Ce roman policier est construit selon un suspense inversé, à savoir qu'on sait dès le départ qui est le tueur en série et qu'on se demande comment il va déjouer l'enquête du détective Simon Rose et de la police, et comment ces derniers vont parvenir à le coincer. J'ai apprécié le dévoilement progressif de la personnalité du meurtrier, dont on croit au départ qu'il a foi en son délire de faire le bien en aidant à mourir de pauvres hères (qui peuvent s'en sortir et n'auraient rien demandé de tel, rien à voir avec Vincent Lambert), avant de se rendre compte qu'il cherche plutôt à se persuader de cela pour avoir un prétexte à assouvir ses pulsions sadiques. Mais le reste du roman ne suit pas, les décisions du tueur manquent de cohérence psychologique, Simon Rose a peu de reliefs, ne parlons pas de Chloé dont on ne sait trop à quoi elle sert dans l'intrigue. Enfin, le suspense, il en manque clairement, même à l'envers, et la fin est décevante, abrupte et m'a laissée sur ma faim.
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Simon exhibe devant des riverains méfiants , ceux du moins qui consentent à lui ouvrir , le portrait-robot . Inconnu du voisinage . Une vieille lui a même dit , en chiffonnant le papier entre ses doigts tremblants :
- Une tête d'assassin comme celle-là , vous parlez que je m'en souviendrais !
Simon ne traîne pas pour rejoindre l'arrêt de bus . Cette banlieue sordide le déprime , les gens n'ont pas seulement l'air résigné , mais semblent la vouloir telle qu'elle est , grise et rabougrie . Sans haine , avec une placidité de rentiers gagne-petit , comme s'ils revendiquaient haut et fort leur destin de laissés-pour-compte .