouvert, de mandant une suite car la dernière page fermée on ne peut échapper à l'impression que ce roman est une longue introduction à une série plus ambitieuse.

Lien : http://imaginaire-chronique...
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L'équivalent fantasy du Versailles du XVIIème siècle.
Evy, le jeune prince, est très attachant. Au fil du roman il ne cesse d'évoluer : de paysan d'un obscur village il devient prince !
Autour de lui gravitent des hommes de pouvoir : le roi, son père, et le mystérieux Duc, qui l'initie au maniement de l'épée.
J'ai dévoré ce roman plein de rebondissements !
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Essuyant la sueur qui traçait des sillons sur son visage bruni par la poussière du chemin, il contempla, ébahi, le spectacle imposant offert à ses yeux.
Le panorama était magnifique : devant lui, Aldes, l’immense capitale de l’Aldésie, étendait paresseusement toute sa splendeur gigantesque, amas de toits et de murs, bâtiments qui rivalisaient de hauteur, pressant leurs masses aux teintes grises et ocre comme s’ils cherchaient à étrangler les ruelles qui tentaient de les séparer. Les habitants, invisibles de si loin, se noyaient dans la lourdeur morte des écrasantes bâtisses de pierre.
Cette vision sublime de la ville était magnifiée par les rayons rasants, orangés et dorés, jouant sur les imperfections des pierres pour les faire scintiller, comme couvertes de milliers de diamants flamboyants.
(...)
La ville était une représentation permanente, entre bonheurs et querelles, injures et baisers volés, faisant planer les reflets de mondes lointains et inconnus, un écho de vie rêvée, de grandeurs perdues, de gloires éphémères, de victoires oubliées. Mille vies s'y jouaient, des destinées s'y dessinaient ou s'y brisaient, des existences s'y croisaient pour le meilleur ou le pire. Tout y semblait possible.
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À peine le souverain fut-il arrivé que les courtisans, avides de reconnaissance, se pressaient à la façon des mouches importunes autour de lui. Comme d’un coup de baguette magique, la présence de Charles transforma la pièce en arc-en-ciel mouvant et chatoyant, étourdissant de bavardages sans fin, de galanteries exagérées, de mots d’esprit. Les voix haut perchées des femmes, celles pleines d’assurance des hommes, s’élevaient au-dessus de la foule joyeuse. Parfois, un rire s’égrenait en clochettes d’argent, résonnant jusqu’aux hauts plafonds peints avant de se perdre sous les voûtes dorées et dans les lustres miroitants. À d’autres moments encore, le génie d’un musicien sublimait une cascade de notes en céleste mélodie et chacun, un instant, retenait son souffle pour ne pas briser cette fragile alchimie.
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Des outils inquiétants, des machineries aux allures de bêtes diaboliques rougeoyaient sous l'ardeur infernale d'un feu palpitant. Au plafond le jeu complexe des poulies et des poids destinés à l'estrapade semblaient, sous la lumière changeante, se mouvoir comme une monstrueuse toile d'araignée prise dans la brise du soir. Partout s'entremêlaient carcans, étaux, garrots, écraseurs de toutes sortes. Sur une table montée sur tréteaux, les éclats fauves des flammes tremblaient sur une multitude de petits instruments - poucettes, colliers, aiguilles, masques de fer, tous munis de vis pour serrer ou de pointes pour percer. Ils renforçaient la couleur brunâtre de la rouille, à moins que ce ne fût de sang séché.
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La ville était une représentation permanente, entre bonheurs et querelles, injures et baisers volés, faisant planer les reflets de mondes lointains et inconnus, un écho de vie rêvée, de grandeurs perdues, de gloires éphémères, de victoires oubliées. Mille vies s’y jouaient, des destinées s’y dessinaient ou s’y brisaient, des existences s’y croisaient pour le meilleur ou le pire. Tout y semblait possible.
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Le bâtiment d’hostellerie en lui-même ne promettait qu’un piètre réconfort : une bâtisse basse, aux grosses pierres apparentes, écrasée par un toit de chaume, lourde masse noire dans la pénombre croissante du soir. Les ultimes fleurs de saison se flétrissaient sur son seuil, offrant au voyageur un visage plus rébarbatif que riant. Surmontant la porte, sur une enseigne de bois à la peinture écaillée, trois personnages bariolés au ventre rebondi donnaient cependant l’espoir d’y faire bonne chère.
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Vidéo de Aurélie Genêt
Second et dernier direct Facebook depuis le Salon du Livre et de la BD de Serémange Erzange, le 5 février 2017.
En présence des auteurs Cyane, David Royer, Aurélie Genêt, Rémy Soitout, Jérémy Semet et de l'éditrice Natalie Sieber.
www.nats-editions.com blog.nats-editions.com
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