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4,05

sur 222 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Inde 1838

Larguez les amarres vers l'île Maurice.
L'Ibis, bateau anglais affrété pour le transport de coolies sous contrat (girmitiyas) destinés à travailler dans les plantations de l'Empire Britannique. C'est vers lui que convergent les nombreux personnages de cette fresque historique (intouchables, prisonniers, femmes en rupture familiale, soldatesque) rejoignant les hommes et officiers de l'équipage.

Il fut un temps où cette lecture aurait fait mon bonheur, en clin d'oeil à la littérature du 19e (Dumas, Kipling …). Mais n'étant plus un perdreau de l'année, je ne trouve plus de plaisir à me gaver de ce genre assumé « littérature romanesque », avec personnages nombreux et rebondissements à l'envi. (Quoi qu'il ne se passe pas grand-chose dans toutes ses pages sur la guerre de l'opium…).

Ce solide roman met en place une intrigue prévisible avec de grosses ficelles pour créer une histoire sous tension en délaissant la réalité historique de l'époque. L'auteur préfère consacrer son propos à une charge appuyée concernant la violence d'une société multiforme en contexte de colonisation. L'exotisme pointant à peine son nez et la lourdeur de l'écriture ont eu raison de ma patience. Je me dispenserai des tomes suivants …

Mais les amateurs du genre vont y trouver leur compte !
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J'avais déjà apprécié le talent d'Amitav Ghosh avec «Le pays des marées». Ce roman ne m'a pas déçue. À travers divers personnages de castes variées, Amitav Ghosh transporte son lecteur dans l'Inde colonisée où l'anglais est roi, où chacun doit rester à sa place.
Ensuite, lorsque les personnages se retrouvent sur l'Ibis, le lecteur suit leurs aventures avec beaucoup d'intérêt, et est suspendu aux pages, courant de rebondissements en coups de théâtre. L'auteur maîtrise parfaitement son intrigue, et le lecteur sent l'étau se resserrer sur lui autant que sur les personnages auxquels il s'est attaché.

Il est intéressant de voir les intrigues se tisser et se croiser. Cependant, le roman est lent à démarrer. D'abord, le début semble un peu fouillis parce qu'on rencontre beaucoup de personnages en peu de temps. Cela désoriente un peu le lecteur qui a du mal à se retrouver.
[...]
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Premier tome de la « Trilogie de l'Ibis », Amitav Ghosh nous plonge dans une formidable épopée sur le commerce d'opium, les conditions de vie des lascars, des rajahs indiens et quasi esclaves ou « coolies » de ce début du XIXe siècle.
Ce premier volet lui-même divisé en 3 parties « Terre », « Fleuve », « Mer » correspondant aux étapes de préparation de l'épopée, ainsi que de la mise en place des personnages sont d'une force inégale. Les deux premières parties m'ont parues trop longues et moins intéressantes que le voyage en mer, véritable huit clos entre ces personnages qui tentent tant bien que mal de survivre à cette traversée vers l'île Maurice, eldorado des damnés.

Comme indiqué par l'éditeur, la multiplicité des personnages résonne par la multiplicité des langues, et surtout de l'anglais, mélangé parfois au vocabulaire bengali qui rendent la lecture des premiers chapitres parfois un peu compliquée mais qui nous invite un peu plus encore au voyage. En supprimant les guillemets, tirets et italique, l'auteur entendait soustraire toute hiérarchie entre la langue employée par les personnages pauvres et celle des riches, et à ne pas encourager une lecture « exotique ». J'ai hâte de commencer le second tome, « un fleuve de fumée » sur l'arrivée de ces personnages dans la colonie mauricienne.

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Un roman-fleuve, parfois roman « populaire » avec ses scènes de bagarre sur le bateau et la sobriété de son style - voire avec de rares scènes d'amour : « « Il n'y avait jamais le temps, au cours des préliminaires précipités menant aux premiers ébats, pour se déshabiller convenablement : le dhoti de six mètres de Neel s'enroulait autour des neuf mètres du sari d'Elokshi, formant des entrelacs encore plus compliqués que l'enchevêtrement de leurs membres » (115). Il souffre un peu des habituels défauts d'A. Ghosh (Le pays des marées), à savoir une multitude de personnages auxquels on a peine à s'attacher car, à peine a-t-on bien commencé à les suivre, que leur histoire s'arrête soudain, hachée, pour s'attacher à un autre personnage – on reviendra au précédent vingt ou trente pages plus loin. Ces personnages sont comme un raccourci de la société indienne, de la veuve sauvée du sati au prince banni par Britanniques, en passant par une orpheline française et d'innombrables paysans, mystiques ou roublards, marins d'eau douce ou lascars aguerris, dont la cause de leur émigration est expliquée au lecteur pendant la première moitié du livre, et qui ensuite se retrouvent tous sur l'Iris qui va descendre le Gange, embarqués comme travailleurs « engagés » (ou prisonniers, dans le cas du zamindar) en route vers Maurice, en 1838.
Cela dit, c'est très intéressant. On découvre la culture de l'opium (passage d'une culture d'autoconsommation à une culture forcée, 47 ; visite de la factorerie - qui sent un peu trop la documentation historique p.126 sqq), opium qu'on va imposer de force aux Chinois lors de la guerre qui se prépare (343). La société indienne est racontée dans toute sa violence, comme ce brave géant Kalua, noir et poilu, qu'on oblige à s'accoupler à une jument qui lui chie dessus (83) ; ou par les interdits qui la structurent – pauvre Neel dans son cachot, qui doit manger une nourriture préparée par une caste inconnue (352-3), puis nettoyer les excréments de son compagnon de cellule (425). La colonisation ne vaut guère mieux, avec les discours abracadabrants de ces négociants vivant dans le luxe (superbe dîner p.332) qui justifient l'esclavage comme une libération des tyrans locaux ; la fin de la traite signe le développement de l'engagisme : « N'avez-vous pas entendu dire que lorsque Dieu ferme une porte, il en ouvre une autre ? Quand les portes de la liberté ont été fermées aux Africains, Dieu les a ouvertes à une tribu qui en avait besoin encore bien davantage, les Asiatiques » (112). « Un de mes compatriotes a très bien exprimé la chose : ‘Jésus-Christ est le libre commerce et le libre commerce est Jésus-Christ'. On n'a jamais prononcé mots plus vrais. S'il est de la volonté de Dieu que l'opium soit utilisé comme un moyen d'ouvrir la Chine à Ses enseignements, qu'il en soit ainsi » (158). « le jour où les indigènes perdront foi en nous en tant que garants de l'ordre des castes, ce jour-là, messieurs, marquera la fin de notre règne » (625). La société coloniale est engoncée dans un terrible puritanisme : « Les sentiments, ma chère Puggly, dit-elle sévèrement, sont pour les dhobis et les catins. Nous, mems, nous ne pouvons laisser ce genre de choses nous encombrer ! » (361).
On découvre comment les engagés sont traités comme des quasi esclaves, avant l'embarquement et surtout pendant le long voyage, et ce alors qu'ils sont transis par la peur, par les ragots, l'inconnu, et l'angoisse de traverser la kala pani (326, 484). « Comment se faisait-il que, en choisissant les hommes et les femmes destinées à être arrachées à cette plaine asservie, la main du destin se fut posée si loin à l'intérieur, très à l'écart des côtes peuplées, sur des gens parmi les plus obstinément enracinés dans le limon du Gange, […] ? » (520). La traductrice a dû en baver pour traduire tous les termes de marine, que Ghosh s'amuse à multiplier tout comme il prend le parti d'écrire sans italiques tous les termes vernaculaires indiens, souvent sans les traduire ni les expliquer, afin de mieux entrainer le lecteur dans ce mélange de langues et de cultures que va charrier le navire.
On laisse les voyageurs au milieu de l'océan Indien, suite à une mutinerie. A priori, les deux romans suivants ne vont guère suivre plus avant leurs destins individuels, ce qui est dommage, pour préférer s'attarder sur la Chine – d'où certains apéritifs de ce livre, comm
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Roman choral où l'on suit le destin de nombreux personnages dans une Inde encore sous le joug du Raj Britannique dans un climat tendu de guerre d'opium.

Peut-être que mon erreur a été de lire la traduction française de ce livre écrit originellement en anglais par l'auteur bengali Amitav Ghosh mais je n'ai pas du tout été satisfait par le style d'écriture un peu trop simpliste à mon goût et surtout par la construction de ce long roman où l'on passe d'une histoire à l'autre toutes les pages et demi ou deux pages sans avoir vraiment le temps de ressentir les personnages et de s'y identifier.
Le monde de Ghosh est un peu trop manichéen avec les gentils d'un côté et les méchants de l'autre, cela manque de complexité et donc de réalité. Et trop souvent l'auteur se met à relater maladroitement des événements passés afin de justifier un état ou une action d'un de ses personnages.

Cependant j'ai apprécié l'aspect documentaire du livre qui délivre des informations précieuses sur un aspect historique de l'Inde, la guerre de l'opium, qui intéressera sans aucun doute toute personne fascinée par ce pays et son histoire.

Le livre aurait pu être excelllent, car la matière est d'une grande richesse, malheureusement l'ambition de l'auteur d'écrire ce roman fleuve se heurte à la difficulté de l'entreprise.
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Je dirai que c'est un livre en deux parties : une première où l'auteur nous décrit une galerie de portraits, que personnellement, j'ai trouvé un peu longue. Une seconde partie où on rentre enfin dans le vif du sujet et que j'ai lu avec beaucoup plus de plaisir.

Toutefois, de belles découvertes malgré des termes et des expressions pas forcément compréhensibles rapidement.

Comme ce premier tome s'est terminé à un moment très intéressant, j'ai envie de connaître la suite...

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